Le faussaire vendait de faux diplômes à moins de 200 euros sur Internet
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Des enquêteurs de la PJ parisienne ont confondu un faussaire du Net. Un homme d’une cinquantaine d’années a été interpellé dans les Bouches-du-Rhône. Il est soupçonné d’avoir monnayé de faux diplômes pendant sept ans et a été mis en examen à Paris.
Lors de leur enquête, les policiers ont réussi à se procurer un faux diplôme d’aide-soignant sur le Net. Le faussaire proposait des documents dans tous les domaines, même le secteur paramédical. LP/Frédéric DugitIl n’est pas nécessaire de suer sang et eau, nuit et jour, pour décrocher un diplôme. Quelques clics et un peu d’argent peuvent faire l’affaire : un site Internet en faisait la promesse, proposant des diplômes à moins de 200 euros.
Vu les commentaires élogieux, l’entreprise semblait fiable. Et s’adaptait à la demande, en proposant toute sorte de diplômes : du CAP au BTS, en passant par le bac, tous domaines confondus, même dans le secteur paramédical. De cela, les policiers de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne) en ont eu la preuve, réussissant à se procurer un faux diplôme d’aide-soignant. Le faussaire présumé, un quinquagénaire vivant dans le sud de la France, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
C’est le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui a alerté la justice de soupçons de faux diplômes, en 2019. La BRDP a été mise sur l’affaire en 2020, dans le cadre d’une enquête préliminaire, tout d’abord. La contrefaçon, c’est aussi l’affaire des enquêteurs de cette brigade de PJ parisienne. Leurs collègues de la lutte contre la cybercriminalité (BLCC) leur ont prêté main-forte pour l’aspect informatique.
Transaction avec une carte prépayée
Un faux profil a été créé, un contact établi avec le vendeur du Net, manifestement très prudent. Intraçable au premier abord. Le paiement devait s’effectuer par carte prépayée, qui n’est reliée à aucun compte en banque.
Quelques semaines plus tard, le diplôme est arrivé dans la boîte aux lettres. Ce faux avait tout d’un vrai, « mis à part le gaufrage », relève une source mais, après tout, les originaux des diplômes sont rarement exigés. Une fois scanné, qui va déceler la supercherie ? Sur l’enveloppe, un cachet de l’étang de Berre a attiré l’œil. Des recoupements ont été effectués avec les distributeurs où des cartes prépayées étaient utilisées : Aix, Cassis, Marseille…
L’étau s’est resserré et la PJ de Marseille a été mise dans la boucle. Sur les vidéos des DAB, une silhouette a attiré l’attention : celle d’un homme, avec une casquette et un masque. En période de Covid, quoi de plus normal, après tout. La coïncidence avec certains retraits a poussé les policiers à suivre cette piste. Les filatures ont conduit à l’arrestation de cet homme à la casquette. Une personne sans histoire, inconnue des radars de la police en tout cas, avant ce mois de février 2022.
Une imprimante, des ordinateurs et plus de 200 000 euros saisis
Il aurait exercé des fonctions de gérant de société d’entretien automobile. Nulle trace de spécialisation en imprimerie dans son CV. Chez lui, en revanche, la police a saisi une imprimante, des papiers et des ordinateurs. Plus de 200 000 euros ont également été confisqués, notamment sur des comptes bancaires. Les évaluations des enquêteurs tendent à penser que le commerce aurait pu rapporter plus de 500 000 euros, depuis 2015.
Le quinquagénaire a été placé en garde à vue, puis mis en examen pour faux, usage de faux, contrefaçon ou falsification de document officiel, escroquerie et blanchiment, précise une source judiciaire. Malgré plusieurs tentatives, son avocat n’a pu être joint.
Il aurait pu bénéficier de complicités, notamment pour fournir de fausses identités permettant de se procurer les fameuses cartes prépayées. L’enquête se poursuit, dans le cadre d’une information judiciaire. L’exploitation des fichiers de contacts, trouvés dans l’ordinateur, permettra peut-être d’identifier des faux diplômés, à l’image du faux aide-soignant du Bastion et, dans ce cas, l’usage qu’ils ont fait de leur document.
Un commerce toujours en vogue, à en croire les propositions qu’on trouve encore sur le Net. « Internet n’est pas une zone de non-droit, le Code pénal s’y applique aussi, même s’il y a des difficultés d’application », rappelle un spécialiste en droit de l’Internet.
Source : leparisien.fr
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Je pensais que ça payait plus d’être faussaire.
Faut dire qu’on nous vend surtout des faussaires millionnaires dans les séries et films.
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Personne ne vérifie l’authenticité des diplômes. N’importe quel scan moisi et déclaration sur l’honneur suffisent.
C’est comme les signatures, ça ne vaut pas un pet de coucou. -
@raccoon à ce propos j’ai un peu menti sur mon âge!
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@raccoon
Je me demande pourquoi ils s’obstinent, à l’ère du numérique, à demander des copies de documents comme “preuve” alors que n’importe qui peut très facilement faire des faux.Le seul moyen fiable de vérifier une information, c’est de le faire directement auprès de l’autorité concernée ; ce serait très facile à mettre en place avec Internet.
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@ALRBP j’ai vu des diplômes (principalement des Bachelors) avec un QR-Code qui permet d’obtenir la validation auprès de l’université et pareil pour le relevé de notes.
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Un QR code peut facilement pointer sur un serveur quelconque et sur une page de validation factice, encore faut-il prêter attention sur l’url…
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Orphancia PW Addict Seeder Geek Windowsien Torrent user DDL Anime Lovers I.T Guya répondu à ALRBP le dernière édition par Orphancia
@alrbp a dit dans Le faussaire vendait de faux diplômes à moins de 200 euros sur Internet :
@raccoon
Je me demande pourquoi ils s’obstinent, à l’ère du numérique, à demander des copies de documents comme “preuve” alors que n’importe qui peut très facilement faire des faux.Le seul moyen fiable de vérifier une information, c’est de le faire directement auprès de l’autorité concernée ; ce serait très facile à mettre en place avec Internet.
Euh… la flemme ?
La plupart des sociétés ont des dizaines, voir des centaines de candidatures à traiter après écrémage (fait de plus en plus via des algos avec mots clés).
Mis à part dans des secteurs stratégiques comme le médical par exemple, quel chasseur de têtes irait se faire chier à aller vérifier tous les diplômes à la source ?
Pis, passer par internet n’empêche pas la fraude pour autant.Au pire, ils peuvent vérifier sur place les compétences du candidat, ce qui lui donnerait au moins une chance de faire ses preuves, diplôme ou pas.
En bref, la France est trop diplôme-diplôme, et pas assez compétence/expérience, je trouve !
Dommage…, ça favorise la fuite des cerveaux et les magouilles de papelards, toussa ! -
@orphancia
Un système automatisé pourrait vérifier les diplômes dans une base du gouvernement bien plus facilement qu’une copie de diplôme. Et de toute façon, même si on ne vérifie pas tous les candidats, on peut au moins vérifier ceux qu’on a sélectionnés (si on a 1 h à perdre pour un entretien d’embauche, on a bien quelques minutes pour vérifier le diplôme).Pour ce qui est de vérifier sur place les compétences, c’est plus compliqué que ça. Un test fait à distance n’est pas fiable et un test sur place implique de fortes contraintes logistiques, mais de toute manière, ça n’est pas suffisant. Qu’un candidat ne maitrise pas exactement la technologie (parlons d’informatique) demandée pour un poste ne veut pas dire qu’il ne peut pas l’apprendre en quelques jours/semaines et devenir plus productif que quelqu’un qui a plus d’expérience avec mais qui est moins doué.
Personnellement, je trouve justement que les recruteurs insistent trop sur l’expérience, et parfois en demandant des trucs complètement irréalistes, alors même qu’un bon ingénieur s’adapte à n’importe quel système assez rapidement. Mine de rien, la sélectivité d’une école, c’est encore un bon moyen de juger du niveau de ses élèves, même si évidemment, il y a toujours des exceptions et qu’un autodidacte peut parfaitement s’avérer plus compétant qu’un diplômé.
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Personnellement, je trouve justement que les recruteurs insistent trop sur l’expérience, et parfois en demandant des trucs complètement irréalistes, […]
C’est une anecdote… mais fin 1998 j’ai fait un entretien et j’avais marqué dans mon CV que j’avais une certaine expérience en Java. Ne v’la-t-il pas que le gars me demande “combien d’années d’expérience précisemment”, car eux ils cherchaient quelqu’un avec au moins 10 ans d’expérience réelle “sur le terrain”.
java existe depuis 1995 seulement ;-)Et depuis j’ai eu des echos de pas mal de connaissances qui ont remarqué ce genre d’imbécilités dans les annonces en informatique.
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@dujambon a dit dans Le faussaire vendait de faux diplômes à moins de 200 euros sur Internet :
Un QR code peut facilement pointer sur un serveur quelconque et sur une page de validation factice, encore faut-il prêter attention sur l’url…
Totu à fait d’accord… et c’est vrai que j’ai oublié cet aspect “humain” dans ma résponse. Pour moi c’est une évience de vérifier les URL dans un tel contexte. Et je ne prétends absolument pas, que je ne ferais jamais avoir avec un QR + page web bien faite!
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Orphancia PW Addict Seeder Geek Windowsien Torrent user DDL Anime Lovers I.T Guya répondu à ALRBP le dernière édition par
@alrbp a dit dans Le faussaire vendait de faux diplômes à moins de 200 euros sur Internet :
@orphancia
Un système automatisé pourrait vérifier les diplômes dans une base du gouvernement bien plus facilement qu’une copie de diplôme. Et de toute façon, même si on ne vérifie pas tous les candidats, on peut au moins vérifier ceux qu’on a sélectionnés (si on a 1 h à perdre pour un entretien d’embauche, on a bien quelques minutes pour vérifier le diplôme).Bof…
Le gouvernement a déjà du mal à nous pondre des sites fonctionnels, fiables, stables et sécurisés, alors un site de vérification de diplôme …D’autant qu’il serait non seulement utilisé par des entreprises et des écoles au niveau national (ce qui fait déjà un paquet de trafic), mais également sollicité à l’étranger, voir même visé par des attaques DDoS stratégiques et des fuites de données, avec le pot qu’on a !
Pour ce qui est de vérifier sur place les compétences, c’est plus compliqué que ça. Un test fait à distance n’est pas fiable et un test sur place implique de fortes contraintes logistiques, mais de toute manière, ça n’est pas suffisant.
Rien n’est fiable.
Le recrutement d’un nouveau candidat, c’est du loto, surtout basé sur du feeling, du bagou et du flair.On ne sait jamais à qui on a à faire.
Une usurpation d’identité et la personne peut très bien se faire passer pour un grand diplômé ni vu ni connu, j’t’embrouille !Qu’un candidat ne maitrise pas exactement la technologie (parlons d’informatique) demandée pour un poste ne veut pas dire qu’il ne peut pas l’apprendre en quelques jours/semaines et devenir plus productif que quelqu’un qui a plus d’expérience avec mais qui est moins doué.
Ça c’est bien vrai !
Personnellement, je trouve justement que les recruteurs insistent trop sur l’expérience, et parfois en demandant des trucs complètement irréalistes, alors même qu’un bon ingénieur s’adapte à n’importe quel système assez rapidement. Mine de rien, la sélectivité d’une école, c’est encore un bon moyen de juger du niveau de ses élèves, même si évidemment, il y a toujours des exceptions et qu’un autodidacte peut parfaitement s’avérer plus compétant qu’un diplômé.
L’expérience dont je fait mention n’est pas vraiment celle ressassée par les entreprises françaises, consistant à valoriser le fait de passer d’une entreprise à l’autre, comme on sauterait de branche en branche, tout en créchant dans chacune d’elles le plus longtemps possible, même si on ne s’y sent pas bien, faisant soi-disant de nous des experts à la fin.
Les projets persos, l’aide apportée à son entourage, le bénévolat dans des associations, le travail au noir (héhé!), … des tas d’éléments font également partie de notre expérience, mais ne sont pas pour autant valorisés par le système français.De plus, les formations en autodidacte (formations en ligne, lectures d’e-books, toussa…), sont en général soit non reconnus, soi sous-estimés, soi méprisés par les entreprises.
En bref, sans diplôme, ta candidature en France vaut bien moins que dans certains pays anglo-saxons où on se base plus sur ton parcours (au sens large du terme), tes compétences et ta motivation.
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Le profil du faussaire figurait dans les métadonnées, depuis 2015
Le JDD et le Parisien ont révélé qu’un faussaire a été identifié au terme d’une « très longue enquête » initiée en janvier 2019. Next INpact est parvenu à identifier où travaillait le faussaire lorsqu’il avait lancé son site web, en quelques dizaines de minutes seulement. Explications.
Dans un article intitulé « Comment le site “fauxdiplomes.org” a été mis hors d’état de nuire », le JDD révélait ce dimanche qu’un quinquagénaire des Bouches-du-Rhône venait d’être mis en examen aux termes d’une « très longue enquête des policiers parisiens de la Brigade de Répression de la Délinquance à la Personne (BRDP) », initiée en janvier 2019.
Si le site avait été lancé en 2015, il n’aurait été repéré qu’en janvier 2019 par les services du ministère de l’Enseignement supérieur, qui l’avait alors signalé au procureur de la République. Étrangement, fauxdiplomes.org est toujours en ligne.
Un chiffre d’affaires estimé à 500 000, voire 700 000 euros
Le site avait été préalablement mentionné dans un article du Monde, en mai 2017, qui précisait alors que « l’identification des opérateurs de ces sites reste par ailleurs compliquée, l’URL de la page de Fauxdiplomes.org renvoie par exemple vers des serveurs qui semblent être hébergés en Russie ».
Le site vendait toutes sortes de faux diplômes, à 200 euros la pièce, port compris. À en croire le JDD, il en aurait vendu entre 2 500 et 3 500, pour un chiffre d’affaires compris entre 500 000 et 700 000 euros.
Le faussaire, « aussi discret que précautionneux » d’après le JDD, se protégeait en utilisant des VPN et des cartes PCS (Prepaid Cash Service) achetées dans des bureaux de tabac sous de fausses identités, à raison de « 10 à 20 transactions par semaine à compter de 2019 ».
De plus, il encourageait ses clients à ne pas le contacter « avec une adresse mail de type @free.fr, @orange.fr, icloud.com » au motif que « nous rencontrons des problèmes d’envois sur ces mails. Vous risquez de ne recevoir aucune réponse (utilisez gmail, yahoo, hotmail, etc…) ».
« Prudent à l’extrême », d’après le JDD, sa recommandation de privilégier des entreprises américaines aurait surtout été motivée par le fait qu’elles seraient « moins accessibles aux réquisitions judiciaires ».
Protégé par son VPN, mais trahi par la vidéosurveillance…
Pour autant, l’oblitération postale de ses courriers indiquait que le faussaire agissait « depuis la région marseillaise ». Et « c’est finalement la phase du retrait d’argent liquide au distributeur de billets qui sera fatale au faussaire » :
« S… a beau changer régulièrement de villes autour de l’étang de Berre et cacher son regard aux caméras des DAB – il porte déjà casquette ou bonnet et masque anti-covid –, les enquêteurs parviennent à isoler d’abord une silhouette. Puis, grâce aux images de vidéosurveillance, à repérer un monospace de la marque Volkswagen. Avant d’identifier sa plaque d’immatriculation… »
Une autre « source proche de l’enquête » indique que « cet auto-entrepreneur du faux, totalement inconnu jusque-là des services de police », aurait « longtemps travaillé comme gérant d’un centre auto ».
De fait, il ne nous a fallu que quelques dizaines de minutes pour identifier le concessionnaire automobile où travaillait le faussaire en 2015. À défaut de savoir si ce tuyau avait été identifié par la BRDP, ni s’il aurait pu accélérer l’enquête, il nous a semblé opportun d’expliquer la méthodologie.
Source et suite : nextinpact.com
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@orphancia a dit dans Le faussaire vendait de faux diplômes à moins de 200 euros sur Internet :
En bref, sans diplôme, ta candidature en France vaut bien moins que dans certains pays anglo-saxons où on se base plus sur ton parcours (au sens large du terme), tes compétences et ta motivation.
C’est tout le problème français: un pays de génies administré par des cons.
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j’espere que le mec a pas garder les copies des faux envoyer, sinon les gens ayant acheter chez lui risque des emmerdes