Je suis une ancienne ministre, tout le monde m’a oublié, je sort une connerie sur internet, et hop gros buzz.
Certes Bécassine, mais ça va pas suffire!
J'aime la pomme
Je suis une ancienne ministre, tout le monde m’a oublié, je sort une connerie sur internet, et hop gros buzz.
Certes Bécassine, mais ça va pas suffire!
@Raccoon a dit dans La neutralité sur Wikipedia ? La question du deadname des personnes trans relance le débat :
d’autrices
C’est généralement là que j’arrête de lire! qu’on rajoute un e à auteur quand c’est une femme, mais qu’on arrête de pourrir la langue française par pitié.
A ce tarif là, je propose mettrice en scène quand le metteur en scène est une femme.
@Khony Hélas pour l’instant c’est la triste vérité et apparemment aucune info ne transpire sur le sujet.
Wait and see. 
@Violence A ce stade de bêtise (et je reste poli) c’est du Blu-Ray 4K à 100 Go qu’elle sniffe ! 
Bonsoir,
Chez vous aussi les TU sont toujours HS ?
Merci.
Depuis début février, le débat sur la manière de nommer les personnes trans sur Wikipedia résonne avec de plus larges questions de société sur la neutralité et la représentation.
Courant février, un débat a émergé sur Wikipedia, suffisamment fort pour trouver de l’écho dans les médias : fallait-il mentionner les deadnames (ou morinom, voire nécronyme, le prénom assigné à la naissance et abandonné pour en choisir un qui correspond mieux à l’identité de genre) dans les pages biographiques des personnes transgenres ? Plus précisément, fallait-il les mentionner dans le résumé introductif d’une page ? Et dans l’infobox, cette boîte située à gauche de la page, et dont les informations sont facilement réutilisées par les moteurs de recherche ?
Un sondage – dont la formulation et les modalités sont eux-mêmes débattus – a été ouvert le 12 février pour permettre à la communauté wikipédienne de tenter de trancher. S’il a été clos deux semaines plus tard (le détail de ses résultats est consultable ici), ses résultats comme le fond du sujet continuent d’être ardemment débattus, sur le bistro de Wikipedia, sur le réseau Mastodon et ailleurs : même la brève que nous avons publiée sur le sujet a suscité d’intenses discussions parmi vous, lectrices et lecteurs.
Le sujet, en soi, n’est pas neuf. Des évolutions sont même visibles : par rapport aux intenses débats qui avaient agité la communauté pour adapter la page de Chelsea Manning à l’annonce de sa transition, celle de l’acteur Elliot Page a très rapidement été modifiée pour prendre en compte l’information. Mais il s’inscrit dans des débats plus larges sur les questions de genre : auprès de Next, une wikipédienne qui ne souhaite pas être nommée a constaté que les deux sondages francophones ayant attiré le plus de personnes étaient celui-ci, et un de 2020, sur l’acceptation ou non de l’écriture inclusive (18 000 pages vues dans les six semaines autour de sa publication, près de 23 000 pour celui sur les morinoms).
Chaque fois, la virulence des débats a résonné avec ceux qui traversent, plus largement, la société.
« La mention du deadname est une expérience douloureuse, non seulement pour les personnes concernées par les articles de Wikipedia, mais aussi pour les personnes trans non célèbres ou en questionnement, écrit la wikipédienne Clara Sohet, elle-même trans, à Next. Quel message reçoit-on lorsque des personnes célèbres sont mégenrées et deadnamées pour des raisons « encyclopédiques » ? » Après que l’artiste Jul Maroh s’était publiquement exprimé sur la violence subie via Wikipedia, une tribune publiée dans L’Obs fin 2022 avait appelé à un meilleur traitement des « personnes trans, non binaires et intersexes ».
L’effet que provoque l’usage du morinom varie d’une personne à l’autre, explique Alyx, membre de l’association Toutes des femmes : « Certaines personnes parlent d’elles dans leur genre et avec leur pronom pour leur vie entière, au passé aussi, d’autres utilisent leur pronom de naissance quand il s’agit d’évoquer un passé prétransition ». Dans le monde journalistique, il serait possible de demander leur avis aux personnes concernées avant de les citer – ou, à défaut, de suivre les recommandations de l’Association des journalistes LGBT. Mais sur Wikipédia, cela pourrait être considéré comme tombant sous le régime de l’autobiographie, donc du conflit d’intérêt.
« Pour les personnes qui avaient une page Wikipedia avant leur transition, le deadname peut-être pertinent, pour éviter d’éventuelles confusions au niveau d’éléments biographiques, note Alyx. Mais rien n’oblige à mettre cette information en valeur dès le résumé introductif. » Et de prendre l’exemple de Caitlynn Jenner : « Quand on en parle, c’est « elle ». Et si besoin, au moment de parler de sa carrière sportive, on explique qu’elle a gagné des prix avant sa transition, donc dans les compétitions masculines, pour évacuer les incompréhensions. »
Pour autant, le point de vue de Toutes des femmes est clair : « Le choix d’une personne trans doit être respecté avant tout ». De fait, si celle-ci demande « la suppression de son morinom, cela doit être respecté ». Au-delà des personnes trans, des précédents existent, comme celui d’Albert Dupontel, qui est allé en justice pour éviter que Wikipedia ne diffuse son véritable nom. Dans l’Obs, l’acteur avait eu des mots durs sur la propension du projet, qu’il qualifiait de « WikiPétain », à vouloir afficher l’état civil : « Que je veuille protéger mes enfants, qui portent mon vrai nom, ils s’en foutent ».
Beaucoup citée dans les débats internes, une résolution de la fondation Wikimedia intime aux internautes de « ne pas nuire », lorsqu’ils créent des biographies de personnes vivantes (responsable juridiquement de Wikipedia, la fondation n’a pas vocation à intervenir dans ses débats éditoriaux, sauf dans de rares cas. Dans cette affaire-ci, son équipe Trust and Safety a été saisie par plusieurs internautes.) Elle recommande aussi une « présomption en faveur de la vie privée ».
Et Alyx d’interroger : « Est-ce que les informations relatives à l’état civil ont un intérêt encyclopédique ? Est-ce que Wikipédia a vocation à constituer une base d’état civil ? Je n’en suis pas si sûre. »
Un autre élément énormément mentionné dans les discussions est celui de la neutralité de point de vue. Ancrée dans les principes fondateurs du projet, aux cotés de la nécessité de suivre « des règles de savoir-vivre », parmi lesquelles la recherche de consensus, celle-ci est placée plus haut que les résolutions dans la hiérarchie des normes wikipédiennes.
Le problème, explique l’enseignant chercheur en sciences de l’information et de la communication Gilles Sahut, est qu’« il y a plusieurs représentations de ce qu’est la neutralité au sein de la communauté ». Pour résumer schématiquement, il différencie « un courant que je qualifie d’encyclopédiste, qui s’inscrit dans la lignée d’encyclopédies traditionnelles et est très réticent aux évolutions sociétales ». L’idée, de ce côté là, est de créer un objet numérique similaires aux anciens ouvrages Universalis ou Britannica, donc « de faire référence à ce qui est communément accepté, à une forme de savoir légitime, ou de culture telle qu’acceptée par les élites culturelles de la nation ».
De l’autre, Gilles Sahut évoque un courant « qu’on peut qualifier de plus progressiste, du point de vue du savoir exposé comme de la manière dont on l’expose. Celui-ci entend prendre en compte les évolutions sociétales. » Il se retrouve d’ailleurs au cœur de débats sur la place des femmes et des minorités dans l’encyclopédie. Un projet comme Les sans pagEs vise ainsi à mettre en lumière des scientifiques, actrices et toutes autres femmes aux parcours notables, pour tenter de combler « le fossé et le biais de genre » de l’encyclopédie, qui ne comptait que 18,7 % de biographies de femmes en 2023. Ses membres s’appuient aussi sur les travaux d’Universalis, entre autres sources.
« Cela va à l’encontre de l’idée selon laquelle Wikipédia doit être le reflet de la culture légitime », indique Gilles Sahut, pour aller plutôt dans le sens de celle selon laquelle « l’encyclopédie doit participer à remédier à ces inégalités, et véhiculer des représentations plus justes que ce que font les normes établies ». Les questions soulevées par les wikipédiens rejoignent des enjeux plus larges : celui de représentation de la diversité de la société, qui traverse la culture au sens large – en ce mois de mars, de nombreuses maisons d’édition travaillent par exemple à faire connaître des travaux d’autrices oubliées. Et celui de la poursuite de la neutralité, qui existe aussi dans le monde des médias et le domaine scientifique.
Pour Gilles Sahut, les débats sur la manière de présenter les biographies de personnes trans pâtissent des « clivages larvés » qui existent au sein de la communauté autour de ces questions : les groupes qui travaillent sur les questions de représentation des femmes et des minorités sont fréquemment « accusés de militantisme, de vouloir biaiser l’encyclopédie ». En face, des wikipédiens de longue date décrivent aussi une offensive militante, en faveur d’idées « anti-inclusion », voire d’extrême-droite.
Dans le cas du sondage sur les morinons des personnes trans, des accusations ont fusé sur une potentielle volonté de « rameutage ». Des utilisatrices comme Clara Sohet ont publié sur différents réseaux sociaux pour informer leur communauté de l’existence du sondage, dans l’espoir de « faire mieux entendre notre voix, largement minorisée » – les chiffres sont débattus, mais les personnes trans représenteraient autour de 0,7 % de la population adulte en France.
La démarche a été interprétée par d’autres comme une volonté de bourrer les urnes . Auprès de Next comme de sa collègue Crowdagger, la wikipédienne explique qu’elle ne connaissait pas l’existence de règles anti-démarchage « pour éviter les afflux de personnes animées par des buts politiques, et j’en comprends la nécessité ». Elle a tout de même été bannie.
À Next, une autre wikipédienne souffle : « Je pense qu’on peut faire preuve de sensibilité et admettre qu’on ne parle pas de caviardage comme le font des communicants lors de campagnes politiques », ou de l’entrisme non assumé qu’ont pu réaliser des soutiens d’Eric Zemmour, avant d’être définitivement exclus. « Là, il s’agit de la manière dont les personnes veulent être nommées. Elles ont droit, comme les autres, à la vie privée. »
Derrière cette question spécifique, le débat est de taille : que représente Wikipedia ? Quel type de connaissance, on l’a vu plus haut, mais aussi quelle partie de la population, et de quelle manière ? Quel effet cela a-t-il en dehors de ses « murs » numériques ? La question mérite d’être posée, quand on sait qu’en 2023, selon les chiffres de Médiamétrie, la version francophone de l’encyclopédie [a accumulé en moyenne](https://www.mediametrie.fr/sites/default/files/2023-09/2023 09 26 Audience Internet Global Août 2023.pdf) 28,4 millions de visiteurs uniques par mois et 3,7 millions par jours.
Après 20 ans d’existence, et dans la mesure où les informations que l’encyclopédie présente sont reprises par nombre de navigateurs, le professeur en information et communication Lionel Barbe décrit Wikipedia en « pierre angulaire de l’information sur internet » au Midi Libre. Auprès de l’Humanité, l’économiste Nicolas Jullien l’estime détenteur du « monopole sur l’accès à l’information en ligne ». À l’heure de l’explosion de l’intelligence artificielle, l’encyclopédie a même un rôle essentiel dans l’entraînement des modèles génératifs – donc dans les représentations du monde que ceux-ci véhiculent.
Pour autant, aussi transparent que soit le projet, le nombre de personnes qui veille à son maintien et son évolution est relativement faible. En termes de genre, l’homogénéité des contributeurs (90 % d’hommes, 8,8% de femmes et 1,1 % de personnes non-binaires en 2018 à l’échelle globale) est un enjeu à part entière.
D’un point de vue purement numérique, dans les 30 derniers jours, un peu plus de 18 000 personnes sur les 4,8 millions de comptes existants ont activement contribué au moins une fois. Un nombre bien plus large que la communauté cœur, que Gilles Sahut estime à 600 habitués, au sein desquels il faut encore différencier les contributeurs réguliers de ceux qui le sont moins, ainsi que, par exemple, les plus adeptes de débats « macro », sur le fonctionnement global de l’encyclopédie, de wikipédiens qui préfèrent se concentrer sur les modifications de forme ou de fond des pages.
Présidente de l’association Wikimedia France (association de soutien du projet encyclopédique qui n’a aucun pouvoir sur ses travaux éditoriaux), Capucine-Marin Dubroca-Voisin estime de son côté entre 100 ou 150 le nombre de personnes qui prennent ensemble les décisions influençant réellement le fonctionnement de l’encyclopédie en français. Avec ce que cela peut entraîner de liens forts comme de conflits interpersonnels, en particulier quand les processus de décision sont, comme dans le cas qui nous occupe, critiqués.
Wikipedia est une « communauté qui a une culture du conflit, souligne Capucine-Marin Dubroca-Voisin. Cela a des côtés vertueux, car ça permet de trancher des débats, mais ça pose aussi des problèmes à beaucoup de gens. » Dans l’épisode récent, cela dit, la violence des échanges a conduit divers wikipédiens, administrateurs compris, à jeter l’éponge.
Avec le risque, pointe une personne concernée, que ce soit avant tous des personnes LGBT, et notamment trans, qui s’éloignent des débats pour se protéger. La contrepartie : leurs voix et leurs points de vue sur la manière de les nommer risquent, de fait, de disparaître des discussions.
Source : next.ink
Apple a de tout temps revendiqué la paternité des innovations du Lisa (qui fête ses 37 ans le 19 janvier) et du Macintosh (36 ans le 24 janvier) : souris, icônes, menus déroulants, fenêtres… Encore aujourd’hui, la marque conclut ainsi chacun de ses communiqués de presse : « Apple a révolutionné la technologie personnelle en lançant le Macintosh en 1984 », preuve du rôle incontournable que ce petit ordinateur — et son aînée Lisa, jetée avec l’eau du bain — a joué à l’époque.
Pourtant, on lit parfois que « Xerox avait tout inventé » dès les années 70, dans les murs du Palo Alto Research Center, son centre de recherches situé dans cette ville californienne voisine du siège d’Apple. Steve Jobs lui-même n’a-t-il pas déclaré, à la suite de Pablo Picasso, que « les bons artistes copient, les grands artistes volent » ?
| 1. La visite au PARC
| 2. La naissance du Lisa
| 3. Le procès
Car oui, personne ne le nie, Steve Jobs et plusieurs ingénieurs d’Apple ont visité le PARC à deux reprises en novembre 1979 et se sont fait présenter quelques-unes des créations du centre. Nous ne résumerons pas une décennie de recherche et développement en quelques pages, mais nous voulions revenir sur l’influence de ces visites pour les deux bébés d’Apple, Lisa et Macintosh (encore aujourd’hui, Apple omet volontairement les déterminants devant le nom de ses principaux produits, ce qui contribue à les personnifier).
Le dossier que nous ouvrons aujourd’hui se prolongera avec une deuxième partie consacrée aux innovations imaginées pour le Lisa et le Macintosh, puis une troisième consacrée au procès qui opposera les deux marques.
En Europe, on a longtemps connu le fabricant de photocopieurs Xerox sous le nom de Rank Xerox. Rien à voir avec RanXerox, l’androïde de BD créé à partir des pièces d’un photocopieur (PEGI 18), ni avec la planète des Petits Hommes
Écartons tout de suite un premier débat : Apple n’a pas inventé la souris. Pas plus que Xerox. Comme nous avons eu l’occasion de le détailler sur L’Aventure Apple, on se souvient que des trackballs (qui ne sont finalement que des souris à l’envers) avaient été brevetés dès les années 40, et la souris telle qu’on la connaît aujourd’hui, dès les années 60 par Douglas Engelbart.
Celui-ci avait même réalisé une démonstration publique (qui sera surnommée avec le temps « la mère de toutes les démos ») de cet objet en 1968, associé à un écran sur lequel il pouvait sélectionner, afficher ou masquer du texte, cliquer sur un « lien », tracer des formes ou gérer des fichiers. Sur cette interface, on ne trouvait cependant ni icônes, ni menus, ni fenêtres, et il fallait toujours entrer des commandes au clavier et à l’aide de touches de fonctions.
La même année, un serveur de Telefunken disposait déjà d’une souris parmi ses options. Et en 1973, l’Alto de Xerox, jamais commercialisé mais utilisé en réseau au PARC et distribué à plusieurs centaines d’universitaires en quelques années, associait pour la première fois une souris à l’interface d’un ordinateur pleinement fonctionnel.
L’Alto de Xerox. Image : Palo Alto Research Center, via Interface-Experience.org
Sous la pression de Steve Jobs, plusieurs améliorations essentielles sont apportées à la souris et lui donnent ses lettres de noblesse. En exigeant que celle-ci puisse fonctionner aussi bien sur une table en Formica que sur son pantalon en jean, il pousse ses partenaires industriels dans leurs derniers retranchements, permettant de plus d’en diviser le prix de revient par vingt.
Il réussit là où les concepteurs de l’Alto avaient peiné : il faut dire que la bille en métal de la souris Xerox exigeait une surface particulière pour être utilisée et qu’elle s’encrassait vite. À tel point que les utilisateurs de l’Alto pouvaient à tout moment rapporter leur souris au labo de Xerox et l’échanger contre une souris reconditionnée, un souvenir partagé par un ingénieur du PARC, Geoff Thompson, sur le site oldmouse.com.
Image : Archives d’Apple, via l’université de Stanford
Mais si la souris a été simplement perfectionnée par Apple, l’interface graphique a été totalement repensée. Sur l’Alto de 1973, l’interface graphique n’était qu’une fonction parmi d’autres. Lors du démarrage de l’ordinateur, c’est une bête interface en lignes de commande qui s’affichait. Pour utiliser la souris, il fallait lancer une sorte de Finder sans icônes, affichant le nom des fichiers sous forme de liste. La souris permettait simplement de désigner le fichier, puis il fallait appuyer sur le bouton rouge de la souris pour le copier, le jaune pour le renommer, ou le bleu pour le supprimer.
C’était déjà un progrès : l’Apple II de 1977 ou le PC de 1981 nécessitaient encore de taper le nom du fichier en toutes lettres, sans se tromper. Pas d’ascenseurs non plus pour l’Alto : pour monter ou descendre dans la liste, il fallait viser le bord de la liste et faire un clic gauche pour descendre ou un clic droit pour monter. Ah oui, parce que les trois boutons de la souris de l’Alto changeaient de fonctions au gré des applications. Parfois, le curseur changeait d’apparence pour indiquer le type de fonctions, et parfois, non.
L’interface de l’Alto. Image : Palo Alto Research Center, via Interface-Experience.org
Ce n’est pas tout : ce Finder, qui s’appelait Neptune, ne permettait pas de lancer les logiciels. C’était surtout un outil destiné à faciliter la gestion des disques et de leurs fichiers. Pour lancer un programme, il fallait quitter Neptune et revenir à l’interface classique, à base de lignes de commandes. On était donc loin de la philosophie du Lisa et du Macintosh, pour lesquels aucun apprentissage n’était requis.
Lançons maintenant Bravo, l’éditeur de texte WYSIWYG de l’Alto. N’y cherchez pas de barre des menus pour copier, coller ou modifier l’apparence du texte, car celle-ci n’avait pas encore été inventée. Pire : le geste permettant de sélectionner du texte à la souris n’avait pas été imaginé par ses concepteurs. Il fallait pointer le début de la sélection avec un clic gauche et la fin avec un clic droit.
Faute de barre des menus, les commandes étaient affichées à l’écran, et un appui sur une touche du clavier déclenchait la fonction associée (L, comme Look, suivi de B, comme Bold, permettait de passer la sélection en gras, tandis que D comme Delete permettait d’effacer la sélection). Bref, la souris était là, mais presque tous ses usages restaient à inventer.
Neptune sur l’Alto à gauche, le Filer du Lisa et le Finder du Macintosh à droite
Jef Raskin, à l’origine du premier projet Macintosh, résumait les choses ainsi : les équipes Lisa et Macintosh avaient connaissance, comme tous les professionnels de l’époque, des travaux du PARC, largement médiatisés. Lui-même avait eu l’occasion d’y travailler en tant qu’assistant de formation de l’Université de Californie, qui entretenait des relations permanentes avec le centre de recherches.
Dès leur origine, les équipes Mac et Lisa ont donc commencé à travailler sur la notion d’interface graphique. La visite de 1979 n’a pas décidé Apple à travailler sur l’interface graphique, elle n’a eu pour objet que de convaincre Steve Jobs lui-même de l’intérêt de cette technologie. Car oui, Steve Jobs n’avait pas immédiatement perçu ce que cette idée, qui n’émanait pas de lui, avait de génial !
Pendant qu’Apple peaufinait ses deux machines, Xerox avait bien amélioré son interface pour le Xerox Star, sorti en 1982, mais sans atteindre le niveau de perfectionnement qu’Apple visait au même moment. En effet, si le Star avait gagné un bureau doté d’icônes, ses concepteurs n’avaient toujours pas compris tout le potentiel de la souris.
Le Xerox Star. Image : Xerox
Ils avaient fait le choix d’ajouter des touches de fonctions sur les côtés du clavier de la machine, pour copier, ouvrir, déplacer, rechercher ou encore afficher les propriétés. Ces touches s’appliquaient à la sélection active, qu’il s’agisse d’un paragraphe de texte, d’une portion d’image ou de l’icône d’un fichier, d’un dossier ou d’un disque.
Pour déplacer une icône, il fallait donc la sélectionner d’un clic, appuyer sur « Move » et cliquer sur son nouvel emplacement. Pour souligner un mot, il fallait le sélectionner, puis appuyer sur « Prop(riétés) » et cliquer sur « Souligné » dans la fenêtre qui s’affichait. Et tout cela était lent, terriblement lent, même comparé au petit Macintosh. Et pourtant le Star coûtait plus de 16 000 $…
Le bureau du Xerox Star (émulé par le logiciel Darkstar)
Il proposait cependant quelques fonctions fort bien pensées, comme l’icône des imprimantes affichées directement sur le bureau, permettant d’y déplacer un document à imprimer (une fonction qui attendra le Système 7 chez Apple).
À suivre…
Source : macg.co
@RussianFighter Ca ou rien c’est à peu près la même chose ! 
Tout marche au poil sur opera en 1366/768 (portable)
Vive les résolutions de gueux!
Pour info aucun problème sur Safari ou Google Chrome (MacOs).