Merci de la mise en avant. Je me le garde à lire plus tard.
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Messages
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@Aurel
C’est pour ça que j’ai mis les guillemets
“Gagner sa vie” n’est pas que de ramener la paie chaque mois.Dans un monde idéal, ces boulots alimentaires ingrats devraient disparaître.
Grossièrement, ça n’est pas en refoutant du PQ en rayon où en tirant les poubelles que tu peux sortir fier de ta journée.Maintenant, est-ce que gérer ton “équipe” d’une dizaine de ces machines qui vont faire ces boulots à la place d’humain est gratifiant ?
- Merde, j’ai oublié de recharger U004

Et bon, en dehors de toutes ces guerres, l’humain doit trouver comment alimenter ces bébêtes.
- Merde, j’ai oublié de recharger U004
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@Violence Passionnant ton article, merci pour ce partage.
Après lecture on se demande comment, hormis les criminels de tout poil, on peut encore utiliser Telegram !
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C’est la définition même d’une innovation:
- les américains en font un business,
- les chinois la copie
- l’Europe en fait un nouveau règlement
- et la France invente un nouvel impôt
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Derrière le mythe libertaire, Telegram est-il un outil d’influence du Kremlin ? Découvrez notre enquête sur Telegram et les secrets de Pavel Durov.
Avec près de 950 millions d’utilisateurs dans le monde, Telegram s’est imposée comme l’une des messageries les plus populaires de la planète. Son fondateur, Pavel Durov, cultive depuis des années l’image d’un défenseur intransigeant de la liberté d’expression et de la vie privée, se présentant comme le rempart contre la surveillance étatique. La plateforme promet un chiffrement robuste, une confidentialité absolue et un refus catégorique de collaborer avec les autorités.
Pourtant, derrière cette façade libertarienne soigneusement construite, une tout autre réalité émerge. Des enquêtes journalistiques d’envergure menées par le média indépendant russe Important Stories, les analyses techniques d’experts en cryptographie comme Matthew Green de l’Université Johns Hopkins ou Michael Van Landingham et Gavin Wilde, et les déclarations des services de renseignement occidentaux révèlent un écart vertigineux entre le discours et les faits. Cette enquête, nourrie de sources techniques, judiciaires et journalistiques, démonte méthodiquement le mythe Telegram : une plateforme présentée comme le sanctuaire de la vie privée qui est devenue simultanément le terrain de jeu de la cybercriminalité internationale et un outil potentiel de surveillance géopolitique. L’arrestation de Pavel Durov en France le 24 août 2024 n’a fait que mettre en lumière ce que les experts dénonçaient depuis des années.
Un fondateur sous le coup de douze chefs d’accusation
L’arrestation de Pavel Durov le 24 août 2024 à l’aéroport du Bourget marque un tournant dans l’histoire de Telegram. Mis en examen pour douze infractions, le fondateur franco-russe fait face à des accusations graves : « blanchiment de crimes ou délits en bande organisée », « complicité – Diffusion, offre ou mise à disposition en bande organisée d’image de mineur présentant un caractère pornographique », « complicité – Acquisition, transport, détention, offre ou cession de produits stupéfiants ».
Placé sous contrôle judiciaire avec une caution de 5 millions d’euros, Durov a obtenu en juin 2025 un assouplissement de ses conditions, lui permettant de s’établir à Dubaï. Selon les informations judiciaires, le fondateur de Telegram a reconnu devant les juges « la gravité des faits » reprochés à la messagerie.
Les failles techniques majeures démontées par les experts
L’absence de chiffrement par défaut, un mensonge marketing
Contrairement à ses communications publicitaires, Telegram ne propose pas de chiffrement de bout en bout par defaut.
Les conversations standard ne sont chiffrées que durant leur transmission vers les serveurs de Telegram, où elles sont non chiffrées de bout en bout et accessibles côté serveur. Seuls les « chats secrets », qui doivent être activés manuellement pour chaque conversation individuelle, bénéficient d’un véritable chiffrement de bout en bout.
Cette réalité technique est confirmée par Matthew Green, expert en cryptographie à l’Université Johns Hopkins, qui souligne que « Telegram ne répond clairement pas à cette définition plus stricte pour une raison simple : il ne chiffre pas les conversations de bout en bout par défaut ». L’expert qualifie même l’approche de Telegram de « malveillante » car elle « refuse de mettre en œuvre des fonctionnalités essentielles qui chiffreraient les messages de ses propres utilisateurs » tout en dénigrant les vraies messageries sécurisées.
Le protocole MTProto sous le feu des critiques
Au-delà des simples failles techniques, c’est le cœur même du système de chiffrement de Telegram qui suscite depuis des années de vives critiques au sein de la communauté de la sécurité informatique. Le protocole MTProto, conçu en interne par le frère de Pavel Durov, concentre à lui seul la majorité de ces reproches.
D’abord, le code utilisé côté serveur n’est pas open source, ce qui empêche toute vérification indépendante de la manière dont les messages sont réellement traités ou stockés. Autrement dit, il faut faire confiance à Telegram sur parole.
Ensuite, l’application repose sur des méthodes de chiffrement non standard, comme l’« Infinite Garble Extension » (IGE), conçues en interne plutôt que fondées sur des standards éprouvés et audités par la communauté scientifique. Un choix risqué, puisque ces techniques propriétaires peuvent masquer des failles invisibles à l’œil extérieur.
De plus, le protocole s’appuie sur les serveurs de Telegram pour déterminer certains paramètres cryptographiques, ce qui introduit une dépendance technique problématique : si un serveur est compromis, la sécurité des échanges peut l’être aussi, sans que les utilisateurs en aient conscience.
Enfin, des chercheurs universitaires ont mis au jour dès 2021 plusieurs vulnérabilités dans le système, confirmant que les fondations techniques de Telegram ne sont pas à la hauteur de l’image de sûreté absolue que l’entreprise cultive.
Une équipe technique dérisoire pour 950 millions d’utilisateurs
Pavel Durov a révélé que Telegram ne compte qu’« environ 30 ingénieurs » pour gérer une plateforme de près d’un milliard d’utilisateurs. Cette information a alarmé les experts en cybersécurité. Eva Galperin, directrice de la cybersécurité à l’Electronic Frontier Foundation (EFF), ONG internationale de protection des libertés sur Internet, explique que « Trente ingénieurs signifie qu’il n’y a personne pour lutter contre les demandes légales, qu’il n’y a pas d’infrastructure pour faire face aux abus et aux problèmes de modération de contenu ».
La coopération secrète puis officielle avec les autorités
Le revirement post-arrestation
Immédiatement après l’arrestation de Durov, Telegram a discrètement commencé à coopérer avec les autorités françaises dans des affaires de pédocriminalité. Cette coopération s’est rapidement étendue à d’autres pays européens comme la Belgique.
En septembre 2024, Telegram a officiellement modifié sa politique de confidentialité pour autoriser le partage** d’adresses IP et de numéros de téléphone avec les autorités** sur demande judiciaire valide, étendant sa coopération au-delà des seules affaires de terrorisme.
Une explosion des transmissions de données
Les données de transparence de Telegram révèlent une augmentation spectaculaire des transmissions de données aux autorités :
- 2024 : 2 072 utilisateurs concernés par des transmissions de données
- Premier trimestre 2025 : 22 277 utilisateurs concernés
Cette augmentation de plus de 1 000% en un an révèle l’ampleur du changement de politique. En France spécifiquement, Telegram partage désormais les données de milliers d’utilisateurs avec les autorités judiciaires.

– Nombre de transmissions Telegram aux autorités françaises entre 2024 et 2025. // (Source : Telegram Transparency Data (Github))Une plateforme devenue le refuge du crime organisé
Le « Dark Telegram »
Longtemps présentée comme une forteresse de liberté numérique, Telegram s’est progressivement muée en terrain privilégié de la criminalité en ligne.
Derrière l’image d’un espace protégé de la censure, la messagerie est devenue — selon les enquêteurs — « LA plateforme numéro 1 pour le crime organisé ».
Des réseaux de trafics de drogue, des groupes pédocriminels, des ventes d’armes, des vendeurs de faux documents, des groupes cybercriminels, mais aussi, des groupes terroristes y opèrent en toute impunité.
Les canaux publics et privés de Telegram servent désormais d’infrastructure parallèle à l’économie souterraine mondiale.
– Canaux Telegram de ventes d’armes, faux billets, voitures volées // Source : Le Monde « Comment Telegram est devenu la cour des miracles de la criminalité ordinaire »
–Canaux Telegram de ventes d’armes, faux billets, faux papiers // [Source : Le Monde « Comment Telegram est devenu la cour des miracles de la criminalité ordinaire »](Le Monde « Comment Telegram est devenu la cour des miracles de la criminalité ordinaire ».)En France, Le Monde a documenté comment les dealers marseillais ont poursuivi leurs activités malgré les opérations de police, utilisant Telegram pour contourner la surveillance classique.
Selon une autre enquête du Monde, la plateforme est devenue une véritable « cour des miracles de la criminalité ordinaire », où se côtoient trafiquants, escrocs et groupes extrémistes
– Capture d’écran d’un canal Telegram de vente de drogues // Source : Le Monde « Sur Telegram, les dealeurs marseillais poursuivent leurs affaires, malgré l’opération « Place nette » ».L’absence historique de modération
Cette dérive s’explique par l’absence historique de modération : jusqu’en 2024, Telegram refusait de modérer les conversations privées et n’autorisait le signalement que sur les canaux publics.
Résultat : un vide juridique et technique exploité massivement par des criminels de tout type.
Même après les réformes de politique interne, la plateforme reste « perméable à la désinformation et aux activités illégales », selon un rapport du site Regulation.be.L’écosystème de la cybercriminalité
Des groupes de ransomware comme Bl00dy ou Scattered Spider ont utilisé Telegram pour distribuer des malwares, recruter des complices ou vendre des accès à des systèmes compromis.
Des analyses publiées par Kaspersky confirment que des campagnes d’attaques massives, notamment via le malware DarkMe, utilisent Telegram comme vecteur de diffusion principal
La porosité entre la messagerie et les marchés clandestins du dark web est désormais telle que certains analystes parlent d’un « Dark Telegram », un écosystème hybride où crime, idéologie et cyberactivisme se confondent.
Des groupes APT (Advanced Persistent Threat) jusqu’aux réseaux de phishing et de revente de données, l’application est devenue un centre névralgique du cybercrime mondial, échappant encore largement aux régulations internationales.
Un modèle économique opaque aux financements troubles
Un financement longtemps mystérieux
Telegram a longtemps fonctionné sans modèle économique clair, principalement financé par Pavel Durov sur ses fonds personnels issus de la vente de VKontakte.
En 2024, la plateforme a finalement atteint la rentabilité avec 1 milliard de dollars de revenus, dont environ 500 millions proviennent de la publicité et 500 millions des abonnements premium. Plus troublant, Telegram détient 400 millions de dollars en actifs cryptographiques, et environ 40% de ses revenus proviennent d’activités liées aux cryptomonnaies. L’entreprise a levé plus de 4 milliards de dollars depuis son lancement, mais avec une transparence limitée sur l’identité des investisseurs.
Le projet TON et ses investisseurs compromettants
Selon une investigation du média russe indépendant « Important Stories », le projet de blockchain TON lancé par Durov a levé 1,8 milliard de dollars entre 2017 et 2018 auprès d’investisseurs problématiques. Parmi eux figurait Jan Marsalek, ancien directeur des opérations de Wirecard qui, selon le média d’investigation The Insider, a coopéré pendant des années avec le GRU (renseignement militaire russe) et se cache désormais en Russie.
D’autres investisseurs comprenaient des entreprises impliquées dans l’exportation illégale de charbon et de métaux depuis les territoires occupés d’Ukraine, notamment des structures liées à Sergueï Kurtchenko, surnommé le « portefeuille » de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Parmi les investisseurs russes de Telegram figurent également les milliardaires Yuri Milner et Roman Abramovitch, l’ancien ministre de Medvedev Mikhail Abyzov, David Yakobashvili (sous sanctions ukrainiennes pour sa proximité avec le régime de Poutine), Sergueï Solonine (fondateur du système de paiement russe Qiwi), Mikhaïl Fridman, propriétaire d’Alpha Capital, structure dont le projet caritatif a été un temps dirigé par la fille aînée de Poutine ethttps://theconversation.com/mise-en-examen-de-pavel-durov-patron-de-telegram-une-affaire-geopolitique-237677
En 2021, la société VTB Capital, détenue à 60% par l’État russe et dirigée par un proche de Poutine, a investi plus d’un milliard de dollars en obligations Telegram. Cette concentration d’investisseurs liés au Kremlin pose de sérieuses questions sur l’indépendance réelle de la plateforme vis-à-vis du pouvoir russe.
L’échec du projet TON et ses conséquences
En 2019, la SEC américaine (Securities and Exchange Commission) a interdit l’émission des tokens Gram, infligé une amende de 18,5 millions de dollars et ordonné à Durov de rembourser 1,2 milliard de dollars aux investisseurs. Cette interdiction a mis fin au projet TON initial et créé une grave crise financière pour Telegram. C’est précisément après cette décision que Durov a commencé à voyager fréquemment en Russie, contredisant son récit d’exil.https://istories.media/en/news/2024/08/27/pavel-durov-has-visited-russia-more-than-50-times-since-his-exile-in-2014/
Lors de son interrogatoire en décembre 2024, Pavel Durov a reconnu devant les autorités françaises que Telegram avait 2 milliards de dollars de dettes d’entreprise, illustrant les difficultés financières persistantes de la plateforme malgré l’annonce d’un premier bénéfice net annuel fin 2024. Cette situation financière précaire soulève des interrogations sur les pressions potentielles qu’elle pourrait exercer sur les choix stratégiques de Durov.
Les liens documentés avec les services secrets russes
Une collaboration historique avec le FSB
Contrairement à son récit public de « résistant » au pouvoir russe, Durov collaborait déjà avec le FSB et le ministère de l’Intérieur russe dès 2011-2013, lorsqu’il dirigeait VKontakte. Il écrivait à l’époque à l’administration présidentielle qu’« il fallait conserver une activité de l’opposition vivante pour garder un accès aux données personnelles des contestataires ».
Les enquêtes d’Important Stories : les révélations qui changent tout
Le média d’investigation russe indépendant « Important Stories » (iStories) a publié deux enquêtes majeures qui déconstruisent le mythe du « dissident » Pavel Durov.
L’enquête sur les visites secrètes en Russie (août 2024) : En analysant une fuite massive de données de la base « Kordon » du FSB (le service russe des gardes-frontières), les journalistes ont révélé que Durov s’était rendu en Russie plus de 50 fois entre 2015 et 2021, contredisant ses déclarations publiques d’exil depuis 2014.
Point crucial : l’enquête a établi que Durov se trouvait à Saint-Pétersbourg le 18 juin 2020, jour même où Roskomnadzor a annoncé la levée du blocage de Telegram en Russie, suggérant des négociations directes avec les autorités russes.
L’enquête « Telegram, the FSB, and the Man in the Middle» (juin 2025) : Cette investigation a exposé l’infrastructure technique de Telegram et ses liens avec les services russes. Les journalistes ont identifié Vladimir Vedeneev, un ingénieur russe dont les entreprises contrôlent des parties essentielles de l’infrastructure réseau de Telegram, notamment en gérant des équipements et en attribuant des milliers d’adresses IP à la messagerie.
Plus grave encore, l’enquête a révélé que d’autres entreprises de télécommunications liées à Vedeneev comptaient parmi leurs clients le FSB lui-même. Selon les experts cités dans l’investigation, cette connexion constitue une vulnérabilité majeure, offrant la possibilité aux services russes de mener des attaques de type « man-in-the-middle » pour intercepter les métadonnées des utilisateurs (qui communique avec qui, quand, depuis où), créant ainsi un outil de surveillance mondial.
Une infrastructure de surveillance intégrée
Telegram utilise des réseaux comme GlobalNet et DATAIX, dont les actionnaires incluent d’anciens officiers russes. Ces réseaux donnent accès au système SORM, l’infrastructure légale de surveillance des renseignements russes qui peut intercepter tout le trafic transitant par ces opérateurs.
En 2019, GlobalNet et DATAIX géraient 90% du réseau ukrainien et 100% du marché biélorusse des télécommunications, offrant potentiellement au Kremlin un accès massif aux communications dans ces pays stratégiques.
Les accusations directes de la DGSE
En juin 2025, la DGSE a directement accusé Durov d’être manipulé par les services russes. Un responsable de la DGSE a déclaré : « Quand on décrypte l’ensemble, ça ressemble fort à une manipulation des services russes. », en référence aux allégations non prouvées de Durov concernant des pressions françaises sur les élections roumaines.
Telegram, arme de la guerre hybride russe
Le vecteur privilégié de la désinformation
Telegram est devenu l’arme principale de la guerre informationnelle russe, particulièrement dans le conflit ukrainien. Des chercheurs de l’EPFL ont identifié des réseaux massifs de propagande pro-russe sur Telegram, représentant jusqu’à 5% de tous les messages sur certains canaux politiques.
La France fait face depuis janvier 2025 à « une campagne de désinformation sans précédent, orchestrée par des sphères pro-russes » principalement via Telegram. Les blogueurs militaires russes utilisent massivement la plateforme pour diffuser leur propagande de guerre.
Des menaces directes contre la France
En avril 2024, un canal Telegram lié à la milice Wagner a directement appelé àdoxxer les identités des militaires, forces de l’ordre et agents de renseignement français. Ce canal, suivi par plus de 550 000 personnes, a diffusé ce message menaçant en français, constituant une menace directe contre la sécurité nationale française.

– Ce canal lié à Wagner demande aux internautes de dévoiler des informations sur les institutions sécuritaires françaises, le 20 avril 2024 – Telegram // Source : TF1 INFOLe discours libertarien face aux contradictions
Une rhétorique victimaire sans preuves
Pavel Durov se présente comme un défenseur de la liberté d’expression face aux « gouvernements occidentaux », mais cette posture révèle de profondes contradictions. En mai 2025, il a accusé la France de lui demander de « faire taire les voix conservatrices en Roumanie» sans fournir aucune preuve de ces allégations.

– Pavel Durov sur Telegram, accusant la France d’avoir cherché à « censurer des voix conservatrices » en Roumanie.L’ironie du passé russe
Ironiquement, c’est la Russie qui a d’abord tenté de bloquer Telegram en 2018 et cherché à obtenir les clés de chiffrement et les données des utilisateurs. Moscou a d’ailleurs qualifié l’arrestation de Durov de « tentative d’intimidation » contre la liberté d’expression, alors qu’elle-même avait combattu la plateforme. Cette rhétorique victimaire anti-occidentale exploite une stratégie populiste permettant à Durov de se positionner en « martyr » tout en servant les intérêts géopolitiques russes de déstabilisation de l’Occident.
Une naturalisation française controversée
Sa naturalisation française en 2021, obtenue par la procédure exceptionnelle de « l’étranger émérite », pose de sérieuses questions. Pavel Durov ne résidait pas en France, ne parlait pas le français, et la plateforme Telegram était déjà critiquée pour son absence de modération. Les services du Quai d’Orsay estimaient d’ailleurs que les conditions n’étaient pas remplies. Cette naturalisation, accordée après plusieurs rencontres avec Emmanuel Macron, reste politiquement controversée.
La condamnation unanime des experts en sécurité
L’avis des spécialistes OPSEC
Les experts en sécurité opérationnelle et en protection de la vie privée ne recommandent jamais Telegram pour des communications sensibles. Ils privilégient systématiquement :
- Signal : Considéré comme la référence en matière de messagerie sécurisée avec un chiffrement de bout en bout par défaut
- Olvid : Seule messagerie instantanée certifiée par l’ANSSI
La collecte massive de métadonnées
Contrairement à Signal qui stocke les messages localement de manière chiffrée, Telegram stocke par défaut tous les messages sur ses serveurs cloud. La plateforme collecte et conserve pendant 12 mois :
- Les adresses IP des utilisateurs
- L’historique des appareils utilisés
- L’historique des changements de nom d’utilisateur
- Les données d’usage et de connexion
Ces métadonnées, non protégées par le chiffrement, permettent une surveillance efficace des utilisateurs.

– Cloud Chats, Telegram Privacy Policy
– Safety and Security, Telegram Privacy PolicyLe contournement de la régulation européenne
L’échappée belle du Digital Services Act
Malgré des recherches indépendantes suggérant que Telegram dépasse les 45 millions d’utilisateurs dans l’UE (seuil obligeant à être désigné comme « Very Large Online Platform »), la plateforme déclare officiellement être en dessous de ce seuil. Cette classification évite à Telegram les obligations renforcées du DSA.
Le Parlement européen a questionné la Commission européenne sur la méthodologie utilisée pour déterminer le nombre d’utilisateurs de Telegram, soulevant des préoccupations concernant l’exactitude des chiffres déclarés et suggérant une possible sous-déclaration volontaire.
Conclusion : Un mythe démasqué
L’analyse technique et juridique révèle que Telegram n’est pas le défenseur de la liberté d’expression qu’il prétend être. Derrière la rhétorique libertarienne se cache une réalité beaucoup plus sombre.
Sur le plan sécuritaire : Telegram présente des failles majeures qui contredisent ses promesses. Absence de chiffrement de bout en bout par défaut, protocole MTProto propriétaire critiqué par les experts, architecture technique défaillante, équipe dérisoire de 30 ingénieurs, et collecte massive de métadonnées non protégées. Les spécialistes en OPSEC ne recommandent jamais cette plateforme pour des communications sensibles.https://blog.cryptographyengineering.com/2024/08/25/telegram-is-not-really-an-encrypted-messaging-app/
Sur le plan géopolitique : Les enquêtes d’Important Stories et les analyses des services de renseignement occidentaux révèlent des liens troublants avec le Kremlin. Infrastructure de surveillance accessible aux services russes via le système SORM, financement opaque impliquant des agents du GRU, plus de 50 visites secrètes de Durov en Russie depuis son prétendu « exil », et utilisation massive de la plateforme comme arme de guerre hybride et de désinformation russe.
Sur le plan criminel : Telegram est devenue « LA plateforme numéro 1 pour le crime organisé » selon les enquêteurs français. Paradis pour les gangs de ransomware, les groupes APT, le trafic de drogue, les contenus pédopornographiques et la vente d’armes, avec une modération historiquement inexistante qui a créé un vide juridique massivement exploité.https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/info-tf1-lci-le-fondateur-et-pdg-de-la-messagerie-cryptee-telegram-interpelle-en-france-2316072.html
Sur le plan réglementaire : Contournement actif des obligations du Digital Services Act européen par sous-déclaration probable du nombre d’utilisateurs, puis revirement forcé avec explosion de la coopération avec les autorités (+1000% de transmissions de données en un an) après l’arrestation de Durov.
Les enquêtes journalistiques d’Important Stories et les analyses des services de renseignement occidentaux convergent vers une conclusion troublante : le mythe du « défenseur de la liberté » cache une réalité d’instrumentalisation géopolitique.
Loin d’être un champion des libertés numériques, Telegram apparaît comme une plateforme de surveillance déguisée, exploitant la naïveté technique de ses utilisateurs tout en servant les intérêts des autorités qu’elle prétend combattre – qu’elles soient occidentales ou russes, selon les circonstances.
L’arrestation de Pavel Durov en France n’était pas une « persécution » d’un défenseur des libertés, mais la réponse légitime d’un État de droit face à une plateforme qui refuse délibérément de respecter les lois tout en facilitant une criminalité de masse et en servant d’arme dans une guerre informationnelle hostile.
Que faire ?
- Privilégier Signal pour les échanges sensibles : chiffrement de bout en bout par défaut pour messages et appels, code ouvert, et collecte minimale des données.
- Activer sur Signal la vérification des codes de sécurité/safety numbers avec ses correspondants, les messages éphémères, et le verrouillage par code de l’application.
- Utiliser Olvid quand une certification ANSSI est requise en environnement pro sensible : l’app a obtenu une CSPN, avec rapports techniques publiés.
- Vérifier périodiquement l’état des certifications ANSSI et les versions évaluées avant déploiement large.
- OPSEC minimale pour tous: définir son modèle de menace, activer l’authentification à deux facteurs sur les messageries, durcir le verrouillage des appareils, et limiter les métadonnées (ex. via messages à durée limitée et restrictions de capture d’écran).
- Se former avec un guide opérationnel type « Autodéfense contre la surveillance » de l’Eectronic Frontier Foundation et/ou « Guide de protection numérique » de Nothing2Hide et dérouler des checklists avant situations à risque (déplacements, événements, investigations).
- Si usage contraint de Telegram : éviter tout contenu sensible dans les groupes et canaux publics, et réserver les échanges critiques à des messageries E2E par défaut.
- Pour un besoin ponctuel, préférer des canaux E2E dédiés (ex. Signal) plutôt que d’alterner les modes de chiffrement au sein d’une même application.
Pour aller plus loin
– Telegram’s Security Sham Just Security
– Is Telegram really an encrypted messaging app?, Matthew Green
– Telegram, the FSB, and the Man in the Middle, iStories
– Pavel Durov Has Visited Russia More Than 50 Times Since His “Exile” in 2014 », iStories
– « Telegram’s Muddy Money », iStories
– « Telegram et les services russes », Professeur Olivier VÉDRINE, Tribune de Genèvre
– « La Russie de Poutine contre l’Occident », Aurélien Duchêne
– Source :
https://debunkcafe.fr/telegram-mythe-libertaire-outil-influence-kremlin/
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Pas d’inquiétude, dès que ça va arriver en Europe, nos instances EU et étatiques vont s’en charger.
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Le contexte est simple : l’intelligence artificielle et la robotique ne sont plus de la science-fiction. Elles arrivent dans les entrepôts, dans les bureaux, et bientôt partout.
Regardez les chiffres. Un employé humain qui génère 50 000 dollars de valeur dans une usine ne fait pas que produire. Il paie l’impôt sur le revenu, il cotise pour la sécurité sociale, il participe à l’effort collectif.
Si vous le remplacez par un bras articulé ou un algorithme, cette manne financière disparaît instantanément pour l’État. Pour l’entreprise ? C’est le jackpot : plus de charges, plus de pauses, productivité maximale.
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@Psyckofox a dit dans [Topic Unique] Les films que vous avez aimés et adorés :
J’avais maté le film il y’a quelques mois et je l’ai trouvé très sympa (perso j’avais même pas lu le synopsis…j’ai vu ça au pif et je m’attendais pas à ça ^^)
Pareil, vu le film à sa sortie. Un p’tit survival en milieu aqua pas piqué des hannetons, sympatoche et efficace.
L’héroïne n’est pas trop teubée, le méchant est sympa et les sharrrrks sont cools.
Petite mention spéciale à un tournage de scène de bouffe, je vous laisse deviner
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