Cinéma & Séries

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    je suis d’accord… .

    Une bombe comme tout ce qu’à fait Jérémie

    Et l’interview intéressante de Jérémie :

    https://planete-warez.net/topic/4719/interview-jérémie-perrin-mars-express

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    L’animation distinguée à Cannes: une Palme d’or d’honneur a été décernée lundi au studio japonais Ghibli, co-fondé en 1985 par Hayao Miyazaki, réalisateur doublement oscarisé pour ses œuvres empreintes de poésie qui séduisent petits et grands bien au-delà de l’archipel.

    C’est son fils Goro Miyazaki, également réalisateur chez Ghibli, qui est venu chercher la Palme.

    C’est la première fois qu’un studio reçoit un tel prix, d’ordinaire remis à un acteur ou un réalisateur, comme Meryl Streep et George Lucas, également récompensés cette année.

    “Je voudrais remercier tous les fans du monde entier. Je voudrais vraiment envoyer ces remerciements à tout le monde”, a déclaré Goro Miyazaki, visiblement ému et sous un tonnerre d’applaudissements.

    Il a estimé que cette récompense était “un encouragement” pour “les quarante années à venir”.

    Une vidéo montrant Hayao Miyazaki se moquant de la décision de son fils d’aller chercher cette Palme (“je le plains”) a été projetée au public, provoquant les rires. Il a ensuite plus sobrement remercié le festival.

    La cérémonie s’est poursuivie avec la diffusion de quatre court métrages inédits dont une mini-suite de “Mon voisin Totoro”. Trois sur quatre de ces petits films n’avaient jamais été montrés en dehors du Japon.

    Âgé de 83 ans, Hayao Miyazaki est l’un des plus célèbres maîtres de l’animation japonaise, avec des films “Le Voyage de Chihiro” récompensé d’un Oscar. Ses œuvres explorent des thèmes universels, comme la relation des humains avec la nature et le surnaturel, l’écologie et les machines, que l’artiste détaillait avec passion.

    Tout en manifestant une prédilection pour les jeunes héroïnes courageuses, il a aussi créé des personnages fantasmagoriques inspirés du folklore traditionnel japonais, telle l’attachante mais mystérieuse créature Totoro. L’animal-esprit Totoro a aussi été érigé en mascotte du studio d’animation Ghibli, fondé en 1985 par Hayao Miyazaki et son associé Isao Takahata (mort en 2018).

    Miyazaki a à maintes reprises annoncé sa retraite avant de retourner à la planche à dessin. Son dernier film, “Le Garçon et le Héron”, a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en mars.

    Source: https://www.7sur7.be/cinema/palme-dor-dhonneur-a-ghibli-le-studio-danimation-de-miyazaki~a23bf6c8/

    Il y a longtemps que cela aurait dû être fait, le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé.
    Merci à Miyasaki pour tant de beauté et de poésie.

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  • Affiches de films

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  • Deadpool 3 signe déjà un record et détrône Spider-Man

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    Perso, j’adore ce genre de films à la con.
    Lorsque j’étais gosse et que je dévorais les BD, “strange”, “titans”, “nova”, “Conan le Barbare en noir et blanc” et tout le toutim, je n’aurai même pas imaginé à l’époque que certains de ces personnages verraient le jours à l’écran.

    Alors oui, la moitié, voire plus, ne sont pas des films de haute qualité.

    Mais qu’est ce que je prends mon pied à voir et revoir tous ces films issus de l’univers des super héros de mon enfance.

    Alors non, ce n’est pas
    “Le Nom de la Rose”, “Temple Grandin” ou du “Shakespaere” mais faut savoir ce que l’on regarde.

    Perso, je kiffe déjà à l’avance.

    J’ai limite plus hâte d’être au mois de Juillet pour cette sortie plutôt que pour les JO :pouhahaha:

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    L’auteur de Civil War nous explique ses techniques pour rendre la guerre aussi laide que dans la réalité et le spectateur un peu moins con que quand il est entré dans la salle.

    Tout d’abord, je dois vous dire que j’ai été très impressionné par votre film. En matière d’impact visuel et émotionnel, j’ai beaucoup pensé aux Fils de l’homme.

    Oh, c’est très gentil ! Figurez-vous que pendant le tournage, on se posait la question de savoir quel genre de long-métrage on était en train de faire, à quoi il allait ressembler. Et en fait, l’un des seuls films qui revenaient sur le tapis, c’était Les Fils de l’homme. Je suis donc ravi de cette comparaison.

    Comment avez-vous eu l’idée de réaliser Civil War, qu’est-ce qui vous y a poussé ? Un événement en particulier, la situation politique mondiale en général ?

    J’ai écrit Civil War environ quatre ou cinq mois après l’arrivée de la Covid. L’élection américaine allait alors avoir lieu en novembre de cette année-là. Ce qui m’a poussé à l’écrire n’était pas lié à un événement précis, mais plus à la condition dans laquelle le monde se retrouvait. Et je pense que la Covid a constitué pour moi une chance de me poser un peu et de réfléchir. Je l’ai attrapée dès le mois de mars quand elle a déferlé et je suis tombé très malade, ce qui fait que pendant environ huit semaines, je ne me suis préoccupé que de ma santé et pas du tout de ce qui se passait dehors. Une fois que j’en étais guéri, tout le monde était confiné, plus personne ne sortait ; c’était un peu comme si nous avions tous été mis à la retraite, c’était un environnement très étrange. Un tel cadre était donc propice à la réflexion. Je dirais deux choses. D’abord, je suis persuadé qu’il n’y a rien de prémonitoire dans le film. Toutes les idées qu’il véhicule viennent en fait d’une conversation globale qui se tenait durant cette période et que je voyais se refléter dans les bulletins d’informations ou dans des entretiens que j’ai pu avoir au téléphone avec des amis depuis environ six ans.

    Tout était lié à la polarisation de la politique et à la façon dont laquelle une certaine forme de communication avait été brisée. Qui plus est, bien que le film se passe en Amérique, tout ce qu’il dit est également vrai à propos de mon pays (Alex Garland est britannique - NDR) concernant cette polarisation. On croit toujours que ça ne pourra pas empirer, mais ça empire. Et ça s’applique de différentes manières à d’autres pays d’Europe et à travers le monde. On peut constater cette montée du populisme aussi bien en Amérique du Sud et en Asie qu’en Europe et aux États-Unis. Cela dit, il y a eu débat au moment où j’ai présenté le projet aux producteurs et aux financiers en juillet pour savoir si l’action devait se passer en Amérique ou en Grande-Bretagne. On a fini par le situer aux USA parce que c’est un pays unique dans le sens où le reste du monde ne cesse de l’observer. Quand il y a une élection présidentielle aux États-Unis, si vous arrêtez quelqu’un dans la rue en Europe ou en Asie pour lui demander qui sont les deux candidats, il y a de bonnes chances pour qu’il le sache. En revanche, si vous demandez qui est le Premier ministre britannique, personne ne le sait ! Donc, si vous voulez vraiment évoquer la polarisation et le danger des politiques populistes, les États-Unis sont le pays le plus indiqué car ça parle à tout le monde.


    – Le réalisateur Alex Garland se tient devant une épave d’hélicoptère, élément central d’une leçon donnée par Lee à Jessie.

    Dans le film, le Texas et la Californie sont alliés contre le reste des États-Unis, ce qui est assez surprenant compte tenu de leurs positions politiques très éloignées l’une de l’autre. Par ailleurs, on ne sait pas ce qui a déclenché cette guerre.

    Le film montre un président anticonstitutionnel qui est également quelqu’un de violent. Il attaque ses propres citoyens, ce qui donne une idée assez précise du bonhomme. Quant au Texas et à la Californie, ils pensent que leurs polarisations politiques respectives n’ont guère d’importance comparées aux actes d’un président à la tête d’une constitution fasciste et brutale qui écrase le peuple. Ils mettent leurs opinions de côté pour faire bloc. Mais dire que cette alliance serait impossible reviendrait à dire que les polarisations politiques sont plus puissantes que la corruption, la violence et le fascisme, ce qui serait une position difficilement compréhensible. Vous savez, j’ai tendance à ne pas énoncer de vérités dans mes films, à ne pas épeler les choses. Je veux établir une communication avec les spectateurs, qui se demandent : «Mais pourquoi les choses se passent-elles ainsi ? », ce qui peut les amener à discuter entre eux. Pour ce qui est de savoir ce qui a déclenché la guerre, je pourrais donner une raison quelconque, mais si je veux être vraiment honnête, je dois dire au public :

    Vous savez déjà pourquoi les États-Unis sont frappés par une guerre civile, vous n’avez pas besoin de moi pour vous l’expliquer. Vous connaissez l’histoire des USA et la situation dans laquelle le pays se trouve actuellement. Vous avez donc en main toutes les réponses à vos questions et celles-ci s’appliquent également à votre propre pays.

    À l’exception de quelques allumés, je n’ai jamais rencontré personne -en tout cas, en face à face, pas sur les réseaux sociaux -qui n’exprime pas une certaine forme de peur de la polarisation politique si le sujet est abordé.

    Vous avez déclaré en interview que selon vous, Civil War était en quelque sorte le prolongement de Men, votre film précédent. Pouvez-vous développer ?

    J’ai dit ça dans le sens où ce sont des films qui refusent de dire au public ce qu’il doit penser. Vous savez, j’ai 53 ans, je travaille depuis un moment dans le milieu du cinéma moderne, et j’ai la sensation qu’une grande partie du cinéma actuel est obsédée par la volonté de dire aux spectateurs : « Telle est ma position, et c’est celle que vous devez adopter. » Ou bien encore : « Ne vous inquiétez pas, vous trouverez dans mon film toutes les réponses aux questions que vous vous posez. » On en revient à ce qu’on disait tout à l’heure. Je pense qu’un film, ça ratisse large, chacun interprète les choses de façon différente. En voyant Anatomie d’une chute, j’ai ressenti un immense sentiment de soulagement, car j’ai l’impression d’avoir été traité en adulte. Il y a beaucoup d’aspects du film qui m’ont plu, dont les performances des acteurs avec notamment celle du petit garçon et de cette actrice bouleversante. Mais ce que j’ai le plus apprécié, c’est d’avoir été considéré comme un spectateur adulte. J’espère appartenir à cette race de cinéastes — en tout cas, c’est mon ambition.

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    – Opération camouflage pour des snipers de l’armée de l’Ouest au style… peu discret

    Quelle est la différencs entre travailler pour un studio comme A24 et d’autres structures de production, que ce soient celles des majors ou d’autres sociétés indépendantes ?

    La première des choses, c’est que c’est très relaxant. Avec le temps, j’ai appris que quand vous avez des idées un peu spéciales, il faut les imposer en contrebande. Par exemple, dans un film de zombies où les zombies se mettent à courir, si vous voyez à quoi je fais allusion (Alex Garland est le scénariste de 28 Jours plus tard - NDR). Il ne faut pas dévoiler votre jeu si vous avez envie de faire passer certaines choses. Sinon c’est mort.

    Avec A24, il n’y a pas besoin de travestir vos intentions : ils se foutent qu’elles soient commerciales ou non. C’est quelque chose d’incroyablement libérateur. Je crois également, et n’y voyez aucun cynisme, qu’ils sont très doués en matière de business. Ils ont compris qu’il existe un public pour des films qui n’ont pas à suivre un cahier des charges imposé par l’héritage des grands studios, des films qui n’essaient pas de prévoir ce que le public acceptera ou pas. Les structures indépendantes qui appartiennent aux grands studios n’échappent pas à la règle.

    Pour vous donner un exemple, Ex Machina devait être produit pour Focus Features, qui appartient à Universal : ils ont toutefois lâché le projet, après nous avoir expliqué très poliment que le film était très bien fait, mais qu’il était trop chiant. (rires) Ça avait le mérite d’être honnète. Enfin, ils n’ont pas dit que c’était chiant, mais que le rythme du film était trop « européen », ce qui revient au même. Alors qu’avec A24, leur attitude, c’est plutôt : «OK, on aime bien votre projet, allons-y. » Ils ne se posent pas la question de savoir si ça va plaire ou pas, si ça va marcher ou pas; ils y vont et advienne que pourra. Bizarrement, d’autres studios ont commencé à faire pareil, à « mettre l’argent sur la table », comme on dit à Hollywood. En faisant des films provocants et controversés, plus épicés que la moyenne, A24 a créé l’air de rien un nouveau business model qui semble fonctionner car il existe un public pour ça.

    À propos du choix des musiques dans Civil War, on entend de la country, du rap, des styles très représentatifs des US sous leurs formes les plus diverses, comme si vous aviez voulu brosser un portrait musical du pays. Qu’est-ce qui vous a guidé dans le choix des morceaux ?

    Oui, c’est exactement ça. C’est d’ailleurs assez typique de la façon dont un film fonctionne. Si j’avais choisi des morceaux trop contemporains, à Coup sûr, ça n’aurait pas marché parce que ça aurait daté ke film et ça aurait donné l’impression qu’il se passe en ce moment. Or, de toute évidence, ce n’est pas le cas, et ça aurait brisé le contrat signé avec le public, qui consiste à lui dire : « Imaginez que ça puisse arriver. » J’ai donc opté pour des morceaux assez anciens, comme du rap des années 90 ou de la country du début des années 70, qui sont des périodes cruciales dans l’histoire de la musique américaine. Et la question que je me suis sans cesse posée, c’est bien sûr : « Quelle est la véritable fonction de la musique dans le film ? » D’une part, oui, elle est très représentative des États-Unis. Mais de l’autre, que doit-elle provoquer ? Doit-elle être séduisante, triste, joyeuse, agressive, discordante ? Doit-elle déstabiliser de manière délibérée ? J’ai donc fait très attention à ça. Cependant, je n’aurais pas pu utiliser de la musique européenne, Ça aurait foutu en l’air la crédibilité de l’environnement du film.

    Les personnages principaux appartiennent à plusieurs générations de photographes de guerre. En vous renseignant sur ce métier, avez-vous constaté une évolution significative dans la manière dont les plus jeunes abordent le métier par rapport à leurs aînés ?

    On voit en effet trois générations de reporters de guerre dans le film, mais les choses s’inversent dans le sens où la plus jeune utilise un appareil photo argentique. Je pense qu’on vit une époque où les journalistes sont très mal vus, on a fait d’eux des méchants. C’est quelque chose qui me dérange profondément, en partie parce que j’ai grandi dans un milieu journalistique - mon père dessinait des cartoons dans un journal et tous ses amis étaient des journalistes —, mais aussi parce qu’une démocratie ne peut pas exister sans liberté de la presse. Donc, si on commence à faire d’eux de mauvaises personnes, on détruit tout un État, c’est un acte totalement fou et irresponsable. Le film fait écho de façon délibérée à une forme de journalisme à l’ancienne où le but était de témoigner de ce qui se passe sans y prendre part. Il y a d’ailleurs une phrase qui dit : « Nous n’intervenons pas, nous enregistrons pour que d’autres puissent se faire une opinion. Notre rôle ici n’est pas d’émettre un jugement, mais d’observer. C’est notre rôle dans l’équation. »

    Et je pense qu’il s’agit là d’une forme de journalisme qui se perd, dans le sens où nos médias se sont transformés en tribunes d’opinions politiques. Peu m’importe qu’ils soient de droite ou de gauche. On fait face à quelque chose de très problématique : les gens ont besoin de pouvoir faire confiance à quelqu’un ou quelque chose, et c’est extrêmement dangereux de se borner à renforcer leurs opinions. Prenons par exemple quelqu’un dont la sensibilité le porte à gauche : s’il n’absorbe que des informations émises par des médias de gauche, il n’est confronté à aucune opinion différente de la sienne, et le danger est là. C’est pour cette raison que j’ai voulu parler de journalistes plutôt typiques des années 60 ou 70 et d’une certaine idéologie du métier.

    Que ce soit sur Fox ou sur CNN, cette idéologie est aujourd’hui corrompue. On se retrouve avec deux chaînes qui s’en prennent l’une à l’autre, et avec des spectateurs qui font pareil avec ceux d’en face. Mais pour moi, les journalistes ont une responsabilité bien plus importante que de choisir l’un de ces deux camps.

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    – Lee foule le camp principal de l’armée de l’Ouest, établi à Charlottesville.

    Dans le film, la journaliste jouée par Kirsten Dunst craint que son message d’avertissement ne soit pas entendu. Est-ce une crainte que vous partagez concernant la réception de votre film ?

    Oui, absolument, et c’est pour ça qu’elle dit : « Je pensais que mon job était d’envoyer un avertissement chez nous, et que celui-ci était “ne faites pas ça”. Et voilà ou nous en sommes. » L’une des choses que je trouve les plus alarmantes, mais aussi les plus intéressantes, dans la période que nous traversons actuellement — et ce depuis plusieurs années -, c’est que nous savons ce qui se passe, nous en parlons, mais rien ne change et ça ne cesse d’empirer. Pourquoi tous ces avertissements que nous recevons ne sont-ils pas pris en compte ? Pourquoi est-ce que la société ne s’adapte pas pour changer les choses pour le mieux ? À quoi sert d’avertir les gens si ça ne les empêche pas de faire de mauvais choix ? C’est comme si nous étions victimes d’une sorte d’impuissance. Si je parle avec quelqu’un, peu importe ses opinions politiques — sauf si elles sont trop extrêmes -, on tombera forcément d’accord sur beaucoup de points et on se traitera avec respect et courtoisie. Mais d’une certaine manière, les représentants du peuple semblent ne pas fonctionner ainsi. Pourquoi ? C’est cet aspect qui m’intéresse le plus : comment communiquer sans s’aliéner son interlocuteur.

    Avez-vous imaginé un passé pour le personnage du soldat joué par Jesse Plemons, ou bien l’a-t-il construit lui-même ? La scène où il apparaît est sûrement la plus choquante du film.

    C’est intéressant que vous me disiez que c’est la scène qui vous a le plus choqué. Je comprends pourquoi, je saisis la perspective. Mais j’ai souvent entendu, de la part d’amis ou de collègues américains, que la séquence la plus choquante est celle de la terroriste qui se fait sauter avec sa bombe, à cause de la façon dont est utilisé le drapeau américain lors de cette attaque. Là-bas, le drapeau, ce n’est pas comme en Europe : les gens lui donnent une signification très forte, et donc ils ont trouvé la scène particulièrement transgressive.

    Spoiler

    Mais vous savez quoi ? La chose que j’ai entendue à propos du film et qui m’a le plus choqué et fasciné à la fois, c’est que le moment le plus révoltant serait celui où on voit le président se faire abattre. Montrer Ça serait donc plus transgressif que de montrer un charnier, ce qui est tout de même très étrange, comme réaction.

    Quant à Jesse, oui, il a créé une backstory pour son personnage. Le jeu d’acteur est un art qui peut revêtir plusieurs formes très différentes et Jesse fait partie de ces acteurs qui font beaucoup de recherches, Il s’est mis à lire sur le massacre de My Lai, qui a eu lieu pendant la guerre du Viêt Nam, et puis il a décidé de porter ces fameuses lunettes rouges. La veille du jour où on a tourné la scène, il s’est pointé avec plusieurs paires de lunettes qu’il avait achetées parce qu’il s’était dit que ce type devait en porter et il a choisi les rouges. Il était donc juste venu pour avoir une conversation à propos des lunettes qui conviendraient le mieux à son personnage. Si je vous raconte ça, c’est pour vous donner une idée de la façon dont il pense en tant qu’acteur et de son niveau de préparation. Mais j’en parle aussi parce que très souvent, on attribue aux réalisateurs la paternité des caractéristiques d’un personnage alors qu’ils n’ont rien à voir avec. Ce personnage, c’est Jesse qui lui a donné vie. Beaucoup de gens mentionnent ces lunettes un peu bizarres, mais elles sont entièrement son initiative.

    Qu’avait-il inventé comme passé à son personnage ?

    Il m’en a parlé, mais je pense que je ne dois pas répéter ce qu’il m’a dit parce que ça risquerait d’interférer avec la manière dont on veut que le personnage soit perçu par le public. C’est comme ce qui aurait déclenché la guerre civile : je préfère éviter de trop en dire, car ça pourrait briser la relation que j’essaie d’avoir avec le public et je veux continuer à aller dans ce sens. J’ai bien conscience que je peux échouer à ce petit jeu, qu’il y a des gens qui optent pour plus de clarté et moins de débats. Mais bon, c’est comme ça que je fonctionne et je crois qu’en ne révélant pas ce que m’a dit Jesse, je protège ma façon de faire du cinéma.

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    – Le rédacteur fougueux Joel (Wagner Moura) guide Jessie lors de son premier reportage en milieu hostile.

    Comment êtes-vous parvenu à éviter que les scènes de guerre possèdent un aspect trop esthétisant, héroïque ou « romantique » ? Parce qu’en général, c’est quelque chose que même les films anti-guerre n’arrivent pas à esquiver…

    En ignorant autant que possible la grammaire cinématographique pour me concentrer sur celle de la réalité, sur ce qu’on voit avec nos yeux, mais aussi sur la grammaire des photographies et des bulletins d’informations. Même dans la scène du charnier avec Jesse Plemons, il y a de petites choses subtiles qui font que… Bon, vous pourriez me dire que c’est du director bullshit, parce que ça existe, aucun doute là-dessus ; mais sur ce coup-là je ne pense pas. Je m’explique. Normalement, quand vous filmez vers midi ou une heure de l’après-midi, la lumière est très agressive et les ombres sont très marquées. Il existe une technique un peu secrète qui consiste à tendre un grand voile qui diffuse la lumière et l’adoucit sur le visage des acteurs, ce qui les rend d’une certaine manière plus agréables à regarder. Eh bien, nous n’avons pas utilisé ce procédé.

    Autre chose : quand quelqu’un se prend une balle, est-ce qu’on a un gros impact dans son corps avec du sang qui gicle ? Non, il s’effondre et c’est fini. Et même un spectateur qui n’a jamais vu quelqu’un se faire tuer dans la vraie vie ou aux informations sait au fond de lui que les gens ne meurent pas dans la réalité comme au cinéma. La lumière sur les visages, la façon de montrer la violence… Tout ça change le ton du film. Si vous repensez à la séquence où des soldats avancent dans un couloir à la fin du film, et si vous regardez la manière dont elle est construite, il n’y a aucune compression temporelle. Elle est réalisée comme dans un film normal, avec des gros plans, des plans américains, des plans d’ensemble, des coupes de montage. Là, pour le coup, c’est vraiment de la grammaire cinématographique, sauf que c’est en temps réel.

    Quand j’ai tourné cette scène, trois des soldats étaient des Navy Seals, ou des ex-Navy Seals. Ils ont travaillé avec un autre Seal qui est Ray Mendoza, mon conseiller technique militaire, et ma seule façon de les diriger a été de leur dire : « Faites ce que vous feriez dans l’exercice de votre métier si vous vous retrouviez dans une situation où vous devez progresser dans ce corridor jusqu’à cette pièce, y compris dans vos actions et vos dialogues. Ne pensez pas à la caméra, ne pensez pas aux autres acteurs. Je Suis là pour vous filmer comme si j’étais un reporter de guerre. Faites juste votre truc. »

    En les filmant, on se rend compte qu’il y a un truc très anti-cinématographique : ce sont les pauses et les silences qui ponctuent leur progression quand ils se mettent en position pour être prêts à avancer de nouveau. Par ailleurs, quand ils communiquent entre eux, ils ne chuchotent pas, ils hurlent par-dessus le bruit des détonations, mais uniquement pour transmettre des informations très précises. J’ai donc tourné ça comme s’ils étaient en conditions réelles, et plus tard, j’ai montré la scène à quelqu’un travaillant dans l’industrie du cinéma qui m’a dit : « Tu devrais couper ces pauses. » Et je ne voudrais accuser personne, mais si cette séquence fonctionne, c’est justement grâce à ces pauses. Le spectateur, lui, sait instinctivement que cette scène est plus proche de la réalité que ce qu’il voit au cinéma en général. Et puis ce sont de vrais soldats qu’on observe en action, pas des acteurs. S’ils sont si crédibles devant la caméra, c’est parce qu’ils sont surentraînés. Ce qu’ils font à l’écran, ils l’ont fait de nombreuses fois dans la vraie vie, alors pas question pour le film de déconner avec Ça, ni d’enlever ces pauses parce que l’action n’avance pas assez vite ou de baisser le volume des coups de feu pour qu’on entende mieux une réplique.

    Ce que vous voyez, c’est ce que je voyais se dérouler devant moi et le bruit des armes est tel qu’il a été enregistré ce jour-là. Je suis persuadé que ça produit un effet sur le public, qu’il comprend qu’on n’est pas dans un James Bond. C’est plus sombre, plus effrayant. Je pense que voir quelqu’un qui s’écroule d’un coup après avoir été touché par une balle, comme s’il s’éteignait, c’est plus traumatisant que de le voir bondir en j’air sous l’impact en écartant les bras avec du sang partout.

    Je tenais à ce que Civil War soit le plus proche possible de la réalité et que la grammaire du cinéma y soit presque invisible.

    – Propos recueillis et traduits par Cédric Delelée.
    – Merci à Miah Kaplan, Hailey Pryor et Jean-François Gaye.
    – Mad Movies #381

    –> Interview fleuve plus qu’intéressante montrant l’intelligence de Garland, et bien qu’il soit Britannique, à une vision que je trouve extrêmement juste sur la politique US ainsi que du journalisme et des médias.

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    On aurait du mal à dire que le réalisateur d’Immaculée tire la couverture à lui. il ne tarit pas d’éloges sur le scénario qui lui a été confié, et aussi sur sa vedette Sydney Sweeney, véritable instigatrice du projet.

    Comment vous êtes-vous retrouvé à réaliser Immaculée ?

    Tout a commencé par un texto de Sydney Sweeney, qui me demandait si j’étais intéressé par la réalisation d’un film d’horreur. Elle s’était en effet concertée avec son partenaire de production Jonathan Davino, et aussi avec David Bernad, qui avait produit la série The White Lotus dans laquelle elle avait joué. Tous trois étaient déterminés à livrer un film d’horreur aux fans de Sydney, car après la saison 2 d’Euphoria, tout le monde réclamait de la voir dans le genre. Ils ont ainsi épluché tous les scripts d’horreur traînant à Hollywood, pour trouver quelque chose qui soit à la fois troublant et porteur de moments de flippe divertissants.

    Durant le processus, Sydney s’est souvenue du scénario Immaculée rédigé par Andrew Lobel. Car des années auparavant, quand elle était adolescente, elle avait auditionné pour ce projet, qui n’était jamais rentré en production. Or, maintenant qu’elle était dans sa vingtaine, le scénario la terrifiait toujours autant que quand elle était ado. Tous trois ont donc décidé de faire ce film coûte que coûte l’hiver suivant, et quand ils m’ont envoyé le projet, j’ai été très enthousiaste. Déjà, j’avais adoré collaborer avec Sydney par le passé (voir plus bas dans cette interview - NDR). En plus, c’était un des meilleurs scripts que j’avais jamais lus, et pas seulement pour l’aspect horrifique. Andrew avait essayé de faire un classique, une histoire simple où le Mal n’est pas une créature surnaturelle numérique qui finit terrassée par la foi, mais un vrai danger inéluctable qui grandit à l’intérieur de l’héroïne.

    Ainsi, quand j’ai lu le scénario, je me suis complètement attaché au combat interne du personnage avec ses propres croyances, et j’ai apprécié la direction moderne et non conventionnelle prise par l’histoire. En tournant les pages, j’ai été de plus en plus touché par l’effroi, tout en sentant combien le film pourrait être poignant. J’ai donc sauté sur l’occasion d’être impliqué. J’avais cependant une réserve sur la conclusion du scénario original, que j’ai tenu à changer. Comme vous l’avez vu, l’héroïne endure une quantité indescriptible de douleurs émotionnelles et physiques, et je voulais terminer sur un moment cathartique qui laisse le public dans un état de choc, pour qu’il soit hanté par le contrecoup de l’histoire longtemps après la projection.

    L’aspect non conventionnel dont vous parlez, c’est que le film paye son tribut à Rosemary’s Baby tout en s’en distinguant : le couvent ne cache pas des satanistes comme on s’y attendait…

    Absolument, et c’était taillé sur mesure pour Sydney. J’avais adoré le courage sous-jacent qu’elle avait donné à son personnage dans le film Reality, et j’avais tout autant adoré l’instabilité tumultueuse qu’elle avait apportée à Cassie dans Euphoria. Avec Immaculée, nous avons des versions extrêmes des deux facettes, puisque nous voyons la transformation du personnage d’un emblème de pureté en une créature sauvage couverte de sang. À mon avis, quel que soit le réalisateur choisi, Sydney aurait rendu ce rôle iconique. Quant à Rosemary’s Baby, j’adore ce film, et afin de lui rendre hommage, j’ai opté pour une approche cinématographique classique, pour refléter la vision du monde idéaliste de l’héroïne au début. Ensuite, à mesure que son corps tombe en morceaux et que sa foi s’érode, le style visuel devient plus primitif.

    Ce style visuel a été influencé par le fait que vous ayez tourné en Italie, avec une équipe et des acteurs locaux ?

    Oui ! Nous avons tourné dans un endroit appelé la Villa Parisi, qui a vu passer de nombreux cinéastes comme Mario Bava, ou même Andrea Bianchi qui y a réalisé Le Manoir de la terreur. Les murs étaient donc empreints du souvenir de tous ces cinéastes italiens géniaux, et j’ai voulu leur rendre hommage, sans que mon film soit trop didactique ou qu’il soit trop un retour en arrière. Cependant, ça a quand même été le cas. Vous voyez cette séquence en montage accéléré où l’héroïne, tout juste arrivée au couvent, prend ses marques ?

    Comme musique temporaire du montage, j’avais mis un morceau du score de Bruno Nicolai pour le giallo La dame rouge tua sept fois. Eh bien, quand il a vu le résultat, mon compositeur m’a dit de conserver cette bande-son ! Tout au long d’Immaculée, il y a ainsi des touches de cinéma italien, des inspirations prises dans des giallo classiques, comme le formidable Mais… qu’avez-vous fait à Solange ? . Ce que j’adore dans ce film, c’est que la pression masculine est l’antagoniste principal. Dans la façon dont le réalisateur Massimo Dallamano emballe ses scènes, on sent les rapports de pouvoir entre l’héroïne et les hommes qui l’entourent. À un moment d’Immaculée, sœur Cecilia, le personnage de Sydney, est interrogée par le prêtre et un cardinal. La manière dont j’ai mis en scène cette séquence est directement inspirée par le travail de Dallamano.


    – Le réalisateur Michael Mohan dirige ses comédiens lors d’une scène en intérieur.

    Le film est aussi très réaliste dans son mélange de dialogues en anglais et en italien.

    C’est que le personnage est comme un poisson hors de l’eau. Quel meilleur moyen qu’une langue que l’héroïne ne comprend pas, pour la montrer aussi désorientée que possible ? Nous le voyons dès sa première interaction avec ces hommes qui ont cette discussion inappropriée devant elle. Elle devine qu’ils parlent d’elle, mais elle ne sait pas trop quoi faire ou dire. J’ai pensé que c’était un super moyen d’ancrer le film dans la réalité, et de rendre ses prémisses inconfortables.

    Vous avez effectué des recherches sur la vie quotidienne dans les couvents ?

    J’ai effectué une bonne quantité de recherches, mais pour autant, je ne voulais pas être gêné par cela, le film étant une œuvre de fiction. Cela dit, comme ce n’est pas une histoire surnaturelle, la terreur est réelle, et je voulais donc qu’elle semble aussi authentique que possible… (il réfléchit) J’essaie de penser aux films de nonnes qui m’ont vraiment inspiré. Il y a Le Narcisse noir, que j’adore pour son opulence visuelle — ce n’est pas l’habituel monastère, austère et rigide. De même, notre couvent a de magnifiques fresques aux murs, et paraît très cossu. Je pensais que, comme dans Le Narcisse noir, ce serait un bon environnement pour accompagner le personnage dans ses tourments spirituels. Par ailleurs, j’adore le travail de Ken Russell, en particulier Les Diables, et je voulais retrouver son esprit, qui était de faire des choses à la fois polémiques, réfléchies et divertissantes.

    Mais quand je parlais des recherches, je voulais souligner que les jeunes nonnes ont un passé particulier, ce qui donne de l’intérêt à l’exposition de l’histoire…

    Merci ! Tout cela vient du scénario d’Andrew Lobel, qui m’a également attiré parce qu’il fait du couvent une résidence pour personnes âgées, en quelque sorte, comme une dernière halte avant le paradis. Sœur Cecilia ne se contente donc pas de vivre sa vie spirituelle ; elle sert aussi d’aide-soignante pour les vieilles nonnes qui sont là, et cet aspect voulait dire beaucoup pour moi. Au niveau des personnages secondaires, j’ai adoré le fait qu’Andrew les a caractérisés d’une façon très spécifique, sans que cela ne soit jamais aux dépens du rythme. Immaculée dure 89min et… Comment dire cela ? Eh bien, toutes les parties qui m’ennuient d’habitude dans les films d’horreur n’étaient pas dans son scénario ! Andrew a intégré les arrière-plans de chaque personnage d’une manière super efficace et effrayante.

    Dans le détail, comment avez-vous travaillé avec Sydney Sweeney ?

    Justement, elle effectue une énorme préparation avant le tournage. Elle conçoit des sortes de journaux intimes, des albums-souvenirs contenant le passé de son personnage. Ce dernier est ainsi construit de sa naissance jusqu’à tel moment du scénario. Et avec cette manière de procéder, quand vous tournez une scène avec Sydney, elle puise des émotions dans des souvenirs qui n’étaient même pas sur le papier, ce qui donne à son personnage un caractère tridimensionnel, y compris quand elle n’a pas beaucoup de dialogues à dire. Immaculée est ma troisième collaboration avec Sydney, car je l’avais connue sur Everything Sucks !, une série originale Netflix.

    J’ai été d’emblée impressionné par son talent d’actrice, mais aussi par son attitude envers l’équipe. Les jours où elle ne travaillait pas, elle venait quand même sur le plateau, et s’accrochait aux pas de l’assistant-caméraman ou de l’ingénieur du son, pour en apprendre plus sur leur métier. C’est le genre de curiosité qui pousse une équipe à livrer le meilleur travail possible. Avec Immaculée, nous nous sommes ainsi efforcés de capter l’élégance de son interprétation du rôle de sœur Cecilia.

    En 2021, vous l’aviez dirigée dans le thriller The Voyeurs. Vous évoluez tous deux de la comédie à des genres plus rudes ?

    Nos films préférés, à Sydney et à moi, sont des œuvres qui y vont vraiment à fond, qui n’ont pas peur d’être audacieuses. Ainsi, The Voyeurs était délibérément très, très sexy. Et dans Immaculée, j’ai vu l’occasion de faire la même chose avec le cinéma d’horreur, c’est-à-dire livrer un film qui ne retienne pas ses coups, où tout soit complètement viscéral et brutal. De la même manière, Sydney voulait tout péter, crier à la mort, être couverte de sang des pieds à la tête. Car elle sait que notre relation crée un environnement où personne n’a peur d’être jugé, oüilyaun profond respect pour ce que chacun apporte sur le plateau. Vous pouvez ainsi prendre des risques, tester des idées quitte à ce qu’elles ne fonctionnent pas.

    Dans notre critique, nous écrivons que le film est un bon compromis entre l’elevated horror et les productions Blumhouse. Qu’en pensez-vous ?

    C’est le meilleur compliment que nous pourrions recevoir, car nous voulions faire un film pimenté de sursauts traditionnels mais élégants. D’un autre côté, j’adorais le fait que ces jump scares n’étaient pas trop malins, qu’ils étaient toujours reliés à l’histoire. Quand j’ai lu le scénario la première fois, j’ai cru savoir où il allait, puis j’ai été complètement aveuglé par cette série de rebondissements. J’ai envie de faire autant de films que possible avant de mourir, et je voudrais que les gens s’en souviennent. Or, Sydney et ses partenaires Jonathan Davino et David Bernad sentent vraiment le pouls du public jeune, malin et branché.

    La série de ce dernier The White Lotus est ainsi un parfait exemple de comédie axée sur les personnages, à l’humour délirant. Nous avons essayé de faire un peu la même chose avec Elisha Christian, qui est mon directeur photo de longue date - nous travaillons ensemble depuis décennies, car il était mon compagnon de chambrée à l’université. Notre idée était de conférer de l’élégance visuelle à Immaculée, sans que cela se fasse aux dépens de sa nature de simple film d’horreur pop-corn.

    Le distributeur américain Neon est un bon partenaire pour cette démarche ?

    Absolument. J’aime toute la gamme du cinéma d’horreur, l’elevated, les slashers des années 80, le giallo des années 70, etc. En même temps, j’espère qu’Immaculée a sa propre saveur. Et ce qui est super avec les gens de Neon, c’est qu’ils comprennent la nécessité de mettre des films audacieux sur le marché, et qu’ils savent que cela demande un très grand soutien.

    Franchement, mec, je suis en train de vivre un rêve éveillé. J’ai réalisé des longsmétrages indépendants, de la télévision, des films pour les plateformes. Mais depuis l’âge de cinq ans, je souhaite qu’une de mes œuvres soit distribuée en salles, C’est enfin arrivé, et je ne pourrais pas être entre de meilleures mains.

    – Propos recueillis par Gilles Esposito.
    – Merci à Lucy Kent, Marie Plante-Germain et Jessenia Barberena.
    – Mad Movies #380

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    @Violence

    Ha mais à donf 😁

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    Je l’ai enfin vu ce Vincent doit mourir et je reste assez partagé car le film est assez inégal mais il y a de super trouvailles dedans : le film est malaisant par son contexte, l’idée avec Sultan est super, de très belles scènes comme celle de l’autoroute et du combat en fosse sceptique, une belle romance (la scène avec les menottes dans le bateau est très drôle)

    Mention spéciale pour Vimala Pons (qui était déjà super dans Les garçons sauvages de Mandico) que j’ai trouvée encore une fois, très bien dans ce film.

    Pour contre balancer cela, pas mal d’erreurs liés à un premier long comme le manque de rythme, certaisn cadrage ou un manque d’explications scénaristiques (quoi que personne n’a hurlé que Romero n’avais donné aucune (ou très peu) d’explications formelles à sa Nuit des morts vivants…).

    Il y a du bon et du moins bon, c’est pas un film de folie, loin de là, mais l’essai est à souligner vu le contexte du paysage du cinéma français actuel.

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    Gaspar Noé à l’honneur : revivez sa masterclass menée par Philippe Rouyer au Luxembourg City Film Festival

    Près de deux heures, c’est le temps nécessaire pour revenir sur toute la filmographie du réalisateur Gaspar Noé, invité au Luxembourg City Film Festival (Carne, Seul contre tous, Irréversible, Enter the void, Love, Climax, Lux Aeterna, Vortex). Une masterclass menée avec la passion habituelle du journaliste Philippe Rouyer.

    – Source : https://www.chaosreign.fr/gaspar-noe-a-lhonneur-revivez-sa-masterclass-menee-par-philippe-rouyer-au-luxembourg-city-film-festival/

    –> Putain de masterclass hyper intéressante. Étant un grand fan de Gaspard, j’étais aux anges 🙂
    ça m’a rappelé la grosse claque que je me suis pris en pleine gueule, la première fois que j’ai vu Seul contre tous ou Irréversible.

  • La musique de nos dessins animés d'enfance

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    Tout a fait : Fortiche Production 👍

  • [Sondage] Qui va encore au cinéma ?

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    @Ashura un peu moins, mais dans les 50 chf.- bien tapés :ahah: après les salaires sont pas les mêmes.

    Mon toubib venu de France il y a bien 30 ans, a une Maclaren (véridique) :mouhaha:

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    Ba ba bwahh ba ba bwaaahhh !!!:affole:
    text alternatif

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    Tout a fait l’ami @Psyckofox
    Il y a un dossier aussi sur Farang :smile: mais j’avais trouvé ça très sympa en effet.

    Xavier Gens a bien appris de la bonne école de Gareth Evans

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    @Psyckofox a dit dans L'interprète d'Anakin Skywalker placé en hôpital psychiatrique :

    Macaulay Culkin, Gary Coleman… Emmanuel Macron

    😂

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    @Violence Très intéressant à la lecture mais comme le cite @Ashura trop de requins tuent le requin… Après, pourquoi pas 😉
    Un énorme Merluchon Marseillais qui viendrait foutre le bordel dans La Seine :mouhaha:

  • Wonka, un ovni dans la faune du cinéma convenu

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    T’es gentil @duJambon. Je l’ai trouvé gnian-gnian, vide d’originalité. Le coté chanté est dans le minimal et le jeu d’acteur insuffisant. En VO, c’est supportable et en VF c’est inregardable.

  • [Interview] Jason Yu (Sleep)

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    Tombé dans la cinéphilie pendant son service militaire, Jason Yu se forme au métier à l’université et sur les plateaux de tournage. Entre la réalisation de ses deux courts-métrages, Video Message (2014) et The Favor (2018), il enfile la casquette d’assistant-réalisateur sur Okja de Bong Joon Ho. Son premier long joue des mêmes ruptures de ton que ses aînés, au service de son regard tout personnel sur le couple.

    Le public français a une image très sombre du cinéma de genre coréen, au travers des films qui nous parviennent aujourd’hui encore en salles ou en VOD. Est-ce représentatif de la production contemporaine ?

    Comme dans tous les pays, il y a en Corée une variété de styles, de tons. Cela dit, un certain nombre de films ont cette noirceur, cette violence, et ce sont ceux qui attirent le plus l’attention, pour leur caractère stimulant. Mais ça ne date pas d’hier : il y a une longue tradition de films de ce type en Corée, je ne saurais trop vous expliquer pourquoi. J’ai grandi en les regardant, je les apprécie, et c’est le cas de nombreux spectateurs coréens. Il y a deux-trois ans, ces films noirs marchaient très bien. Mais la majorité du public cherche désormais d’autres tonalités, plus heureuses, plus positives. L’an dernier, les plus gros succès étaient des comédies ou des films romantiques ; le changement était notable.

    Il y a un certain décalage comique dans plusieurs scènes de Sleep

    Dès que j’ai commencé à faire des films, mon but a toujours été de faire une comédie romantique, car c’est mon genre préféré. Quand l’idée de Sleep m’est venue, le sujet a dicté cette orientation vers l’horreur, sans que j’en sois particulièrement féru. J’ai dû faire une séance intensive de rattrapage pendant la préparation, j’ai regardé beaucoup de thrillers pour comprendre le genre, l’étudier afin de me l’approprier, Mais même avec ce parti pris, mon goût pour la comédie romantique était encore bien présent. Même lorsque je montrais quelque chose d’effrayant, de stressant, il y avait toujours cette chaleur, c’est une sensation que j’essaie d’insuffler dans tout ce que je fais, que ce soient mes courts métrages ou mes scénarios.

    Les touches humoristiques jaillissent de façon impromptue, au beau milieu de situations dramatiques, comme dans les films de Bong Joon Ho, de Park Chan-wook ou même de Na Hong-jin. Diriez-vous qu’il s’agit d’un trait caractéristique du cinéma coréen ?

    Oui, je pense que c’est très coréen. Notre génération de réalisateurs a grandi devant les films des metteurs en scène que vous avez cités, et cet aspect fait partie de ce que nous avons assimilé. Ceci étant dit, dans le cas de Sleep, je n’ai jamais cherché à faire de la comédie. Je n’en étais pas à me dire que telle scène devait être drôle, à penser telle réplique comme une punchline devant faire rire le public. J’ai toujours envisagé mes films comme des drames, mais chaque fois qu’ils sont programmés en festivals, ils sont rangés dans la catégorie « comédies », ce qui me fait m’interroger.

    Je pense que c’est à cause de mon goût pour les situations absurdes. Rien que le fait d’avoir des personnages qui réagissent sérieusement dans de telles conditions, ça crée une ambiance susceptible de déclencher des rires, sincères ou nerveux. C’est de là que ça vient, sans doute. La comédie est un genre pour lequel j’ai le plus grand respect, car faire rire est une tâche noble, à laquelle j’aimerais beaucoup m’atteler un jour. Mais Sleep appartient à un genre différent.

    Toute l’énergie du film repose sur les comédiens, ils livrent de fait une performance sidérante, sans outrance non plus.

    Merci beaucoup, vous n’imaginez pas à quel point je suis content d’entendre ça. Étant donné la configuration du film, tourné dans un décor unique avec peu de personnages, sans les interprètes appropriés, ça n’aurait pas pu marcher. C’est pour ça qu’on s’est concentrés sur leur performance plutôt que sur l’arrière-plan, ou sur l’élaboration de plans astucieux, techniquement compliqués.

    Aviez-vous prévu de rester dans l’appartement dès le départ ?

    Non, mais en écrivant le scénario, je me suis aperçu que non seulement toute l’histoire pouvait se dérouler dans cet espace, mais que ça correspondait mieux à ce que j’essayais de raconter. Et plus l’intrigue avançait, plus ça devenait un défi intéressant à relever. Il y a cette idée que les contraintes aident à trouver de l’inspiration, ce fut le cas ici, et ça m’a incité à chercher des détours pour que l’histoire reste pertinente, ça m’a poussé à être plus créatif. Je n’avais pas encore la production en tête à ce stade, mais plus tard, j’ai réalisé que c’était un argument en faveur du projet. Quand il a fallu démarcher des producteurs, des financiers, l’industrie cinématographique coréenne traversait alors l’un de ses pires moments, aucun film ne se montait. Même les films qui avaient été validés voyaient leurs fonds disparaître. Lorsque l’annonce du tournage de Sleep a été publiée, ça a fait du bruit, mais c’était un projet assez peu risqué, en décor unique, avec deux acteurs, doté d’un budget peu élevé.

    Comment le cinéma coréen s’est-il retrouvé dans cette situation ?

    C’était surtout à cause de la crise sanitaire, de la Covid-19. Les cinémas ont particulièrement souffert, comme partout dans le monde. Il y a eu un repli vers les plateformes de streaming. L’industrie a beaucoup souffert, et elle souffre encore.

    Aviez-vous ces acteurs en tête dès le début ?

    Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun sont des légendes en Corée. Même dans mes rêves les plus fous, je n’imaginais pas un casting pareil. Lorsque j’ai rencontré pour la première fois le producteur du film, il m’a demandé mon casting idéal, pour qu’on s’en approche le plus possible. Les noms de Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun me sont venus tout de suite, parce que ce sont d’immenses comédiens, qui ont développé une incroyable alchimie dans leurs collaborations précédentes, notamment dans les films de Hong Sang-soo. Pour tout ce qui concerne la description de la vie de couple à l’écran, il est beaucoup plus facile de filmer une scène de confrontation, de dispute filmée de façon opératique.

    Le plus dur, c’est de trouver l’alchimie, ce qui rend une relation particulière. Il faut sentir le sentiment amoureux, et ça ne peut pas se compenser par la mise en scène. Or je savais que Jung Yu-mi et Lee Sun-kyun pouvaient exprimer ce sentiment. Le producteur m’a dit que même les plus grands acteurs peuvent accorder de l’intérêt à des scripts tant que ceux-ci leur plaisent, et donc que ça valait le coup d’essayer. Par chance, le scénario leur a plu; on s’est rencontrés, on a échangé, tout s’est passé de façon assez naturelle. Il n’y a pas eu besoin de chercher de plans B ou C.

    Les différentes bascules de l’intrigue font qu’ils sont en quelque sorte le principal effet spécial du film…

    J’étais inquiet à l’idée que l’un des deux ne puisse finalement pas tenir le rôle. Il fallait en effet des interprètes capables d’incarner ces changements. Je redoutais en particulier que Lee Sun-kyun ne soit pas convaincu, étant donné que son personnage reste passif pendant une grande partie de l’intrigue. Heureusement, ça n’a pas été le cas. Il pensait que tout le film menait vers ce dernier acte où il allait devoir livrer une grande performance. Et je trouve que c’est vraiment le cas.

    C’est toujours compliqué de voir l’ultime film d’un interprète sans être troublé par des échos à sa disparition. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas dans Sleep.

    Je ne crois pas non plus. Ce qui est arrivé à Lee Sun-kyun est vraiment tragique. Je ne m’imagine pas revoir Sleep ou un autre de ses films d’ici un moment. Le sentiment de tristesse est trop fort. Quand on tournait… Je ne sais pas. Je n’ai rien remarqué. Il était très professionnel, content d’être là.

    Sleep est un hommage à l’acteur phénoménal qu’il était.

    Absolument. C’était l’un des plus grands acteurs coréens, pour ne pas dire mondiaux. Je lui suis très reconnaissant, je lui dois ma carrière. Sans lui, Sleep n’aurait pas pu se monter. Même si le temps que nous avons passé ensemble a été relativement bref, il se comportait toujours comme une espèce de grand frère, et c’est quelque chose qui revient souvent dans la bouche de ses proches et de ceux qui ont collaboré avec lui. Bien qu’il avait vingt fois plus d’expérience que moi sur un plateau, il avait néanmoins beaucoup de respect pour le projet. Il essayait sans cesse de m’inciter à me dépasser, et à le pousser à aller au-delà de ses limites.

    Quand il voyait que quelque chose n’allait pas ou que je ne me donnais pas à fond, il me le faisait remarquer. Il m’a fait devenir un meilleur réalisateur, même si j’ai encore de la marge pour m’améliorer. Je lui dois beaucoup. L’an dernier à Cannes, il faisait la promotion de deux films, Sleep et Project Silence, et il avait très peu de temps libre entre deux interviews. Pendant cinq minutes de pause sur une plage, je l’ai remercié pour son implication dans le film, et il m’a dit en retour que l’expérience lui avait vraiment plu. Je lui ai fait promettre d’au moins apparaître dans mon prochain film et il m’a répondu : « Oui, bien sûr ! Dans tous tes prochains films. » Je lui ai demandé s’il aimait les comédies romantiques, ce à quoi il a rétorqué : « Oui, je suis super dedans ! » C’est mon souvenir préféré avant que le drame n’arrive. C’est vraiment triste de se dire qu’il n’est plus là, que nous ne verrons plus de film avec lui.

    Comment le film a-t-il été reçu en Corée ?

    J’ai redouté la projection cannoise, ainsi que toutes celles qui ont suivi en festivals justement parce que le film n’était pas sorti en Corée, d’autant qu’il s’agit de mon premier long-métrage. Mais le film a été très bien reçu dans chaque festival, ce qui m’a donné confiance pour la sortie coréenne… Il s’agit en effet d’un autre processus à part entière, qui s’est révélé encore plus stressant. Il fallait suivre les chiffres, tenir le compte jusqu’au moment où le film se remboursait, et ce tous les jours. J’étais de plus en plus nerveux. Finalement, il a fait plus que ce que j’imaginais. En 2023, beaucoup de films n’ont pas réussi à amortir leur investissement, et Sleep est parvenu à dépasser ce seuil. Je me sens chanceux, heureux que le film ait rencontré son public.

    Allez-vous basculer vers la comédie romantique pour votre prochain film ?

    (sourire) Je ne suis pas encore sûr. J’ai beaucoup de projets en tête. J’aimerais être capable d’écrire et réaliser une comédie romantique, mais ça me semble difficile pour le moment. Il faut que je trouve le bon angle d’entrée. Sinon, j’ai une idée pour un film d’horreur mystérieux dans la lignée de Sleep, mais d’une autre envergure.

    Le moment est-il plus propice pour un projet plus ambitieux ?

    Les producteurs sont plus confiants pour me confier un plus gros budget. Ce ne sera pas non plus un blockbuster, ce n’est pas quelque chose qui me motive. Il faut que l’histoire m’intéresse, l’ambition du projet découle de ça.

    – Propos recueillis et traduits par François Cau.
    *– Merci à Carole Chomand.
    – Mad Movies #379

  • Et si Nicolas Cage jouait dans Star Trek 4 ?

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    @Psyckofox Tu as raison ; la réapparition de Luke Skywalker jeune dans les séries Star Wars en est la preuve mais est-ce jouable sur un film entier, I don’t know.
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  • Votre Top/Flop de l'année 2023

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    John Wick 4 j’avoue que je me lassais par moment de l’enchainement perpétuel de cadavres, mais j’ai quand même été au bout car l’intrigue m’a tenu lol