Meta tirerait 10% de ses revenus d’arnaques et de publicités frauduleuses
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Des documents internes à Meta révèlent que le groupe de Mark Zuckerberg prévoit de générer 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit environ 16 milliards de dollars, à partir de publicités enfreignant ses conditions d’utilisation. Plutôt que de bannir les fraudeurs, Meta préfère leur facturer un supplément, dopant ainsi d’autant ses propres revenus.
En 2019, le producteur et milliardaire John de Mol attaquait Facebook en justice en raison de publicités contrefaisant son image au profit d’arnaques à la crypto. Six ans plus tard, Facebook et sa maison-mère Meta feraient-ils preuve de laxisme en matière de publicité trompeuse ?
La question se pose de façon légitime. Bien que le phénomène soit dénoncé depuis des années, des internautes se plaignent encore régulièrement d’avoir été confrontés à des réclames qui usurpent l’identité d’une personnalité célèbre, ou à de soi-disant promotions qui renvoient vers des arnaques.
Si Meta laisse faire, c’est peut-être parce que le groupe y trouve un intérêt. Une longue enquête de Reuters, publiée jeudi 6 novembre, lève en effet une partie du voile sur la façon dont l’entreprise appréhende le phénomène.
À qui profite le crime ?
D’après des documents internes à Meta, consultés par l’agence de presse, l’impact de ces publicités frauduleuses serait mesuré avec précision. Fin 2024, le groupe estimait ainsi, d’après Reuters, diffuser de l’ordre de 15 milliards de publicités frauduleuses par jour. Cette portion considérée comme « à haut risque » (car présentant des signes évidents de fraude) de l’inventaire publicitaire aurait représenté un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards de dollars sur l’année 2024.
D’autres documents internes consultés par Reuters laissent penser que Meta estimait, en interne, que les publicités frauduleuses dans leur ensemble pourraient représenter quelque 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit 16 milliards de dollars, puisque l’entreprise affirme avoir réalisé 164,5 milliards de dollars en 2024. Et ce alors que l’entreprise affirme lutter avec la plus grande diligence contre le scam, et se targue de protéger toujours mieux ses utilisateurs contre les arnaques en ligne.
« Une grande partie de la fraude provenait de spécialistes du marketing dont le comportement était suffisamment suspect pour être signalé par les systèmes d’alerte internes de Meta. Cependant, l’entreprise n’interdit les annonceurs que si ses systèmes automatisés prédisent avec au moins 95 % de certitude qu’ils commettent une fraude, selon les documents. Si l’entreprise est moins certaine, mais estime néanmoins que l’annonceur est un escroc potentiel, Meta lui applique des tarifs publicitaires plus élevés à titre de sanction, d’après ces mêmes documents », décrit ainsi Reuters.
À défaut de bloquer les contrevenants, Meta tenterait donc de les dissuader en augmentant ses tarifs, dopant dans le même temps ses propres revenus liés à l’activité de ces derniers.
Meta minimise le phénomène
[…]
Source : next.ink
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Content de ne pas enrichir Meta.
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“#MeToo”
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