Numérique en Afrique : « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne »
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97 travailleurs Kényans cosignent une lettre ouverte demandant au président des États-Unis, Joe Biden, de mettre fin « aux conditions de travail qui s’apparentent à de l’esclavage moderne » dans l’industrie du numérique.
Alors que le président Kényan William Ruto entame la première visite officielle d’un leader africain aux États-Unis en plus de 15 ans, des travailleurs kényans du secteur du numérique en profitent pour interpeler le président américain.
Ils travaillent tous pour des entreprises états-uniennes comme Facebook, ScaleAI ou OpenAI via des sous-traitants, soit en tant que modérateurs de contenus, soit en étiquetant des données pour l’entrainement des modèles d’intelligence artificielle.
La Maison-Blanche explique dans son communiqué de presse annonçant l’accueil de William Ruto, que « les dirigeants discuteront des moyens de renforcer notre coopération dans des domaines tels que les relations entre les peuples, le commerce et l’investissement, l’innovation technologique, le climat et l’énergie propre, la santé et la sécurité ».
Cette centaine de travailleurs expliquent que ce sont « des questions dans lesquelles notre force de travail est directement et personnellement concernée ».
Exploitation et maltraitance systématique
Dans cette lettre ouverte publiée sur le site de l’ONG britannique Foxglove, qui « lutte pour rendre la technologie équitable pour tous », ils dénoncent le fait que « les grandes entreprises américaines du secteur des technologies maltraitent et exploitent systématiquement les travailleurs africains ».
Ils précisent qu’ « au Kenya, ces entreprises américaines sapent le droit du travail local, le système judiciaire du pays et violent les normes internationales du travail ». « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne » dénoncent-ils.
Il y a un an, certains travailleurs de ce secteur au Kenya ont créé un syndicat, peu de temps après la publication d’une enquête du magazine américain Time qui révélait que les travailleurs kényans ayant entraîné ChatGPT pour qu’il soit plus éthique avaient été payés moins de 2 dollars de l’heure.
Cela fait suite aussi à la plainte d’un groupe de ces travailleurs contre Meta et son sous-traitant Sama.
Pour ces travailleurs, « toute discussion commerciale entre les États-Unis et le Kenya doit tenir compte de ces abus et garantir la protection des droits de tous les travailleurs ».
Demande d’un engagement du gouvernement Biden
Ils demandent donc au gouvernement de Joe Biden de s’engager à travailler avec les employés des grandes entreprises de la Tech au Kenya. Ils réclament que le gouvernement américain veille à ce que les partenariats à venir comprennent des dispositions pour que les entreprises de son pays se conforment aux réglementations internationales du travail et qu’il empêche le démantèlement des syndicats.
Ces travailleurs kényans revendiquent aussi la possibilité que « les entreprises américaines du secteur des grandes technologies puissent être tenues responsables devant les tribunaux américains pour leurs opérations illégales à l’étranger, en particulier en ce qui concerne les droits humains et les violations du droit du travail ».
Enfin, ils demandent à ce que le « respect fondamental de la constitution et de la souveraineté du Kenya » soit au cœur des négociations entre les deux pays.
« Nous ne devrions pas avoir à sacrifier notre santé, notre bien-être et, malheureusement, dans certains cas, notre vie pour les marges bénéficiaires de Big Tech. Nous vous demandons instamment de prendre des mesures et d’examiner attentivement nos demandes dans le cadre de ces discussions et au-delà », concluent-ils.
Observer des meurtres et des viols, pour moins de 2 $ de l’heure
Kauna Malgwi, du comité directeur de l’Union africaine des modérateurs de contenu, a déclaré : « Tout le monde veut voir plus d’emplois au Kenya – mais pas à n’importe quel prix. Tout ce que nous demandons, c’est un travail digne, équitablement rémunéré, sûr et sécurisé. »
« Notre travail consiste à observer des meurtres et des décapitations, des abus et des viols d’enfants, de la pornographie et de la bestialité, souvent plus de 8 heures par jour. Beaucoup d’entre nous font ce travail pour moins de 2 dollars de l’heure.
Ces entreprises ne nous fournissent pas les soins de santé mentale nécessaires pour assurer notre sécurité. En conséquence, beaucoup d’entre nous vivent et travaillent avec le trouble de stress post-traumatique (SSPT). Nous n’avons pas été prévenus des horreurs des travaux avant de commencer. »
Leur lettre ouverte a également été approuvée par le Dr Willy Mutunga, ancien juge en chef du Kenya et éminent défenseur des droits de l’homme, précise l’ONG.
Source : next.ink
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Du boulot qui consiste en de la modération de meurtres et des décapitations, des abus et des viols d’enfants, de la pornographie et de la bestialité.
Et ils se plaignent ? non mais oh !
Qu’ils viennent sur ce fofo quand ça s’engueule sur des topics ou ça papotte de la seconde guerre ! -
@Popaul J’ai un peu les oreilles qui sifflent là!
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Je demande une amélioration de mes conditions de travail.
La pression sur planète warez est totalement insoutenable, c’est un repaire d’individus hautement non recommandables, sans limites ni pudeur ou insupportables, dont la gestion est un enfer quotidien.
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@duBoudin c’est peu de le dire, faut ban un max.
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@michmich T’a raison, la dernière fois que j’ai banni, je pensais mettre un jour et par défaut le compteur était en minutes, autant te dire que ça n’a pas duré longtemps…
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@duJambon Aiiie le gus s’en est même peut être pas rendu compte.
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Sinon, le boulot de modérateur peut être passionnant. Quand les règles sont bien édictées, propres, tout ça tout ça…
Mais c’est aussi très ingrat puisque soit t’es tyrannique, soit laxiste.
Mais bon, modérer du facebook & Co… non merci
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@Popaul a dit dans Numérique en Afrique : « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne » :
Mais c’est aussi très ingrat puisque soit t’es tyrannique, soit laxiste.
Quand le cas est clair, y’a pas de problème, mais quand c’est borderline, c’est l’enfer, personne n’a les mêmes limites et tous ont des limites différentes en fonction de sujets différents.
C’est là, que le jugement se fait, dans les deux sens, et c’est pas facile, je m’efforce d’être souple (et pas laxiste) et de privilégier le dialogue avec la personne en cause, mais souvent, il n’y a rien à faire.
Mais ça reste du gâteau par rapport au visionnage continuel d’atrocités comme en parle ce topic, ici, on ne souffre que du massacre ou du mépris de l’orthographe et de la grammaire.
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@duBoudin
Sans vouloir dénigrer ce fofo d’aucune manière car je l’adore… ici, c’est relativement simple comparé à de plus grandes structures.
Comme tu le dis, ça se chamaille pour quelques points de détails et, de temps en temps, t’as du monde qui arrive pour demander une “invitation” à fermer sa gueule ^^J’ai encore des souvenirs à devoir gérer des Plu200Sur par dizaines, aux discours incompréhensibles et mélangés avec des demandes de comment fonctionne un ratio ^^
Mais oui ! c’est rien comparé au boulot des Kényans du topic.
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@Popaul a dit dans Numérique en Afrique : « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne » :
comment fonctionne un ratio
Certaines questions sur la shout d’aide d’un tracker sont parfois désarmantes.
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Sur Wareziens, c’était aussi beaucoup plus chaud, mais on a fini par écrémer les désagréables et ceux qui ont suivi ici, savaient qu’on pouvait faire fort
Avec une bonne base de départ, c’est toujours plus facile, le ton est donné.
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@duBoudin a dit dans Numérique en Afrique : « Nos conditions de travail s’apparentent à de l’esclavage moderne » :
Avec une bonne base de départ, c’est toujours plus facile, le ton est donné.
A part ce vieux général qui saoule un peu avec ses vielles histoires de WWII ça se passe plutôt bien.
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patricelg PW Addict DDL Rebelle Windowsien Ciné-Séries Cluba répondu à duBoudin le dernière édition par
@duBoudin
Mon pauvre, tiens ptit câlin