Des villes plus vertueuses pour le climat
-
Rendre 100 villes climatiquement neutres d’ici à 2030 : voici l’une des cinq grandes Missions que s’est fixée l’Europe à travers le programme de recherche Horizon Europe. Christophe Ménézo, spécialiste de l’énergie solaire photovoltaïque, nous explique comment la recherche aborde un tel défi.
Aux Pays-Bas, à Almere, ville en partie alimentée par des panneaux solaires, un quartier entier a été aménagé de façon durable.
Bien qu’elles ne représentent que 4 % de la surface totale de l’Union européenne, les agglomérations concentrent 75 % de sa population et 70 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Horizon Europe compte notamment sur les smart cities pour baisser ce dernier chiffre. Mais de quoi s’agit-il ?
Christophe Ménézo1. Je connais bien la question, car je suis responsable d’un des axes de Synergie2, réseau international de recherche franco-singapourien sur les énergies renouvelables avec un intérêt prononcé pour les smart cities. Ces villes « intelligentes », dont Singapour est l’un des meilleurs exemples, bénéficient de nombreuses innovations technologiques dans le domaine de la construction, de la mobilité, de la gestion des ressources ou encore du recyclage. Mais un système aussi complexe doit disposer de données à analyser, obtenues grâce à des réseaux de capteurs qui mesurent en permanence différents paramètres industriels, énergétiques, environnementaux ou sociaux. Leur exploitation fait appel à des disciplines comme les sciences des matériaux et de l’énergie décarbonée, l’économie, le droit, la psychologie, la philosophie, l’histoire, la géographie, etc.
À Tianjin, écoville sino-singapourienne inaugurée en 2008, des lampadaires LED à économie d’énergie sont alimentés par l’énergie éolienne et solaire.
Car si on se donne des objectifs aussi ambitieux que ceux d’Horizon Europe, il faut pouvoir suivre les trajectoires que l’on prend en fonction des cibles visées. L’information est primordiale pour réaliser un diagnostic, modéliser différents scénarios et infléchir ses trajectoires. Cela demande d’acquérir et d’emmagasiner un maximum de données pertinentes à l’échelle des agglomérations, des quartiers ou des bâtiments, puis de les analyser pour en tirer des projections sur l’énergie, la mobilité, la pollution, les ressources en eau, etc. Nous avons besoin de bases de données européennes communes et ouvertes pour atteindre un bon degré de résilience face aux dérèglements climatique et géopolitique. Avec des flux traités en temps quasi réel, nous pourrions presque piloter nos villes comme des systèmes basés sur des technologies avancées.
Voyez-vous d’autres approches que ces smart cities ?
Ch. M. Les technologies du numérique, telle l’intelligence artificielle, offrent un bon potentiel pour les villes aussi technologiquement développées que Singapour, mais il reste nécessaire de s’intéresser également à l’intelligence collective.
Le monde du vivant nous offre sur ce point d’impressionnants exemples d’organisation, que nous étudions d’ailleurs avec des biologistes. Prenons les termitières, où des ouvrières aveugles parviennent à bâtir d’immenses tours à base de matériaux biosourcés, au sein desquelles les concentrations de gaz, la température et l’humidité sont contrôlées, afin notamment d’y cultiver des champignons. Rappelons que si les villes concentrent 80 % du PIB mondial grâce aux services, au commerce ou à la finance, elles ne produisent quasiment aucune ressource et vivent sous perfusion de l’extérieur.
Nous travaillons donc aussi sur des stratégies d’aménagement des aires urbaines bio-inspirées, favorisant l’accès aux ressources et la valorisation des potentiels locaux. Mais les mesures prises à court terme se concrétisent à moyen ou long terme, ce qui peut être considéré comme une faiblesse face à l’accélération et l’amplitude des dérèglements climatiques.
Vous dirigez la Fédération de recherche sur l’énergie solaire du CNRS (FédEsol). Quelle est la problématique de la ville ?
Ch. M. Je travaille en effet beaucoup sur l’intégration des différentes technologies solaires aux bâtiments et aux villes, afin d’apporter une réponse locale là où les besoins énergétiques se concentrent. En milieu urbain, la principale problématique de l’énergie solaire vient de la variabilité induite par les ombrages des bâtiments, avec des zones à l’éclairage changeant tout au long de la journée. La qualité de la ressource solaire est aussi impactée par la nébulosité de l’atmosphère et l’encrassement des capteurs dû à la pollution, ou encore par des niveaux de températures plus élevés qu’à la campagne à cause des effets d’îlots de chaleur. Il y a beaucoup de défis à relever.
Visualisation des îlots de chaleur sur Paris et sa banlieue, obtenue par modélisation numérique lors d’une belle soirée d’été.
D’autres pistes sont-elles envisagées pour aller vers des villes neutres du point de vue climatique ?
Ch. M. Face à la croissance démographique humaine, 60 % des bâtiments nécessaires pour couvrir nos besoins à l’horizon 2050 n’ont pas encore été construits, ce qui nous laisse une belle marge de manœuvre pour transformer positivement nos villes. Cette opportunité. ne sera cependant pas très utile pour atteindre des objectifs dans les dix prochaines années, car il faut intervenir bien plus tôt dans les processus d’aménagement urbain : les programmes de construction en cours ou qui vont débuter d’ici là sont déjà fixés. Il faut agir dès maintenant sur l’aménagement urbain, actuellement basé sur un concept esthétique très frappant, où les bâtiments d’un quartier présentent un agencement et une hauteur très réguliers et ordonnés. Or, comme dans le monde du vivant, la diversité joue un rôle primordial. Elle limite les effets d’îlots de chaleur en permettant une meilleure ventilation des quartiers, et améliore l’accès à la ressource solaire.
Notons que si les villes jouent un rôle énorme dans le dérèglement climatique, elles y sont particulièrement sensibles et exposées. Leurs besoins croissants en rafraîchissement par climatisation risquent de conduire rapidement à un cercle vicieux, où les rejets anthropogéniques augmenteront et aggraveront les effets climatiques locaux. De plus, les effets combinés du rayonnement solaire, de la température et de la pollution génèrent, pour l’homme et la biodiversité, des problèmes de confort et de santé qui renforcent la vulnérabilité aux dérèglements climatiques. Les défis sont de taille.
Source : lejournal.cnrs.fr
-
Je précise que ce que je vais dire est entièrement a titre personnel mais je trouve que tous ce qui touche a l’écologie c’est de la fumisterie.
Ce qui est fait de bien d’un côté est automatiquement renversé de l’autre.Il n’y a qu’a regarder le reportage sur M6 ou Enquête Exclusive parlait des éoliennes qu’on ne sait pas recycler, les amerlocs qui eux ne trouve pas mieux d’aller enterrer les pales des hélices carrément et on en parle des batteries de voitures électriques qui sont en fin de vie et qu’on envoi en Afrique c’est une catastrophe d’avoir vu sa dans le reportage.
Alors on peu bien nous faire chier avec l’écologie qu’on mange a toute les sauces mais pour moi même si on peut toujours améliorer des choses il est quand même trop tard car trop de mal a été fait.
Faut pas oublier que l’écologie rapporte a certains (L’Etat, EDF, etc…) mais d’autres d’en haut ne balancerons pas un copec la-dedans et sa sera a nous le peuple d’en dessous qui trinqueras encore et encore
-
Nous vivons dans une société capitaliste, on ne recycle que ce qui peut rapporter de l’argent, idem pour ce qui touche à l’écologie et à la société (merci Orphéa et consorts pour leurs camps de la mort)…
-
@warezb47 a dit dans Des villes plus vertueuses pour le climat :
Je précise que ce que je vais dire est entièrement a titre personnel mais je trouve que tous ce qui touche a l’écologie c’est de la fumisterie.
Ce qui est fait de bien d’un côté est automatiquement renversé de l’autre.Il n’y a qu’a regarder le reportage sur M6 ou Enquête Exclusive parlait des éoliennes qu’on ne sait pas recycler, les amerlocs qui eux ne trouve pas mieux d’aller enterrer les pales des hélices carrément et on en parle des batteries de voitures électriques qui sont en fin de vie et qu’on envoi en Afrique c’est une catastrophe d’avoir vu sa dans le reportage.
Alors on peu bien nous faire chier avec l’écologie qu’on mange a toute les sauces mais pour moi même si on peut toujours améliorer des choses il est quand même trop tard car trop de mal a été fait.
Faut pas oublier que l’écologie rapporte a certains (L’Etat, EDF, etc…) mais d’autres d’en haut ne balancerons pas un copec la-dedans et sa sera a nous le peuple d’en dessous qui trinqueras encore et encore
Tu as bien résumé ma pensée, rien de plus à dire et rideau…
Bonne fin de journée tout le monde… -
Si besoin était, voici encore un bout d’article payant apperçu à l’instant:
Des géants du pétrole et du gaz comme Exxon et Occidental ont publié récemment des estimations qui donnent le vertige. Capter le CO2 n’est pas un gadget.
Selon Exxon le marché mondial pourrait rapporter 4000 milliards de dollars.
Depuis quelques semaines, les annonces se succèdent. Elles témoignent du récent intérêt de l’industrie pétrolière et gazière pour le captage du carbone, soit pour stocker le CO2 en profondeur, ou encore pour le réutiliser comme une ressource.
Ou comment faire du fric avec ses déchets.
-
@dujambon c’est honteux mais malheureusement sa sera toujours l’appât du gain, je crois a certaines personnes lambda qui trie leurs déchets et autres mais quand ce sont des patrons d’entreprises qui parlent écologie là sa sent juste le fric derrière rien de plus
-
-
@warezb47 Ah oui, quand même…
Je n’ai jamais cru à la pub écolo des multinationales, mais, c’est là, c’est du foutage de gueule de niveau grand banditisme.
Quant à l’Europe, elle fait pire que du Green Washing, elle est complice…
-
@dujambon et encore là c’est pas le pire des reportages que j’ai vue. Quand tu entends un Macron qui voudrait lancé du leasing en masse de voitures électriques pour ceux qui ne peuvent pas acheter du neuf sa va profiter a qui sa encore et surtout quand on va se retrouver en France avec un parc automobile rempli de batteries usées on va en faire quoi ???
Pour exemple j’ai un ami qui bosse chez Peugeot et dans leur garage sa fait plus de 1 an qu’ils on un camion de la même marque avec la batterie qui est en fin de vie (la batterie prenant presque tout le dessous du camion) et il ne savent pas quoi en faire donc il reste dans le garage a attendre et d’après lui sa va partir au bled comme toutes les veilles voitures qui polluent et qui dégage là-bas…
C’est tellement bien d’inventé des choses mais si on ne sait pas quoi en faire une fois que c’est mort c’est inutile.
Mais bon en attendant sa rapporte au concessionnaire, sa va rapporter a l’Etat une fois de plus
-
« Le président de l’Autorité environnementale dresse un bilan sévère de la situation actuelle en France. “La transition écologique n’est pas amorcée en France” »
5 ans de perdus avec Macron, 10 s’il obtient la majorité le mois prochain.
« “Conservatismes ou intérêts économiques, les freins conduisant à l’immobilisme sont nombreux”, écrit [l’Autorité environnementale], estimant que “certaines décisions sont même des régressions”. »
-
Une petite vidéo de celui que je considère un peu comme l’anti-Jancovici.
Je partage l’avis d’Arélien Barrau que le problème n’est pas uniquement climatique mais qu’il est également environnemental et que ce n’est pas des solutions techniques (à l’image de ce projet de smart cities) qui le règlera.
Le soucis est structurel et seul un changement total de paradigme nous en sortira.