Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire »
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Pas de passe-droit pour le milliardaire de la Tech qui devra se conformer aux règles européennes
Le conseil d’administration de Twitter a annoncé ce 25 avril 2022 avoir accepté une offre du milliardaire Elon Musk qui a proposé de racheter la société de médias sociaux et de la privatiser, a annoncé la société lundi. Selon les termes de l’accord, les actionnaires de Twitter recevront 54,20 $ pour chaque action ordinaire de Twitter qu’ils détiennent à la clôture de la transaction proposée. Le prix d’achat représente une prime de 38 % par rapport au cours de clôture de Twitter le 1er avril 2022, qui était le dernier jour de bourse avant que Musk ne divulgue sa participation d’environ 9 % dans Twitter
Bret Taylor, président indépendant du conseil d’administration de Twitter, a déclaré : « Le conseil d’administration de Twitter a mené un processus réfléchi et complet pour évaluer la proposition d’Elon en mettant délibérément l’accent sur la valeur, la certitude et le financement. La transaction proposée offrira une prime en cash substantielle, et nous pensons qu’elle est la meilleure voie à suivre pour les actionnaires de Twitter ».
Parag Agrawal, PDG de Twitter, a déclaré : « Twitter a un objectif et une pertinence qui ont un impact sur le monde entier. Profondément fier de nos équipes et inspiré par le travail qui n’a jamais été aussi important ».
Quelques jours avant, un accord politique provisoire entre le Conseil et le Parlement européen sur le DSA, la législation sur les services numériques, avait été trouvé.
Dans son communiqué, le Conseil de l’UE a expliqué que :
« Le DSA s’appliquera à l’ensemble des intermédiaires en ligne qui fournissent des services dans l’Union. Les obligations imposées sont proportionnées aux services concernés et sont adaptées en fonction du nombre d’utilisateurs: ainsi les très grandes plateformes et les très grands moteurs de recherche auront des obligations plus exigeantes. En particulier, les services touchant plus de 45 millions d’utilisateurs actifs par mois dans l’Union européenne rentreront dans la catégorie des très grandes plateformes et très grands moteurs de recherche. Pour préserver le développement des start-ups et des plus petites entreprises au sein du marché intérieur, les micro et petites entreprises n’atteignant pas 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’UE seront exemptées de certaines nouvelles obligations ».
Twitter entrant directement dans cette catégorie (plus de 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’UE), quel regard porte l’Europe sur cette opération ?
Pour Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, « Qu’il s’agisse de voitures ou de plateformes numériques, toute entreprise opérant en Europe doit se conformer à nos règles. Et ce, quel que soit l’actionnariat. M. Musk le sait très bien. Il connaît les règles en matière d’automobile et s’adaptera rapidement au DSA ».
Pour lui, « En Europe, les choses sont claires : Twitter doit s’adapter à nos règles pour bénéficier d’un marché de 445 millions d’internautes, ce qui est supérieur au marché américain ».« La donne a changé en Europe. Nous sommes le premier continent au monde à imposer des obligations aux plateformes pour qu’elles aient le droit d’opérer chez nous. Ces obligations respectent la liberté d’expression, les valeurs européennes et nos règles de droit. Elles leur imposent de lutter contre les discours haineux, le harcèlement en ligne ou les appels aux actes terroristes. Et ce quelles que soient les velléités de leurs propriétaires et de leurs conseils d’administration », poursuit Thierry Breton.
Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, y est également allé de son commentaire :
« Il y a des choses intéressantes dans ce qu’Elon Musk veut impulser pour Twitter, mais rappelons que le Digital Services Act, et donc l’obligation de lutter contre la désinformation, la haine en ligne, etc., s’appliquera quelle que soit l’idéologie de son propriétaire ».
Les propositions du Digital Services Act visent la mise en responsabilité des plateformes numériques au regard des risques significatifs qu’elles induisent pour leurs utilisateurs dans la diffusion de contenus et produits illicites, dangereux ou contrefaits. Le texte final du DSA n’a pas encore été publié, mais le Parlement européen et la Commission européenne ont détaillé un certain nombre d’obligations qu’il contiendra :- la publicité ciblée basée sur la religion, l’orientation sexuelle ou l’origine ethnique d’un individu est interdite. Les mineurs ne peuvent pas non plus faire l’objet de publicité ciblée ;
- les « modèles sombres » - des interfaces utilisateur déroutantes ou trompeuses conçues pour inciter les utilisateurs à faire certains choix - seront interdits. L’UE affirme qu’en règle générale, l’annulation des abonnements devrait être aussi simple que de s’y inscrire ;
- les grandes plateformes en ligne comme Facebook devront rendre le fonctionnement de leurs algorithmes de recommandation (par exemple, utilisés pour trier le contenu sur le fil d’actualité ou suggérer des émissions de télévision sur Netflix) transparent pour les utilisateurs. Les utilisateurs devraient également se voir proposer un système de recommandation « non basé sur le profilage ». Dans le cas d’Instagram, par exemple, cela signifierait un flux chronologique (comme il a été introduit récemment) ;
- les services d’hébergement et les plateformes en ligne devront expliquer clairement pourquoi ils ont supprimé le contenu illégal, ainsi que donner aux utilisateurs la possibilité de faire appel de ces retraits. Cependant, la DSA elle-même ne définit pas quel contenu est illégal et laisse cette liberté à chaque pays ;
- les plus grandes plateformes en ligne devront fournir des données clefs aux chercheurs pour « mieux comprendre l’évolution des risques en ligne » ;
- les places de marché en ligne doivent conserver des informations de base sur les commerçants sur leur plateforme pour retrouver les individus vendant des biens ou des services illégaux ;
- les grandes plateformes devront également introduire de nouvelles stratégies pour faire face à la désinformation pendant les crises (une disposition inspirée de la récente invasion de l’Ukraine).
Le 24 mars, Elon Musk avait demandé si les algorithmes de Twitter devaient être passés en « open source », ce qui rendrait leur code accessible et modifiable. Ces logiciels gèrent notamment l’affichage des tweets jugés les plus pertinents et intéressants, en fonction notamment du nombre de personnes ayant interagi avec. L’utilisateur a toutefois le choix avec l’affichage traditionnel de Twitter, par ordre antéchronologique.
Cette mesure devrait donc être bien accueillie par les pouvoirs publics. En Europe, le Digital Services Act prévoit que les grandes plateformes fassent auditer leurs algorithmes par les régulateurs. Elles devront aussi permettre aux internautes de désactiver ce tri personnalisé. Twitter offre déjà cette option.
Le texte européen prévoit aussi des obligations de transparence sur les dessous des services de modération, dont les locuteurs des différentes langues européennes devront être en nombre suffisant. La DSA prévoit des audits indépendants. Si ces plateformes ne respectent pas les règles du DSA, les régulateurs pourront imposer des amendes allant jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires annuel.
Thierry Breton indique qu’Elon Musk « respectera nos lois sur le numérique, tout comme il respecte déjà nos réglementations pour la construction de son usine » Tesla en Allemagne. Le commissaire rappelle par ailleurs que Bruxelles « a toujours eu des relations très constructives avec Twitter, y compris lors de moments très difficiles comme lors de la pandémie de Covid-19 ou lors de l’invasion du Capitole. Les plateformes nous ont toujours écouté car l’Europe est un acteur important et que nos exigences sont claires et précises. Je ne doute pas qu’il en sera de même avec Elon Musk. »
La position de la Maison-Blanche au sujet de cette opération
L’attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a été interrogée sur l’achat de Twitter par Musk lors de sa conférence de presse de lundi. Psaki a déclaré qu’elle « ne commenterait pas une transition spécifique » mais a réitéré que l’administration continue de croire que « peu importe qui possède ou dirige Twitter, le président s’inquiète depuis longtemps du pouvoir des grandes plateformes de médias sociaux » et a souligné que « les plateformes technologiques doivent être tenues responsables des dommages qu’elles causent ».
Elle a souligné l’intérêt bipartite du Congrès pour les mesures antitrust et la réforme de l’article 230 de la Communications Decency Act. Et elle a ajouté : « Nos préoccupations ne sont pas nouvelles. Nous avons longtemps parlé, et le président a longtemps parlé, des pouvoirs des plateformes de médias sociaux… pour répandre la désinformation, la mésinformation et la nécessité pour ces plateformes d’être tenues pour responsables ».
Source : developpez.com
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Hell’on Musk (un adepte de Trump) qui rachète Tweeter pour 43 Milliards,ça fait cher le caprice mais ça ne serait pas sans intentions douteuses car il souhaite alléger la modération pour en faire un espace de “liberté d’expression” que beaucoup de gens cofondent avec liberté de balancer n’importe quelle saloperie et désinformation,donc ça devrait être pire…
https://www.numerama.com/tech/935427-le-compte-delon-musk-devrait-etre-banni-de-twitter.html
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Le problème récurrent derrière cette histoire c’est évidemment qui décide du vrai et du faux, qui décide de ce qui peut être dit ou pas, et sur quels critères ?
J’espère en tout cas que ce ne sera pas les journalistes de Numerama qui veulent fermer le compte de Musk parce qu’il fait des blagues graveleuses, qu’ils se moque de Bill Gates et qu’il critique la culture Woke. -
@pollux a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
parce qu’il fait des blagues graveleuses, qu’ils se moque de Bill Gates et qu’il critique la culture Woke.
Merde, moi aussi…
L’avantage, c’est que twitter sera le repaire des terreplatistes et autres ramollis du bulbe ou les avaleur d’ampoules éclairés de l’intérieur, et qu’on en lira moins ailleurs…
Cela dit, je vois mal comment il va concilier liberté d’expression “totale” et lutte contre le wokisme…
Autre article: https://www.huffingtonpost.fr/entry/twitter-elon-musk-a-sa-propore-vision-de-la-liberte-dexpression_fr_6267a256e4b07c34e9e5b1dc
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@dujambon a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
Cela dit, je vois mal comment il va concilier liberté d’expression “totale” et lutte contre le wokisme…
Ce sera intéressant à voir, en attendant voila ce qu’il dit sur le Huffpost “J’espère que même mes pires détracteurs resteront sur Twitter, parce que c’est ce que la liberté d’expression veut dire”
C’est un original, peut être pense t-il qu’il que lutter contre peut se faire autrement qu’en interdisant.Apparemment les journalistes du Huffpost lisent Numerama
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@pollux a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
Le problème récurrent derrière cette histoire c’est évidemment qui décide du vrai et du faux, qui décide de ce qui peut être dit ou pas, et sur quels critères ?
Je me demande si le problème est vraiment de décider de ce qui est vrai ou faux. Le problème - à mon sens - c’est l’algorithme de sélection des posts. Si son but est de promouvoir les posts à fort coefficient d’engagement ce sont ceux qui sont polémiques ou qui font réagir instinctivement qui devienent viraux et pas extension une forme de vérité.
N’ayant pas de compte twitter (ni FB) je me demande toujours quel est son modèle économique… Est-ce comme Facebook basé sur des pubs montrées aux
moutonseuh… pardon membres du réseau social ou autre chose? -
En effet c’est la thèse défendu par Jonathan Haidt évoquée sur ce topic qui n’est pas pour la censure et qui propose des solutions qu’il serait intéressant de tester.
Edit :
Des infos complémentaires qui répondent à tes questions sur le financement et les algorithmes qu’il veut rendre open source.
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@pollux a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
Des infos complémentaires qui répondent à tes questions sur le financement et les algorithmes qu’il veut rendre open source.
Merci pour le lien! Donc c’est bien la pub qui finance Twitter. Si je comprends bien, enlever totalement l’algorithme ne pourra pas être à l’ordre du jour de Musk, s’il veut continuer à faire des bénéfices avec son nouveau joujou. Ca me permet de mieux comprendre son “rendre l’algorithme plus transparent”…
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Eh bien, quelle merveilleuse nouvelle !
Sortons le pop-corn, les accessoires de fête, et profitons du spectacle, l’Elonocratie est en marche !
En tant que savant milliardaire de la Tech, le plus simple pour lui, aurait été d’en créer un…
En même temps, si quelque chose se vend, pourquoi le changer, tant que les gens se bâfrent et que l’argent finit dans ses poches.
Et donc, cela ressemble plus au sauvetage d’un Twitter qui s’enfonce en bourse et à faire une pierre deux coups de pub…
Ou peut-être qu’il veut tout simplement équiper Twitter sur Tesla ou quelque chose comme ça.
Mais alors, croire que Musk va mettre en sûreté Twitter est aussi naïf que de penser que Trump nous libérera du pouvoir absolu de la Big Tech avec son Truth social…
Ils sont surtout connus pour leurs tweets assez abusifs et burlesques plutôt que pour des promoteurs d’une réelle liberté d’expression… Je n’entrerais pas dans les détails^^
Heureusement que sur Twitter, pas mal de gens partagent de bonnes infos!
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Si ca permet d’eliminer le wokisme cette maladie des enfers, alors allonzykoi
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Je plussoie, certain confond (entre guillemets, sachant qu’ils savent qu’ils ont franchi la ligne) liberté d’expression et liberté de dire de la grosse merde (chose qu’ils n’oseraient pas dire en IRL de peur de se prendre un procès au cul ou une pêche dans la gueule).
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La question reste entière, qui fixe la limite entre ce qui est de la merde et ce qui n’en n’est pas ?
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T’inquiète pas Pollux, la limite depassée je l’ai lu moult fois sur ces zozo sociaux (ça se saurait si il y’avait des choses intéressantes et intelligentes à lire dans les réseaux sociaux).
D’un outil où on pouvait faire avancer le shmilblick, on s’en ait servi pour faire de la merde, propager sa haine, hoax, Fake news et mégalomanie. -
@psyckofox a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
D’un outil où on pouvait faire avancer le shmilblick, on s’en ait servi pour faire de la merde, propager sa haine, hoax, Fake news et mégalomanie.
En même temps vu le niveau mondial de bêtise sur cette terre, qu’espérer de plus des divers membres de ces réseaux, les rares qui font preuve de retenue et d’intelligence, sont noyés dans la masse et surtout rapportent peu, et vu que le modèle est économique!
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@oudeis a dit dans Rachat de Twitter par Musk : « Le DSA s'appliquera quelle que soit l'idéologie de son propriétaire » :
N’ayant pas de compte twitter (ni FB) je me demande toujours quel est son modèle économique… Est-ce comme Facebook basé sur des pubs montrées aux
moutonseuh… pardon membres du réseau social ou autre chose?Pas besoin d’avoir un compte, il est connu que les réseaux sociaux vendent les informations des personnes/comptes aux publicitaires afin qu’ils proposent des publicités ciblées.
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@alexfucheng merci pour la confirmation… c’est donc toujours la pub, la pub, la pub
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Quand Elon Musk ironise: “Je vais racheter Coca-Cola pour y remettre de la cocaïne”
L’homme d’affaires Elon Musk a plaisanté sur Twitter en disant qu’après avoir racheté le réseau social au petit oiseau bleu, il aimerait retenter sa chance avec Coca-Cola. Il a, par ailleurs, indiqué que si cela se produisait, il réintroduirait la cocaïne dans la recette du Coca-Cola, en se basant sur la recette originale de la boisson lancée en 1886.
La recette actuelle du Coca-Cola utiliserait des feuilles de coca sans cocaïne. Ce qui n’était pas le cas jusqu’en 1905, puisque dans la recette originale, créée en 1886, des feuilles non “décocaïnées” étaient utilisées, et donc de la cocaïne.
Un utilisateur de Twitter a répondu à Elon Musk en partageant une photo de la première bouteille de Coca-Cola commercialisée, datant de 1894. Un produit qui contenait, comme on peut le voir, de la cocaïne. “Ramenez-la”, a ajouté l’utilisateur.
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Waw… Une autre idée débile mais pas sûr que ce soit légal.
Il y a déjà assez de problèmes liés à la drogue aux States plus qu’ailleurs dans le monde…S’il cherche à rendre cette boisson encore plus populaire qu’elle ne l’est, c’est un concept génial pour un narco-trafiquant mais pourquoi, diable, lui est venue cette idée ?
Ils vont surement être contents les toxicomanes, surtout les diabétiques^^
Y’en a même qui vont remplir leur frigo et je vous raconte pas les overdoses affalé dans leur canapé… -
Tu as compris j’espere qu’il plaisantait, c’est d’ailleurs précisé à la première ligne
(Si c’est moi qui n’ai pas compris que tu plaisantais tu as le droit de me frapper virtuellement)Après il faut s’attendre à tous aux states, il y a tout de même eu des labos et des médecins pour faire la
en jurant qu’il n’y avait pas de risque, résultat 500.000 morts par overdose. -
Oui, je l’avais bien compris…
Pour moi c’est simple, quand je n’achète pas de coca cola ou d’autres fringales du genre, j’économise de l’argent.
En ce qui concerne Twitter, je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’un stratagème pour amener les conservateurs à revenir sur la plate-forme pour les surveiller et les ramener dans le giron en utilisant simplement une méthode différente.
Elon Musk n’est qu’un faux génie qui amènera à conduire l’humanité dans l’abîme…