La fondue, c’est suisse ou bien?
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(À @duJambon : cet article précède ton post https://planete-warez.net/topic/2078/on-ne-se-moque-pas-de-ces-choses-là/1216?_=1700654188602)
Pour Astérix, la fondue est «une sorte d’orgie locale». Mais nos ancêtres les Helvètes en mangeaient-ils vraiment? Pas si sûr…
Ce week-end, les mordus de fondue ont rendez-vous à Tartegnin (VD). Ce paisible village vaudois de 249 habitants accueille en effet le Mondial de la fondue. Un jury professionnel, présidé par le chef étoilé Philippe Chevrier, y désignera le champion ou la championne du monde de fondue.
Faire fondre du fromage râpé dans du vin, bien mélanger, tremper un morceau de pain, déguster: a priori, pas de quoi en faire tout un plat. Pourtant, la fondue est considérée comme LE plat national suisse, le fleuron de notre gastronomie. Il faut dire qu’elle se compose de trois produits phares de notre terroir: pain, vin et fromage.
Touche pas à ma fondue
Aïe, si des lecteurs français lisent cet article, j’entends déjà les critiques indignées. Et la fondue savoyarde, vous en faites quoi? Et la fondue franc-comtoise? Il est vrai que quand on parle de fondue, on n’est jamais loin de l’incident gastro-diplomatique.
Mais côté suisse, on n’est pas non plus à l’abri d’une levée de boucliers. De quelle fondue parle-t-on? De la moitié-moitié, de la fribourgeoise, de la valaisanne… ? En Suisse romande, chaque région a tendance à se croire dépositaire de la «vraie» fondue.
Bref, quand on se met à évoquer l’origine ou l’appartenance de la fondue, on n’est pas sorti de l’auberge, ou plutôt du caquelon. Osons tout de même une petite exploration dans le passé… quitte à venir ébranler quelques croyances bien enracinées.
La soupe du compromis
On entend souvent que le plat national suisse trouverait son origine dans un épisode marquant de l’histoire de la Confédération: la première paix de Kappel. En 1529, une campagne militaire oppose cantons protestants et cantons catholiques à Kappel am Albis, à la frontière de Zoug. Heureusement, des négociations permettent in extremis d’éviter la guerre.
Selon la tradition, les soldats se seraient partagé une soupe au lait dans un chaudron placé sur la ligne de démarcation entre les deux armées, en trempant des morceaux de pain dedans. Cette soupe symboliserait le sens du compromis des Confédérés. De là à dire qu’elle serait l’ancêtre de la fondue, il n’y a qu’un pas… que les historiens refusent toutefois de franchir. D’ailleurs, il n’y a pas de fromage dans la soupe de Kappel. Mais la légende persiste.
Un plat de riches urbains
Selon les historiens, la plus ancienne recette de fondue qu’on ait retrouvée date de 1699. Et au risque d’en décevoir certains, elle ne provient pas de la patrie du gruyère ou du vacherin, mais de Zurich. Elle s’intitule «Comment cuire du fromage dans du vin». Si elle ne porte pas le nom de fondue, la préparation ressemble beaucoup à la recette actuelle et se mange également en y trempant du pain.
Mais pourquoi diable Zurich? Parce que le fromage se consommait là où il était vendu, ou non là où il était produit, explique Paul Imhof, dans son livre «Le Patrimoine culinaire suisse»: «Les paysans produisaient le fromage pour transformer le lait en argent, et c’étaient les bourgeois des villes qui possédaient cet argent.»
Eh oui, on a tendance à l’oublier: à l’époque, le fromage, qu’il soit fondu ou non, était un mets destiné aux riches. Les paysans qui le fabriquaient se contentaient du sérac, fabriqué à partir du petit-lait issu de la production du fromage.
Une fondue qui n’en est pas une
Le mot «fondue» apparaît pour la première fois en 1742 dans un livre de cuisine… française. Il s’agit d’une recette de «fondue au fromage aux truffes fraîches». Des truffes? Décidément, on reste parmi les riches.
Le plus surprenant, c’est que cette recette n’a pas grand-chose à voir avec celle que nous connaissons. Le fromage est d’abord fondu dans du vin avec du beurre et assaisonné de truffes, de ciboules et d’épices. Mais ensuite, il est additionné de blancs d’œufs fouettés, de jaunes d’œufs et – accrochez-vous bien – de jus d’orange! J’imagine que cette recette serait disqualifiée d’entrée au Mondial de Tartegnin.
De vulgaires œufs brouillés?
La recette de fondue à base d’œufs et de fromage aura la vie dure. Dans sa «Physiologie du Goût» (1825), le célèbre gastronome français Brillat-Savarin raconte avoir dégusté une fondue bien arrosée chez un notable de Moudon. Pour lui, pas de doute, «la fondue est originaire de Suisse». Ouf, si Brillat-Savarin en personne l’affirme… En revanche, selon lui, «ce n’est autre chose que des œufs brouillés au fromage». On n’en sort pas.
N’empêche, aujourd’hui encore, certains ont l’habitude de casser un œuf dans le caquelon pour terminer la fondue. S’agirait-il d’une coutume héritée de cette ancienne recette?
Quand le marketing s’en mêle
En fait, la fondue au fromage telle que nous la connaissons de nos jours est une tradition relativement tardive. Il faut attendre le milieu du XXe siècle pour qu’elle se popularise dans toute la Suisse. Une chose est sûre, elle n’est pas liée à la vie des alpages et des armaillis, comme on voudrait bien nous le faire croire. Cet imaginaire-là, c’est plutôt au marketing qu’on le doit.
L’Union suisse du commerce du lait a été créée en 1914 dans le but d’assurer le ravitaillement de la population pendant la Première Guerre mondiale. Par la suite, cette organisation s’est surtout employée à promouvoir la consommation et à dynamiser les exportations en popularisant des plats à base de fromage.
C’est elle qui a élevé la fondue au rang de plat national. Elle lance notamment une campagne publicitaire en inventant le slogan suisse allemand FIGUGEGL (acronyme de «Fondue isch guet und git e gueti Luune»), qui sera traduit en français par «La fondue crée la bonne humeur». Un véritable carton.
La fondue militaire
L’armée contribue aussi beaucoup à populariser la fondue. Le plat est intégré aux recettes de cuisine militaire dans les années 1950, là aussi sous l’impulsion de l’Union laitière. Elle livre à l’armée caquelons, réchauds et fourchettes, ainsi que des instructions simples pour préparer la fondue pour 50, 100 ou 500 personnes. Pas bête: à ce compte-là, il y a de quoi écouler de la marchandise…
Du marketing, mais pas que
Finalement, la fondue ne doit-elle sa popularité qu’au marketing ? En vérité, peu importe. Car c’est un plat qui séduit par sa convivialité. Elle symbolise le partage et la simplicité. Elle permet de recevoir ses amis ou sa famille «à la bonne franquette», ou de sortir manger ensemble en toute décontraction. Elle se prête aussi bien aux fêtes qu’aux repas improvisés. Elle rassemble.
La fondue permet aussi de faire vivre de nombreux fromagers et restaurateurs, qui misent aujourd’hui avant tout sur la qualité. Si elle continue à servir de débouché, sous forme de mélanges prêts à l’emploi à de grands groupes fromagers, elle valorise également le travail d’artisans d’exception, qui ne cessent de perfectionner leurs matières premières.
Enfin, elle a ce formidable avantage de laisser à chacun une part de créativité, que ce soit en choisissant son propre fromage, en réalisant son propre mélange ou en y ajoutant son ingrédient secret. Une petite touche personnelle qui fait que chaque fondue est unique. Finalement, l’Union laitière ne croyait pas si bien dire: «La fondue crée la bonne humeur»!
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Sont perchés ces Helvètes…
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@Pluton9 a dit dans La fondue, c’est suisse ou bien? :
son ingrédient secret
C’est pas vraiment un secret, mais une pointe de bicarbonate de soude alimentaire va la rendre onctueuse et aérienne.
Certains aiment y casser un oeuf dans le caquelon à la toute fin.
Y tremper son pain dans le kirsch avant de le plonger ce dernier dans cette mare de fromage est du + bel effet (à tester avec parcimonie)
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Je ne sais pas si la fondue est d’origine Suisse, mais ce qui est sûr c’est que seuls les Suisses ont le bon fromage helvétique, font et apprécient une véritable fondue Suisse
Tout le reste est futile.
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@duJambon je n’en sait rien non plus, mais ce dont je suis sûr c’est quelle est généralement la mieux maîtrisée en Helvétie. c’était mon moment chauviniste.
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J’en ai jamais mangé, cela dit si on regarde bien nous avons tous des spécialités qui traversent les frontières, le but étant se savoir où, dans ce cas là, on peut trouver le meilleur fromage pour la meilleure fondue
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@Hinomura la vraie, l’unique!
https://madame.lefigaro.fr/recettes/fondue-moitie-moitie-060212-213927
https://vacherin-fribourgeois-aop.ch/fr/recettes/fondues/fondue-moitie-moitie/
pour les équivalences en fromages français, je l’essayerais bien celle-ci:
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@michmich je me la mets de côté pour cet hiver, j’espère que mon estomac supportera tout ce fromage , je pense que les gosses vont adorer par contre et avec le riesling je devrais être tranquille toute la nuit
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La lecture de ce topic m’a ouvert l’appétit !
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@Hinomura a dit dans La fondue, c’est suisse ou bien? :
avec le riesling
ça va couler tout seul, bon appétit, tu nous feras un retour, le truc fun, tu mouds un peu de poivre dans l’assiette, et tu y tournes ton carré de pain imbibé de fondue, tu enfournes en bouche, une petite gorgée de riesling et c’est la fête.
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Bonjour, mais vous n’y connaissez rien, la vrai, la bonne, celle d’origine, du pays des fromages, c’est la fondue Auvergnate: cantal, tome fraîche, Saint-nectaire, quelques cêpes, n’oubliez pas un peu de vin blanc et d’ail (rose de Billom), des pointes de pain grillé et vous ferez une bonne sieste, bon, j’y retourne…
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Et bien entendu celui qui perd son morceau de pain se voit infligé d’un gage
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@H-Barret ça finit généralement à poil dans le lac gelé.
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@tanjerine vive l’Auvergne, et le Saint-Nectaire.
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«En France, on fait bien mieux la fondue!»
Mondial à Tartegnin (VD - Suisse)
Avec plus de 10’000 visiteurs, le 4e Mondial de fondue a connu en cette mi-novembre un succès fracassant. Du côté des participants comme du public, on se rit des clichés dans une folle ambiance. Finalement, c’est une locale qui est devenue Championne du monde amatrice.
Vidéo (que de la bonne humeur): https://www.20min.ch/fr/video/mondial-a-tartegnin-vd-en-france-on-fait-bien-mieux-la-fondue-138645498430
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Le fromage « The Minger » pourrait être le plus odorant du monde, prévient son créateur
« Ça sent comme si quelque chose avait mal tourné, explique-t-il à Sky News. Les gens le mettent dans leur voiture, vont faire des courses pendant une demi-heure et ne veulent plus y retourner. Pour certaines personnes, c’est tout simplement trop, ça sent trop mauvais et elles ne veulent pas en avoir à la maison. »
Un fromage « brutal au nez » dont l’odeur « envahit la pièce en moins d’une demi-heure ». Le Roquefort et le Camembert n’ont qu’a bien se tenir : le fabricant de fromage Rory Stones a créé un monstre tout droit venu d’outre-manche.
Source et plus: https://www.huffingtonpost.fr/life/article/le-fromage-the-minger-pourrait-etre-le-plus-odorant-du-monde-previent-son-createur_226600.html
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Mieux vaut tard que jamais (c’était hier) Pourquoi certains détestent la raclette (voire le fromage tout court)
C’est la Journée mondiale de la raclette et pourtant tout le monde ne va pas célébrer ce mercredi à la gloire du fromage fondu. Pourquoi ? Parce qu’il existe des gens qui ne supportent pas le fromage. Quel qu’il soit. Loin de nous l’idée de les juger. Nous tairons ici les noms de membres de la rédaction de 20 Minutes concernés, mais sachez qu’il existe même des gens pour qui le fromage est synonyme d’enfer et de damnation. Ils sont tyrophobes.
« Entre l’odeur et l’aspect des fils du fromage fondu, c’est l’horreur », admet Pauline, 34 ans. Alors quand vient la saison de la raclette, que notre lectrice juge « de plus en plus longue », c’est un combat de tous les jours. « Notre communauté lutte pendant cette période très difficile, c’est un cauchemar », souffle celle qui a répondu à notre appel à témoignages.
« C’est une saison épouvantable »
Même si près d’un kilo de fromage à raclette est ingurgité en France par an et par personne, selon Les Echos, pour Pauline « c’est une saison épouvantable ». Et la trentenaire est loin d’être la seule à fuir les dîners entre amis pendant l’hiver. « Je déteste le fromage à raclette, à l’odeur je ne supporte pas et le goût du fromage fondu je ne peux pas », lâche Nat, 36 ans. « C’est un moment compliqué parce que les Français en font une obsession », abonde Maxime, 34 ans, particulièrement dégoûté par « le fromage fondu dégoulinant, l’odeur nauséabonde qui se dégage et la lubie de se réunir, finalement, autour d’un repas pas très sexy et gargantuesque durant lequel on se bourre le ventre ».
Le jeune parisien parvient tout de même à prendre sur lui pour ne plus rater ces soirées conviviales entre amis. Maxime a ainsi ses petites techniques pour survivre : ouvrir la fenêtre et manger de tout, sauf du fromage. Pour celui qui est « incapable de manger un bout de n’importe quel fromage », il y a deux communautés de Français bien distinctes : ceux qui adorent le fromage, tous les fromages, « un peu comme le bon vin » et ceux qui le détestent. Mais c’est donc compter sans nos tyrophobes, comme Karen : « ce n’est pas vraiment quelque chose qui m’est désagréable, mais j’ai une peur bleue du fromage. »
Le pire des fromages : le reblochon
« Le côté coulant, la texture, l’odeur. L’ensemble me terrifie au plus haut point. Je redoute plus particulièrement ceux avec du pourri (fourme d’Ambert, roquefort etc.) », poursuit notre internaute de 33 ans pour qui « l’emmental et la raclette fondue sont acceptables, une fois fondus correctement et sans croûte. » L’odeur du fromage fondu, si douce pour certains, est aussi le premier repoussoir de Pauline : « c’est infâme, ça sent la vieille chaussette trouée. » Le pire des fromages selon elle : le reblochon, « chaud comme froid ». Pour Maxime qui a le chèvre en horreur, c’est davantage le processus de fabrication du fromage qui le « dégoûte », « cette extension du lait en solide, la manière dont c’est fait, la transformation d’un produit brut par une technique d’affinage et de fermentation… »
Pauline est persuadée que ces détracteurs du fromage « sont bien plus nombreux qu’on ne le pense », et une étude vient mettre des chiffres sur ce ressenti. Quelque 6 % de personnes interrogées par des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences de Lyon affirment avoir une aversion pour le fromage contre 2,7 % pour le poisson et 2,4 % concernant la charcuterie.
Un stimulus aversif
Pour le bien de cette étude scientifique publiée en 2016, des experts se sont en effet penchés sur cette curiosité culinaire : la haine du fromage. Ils ont observé sur 30 volontaires divisés en deux groupes égaux qu’une partie du cerveau qui réagi à la faim était « totalement inactive lors de la présentation d’une odeur et d’une image de fromage chez les personnes aversives », explique le site du CNRS.
Plus encore, il semblerait que les aires cérébrales de la récompense s’activent également chez les personnes qui détestent le fromage lorsqu’on leur en présente, mais en réponse à un stimulus aversif. Ainsi, cette étude permet de penser que « le circuit de la récompense peut aussi encoder le dégoût », conclut le CNRS. Texture, goût ou odeur, qu’importe d’où vient le dégoût il mène Pauline à l’aversion et lui rend, dans tous les cas, la raclette « insupportable ».
Bande d’immondes mangeurs de boules puantes !!!
Voir aussi: On a percé le mystère du câble de l’appareil à raclette qui est toujours trop court