Starlink : nous avons testé l'Internet par satellite d'Elon Musk et de SpaceX
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Lancée en France en mai 2021, l’offre d’Internet par satellite Starlink représente une solution séduisante pour apporter une connexion à haut débit dans les zones mal desservies par la fibre ou même l’ADSL. Nous avons pu la tester.
Proposé depuis plus de 20 ans maintenant, l’Internet par satellite a su évoluer pour octroyer des performances correspondant à nos usages toujours plus exigeants du web, sans toutefois réellement se démocratiser. Il demeure en effet pénalisé par une installation pas toujours simple à réaliser, il est limité en débit, bridé en volume de données et souffre avant tout d’une très forte latence (500 à 700 ms) qui borne certains usages tels que le jeu vidéo ou même la visioconférence, par exemple. Les offres d’accès Internet par satellite demeurent ainsi considérées comme des solutions palliatives à une mauvaise connexion ADSL, ou même 4G, pour désenclaver certains foyers. Cette situation évolue actuellement à la faveur du déploiement d’un nouveau type d’Internet par satellite, basé sur des constellations de satellites en orbite basse. Une solution justement choisie par SpaceX, la société d’Elon Musk tournée vers l’ultra-atmosphérique, pour son offre Starlink.
Une constellation de satellites en orbite basse pour de meilleures performances
Starlink repose ainsi non pas sur un unique satellite en orbite géostationnaire (36 000 km environ), contrairement aux solutions satellitaires que nous connaissions jusqu’alors, mais sur une myriade de petits satellites (260 kg) déployés en orbite basse (par grappes de 60). Ceux-ci se déplacent à environ 550 km d’altitude et communiquent avec des stations relais au sol, chargées quant à elles de leur transmettre les données qu’elles reçoivent depuis une liaison fibre. La connexion avec l’utilisateur s’effectue uniquement via une petite parabole automatiquement orientée vers les satellites Starlink, ce qui rend le système autonome et potentiellement utilisable en itinérance, bien que Starlink ne prévoie pas — encore — officiellement ce cas d’usage.
Une installation on ne peut plus simple
Facturé 499 € (auxquels s’ajoutent à la commande 59 € de frais de traitement et de livraison), le kit d’installation Starlink contient une parabole avec trépied qu’il suffit de poser au sol. Il est également possible de l’installer sur un mur ou un toit, à condition d’acheter un support ou un mat adapté, comme avec n’importe quelle parabole.
L’application nous guide pas à pas dans l’installation du kit Starlink.Il convient évidemment de la placer dans une zone parfaitement dégagée, sans obstruction qui viendrait bloquer les signaux échangés avec les satellites.
L’application détecte les obstructions qui pourraient bloquer le signal satellite.Nous sommes aidés pour cela par l’app Starlink pour smartphones (iOS et Android) qui propose de scanner l’environnement autour du point d’installation afin de s’assurer que celui-ci est assez dégagé.
Il suffit de “scanner” le ciel avec son smartphone au niveau du point d’installation de la parabole.Il n’y a ensuite qu’à raccorder le long câble (20 m) Ethernet PoE (Power over Ethernet, faisant passer l’alimentation électrique) au boîtier incluant l’adaptateur secteur et le modem, puis à brancher celui-ci à une prise de courant. Un petit câble Ethernet est ensuite à relier à un second boîtier gris métallisé et blanc qui n’est autre qu’un routeur wifi.
Point d’orientation manuelle de la parabole à effectuer, en effet, car celle-ci est motorisée et pointe automatiquement dans la bonne direction. À partir du moment où l’on a pris soin de limiter les obstructions au maximum, le système fonctionne ensuite automatiquement. Libre à nous d’utiliser le routeur fourni pour profiter de l’interface maison de Starlink et du réseau wifi qu’il propose, ou de mettre à contribution notre propre routeur pour configurer le réseau comme bon nous semble. Un port Ethernet auxiliaire est également disponible en sortie du routeur Starlink pour facilement distribuer le réseau dans le domicile, avec un simple switch, par exemple.
Il nous a fallu moins de 30 min entre le début de l’installation et notre première mesure de débit. Cette première mise en place n’était cependant que provisoire et la durée nécessaire pour une installation définitive, si l’on souhaite plus solidement fixer la parabole et soigner le passage de son câble, sera forcément un peu plus chronophage. Mais on retient surtout de cette expérience la simplicité de la mise en place et du paramétrage en suivant le guide pas à pas de l’app Starlink.
Des performances au rendez-vous
Si nos premiers tests de débits se sont avérés quelque peu décevants, s’inscrivant dans la fourchette basse de ce que promet Starlink (50 à 60 Mb/s environ), de nouveaux essais dans les jours qui ont suivi ont montré que les engagements d’atteindre ou dépasser 150 Mbits/s étaient parfaitement tenus. Un tel débit est même devenu pour cette installation une moyenne basse puisqu’il nous est arrivé à plusieurs reprises d’observer des vitesses supérieures à 250 Mb/s. En moyenne sur 19 tests effectués à différents moments de la journée et durant trois jours, nous calculons 184 Mb/s environ en débit descendant. Le débit le plus faible mesuré atteint tout de même 97 Mb/s et le plus élevé 302 Mb/s. En débit montant, il faut en revanche se contenter de 17 Mb/s en moyenne. Notons au passage le caractère fluctuant de ces tests qui peuvent à quelques minutes d’intervalle donner d’excellents débits comme de bien plus modestes.
En tout cas, on reste encore loin d’une bonne connexion fibre qui peut désormais dépasser 1 Gb/s, mais par rapport à la connexion ADSL utilisée jusqu’alors dans ce foyer, le débit a été multiplié par 40 en réception et par 170 en émission ! La 4G, pour sa part, atteint à cet endroit 50 Mb/s environ (réseau Orange), mais se voit bridée par une enveloppe de données limitée. La connexion satellite Starlink se montre par ailleurs moins sujette à saturation pour le moment lors des périodes de forte sollicitation des réseaux (en soirée particulièrement), durant lesquelles les connexions 4G ont tendance à souffrir. Il faudra néanmoins être attentif à son comportement quand plus d’abonnés utiliseront Starlink au même moment, sachant également que SpaceX est encore loin d’avoir déployé l’ensemble des satellites de sa constellation (1800 actuellement sur les 12 000 prévus en 2025).
Quelques tests de débits effectués à différents moments de la journée.Quant à la latence, on se trouve cette fois dans une fourchette haute par rapport aux promesses de Starlink avec une moyenne de 44 ms sur les 19 tests réalisés. Une valeur correcte, mais un peu élevée pour qui souhaiterait s’adonner à des jeux vidéo multijoueurs compétitifs.
Au chapitre de la stabilité de connexion, on relève encore quelques coupures d’une poignée de secondes certains jours. Il faut néanmoins rappeler que le service est encore proposé en version bêta, bien qu’il soit supposé sortir de cette phase de tests dans les prochains jours (annoncé pour octobre 2021). L’impact de mauvaises conditions météorologiques reste par ailleurs plutôt mesuré. Hormis une journée d’orage durant laquelle les coupures ont été fréquentes et plus longues, la connexion est restée stable et les débits peu affectés par un ciel encombré.
Une offre qui gagnerait à se démocratiser
Cette première expérience avec Starlink nous apprend plusieurs choses. Tout d’abord que le réseau de satellites déployé assure déjà une qualité de connexion suffisante pour un usage domestique. L’installation est également à la portée d’à peu près n’importe qui… sur le plan technique. Car c’est au niveau de la portée financière que le bât blesse. À 558 € à la commande, puis 99 €/mois, l’offre d’accès à Internet par satellite Starlink est aujourd’hui très onéreuse, ce qui la destine pour le moment aux foyers qui peuvent se permettre cette dépense, ou qui n’ont pas vraiment d’alternative. Avec ce tarif deux à trois fois plus élevé que l’ADSL, la fibre ou même la 4G, Starlink ne peut prétendre actuellement concurrencer les fournisseurs d’accès traditionnels. Il offre néanmoins une solution séduisante et salvatrice pour les foyers un peu trop éloignés des villes, qui ne peuvent compter ni sur l’ADSL ni sur la 4G et risquent pour certains d’attendre encore longtemps l’arrivée de la fibre (pas avant 2027 pour le foyer dans lequel nous avons pu réaliser ces premiers essais) ou d’une antenne 4G/5G. Et puis, avec les économies d’échelle, on peut imaginer que SpaceX fasse maigrir sa facture au fil de sa croissance.
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Pas mal mais clairement trop cher par rapport aux offres actuelles même satellitaires. Les deux avantages par rapport à aux offres satellitaires déjà existantes c’est de la data en illimitée et une latence largement meilleure. Pas sûr que ça intéresse beaucoup de monde à ce tarif.
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SpaceX lance 22 satellites Starlink de nouvelle génération à large bande Starlink “V2 mini” en orbite et fait atterrir une fusée en mer
Le lancement était le premier d’un programme double prévu pour SpaceX vendredi matin (19 mai).
Le premier étage du Falcon 9 est revenu sur Terre comme prévu environ 8,5 minutes après le décollage. Il a atterri sur le drone SpaceX A Shortfall of Gravitas, qui était stationné dans l’océan Atlantique au large de la côte de la Floride.
Starlink est la constellation énorme et sans cesse croissante de vaisseaux spatiaux à large bande de SpaceX. Le pays a déjà lancé plus de 4 400 satellites Starlink (ouvre dans un nouvel onglet) mais pourrait finir par en déployer près de 10 fois plus, si les approbations requises sont obtenues.Les satellites qui sont montés vendredi matin sont des “minis V2”, qui sont plus grands et plus capables que les engins Starlink de première génération qui constituent la grande majorité de la mégaconstellation. Les satellites pleine grandeur Starlink V2 , qui seront encore plus gros et plus puissants, seront lancés par l’énorme Starship de SpaceX, qui est toujours en développement. fusée
Le lancement de vendredi était le 30e vol Falcon 9 de l’année et la 32e mission orbitale au total pour SpaceX en 2023. (La société d’Elon Musk a également lancé sa puissante Falcon Heavy deux fois cette année.) fusée
La mission Starlink est la première d’un programme double prévu vendredi matin pour SpaceX. La société vise à lancer 16 satellites pour OneWeb et cinq engins de communication pour Iridium vendredi à 9 h 19 HAE (13 h 19 GMT) au sommet d’un Falcon 9 depuis la Vandenberg Space Force Base en Californie.
Source: https://www.space.com/spacex-starlink-launch-group-6-3