App Store : Apple détaille ses adaptations au DMA, des réactions déjà virulentes
-
Plus Granny Smith que Royal Gala
Unsplash
Apple a présenté hier soir son plan de bataille pour s’adapter au DMA, qui entrera en vigueur le 7 mars. Les changements ont une ampleur jamais vue pour l’entreprise. Boutiques tierces, commissions, navigateurs ou encore systèmes de paiements y passent.
On savait qu’Apple aiguisait ses armes pour affronter le Digital Markets Act et ses obligations. La société californienne étant l’une entités nommées comme contrôleur d’accès (gatekeeeper), elle doit montrer patte blanche.
Dans une communication hier soir, Apple a donc présenté ses intentions concrètes. Alors que l’on attendait essentiellement des mesures sur l’App Store et le sideloading (installation d’applications en dehors de la boutique officielle), la firme en a dit davantage. Y compris sur des points inattendus, comme la suprématie de Safari et de son moteur Webkit, désormais brisée.
Parallèlement, Apple a diffusé aux développeurs la première bêta d’iOS 17.4, qui contient tous ces changements. Tout du moins pour l’Europe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entreprise ne se gêne pas pour égratigner les bonnes intentions du Vieux continent et de sa nouvelle législation.
Comment fonctionnera le sideloading
On démarre la valse des changements avec l’arrivée de 600 nouvelles API pour les développeurs en Europe.
Premier point : les applications ne pourront pas être téléchargées librement depuis n’importe quel site. Elles ne pourront être distribuées que par des boutiques alternatives.
Comme nous l’indiquions hier, les intentions de Spotify étaient par exemple claires. Le géant du streaming musical souhaite transformer son application en boutique. Les règles de l’App Store, aussi strictes que restrictives, étaient une épine dans le pied. Même chose pour Microsoft, qui déclarait en décembre qu’un Xbox Store sur iOS était en préparation. Autant de projets bientôt possibles.
Dans notre article, nous nous interrogions sur la manière dont Apple allait procéder pour exercer un contrôle sur les applications. La société l’explique : toutes les applications proposées dans les autres boutiques devront être notariées. Chez Apple, « la notarisation implique une combinaison de contrôles automatisés et d’examens humains ». Apple sera le tiers de confiance, validant chaque version d’une application par un certificat unique. Ce qui signifie qu’en cas de problème avec une mouture spécifique, il est possible de la bloquer.
Le mécanisme sera semblable à celui existant sur Mac pour les applications de l’App Store, avec quelques nuances. Apple vérifie ainsi la présence de malwares connus, le bon fonctionnement général, la compatibilité avec toutes les dernières versions du système, que l’utilisateur ne peut pas être blessé (Apple ne précise pas ce qu’elle entend par là), que des données privées/sensibles sont transmises sans l’accord de l’utilisateur, que les autres applications et le matériel ne sont pas manipulés d’une manière qui nuirait à l’expérience, etc.
Après quoi, les applications sont chiffrées et signées. Un autre mécanisme de contrôle doit s’assurer que l’installation de l’application a bien été initiée par l’utilisateur.
Les boutiques alternatives auront des devoirs
Bien que ce ne soit pas mentionné par Apple, les applications fonctionnant comme des boutiques devront probablement être récupérées depuis l’App Store. Outre la notarisation obligatoire, plusieurs points sont à connaitre.
D’abord, les développeurs auront bien sûr le choix de la boutique où ils souhaitent distribuer leur application. Ils peuvent également choisir de distribuer leurs applications sur plusieurs boutiques, y compris l’App Store. Auquel cas, Apple exige que l’application soit strictement la même partout.
Ensuite, les boutiques tierces devront gérer l’intégralité des processus de gestion des applications, aussi bien leur distribution que le déploiement des mises à jour. C’est un point souvent mis de côté, mais les commissions prélevées par les boutiques comprennent notamment les frais de stockage et de transmission des données. Quand une entreprise propose par exemple un jeu de 2 Go, c’est l’éditeur de la boutique qui assure les frais liés.
Des conditions sont aussi imposées sur la manière dont les applications seront présentées. Les fiches descriptives devront notamment afficher les informations récoltées avec le processus de notarisation. Des données classiques que devront compléter le nom du développeur/éditeur, des captures d’écrans « et d’autres informations essentielles ».
Surtout, toute entité intéressée par le déploiement d’une boutique tierce sur iOS devra en faire la demande à Apple. Les conditions à remplir ne sont pas connues. Apple évoque simplement « des exigences permanentes qui contribuent à protéger les utilisateurs et les développeurs ».
Navigateurs et NFC : la grande ouverture
Concernant la puce NFC, Apple avait déjà annoncé les changements à la Commission européenne. Celle-ci a annoncé récemment qu’ils étaient maintenant examinés, notamment par les autres parties, qui ont un mois pour se prononcer.
Si, à l’issue du processus, la Commission valide ces engagements, ils deviendront contraignants. En clair, Apple pourra écoper d’une amende pouvant grimper jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial en cas de manquement. Rappelons que ces changements concernent les paiements sans contacts. Il n’y aura plus d’obligation à passer par Apple Pay et l’application Cartes pour les entreprises intéressées.
Au sujet des navigateurs en revanche, c’est un virage historique. Les butineurs tiers vont en effet pouvoir être téléchargés avec leur propre moteur. Cela signifie notamment pour Chrome et ses dérivés (Brave, Edge, Vivaldi…) la possibilité d’embarquer Blink, comme sur les autres plateformes. Firefox pourra être distribué avec son moteur Gecko.
De plus, à l’installation d’iOS 17.4, un nouveau panneau sera présenté au redémarrage de l’iPhone ou de l’iPad. Les utilisateurs seront invités à choisir leur navigateur par défaut. On peut se demander si ces changements ne sont pas une réaction à la nomination de Safari en tant que « service essentiel ».
Commissions : aïe
Les développeurs vont avoir un choix à faire. Ils peuvent rester sur le système actuel, auquel cas rien ne change. Ou ils peuvent profiter des nouveaux mécanismes et sortir la calculatrice.
Dans ce cas, la commission standard passe de 30 à 17 %. Cette commission sera même de 10 % « pour la grande majorité des développeurs et des abonnements après leur première année », sans que l’on sache encore exactement à quoi cela correspond.
Ces commissions ne tiennent pas compte du système de paiement. Si un éditeur choisit un système tiers, la facture ne monte pas. S’il souhaite passer par Apple, il faudra ajouter 3 %. Un pourcentage sur lequel Apple reste droite dans ses bottes.
Mais ce n’est pas tout. La société dégaine une « Core Technology Fee », ou « redevance technologique de base » : « Les applications iOS distribuées à partir de l’App Store et/ou d’une place de marché d’applications alternative paieront 0,50 euro pour chaque première installation annuelle au-delà d’un seuil de 1 million ».
Des chiffres « impressionnants »
Cet ajout est clairement là pour compenser les éventuelles pertes liées aux boutiques tierces.
« Les nouvelles conditions commerciales pour les applications dans l’UE sont nécessaires pour répondre aux exigences de la DMA en matière de distribution alternative et de traitement des paiements. Cela inclut une structure tarifaire qui reflète les nombreuses façons dont Apple crée de la valeur pour les entreprises des développeurs – y compris la distribution et la découverte sur l’App Store, le traitement sécurisé des paiements sur l’App Store, la plateforme mobile sécurisée et fiable d’Apple, ainsi que tous les outils et la technologie permettant de créer et de partager des applications innovantes avec des utilisateurs du monde entier », explique Apple dans son communiqué.
Passer par une boutique tierce permettra donc quand même à Apple de récolter une manne financière.
Apple fournit un calculateur de redevance. Si l’on ne compte vendre aucun bien ou service numérique, la facture est nulle. En revanche, si l’on table sur un million d’installations et pour 6 millions de dollars de gains générés par cette application (par exemple avec un abonnement de 5,99 dollars pour un service), la redevance bondit pour s’établir à 100 000 dollars par mois, donc 1,2 million de dollars dans l’année. 10 millions d’installations d’une application à 1 dollar ? La doulourante grimpe à 574 276 dollars par mois.
Dans ces conditions, on comprend que le développeur Nikita Bier, ancien responsable chez Meta,
(nouvellement X) son absence totale d’envie de publier une application en Europe. Si ces conditions sont entérinées, le nouveau système coûtera beaucoup plus cher que l’ancien.
Critiques d’Apple et risque d’éclatement
Quand on se penche sur les explications d’Apple, on remarque vite que la firme cherche à fustiger le DMA dès qu’elle le peut. « Apple introduit de nouvelles mesures de protection qui réduisent – mais n’éliminent pas – les nouveaux risques que la DMA fait peser sur les utilisateurs de l’Union européenne », peut-on lire par exemple.
« C’est pourquoi Apple met en place des mesures de protection […] afin de réduire les risques et d’offrir aux utilisateurs de l’UE l’expérience la meilleure et la plus sûre possible. Malgré ces mesures de protection, de nombreux risques subsistent », peut-on lire encore.
De potentiels soucis de sécurité à cause des boutiques tierces ? Ce sera le cas, selon le vice-président Phil Schiller : « Les changements que nous annonçons aujourd’hui sont conformes aux exigences du DMA dans l’Union européenne, tout en aidant à protéger les utilisateurs de l’UE contre l’augmentation inévitable des menaces à la vie privée et à la sécurité que cette réglementation entraîne. Notre priorité reste de créer l’expérience la meilleure et la plus sûre possible pour nos utilisateurs dans l’UE et dans le monde entier ».
La société note également que l’ouverture aux autres moteurs web pourrait provoquer des soucis de sécurité ou de performances. Elle ne détaille bien sûr pas ses craintes.
Une partie des utilisateurs pestera probablement contre les changements introduits pour le DMA. Après tout, l’un des arguments forts de l’image Apple est la cohérence et l’homogénéité de son environnement. Au prix de règles strictes, c’est aussi ce qui permet à l’entreprise de faire évoluer cet environnement de manière rapide.
L’arrivée de boutiques tierces pourrait entrainer un certain fractionnement. Les éditeurs pourront réserver certaines applications à leur propre boutique pour provoquer la venue d’utilisateurs sur ces nouvelles terres. L’équilibre sera cependant délicat. L’utilisation des smartphones a rendu certaines opérations si simples qu’obliger les personnes à se rendre dans une autre boutique, y créer des comptes et renseigner ses coordonnées bancaires pourrait leur faire faire demi-tour.
L’avis d’Apple sur la question est en tout cas évident. Les conditions financières liées à ces changements sont peu incitatives.
De la colère face aux annonces
Comme on pouvait s’en douter, les réactions à l’annonce d’Apple sont véhémentes.
« La prétendue conformité d’Apple au DMA est de mauvaise foi. Le DMA est censé favoriser la concurrence, mais les déclarations d’hier montrent qu’Apple se bat bec et ongles pour maintenir ses bénéfices et son monopole par toutes les méthodes de manipulation possibles. Autoriser les paiements et les marchés alternatifs semble positif en apparence, mais les conditions liées aux nouvelles politiques d’Apple signifient qu’en pratique, il sera impossible pour les développeurs d’en bénéficier. Les limitations entraveront sérieusement l’adoption et ne modifieront en réalité pas le statu quo. Des entreprises comme Apple savent parfaitement comment manipuler les consommateurs et continueront sûrement à le faire pour maintenir leur domination du marché », a ainsi pointé Andy Chen, fondateur et PDG de Proton.
Sans surprise, le son de cloche est le même chez Tim Sweeney, fondateur et PDG d’Epic : « Le plan d’Apple pour contrecarrer la nouvelle loi européenne sur les marchés numériques est un nouvel exemple de conformité malveillante », a-t-il
. « Apple oblige les développeurs à choisir entre l’exclusivité de l’App Store et les conditions du magasin, qui seront illégales en vertu de la loi sur les marchés numériques, ou à accepter un nouveau système anticoncurrentiel, lui aussi illégal, qui prévoit de nouvelles taxes sur les téléchargements et de nouvelles taxes Apple sur les paiements qu’ils ne traitent pas ».
La Commission européenne, elle, n’a pas encore réagi. Il y a peu de chances que le croisement de la redevance et des commissions remporte les suffrages européens.
Source : next.ink
-
-
Alors que son pré-carré s’effrite, Apple autorise à contrecœur les utilisateurs de l’UE à télécharger sur leurs iPhones des applications sans devoir passer par l’Apple Store. Mais l’inventivité contractuelle du géant de Cupertino semble sans limite pour contrer la loi européenne du DMA.
Vous pensiez utiliser Chrome et Firefox sous iOS ? Ah ah ah, naïfs que vous êtes !
Pour Apple, cela signifie que les utilisateurs d’iPhone doivent être autorisés à utiliser d’autres navigateurs web, d’autres systèmes de paiement que Apple Pay et des App Stores autres que ceux d’Apple pour télécharger des applications mobiles.
En contrepartie, Apple fait de son mieux pour décourager les développeurs et les utilisateurs d’utiliser l’une ou l’autre de ces nouvelles libertés. Voici ce que dit Apple à propos de cette initiative :
Le DMA exige des modifications de ce système qui entraînent des risques pour les utilisateurs et les développeurs. Il s’agit notamment de nouveaux canaux pour les logiciels malveillants, les fraudes et les escroqueries, les contenus illicites et nuisibles, ainsi que d’autres menaces pour la vie privée et la sécurité. Ces changements compromettent également la capacité d’Apple à détecter, prévenir et prendre des mesures contre les applications malveillantes sur iOS et à aider les utilisateurs touchés par des problèmes liés à des applications téléchargées en dehors de l’App Store.
Dans le détail, seuls les développeurs agréés par Apple seront autorisés à développer des navigateurs web alternatifs à Safari, et ces navigateurs web iOS ne seront disponibles que pour iOS dans l’UE.
Cette phrase vous paraît très louche parce que vous avez peut-être l’impression qu’il existe déjà des navigateurs web alternatifs pour l’iPhone, tels que Chrome et Firefox. Mais il s’agit simplement d’habillages du navigateur web Safari d’Apple. C’est pourquoi Safari semble être le navigateur web mobile le plus populaire.
Les fabricants de navigateurs web sont bien conscients qu’Apple ne fait que le strict minimum pour se conformer à la loi.
Damiano DeMonte, porte-parole de Mozilla, la société mère de Firefox, a déclaré à The Verge que l’entreprise était mécontente d’Apple parce que ses restrictions obligeront “Firefox à créer et à maintenir deux implémentations distinctes du navigateur - un fardeau qu’Apple lui-même n’aura pas à supporter”.
Une “Redevance de pacotille”
Pour ceux qui ne veulent pas utiliser Apple Pay, Apple aura quand même une part des revenus – les applications iOS utilisant une autre méthode de paiement doivent payer un tarif de 3 %.
Quant aux boutiques d’applications alternatives, elles sont entourées d’un fossé de restrictions. Les fournisseurs qui tentent de vendre leurs applications par l’intermédiaire des alternatives doivent présenter une lettre de crédit d’un million d’euros d’une institution financière de premier plan avant d’être “autorisés” à proposer leurs programmes.
Apple défend cette mesure en affirmant qu’elle permet de s’assurer que les éditeurs peuvent soutenir leurs applications d’un point de vue cybersécurité. Et que cela permet d’éviter de voir arriver des applications de malware et de scam sur la plateforme. Mais cela empêchera également les startup et les éditeurs avec peu de financement d’utiliser cette voie de développement.
Les développeurs externes doivent également s’acquitter d’une redevance technologique de base de 0,50 € pour chaque première installation annuelle de leur application de place de marché. Alors que les développeurs de l’App Store d’Apple bénéficient d’un million d’installations gratuites avant de devoir payer cette redevance, toute personne vendant par l’intermédiaire d’un marché alternatif devra s’acquitter de cette redevance immédiatement.
Cette “redevance de pacotille”, comme l’a appelée Damien Geradin, professeur de droit à l’université de Tilburg, “affectera de manière disproportionnée les développeurs d’applications qui ont des revenus limités, mais dont les applications sont largement téléchargées”.
Un piège très bien ficelé par Apple pour piéger Spotify
Le PDG de Spotify, Daniel Ek, critique de longue date de l’App Store, a déclaré qu’en vertu des nouvelles règles de l’UE relatives à l’App Store d’Apple, les frais d’utilisation des applications pourraient être astronomiques.
“Imaginez la situation, dit-il. Une application gratuite très populaire, qui compte des dizaines ou des centaines de millions d’utilisateurs dans l’Union européenne, est désormais soumise à une taxe sur chaque téléchargement et chaque mise à jour annuelle. Imaginez l’impact sur des applications populaires comme WhatsApp, Duolingo, X et Pinterest.”
En ce qui concerne Spotify, Ek explique :
“Spotify lui-même est confronté à une situation intenable. Avec notre base d’installation Apple dans l’UE de l’ordre de 100 millions, cette nouvelle taxe sur les téléchargements et les mises à jour pourrait faire exploser nos coûts d’acquisition de clients, les multipliant potentiellement par dix : Par conséquent, Spotify devra s’en tenir au “statu quo” - la chose même contre laquelle nous nous battons depuis cinq ans.”
Apple refuse de relâcher sa mainmise sur les iPhones en Europe
Apple n’aime rien tant que de prendre toutes les décisions concernant ses produits. Par exemple, si vous voulez une application sur iPhone, vous n’avez pas d’autre choix que de l’obtenir sur l’Apple App Store. Mais ça, c’était le bon vieux temps pour Apple. Dans l’Union européenne (UE), la Digital Markets Act (DMA), récemment adopté, contraint désormais Apple à changer sa façon de faire à partir du mois de mars 2024, avec la sortie de l’iOS 17.4.
Mais cela ne signifie pas qu’Apple abandonne facilement son pouvoir.
Le DMA est conçu pour briser ce que l’UE considère comme un monopole technologique de plusieurs géants américains de la technologie - Apple, Google, Facebook, Microsoft et Amazon (oui, ce sont les GAFAM° - ainsi que de la société chinoise ByteDance, société mère de TikTok.
Vous pensiez utiliser Chrome et Firefox sous iOS ? Ah ah ah, naïfs que vous êtes !
Pour Apple, cela signifie que les utilisateurs d’iPhone doivent être autorisés à utiliser d’autres navigateurs web, d’autres systèmes de paiement que Apple Pay et des App Stores autres que ceux d’Apple pour télécharger des applications mobiles.
En contrepartie, Apple fait de son mieux pour décourager les développeurs et les utilisateurs d’utiliser l’une ou l’autre de ces nouvelles libertés. Voici ce que dit Apple à propos de cette initiative :
Le DMA exige des modifications de ce système qui entraînent des risques pour les utilisateurs et les développeurs. Il s’agit notamment de nouveaux canaux pour les logiciels malveillants, les fraudes et les escroqueries, les contenus illicites et nuisibles, ainsi que d’autres menaces pour la vie privée et la sécurité. Ces changements compromettent également la capacité d’Apple à détecter, prévenir et prendre des mesures contre les applications malveillantes sur iOS et à aider les utilisateurs touchés par des problèmes liés à des applications téléchargées en dehors de l’App Store.
Dans le détail, seuls les développeurs agréés par Apple seront autorisés à développer des navigateurs web alternatifs à Safari, et ces navigateurs web iOS ne seront disponibles que pour iOS dans l’UE.
Cette phrase vous paraît très louche parce que vous avez peut-être l’impression qu’il existe déjà des navigateurs web alternatifs pour l’iPhone, tels que Chrome et Firefox. Mais il s’agit simplement d’habillages du navigateur web Safari d’Apple. C’est pourquoi Safari semble être le navigateur web mobile le plus populaire.
Les fabricants de navigateurs web sont bien conscients qu’Apple ne fait que le strict minimum pour se conformer à la loi.
Damiano DeMonte, porte-parole de Mozilla, la société mère de Firefox, a déclaré à The Verge que l’entreprise était mécontente d’Apple parce que ses restrictions obligeront “Firefox à créer et à maintenir deux implémentations distinctes du navigateur - un fardeau qu’Apple lui-même n’aura pas à supporter”.
Une “Redevance de pacotille”
Pour ceux qui ne veulent pas utiliser Apple Pay, Apple aura quand même une part des revenus – les applications iOS utilisant une autre méthode de paiement doivent payer un tarif de 3 %.
Quant aux boutiques d’applications alternatives, elles sont entourées d’un fossé de restrictions. Les fournisseurs qui tentent de vendre leurs applications par l’intermédiaire des alternatives doivent présenter une lettre de crédit d’un million d’euros d’une institution financière de premier plan avant d’être “autorisés” à proposer leurs programmes.
Apple défend cette mesure en affirmant qu’elle permet de s’assurer que les éditeurs peuvent soutenir leurs applications d’un point de vue cybersécurité. Et que cela permet d’éviter de voir arriver des applications de malware et de scam sur la plateforme. Mais cela empêchera également les startup et les éditeurs avec peu de financement d’utiliser cette voie de développement.
Les développeurs externes doivent également s’acquitter d’une redevance technologique de base de 0,50 € pour chaque première installation annuelle de leur application de place de marché. Alors que les développeurs de l’App Store d’Apple bénéficient d’un million d’installations gratuites avant de devoir payer cette redevance, toute personne vendant par l’intermédiaire d’un marché alternatif devra s’acquitter de cette redevance immédiatement.
Cette “redevance de pacotille”, comme l’a appelée Damien Geradin, professeur de droit à l’université de Tilburg, “affectera de manière disproportionnée les développeurs d’applications qui ont des revenus limités, mais dont les applications sont largement téléchargées”.
Thierry Breton suit le dossier…
Alors, Apple en a-t-elle fait assez ? La Commission européenne, qui supervise la DMA, décidera si Apple a satisfait aux exigences de la loi. Comme l’a déclaré à Reuters Thierry Breton, “si les solutions proposées ne sont pas suffisantes, nous n’hésiterons pas à prendre des mesures énergiques”.
Quelle que soit la tournure des événements dans l’Union européenne, il est peu probable que ces changements soient appliqués aux États-Unis. Apple a gagné son procès antitrust contre le fabricant de Fortnite, Epic Games en janvier 2024. En l’absence d’une action du Congrès américain, Apple continuera à faire ce que bon lui semble outre-Atlantique.
Source : “ZDNet.com”
-
Raccoon Admin Seeder I.T Guy Windowsien Apple User Gamer GNU-Linux User Teama répondu à duJambon le dernière édition parCe message a été supprimé !
-
Je me suis servi une fois de Safari sur OSX…pour télécharger Firefox
-
-
@duJambon a dit dans Apple refuse de relâcher sa mainmise sur les iPhones en Europe :
Ces changements compromettent également la capacité d’Apple à détecter, prévenir et prendre des mesures contre les applications malveillantes sur iOS
Même si ça sent un peu le prétexte, c’est pas tout faux non plus.
-
Ces crevards d’apple, ils lâchent rien, voilà pourquoi j’irais jamais chez eux
Sinon voilà une vidéo qui résume bien le problème et ce que doivent payer les applis
-
@michmich a dit dans Apple refuse de relâcher sa mainmise sur les iPhones en Europe :
@duJambon a dit dans Apple refuse de relâcher sa mainmise sur les iPhones en Europe :
Ces changements compromettent également la capacité d’Apple à détecter, prévenir et prendre des mesures contre les applications malveillantes sur iOS
Même si ça sent un peu le prétexte, c’est pas tout faux non plus.
Ça existe depuis +10 ans sur Android et à part si tu vas sur des sites douteux ça se passe très bien
-
Décidément l’ UE n’a rien d’autre à faire que d’emmerder (Et je suis gentil) les Entreprises qui fonctionnent, les Agriculteurs et plus globalement tous ceux qui travaillent, le tout avec l’argent de nos impôts servant à entretenir une horde de fonctionnaires uniquement occupés à nous pourrir la vie.
 -
@Ern-Dorr Si ils pondent des normes entre deux “emmerdements”, le droit européen c’est Bac + 25 ou +17 si tu choisi un simple domaine de spécialisation.
-