Mobilisation étudiante contre TESTWE, l’entreprise qui veut technopoliser l’université
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J’espère que ce genre de système de surveillance va vite devenir illégal.
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Raccoon Admin Seeder I.T Guy Windowsien Apple User Gamer GNU-Linux User Teama répondu à Pollux le dernière édition par
@Pollux a dit dans Mobilisation étudiante contre TESTWE, l’entreprise qui veut technopoliser l’université :
Faut-il abandonner les examens à distances ?
Dans la mesure du possible, oui.
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@Pollux Ou alors changer de vision de l’apprentissage en abandonnant l’idée de compétition.
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@Pollux a dit dans Mobilisation étudiante contre TESTWE, l’entreprise qui veut technopoliser l’université :
@A-chaos
OK, la aussi je suis partant, et on en profite pour redéfinir notre démocratie, repenser la propriété privée, refonder le modèle capitaliste et réécrire notre constitution, on s’y met quand ?Ou abolir le tout mais bon l’insurrection c’est pas pour demain malheureusement. Ceci dit ça n’empêche pas d’agir au quotidien avec les opportunités qui se présentent.
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@A-chaos a dit dans Mobilisation étudiante contre TESTWE, l’entreprise qui veut technopoliser l’université :
@Pollux Ou alors changer de vision de l’apprentissage en abandonnant l’idée de compétition.
Sauf que ce n’est pas qu’une question de compétition. Les examens, ça sert aussi à s’assurer que les étudiants ont vraiment appris quelque-chose et pas juste profité de la vie pendant leurs études. Bon, après, oui ces méthodes sont dégueulasses, un bon examen, ça se fait en présentiel, pas avec ce genre de dispositif, mais on ne peut pas non-plus supprimer les examens, et autant je suis pour autoriser l’usage des documents, voire d’internet (ça fait déjà dans certains examens et concours), autant le principe de l’examen à faire seul et sans aide d’une autre personne, ça reste une nécessité.
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@ALRBP Ben disons que de toute façon un apprentissage qui n’est pas basé sur la compétition n’existera jamais dans un monde capitaliste, et de facto si t’enlèves la propriété privé de l’équation y’a pas trop d’intérêt de se farcir des années d’études à étudier un truc qu’on a aucune envie d’étudier. Ce qui veut aussi dire que ceux qui vont faire cet effort ça sera uniquement ceux qui sont vraiment intéressés par le sujet. Dans cet état d’esprit l’examen il sert juste à l’étudiant à contrôler ses acquis et pouvoir identifier ce qu’il doit revoir. C’est plus un exam à réussir absolument sous peine de devoir arrêter ses études et ne pas avoir la rémunération espéré par les dites études. Aujourd’hui l’exam c’est le truc à avoir pour “réussir sa vie”, c’est évident qu’il y en a plein qui trichent. Et franchement je leur donne pas tort. Alors bon un monde idéal sans propriété privé ni Etat c’est pas pur demain, c’est peut-être pour jamais d’ailleurs, mais écraser au maximum les niveaux de contrôles et la hiérarchie c’est déjà y tendre.
Enfin au fond je suis d’accord avec toi sur l’utilité d’un exam mais aujourd’hui l’examen il sert bien à différencier et hiérarchiser les uns et les autres. Même si la volonté individuelle de tel ou tel prof n’est pas dans cette idée compétitive de l’exam, il fait partie intégrante d’un système qui est basé là dessus. En plus c’est vraiment le fondement idéologique foireux vendu par le capitalisme: “l’ascenseur social par le mérite” (qui n’existe pas d’ailleurs).@ALRBP a dit dans Mobilisation étudiante contre TESTWE, l’entreprise qui veut technopoliser l’université :
le principe de l’examen à faire seul et sans aide d’une autre personne, ça reste une nécessité.
ça je suis entièrement d’accord par contre.
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@A-chaos
Abolir le capitalisme, ce n’est pas abolir le travail. Il faudra bien toujours des gens pour produire ce dont on a besoin, et ce n’est pas forcément un truc qu’on va faire par plaisir. -
@ALRBP Tout dépend de ce que l’on met derrière la valeur travail. Et puis bon ceux qui font beaucoup d’étude c’est quand même aussi pour échapper à la condition de la classe laborieuse… Quand à la valeur travail aujourd’hui c’est vraiment pas une production de nécessité, ça tient plus du contrôle social (déjà ériger ça en tant que valeur y’a une couille dans le potage quand même…). En terme de production aller par exemple 90% du secteur tertiaire il sert à quoi? Produire des publicités par exemple en quoi c’est nécessaire? Ça répond pas à un besoin de production. La seule et unique utilité du truc c’est de faire du fric. Mais même dans des secteurs comme le TP, je fais du confortement de falaise, je suis cordiste, mais franchement 7 chantier sur 10 que je fais ils servent à rien du tout. On fait des trucs complètement inutiles uniquement parce que c’est très bien vendu. C’est vraiment n’importe quoi. Aujourd’hui le travail c’est juste faire du fric pour les uns et contrôle social pour les autres. Alors si, cette valeur travail là je suis clairement pour l’abolir. Et je travaille le moins possible alors que ça ne me dérange pas du tout d’aider à faire quelque chose d’utile sans rémunération. Et même si c’est parfois des activités pénibles je ne les ressent pas comme telle, en tout cas pas comme un travail que je fais pour survivre alors que ça sert strictement à rien…
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@A-chaos
Je ne crois pas que l’abolition du capitalisme causerait de tels changements. Il n’y aurait plus de milliardaires, plus de publicité, plus d’obsolescence programmée, mais il faudrait bien toujours produire ce dont on a besoin : nourriture, logement…, et ce qui est pratique ou nous fait plaisir : électronique, divertissement…. On pourrait viser une réduction du temps de travail à 30h et la disparition des boulots inutiles, mais l’essentiel resterait. Je ne crois pas que la majorité du tertiaire soit inutile. On peut toujours dire que ce n’est pas nécessaire, mais c’est utile. On supprimerait les commerciaux, mais il faudrait bien engager des planificateurs à la place, sinon qui va gérer la production ? Le communisme n’est pas une utopie. Du moins, le marxisme n’est pas le socialisme utopique. Je suis communiste, mais je ne crois pas aux utopies socialistes. De tels systèmes ne pourraient pas fonctionner. Je soutiens l’abolition de la propriété privée des moyens de production, pas celle du travail (sauf quand des machines pourront le faire à notre place). -
@ALRBP Je suis anarchiste. Je sais que l’idéal que je voudrais n’a aucune chance d’exister mais ce n’est pas une fin en soit, il suffit de toujours tendre vers cet idéal pour faire vivre l’anarchie. Même dans une société post-révolutionnaire le combat continue car il y aura toujours des oppressions à combattre. Voilà pourquoi les anarchistes sont intransigeants, comme dirait Bonanno “ce n’est pas une tentative concrète d’instaurer l’anarchie demain”, c’est l’idée de tendre vers un idéal, qui, même s’il est inatteignable, provoque des changements dans la société.
La contradiction entre ce que tu dis et ce que je dis n’est qu’apparente. Tu te places dans un référentiel “réalisable” et je ne saurais te contredire sur ce point.
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L’Institut d’Enseignement à Distance de Paris 8 obligé d’abandonner TestWe pour ses examens
Suite à la contestation par des étudiants de l’utilisation du logiciel TestWe pour surveiller lors de leurs examens, la justice oblige l’Institut d’Enseignement à Distance de Paris 8 à suspendre l’utilisation de ce logiciel.
Le tribunal administratif de Montreuil s’est prononcé mercredi 14 décembre sur la demande des étudiants de l’Institut d’Enseignement à Distance (IED) de Paris 8 dont nous vous avions fait part, et a décidé de suspendre l’utilisation de TestWe pour surveiller leurs examens.
Dans son ordonnance, le tribunal conclut notamment que :
« L’exécution de la délibération du 21 septembre 2022 par laquelle le conseil de l’institut d’enseignement à distance de l’université Paris-VIII a décidé d’avoir recours pour l’organisation et la surveillance des examens en ligne à une application du type de celle proposée par la société Testwe est suspendue. »
Un « doute sérieux » sur le respect du RGPD
La suspension est justifiée dans cette ordonnance [PDF] du tribunal administratif de Montreuil par « un doute sérieux quant à la légalité de la décision » de l’IED d’utiliser le logiciel TestWe pour surveiller ses examens.
Les juges pointent que cette décision est de nature à porter atteinte au RGPD et spécialement au fait que « les données à caractère personnel doivent être adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées (minimisation des données) », citant l’article 5 paragraphe 1 point C du règlement.
Devant le tribunal, l’Université Paris 8 a soutenu avoir « décidé d’organiser les examens à distance de licence de l’institut d’enseignement à distance au moyen de la plate-forme TestWe, au motif du dysfonctionnement de l’autre modalité envisagée ».
Cette autre modalité envisagée n’est autre que le logiciel Moodle configuré spécialement pour le passage des examens. Celle-ci est déjà utilisée dans d’autres formations de l’université et dans bien d’autres établissements et ne semble pas être remise en question ailleurs.
Elle s’appuyait aussi sur « les garanties relevées dans la documentation de l’application Testwe » pour assurer que la requête des étudiants n’était pas fondée. Visiblement, ces garanties n’ont pas convaincu les juges du tribunal administratif de Montreuil qui ont pris cette ordonnance de suspension en urgence et donc ne se prononçaient pas sur le fond.
Le tribunal ne s’est par contre pas prononcé pour l’obligation d’effectuer ces examens via Moodle contrairement à ce que demandaient les étudiants.
Les juges expliquent que « la présente ordonnance n’implique pas nécessairement, contrairement à ce que demandé XXX* et les intervenants, que l’université Paris-VIII organise les examens de licence au sein de son institut d’enseignement à distance au moyen de la plate-forme « Moodle » » (XXX étant le nom biffé de l’étudiante ayant attaqué l’IED).
L’IED pourra donc décider, si son administration le souhaite, d’organiser ces examens en présentiel comme elle l’avait menacé suite aux réactions des étudiants.
TestWe : « ce rêve de cancre » réalisé
Dans un post publié sur le réseau social LinkedIn, le PDG de TestWe, Benoît Sillard, a réagi :
« Je n’arrive pas à comprendre comment, en 2022, on peut encore rejeter le principe du passage d’examens à distance dans des conditions équitables. »
L’éditeur du logiciel de surveillance d’examen rajoute « Imaginez une salle d’examen sans aucun contrôle d’identité ou de convocation, un cauchemar pour le monde de l’enseignement supérieur. Ce rêve de cancre, quelques étudiants en psychologie de l’IED Paris VIII viennent de le réaliser en obtenant d’un juge des référés la suspension de la surveillance de leurs examens à distance ».
L’entreprise a aussi publié un billet de blog affirmant « TestWe est certifiée ISO 9001, nos services respectent les normes de la CNIL et du RGPD ».
La Quadrature se réjouit
La Quadrature du Net, dont l’intervention lors de cette requête a été admise par le tribunal, a réagi par un communiqué appelant à se réjouir « que la surveillance algorithmique soit écartée de l’Université : en émettant des doutes quant à la légalité de ce genre de dispositif, le tribunal administratif de Montreuil a envoyé un avertissement à toutes les autres universités et écoles ».
L’association explique pourtant que « Le juge n’a pas dit que TestWe est illégal, simplement qu’il y a un doute sérieux quant à sa légalité » et explique donc poursuivre « la procédure au fond ».
Contacté par email et par téléphone, l’IED de Paris 8 n’a pas répondu à nos sollicitations.
Source : nextinpact.com