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    Bon, asseyez-vous confortablement parce que l’Europe vient de nous sortir un truc digne d’un mauvais film de science-fiction.

    Vous savez ce qui manquait vraiment à notre belle Union Européenne en 2025 ? Non, pas une économie florissante ou une indépendance énergétique… mais bien des backdoors dans WhatsApp ! En effet, la Commission européenne a pondu sa “feuille de route sur le chiffrement” et franchement, c’est du grand n’importe quoi.

    Le 1er avril dernier (et j’vous jure, c’est pas une blague), Bruxelles a en effet dévoilé sa stratégie ProtectEU au nom bien orwellien et dont l’objectif officiel est de renforcer la sécurité face aux menaces géopolitiques croissantes. La réalité c’est qu’il s’agit surtout de permettre aux forces de l’ordre d’accéder aux données chiffrées “de manière légale”.

    Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission pour la souveraineté technologique (rien que le titre, ça fait peur), l’a dit cash patate :

    “la police perd du terrain face aux criminels dans 85% des cas parce qu’elle peut pas lire vos messages”.

    Sa solution géniale pour arrêter ça est donc d’affaiblir le chiffrement de bout en bout pour tout le monde. C’est comme dire “y’a trop de cambriolages, alors on va obliger tout le monde à laisser sa porte ouverte pour que la police puisse entrer plus facilement afin de vérifier si vous n’avez pas été cambriolé”.

    La technique envisagée par tous ces gens dénués de cerveau est donc le fameux client-side scanning. En gros, l’idée c’est de scanner vos messages AVANT qu’ils soient chiffrés. Techniquement, ça contourne complètement la promesse du chiffrement car au lieu de protéger vos communications de A à Z, on les espionne à la source et le pire dans tout ça c’est que ces systèmes sont d’après les chercheurs, “non fiables et vulnérables dans des environnements adverses by design”. En français dans le texte ça veut dire que c’est une passoire monumentale. N’importe quel hacker un peu doué pourra y trouver et exploiter les failles de ces systèmes mais bon, apparemment à Bruxelles, on préfère ignorer les avis des experts.

    D’ailleurs, en parlant d’experts, l’opposition est absolument massive. Plus de 80 organisations ont signé une lettre ouverte contre ce projet, et quand on regarde les noms, on comprend que c’est du lourd. Bruce Schneier est là, vous savez, LE gourou de la crypto qui a littéralement écrit LA bible sur le sujet (“Applied Cryptography”). Philip Zimmermann aussi, le créateur de PGP (Pretty Good Privacy), celui qui dans les années 90 a démocratisé le chiffrement d’emails et s’est battu contre le gouvernement américain pour ça.

    On retrouve aussi des entreprises qui comptent : Mozilla (Firefox), Proton (ProtonMail), Signal, Matrix… Bref, tous ceux qui bossent vraiment sur la sécurité et la vie privée. Même des organisations comme l’Electronic Frontier Foundation et Internet Society sont montées au créneau.

    Bref, quand tout ce beau monde tire la sonnette d’alarme en même temps, c’est qu’il y a vraiment le feu.

    Ce qui est complètement dingue, c’est le timing de cette annonce car pendant que l’Europe veut affaiblir le chiffrement, les États-Unis font exactement l’inverse ! En décembre 2024, après des piratages massifs de télécoms américaines par des hackers chinois (le groupe Salt Typhoon pour les intimes), la CISA, l’agence américaine de cybersécurité, a fait une déclaration historique.

    Jeff Greene, directeur exécutif adjoint de la CISA, a déclaré texto :

    Le chiffrement est votre ami, que ce soit pour les messages texte ou les communications vocales chiffrées.

    Ils recommandent donc maintenant officiellement d’utiliser Signal et d’autres apps avec chiffrement de bout en bout.

    C’est vraiment la première fois de l’histoire qu’une agence gouvernementale américaine pousse aussi fort pour le chiffrement ! Vous réalisez l’ironie ? Les Américains, qui ont une looooongue histoire très compliquée avec le chiffrement (coucou la NSA), disent maintenant “utilisez plus de crypto”, pendant que l’Europe dit “on va la casser”.

    Le paradoxe est tellement énorme que ça en devient risible puisque d’un côté, l’UE prétend vouloir nous protéger avec ProtectEU et de l’autre, elle veut introduire des vulnérabilités que n’importe quel acteur malveillant pourra exploiter.

    Et puis y’a la question habituelle qui fâche : une fois qu’un gouvernement a accès à cette technologie, qu’est-ce qui empêche un régime autoritaire de l’utiliser ?

    Aujourd’hui c’est “pour lutter contre le terrorisme et la pédocriminalité” (les excuses classiques) mais demain ce sera quoi ? Surveiller les opposants politiques ? Traquer les journalistes ? On a déjà vu ce film, et il finit mal.

    D’ailleurs, y’a un précédent qui devrait vraiment faire réfléchir nos bureaucrates bruxellois. Le Royaume-Uni a tenté exactement la même chose avec son “Safety Tech Challenge”. Ils ont mis blinde de fric sur la table pour trouver des solutions de scanning qui respectent la vie privée et résultat des courses, ZÉRO solution viable trouvée. Nada. Que dalle. Aucune ne respectait les critères minimums en termes de droits humains, de sécurité ou de responsabilité.

    Ce qui me rend fou, c’est l’hypocrisie monumentale de tout ça car faut pas oublier que cette même Commission européenne nous a quand même pondu la directive NIS2 pour renforcer la cybersécurité des infrastructures critiques. Et maintenant, ils veulent l’affaiblir volontairement. Y’a que moi qui trouve ça complétement con ? D’ailleurs, la Cour européenne des droits de l’homme elle-même a jugé en février 2024 que le chiffrement de bout en bout était essentiel pour préserver le droit à la vie privée. Elle a même précisé que des mesures qui “affaiblissent le mécanisme de chiffrement pour tous les utilisateurs” seraient disproportionnées selon la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Mais visiblement, ça n’arrête personne à la Commission.

    Bref, que tout le monde se mettre ça une bonne fois pour toute dans le crane : il n’existe PAS de “porte dérobée légale” qui ne puisse être exploitée par des criminels. C’est mathématiquement, techniquement, physiquement impossible. Une backdoor, c’est une backdoor. Point. Une fois que vous créez une faille dans un système, elle existe pour tout le monde, les gentils comme les méchants.

    Donc si vous utilisez WhatsApp, Signal, Telegram ou n’importe quelle messagerie chiffrée, c’est le moment de vous bouger. Parce que si l’UE arrive à ses fins, vos conversations “privées” ne le seront plus du tout et croyez-moi sur parole, une fois que la boîte de Pandore des backdoors cryptographiques est ouverte, on ne la referme jamais.

    D’ailleurs, les seuls gagnants dans cette histoire seront les cybercriminels qui auront une nouvelle faille béante à exploiter, ainsi que les régimes autoritaires qui pourront surveiller leurs citoyens encore plus facilement, et peut-être quelques entreprises de cybersécurité qui vendront des “solutions” pour re-protéger ce qu’on aura volontairement cassé.

    Bref, contactez vos eurodéputés, soutenez les organisations qui se battent pour notre vie privée numérique, parlez-en autour de vous parce que cette fois, c’est pas juste une question de principe ou de paranoïa geek, c’est notre sécurité numérique à tous qui est en jeu. Et une fois qu’on l’aura perdue, bon courage pour la récupérer !

    – Sources :

    https://www.eff.org/deeplinks/2025/06/eus-encryption-roadmap-makes-everyone-less-safe

    https://korben.info/ue-casser-chiffrement-protecteu-danger.html

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    Édité par Violence : Fusion avec le topic existant.

    Est ce le début de la fin de la vie privée

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    Pour celles et ceux qui ne comprenaient pas ce que voulait dire “dérégulation”, en voilà un bel exemple…:blase:

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    Abrutissons l’I.A. avec des données fantaisistes, c’est à notre portée! et ça pourrait même être drôle :ahah:

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    Oh les fdp, on l’attendaient pas celle là

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    Comme tout le monde ne s’en fiche pas d’être outrgeusement fiché, quelques nouvelles.

    Google poursuivi en justice pour les collectes de données opérées par Chrome

    Une cour d’appel de San Francisco a décidé le 21 août que Google devrait répondre aux poursuites intentées par des utilisateurs de Chrome.

    Ces derniers accusent l’entreprise d’avoir collecté des données personnelles depuis son navigateur, sans leur accord, et alors qu’ils avaient choisi de ne pas synchroniser Chrome avec leurs comptes Google, YouTube et leur messagerie Gmail.

    Le recours collectif avait initialement été rejeté : un premier juge avait estimé que Google avait démontré avoir récolté le consentement des usagers à collecter leurs données.

    Cette fois-ci, en revanche, les plaignants ont réussi à faire entendre que la formulation choisie par Google au moment de recueillir le consentement puisse prêter à confusion à un utilisateur classique, n’ayant pas « les compétences d’un avocat d’affaires expérimenté ou d’une personne capable de se frayer facilement un chemin dans un labyrinthe de jargon juridique ».

    Fin décembre, rappelle l’AFP, Google a déjà accepté de détruire les données récoltées sur des millions d’internautes ayant utilisé le mode « incognito ». Les plaignants avaient réussi à démontrer que celui-ci donnait la fausse impression de naviguer en ligne sans être suivis.

    Source : next.ink

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    @Ashura a dit dans Cox Media Group (CMG) admet écouter les conversations pour du ciblage publicitaire :

    Bordel et ça doit pas être les seuls, même chez toi tranquille ta plus de vie privée et les gens sont content

    Et ça t’étonnes ?
    Combien de personnes utilisant un smartphone se tiennent-elles au courant de ce qui se passe en lisant ce genre d’articles ?
    On serait surpris du petit nombre d’entre eux et la toute grande majorité s’en foutent du moment qu’ils peuvent aller sur leurs réseaux asociaux mater toutes les conneries…
    Pauvre monde…

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    @duJambon a dit dans Firefox 120 peut copier les liens sans traqueurs :

    @Raccoon a dit dans Firefox 120 peut copier les liens sans traqueurs :

    Nouvelle mouture pour le navigateur, avec moins de fonctions que les précédentes versions.

    Moins de fonctions ? Je n’ai pas trouvé ce qu’il y a de moins…

    Je pense que la tournure est maladroite et que l’auteur voulait dire “moins de nouvelles fonctions que les mises à jour majeures précédentes”.

    @duJambon a dit dans Firefox 120 peut copier les liens sans traqueurs :

    Et au lieu de copier le lien sans les mouchards, ouvrir le lien sans les mouchards aurait été plus simple

    Carrément. J’espère que ça sera rajouté prochainement.

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    @duJambon a dit dans La Cour suprême du Colorado valide les mandats d'arrêt par mots-clefs inversés :

    J’imagine que c’est simplement comme complément d’enquête, parce que moi, j’ai tapé: “Comment fabrique-t-on une bombe atomique ?” et je n’ai jamais eu d’ennui… excusez-moi, quelqu’un a sonné à ma porte.

    Tu as oublié la formule de politesse en fin de recherche « Allah Ackbar ».
    Résultat garanti. :salam_poulet:

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    @Raccoon gratuit mais avec la contrepartie de pas avoir de vie privée

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    Merci je met de côté et je vais tester

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    La même extension pour Firefox m’aurait intéressée.

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    On y vient, on va y arriver…

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    Venant des Américains c’est étonnant

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    @Rapace a dit dans En GAV, t’es fiché·e ! :

    trouver une aiguille dans une botte de foin

    Facile, tu brûles la botte de foin…

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    @Memorex91 a dit dans Top 5 des pays où internet est le plus surveillé par le gouvernement :

    Par le plus grand des hasards on y retrouve tous les ennemis de "l’occident "

    Certes la plupart des pays occidentaux surveillent ce qui se passe sur internet, en France comme ailleurs. Mais il y a une “petite” différence avec les pays dictatoriaux cités, c’est qu’en occident, jusqu’à preuve du contraire, tu peux faire à peu près tout ce que tu veux sur internet, et aller voir où bon te semble sans avoir à prendre des précautions d’espions, et sans risquer de te retrouver en taule ou au goulag comme dans les les dictatures pré-citées.
    Ça me parait être une différence majeure.

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    L’Institut d’Enseignement à Distance de Paris 8 obligé d’abandonner TestWe pour ses examens

    Suite à la contestation par des étudiants de l’utilisation du logiciel TestWe pour surveiller lors de leurs examens, la justice oblige l’Institut d’Enseignement à Distance de Paris 8 à suspendre l’utilisation de ce logiciel.

    Le tribunal administratif de Montreuil s’est prononcé mercredi 14 décembre sur la demande des étudiants de l’Institut d’Enseignement à Distance (IED) de Paris 8 dont nous vous avions fait part, et a décidé de suspendre l’utilisation de TestWe pour surveiller leurs examens.

    TestWe : surveiller et punir à l’Institut d’Enseignement à Distance de Paris 8

    Dans son ordonnance, le tribunal conclut notamment que :

    « L’exécution de la délibération du 21 septembre 2022 par laquelle le conseil de l’institut d’enseignement à distance de l’université Paris-VIII a décidé d’avoir recours pour l’organisation et la surveillance des examens en ligne à une application du type de celle proposée par la société Testwe est suspendue. »

    Un « doute sérieux » sur le respect du RGPD

    La suspension est justifiée dans cette ordonnance [PDF] du tribunal administratif de Montreuil par « un doute sérieux quant à la légalité de la décision » de l’IED d’utiliser le logiciel TestWe pour surveiller ses examens.

    Les juges pointent que cette décision est de nature à porter atteinte au RGPD et spécialement au fait que « les données à caractère personnel doivent être adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées (minimisation des données) », citant l’article 5 paragraphe 1 point C du règlement.

    Devant le tribunal, l’Université Paris 8 a soutenu avoir «  décidé d’organiser les examens à distance de licence de l’institut d’enseignement à distance au moyen de la plate-forme TestWe, au motif du dysfonctionnement de l’autre modalité envisagée ».

    Cette autre modalité envisagée n’est autre que le logiciel Moodle configuré spécialement pour le passage des examens. Celle-ci est déjà utilisée dans d’autres formations de l’université et dans bien d’autres établissements et ne semble pas être remise en question ailleurs.

    Elle s’appuyait aussi sur « les garanties relevées dans la documentation de l’application Testwe » pour assurer que la requête des étudiants n’était pas fondée. Visiblement, ces garanties n’ont pas convaincu les juges du tribunal administratif de Montreuil qui ont pris cette ordonnance de suspension en urgence et donc ne se prononçaient pas sur le fond.

    Le tribunal ne s’est par contre pas prononcé pour l’obligation d’effectuer ces examens via Moodle contrairement à ce que demandaient les étudiants.

    Les juges expliquent que « la présente ordonnance n’implique pas nécessairement, contrairement à ce que demandé XXX* et les intervenants, que l’université Paris-VIII organise les examens de licence au sein de son institut d’enseignement à distance au moyen de la plate-forme « Moodle » » (XXX étant le nom biffé de l’étudiante ayant attaqué l’IED).

    L’IED pourra donc décider, si son administration le souhaite, d’organiser ces examens en présentiel comme elle l’avait menacé suite aux réactions des étudiants.

    TestWe : « ce rêve de cancre » réalisé

    Dans un post publié sur le réseau social LinkedIn, le PDG de TestWe, Benoît Sillard, a réagi :

    « Je n’arrive pas à comprendre comment, en 2022, on peut encore rejeter le principe du passage d’examens à distance dans des conditions équitables. »

    L’éditeur du logiciel de surveillance d’examen rajoute « Imaginez une salle d’examen sans aucun contrôle d’identité ou de convocation, un cauchemar pour le monde de l’enseignement supérieur. Ce rêve de cancre, quelques étudiants en psychologie de l’IED Paris VIII viennent de le réaliser en obtenant d’un juge des référés la suspension de la surveillance de leurs examens à distance ».

    L’entreprise a aussi publié un billet de blog affirmant « TestWe est certifiée ISO 9001, nos services respectent les normes de la CNIL et du RGPD ».

    La Quadrature se réjouit

    La Quadrature du Net, dont l’intervention lors de cette requête a été admise par le tribunal, a réagi par un communiqué appelant à se réjouir « que la surveillance algorithmique soit écartée de l’Université : en émettant des doutes quant à la légalité de ce genre de dispositif, le tribunal administratif de Montreuil a envoyé un avertissement à toutes les autres universités et écoles ».

    L’association explique pourtant que « Le juge n’a pas dit que TestWe est illégal, simplement qu’il y a un doute sérieux quant à sa légalité » et explique donc poursuivre «  la procédure au fond ».

    Contacté par email et par téléphone, l’IED de Paris 8 n’a pas répondu à nos sollicitations.

    Source : nextinpact.com

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    Le gouvernement Suisse n’a même pas voulu gérer d’ID internet, il espérait même se reposer sur le privé pour ça…

    Vu les dangers de la chose, mieux vaut pas s’y lancer avant d’avoir inventé un plan b, c, d, e… z en cas de piratage. Ce qui ne rendra d’ailleurs pas invisible ou inutilisables les données en fuite.

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    je vois pas l’intérêt de réparer si on ne peut pas y jeter un coup d’œil :ange: