Richard Stallman s'exprime sur l'état du mouvement du logiciel libre,
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Et déclare que les Macintosh continuent d’être des prisons pour les utilisateurs
Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation (FSF), s’est exprimé le 13 avril 2020 sur “l’état du mouvement du logiciel libre”, et le père du projet GNU n’a pas du tout été tendre avec Apple et Canonical dans ces propos. Il a déclaré qu’Apple continue de transformer les Mac en une sorte de prison en empêchant les utilisateurs de faire ce qu’il souhaitent de leurs machines et d’installer leurs propres programmes ou des binaires obtenus d’autres personnes. Il a noté que cela devrait être illégal. Stallman déconseille également d’utiliser Ubuntu qui, selon lui, n’est pas une distribution GNU/Linux libre.
Richard Matthew Stallman (RMS) a eu une grande influence sur le monde du logiciel (le logiciel libre en particulier), mais il est également connu pour ses propos et ses prises de position parfois controversés. Fervent défenseur des logiciels libres, il ne rate pas l’occasion de fustiger les sociétés à l’origine des solutions propriétaires et mène un combat spécial contre Apple. RMS n’a cessé de critiquer l’entreprise et son cofondateur Steve Jobs en les accusant d’avoir créé “un écosystème informatique fermé dans lequel les utilisateurs sont en prison”. Pour lui, personne n’a le droit d’interdire aux gens de faire ce qu’ils veulent des machines qu’ils ont achetées.
« Steve Jobs, le pionnier de l’informatique de prison rendue cool, conçue pour priver les gens de leur liberté, est mort. Je ne suis pas ravi qu’il soit mort, mais je suis ravi qu’il soit parti. Personne ne mérite de mourir, même pas Jobs, ni Bill Gates, ni même des personnes coupables de méfaits plus grands. Mais nous méritons tous la fin de l’influence maligne de Jobs sur l’informatique du peuple. Les gens devraient cesser de louer Jobs pour le style de prison élégante qu’il a conçu avec sa firme. C’est une erreur de mettre les utilisateurs en prison », avait déclaré l’évangéliste du logiciel libre quelque temps après la mort du regretté Steve Jobs.
Le 13 avril 2022, il a donné une présentation d’une heure et demie sur “l’état du mouvement du logiciel libre”. Et ces propos montrent que RMS n’a pas changé sa rhétorique vis-à-vis d’Apple. Selon la Free Software Foundation (FSF), “en raison de difficultés techniques imprévues, RMS a fait sa présentation sous la forme d’un podcast”. La FSF a rendu l’audio disponible et vous pouvez l’écouter, mais en attendant, voici la transcription de quelques passages de son discours.
RMS pense qu’il faut maintenant arrêter d’utiliser Ubuntu
RMS a commencé par remercier tous ceux qui ont contribué au logiciel libre, et a encouragé ceux qui veulent aider à visiter le site Web du projet GNU. « Le mouvement du logiciel libre est universel, et moralement, il ne devrait exclure personne. Bien qu’il y existe des crimes qui devraient être punis, empêcher quelqu’un de contribuer au logiciel libre punit le monde. Pas cette personne », a-t-il déclaré. Il a également noté certaines choses qui se sont améliorées dans le mouvement du logiciel libre, notamment de grandes améliorations dans des projets comme GNU Emacs lors de l’affichage de paquets externes.
Alors, qu’est-ce qui se dégrade ? RMS a dit beaucoup de choses à ce sujet. Il s’est montré particulièrement remonté par le fait que “toutes les entreprises technologiques veulent désormais enfermer et soumettre les gens”. Selon lui, “cela détourne l’informatique de son but initial qui est de faciliter la vie des gens”. « Eh bien, les machines libres que nous avons vieillissent et se raréfient. Trouver un moyen de soutenir quelque chose de nouveau est difficile, parce qu’Intel et AMD conçoivent tous deux leur matériel pour soumettre les gens. S’ils étaient fondamentalement des détracteurs du public, il leur serait difficile de faire pire que ce qu’ils font », a-t-il déclaré.
Il a parlé ensuite d’Ubuntu, la distribution GNU/Linux basée sur Debian développée et commercialisée par la société Canonical. « Ubuntu est bien sûr une distribution non libre, et je ne recommanderais à personne de l’utiliser. Certains paquets importants ne sont maintenant distribués que par leur système de paquets non respectueux de la liberté, et non en tant que paquets Debian. Il est donc encore plus difficile qu’avant de tirer une quelconque liberté d’une installation Ubuntu », a déclaré RMS. Selon le père du projet GNU, Ubuntu tendrait vers “les systèmes d’exploitation propriétaires et contraignants” comme Windows ou macOS.
Stallman à propos de la liberté matérielle et le Macintosh
« Les Macintosh sont en train de devenir des prisons, comme les iMonsters. Il est de plus en plus difficile pour les utilisateurs d’installer même leurs propres programmes pour les faire fonctionner. Et cela devrait bien sûr être illégal. Il devrait être illégal de vendre un ordinateur qui ne permet pas aux utilisateurs d’installer leurs propres logiciels à partir du code source. Et on ne devrait probablement pas permettre à l’ordinateur de vous empêcher d’installer des binaires que vous obtenez d’autres personnes, même s’il est vrai que dans de tels cas, vous le faites à vos propres risques », a déclaré RMS.
« Mais attacher les gens - les attacher à leur chaise pour qu’ils ne puissent pas faire quoi que ce soit qui les blesse eux-mêmes - rend les choses pires, pas meilleures. Il existe d’autres systèmes où l’on peut trouver des moyens de faire confiance aux gens, qui ne dépendent pas du pouvoir d’une entreprise géante », a-t-il ajouté. Il estime que la raréfaction du vieux matériel pourrait être un problème dans certains cas de figure. Selon RMS, les entreprises qui suppriment le support des vieilles machines ne pensent pas toujours à tous les détails avant de le faire, ce qui, selon lui, est dommage pour l’industrie.
« Nous avons parfois vu des problèmes où le vieux matériel supporté n’est plus supporté parce que quelqu’un pense qu’il n’est plus important. Il est si vieux, comment cela pourrait-il être important ? Mais il y a des raisons pour lesquelles le vieux matériel reste parfois très important, et les personnes qui ne pensent pas à ce problème peuvent ne pas s’en rendre compte », a-t-il ajouté.
Stallman à propos des jeux vidéo libres et non libres
« Eh bien, tout d’abord, je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de mauvais à jouer à un jeu. À moins que le jeu soit non libre, alors il est mauvais pour vous, si vous y jouez », a-t-il déclaré d’entrée de jeu. « Mais généralement, ces jeux ne sont pas des solitaires ; vous jouez avec d’autres personnes. Et utiliser un programme non libre avec d’autres personnes, c’est particulièrement mauvais. Parce que cela signifie que ces personnes font pression les unes sur les autres pour continuer à exécuter ce programme non libre ». Il demande aux joueurs de se tourner vers des jeux entièrement libres.
« Et lorsqu’un programme non libre génère ce genre d’effet, où chaque utilisateur est poussé par tous les autres utilisateurs à continuer à faire quelque chose qui est mauvais pour vous, cela les rend tous éthiquement responsables de la pression exercée sur les autres. Ce qui signifie que vous devriez vraiment arrêter. Maintenant, plus de jeux libres ? Cela ne répond pas à un besoin pratique urgent, évidemment. Mais ce qui est important, c’est que les jeux libres peuvent permettre à certaines personnes de dire : laissons tomber ce jeu non libre et jouons à un jeu libre. Ainsi, nous pourrons avoir le même plaisir, mais sans payer le prix de la liberté ».
Stallman à propos de l’obsolescence planifiée et le gaspillage
Une fois de plus, RMS estime que le logiciel libre est ce qu’il faut pour lutter contre ces deux phénomènes. « L’obsolescence programmée provoque beaucoup de déchets. Et en particulier, elle produit beaucoup de déchets électroniques. Bien sûr, la fabrication des nouveaux appareils à vendre aux personnes qui viennent de subir l’obsolescence programmée utilise beaucoup d’énergie et beaucoup de ressources matérielles. Le logiciel libre est donc exactement ce qu’il faut pour aider les gens à continuer à utiliser le même appareil plus longtemps », a déclaré RMS.
« Ce n’est pas un lien très direct. C’est une conséquence d’être dans une communauté où les individus ont plus de contrôle sur ce qu’ils font. Et c’est très important en soi. Mais cela permet aussi aux gens d’être moins gaspilleurs. Les entreprises vous orienteront vers une consommation gaspilleuse, car c’est rentable pour elles. Et si elles ont moins d’influence sur vous, vous pouvez éviter le gaspillage », a-t-il fait remarquer.
Stallman annonce un manuel pour le compilateur C de GNU
RMS a terminé sa présentation en annonçant un nouveau livre qu’il a écrit : un manuel pour le compilateur C de GNU. « J’ai écrit un manuel pour GNU C, et la FSF va le publier dans peu de temps. Maintenant, pourquoi est-ce que je dis que c’est un manuel pour GNU C ? Il n’essaie pas de décrire le standard C - parce que ce serait extrêmement compliqué, et extrêmement difficile à utiliser. Ce n’est pas seulement que le standard C contient beaucoup de détails. Elle est écrite en termes d’abstractions. Au lieu de vous dire ce que le programme signifie, elle vous dit ce que le programme est autorisé à signifier », a déclaré RMS.
« Vous devez donc penser à un niveau de second ordre pour comprendre le standard C. Eh bien, le but de ce manuel est de permettre aux gens d’apprendre le C, et aussi de leur permettre de chercher les détails de la signification des constructions C. Et en effet, le C est inévitablement plein de rides et de règles plus complexes, mais j’ai essayé de les exprimer de manière à rendre plus facile la compréhension de la programmation C. Et une partie de ce qui m’a permis de faire cela est d’oublier le standard. Maintenant, GCC suit le standard C. Il sera cité “conforme” si vous spécifiez certaines options, que vous n’avez pas réellement à spécifier ».
« Mais en ne décrivant que ce que fait GCC - et pas toutes les autres choses possibles qu’un autre compilateur pourrait faire sans violer le standard, cela rend le manuel beaucoup plus simple et plus clair. J’espère donc qu’une fois que ce manuel se sera stabilisé, les gens l’adapteront pour couvrir d’autres langages qui sont plus ou moins de la même catégorie », a-t-il conclu.
Source : La présentation de RMS, developpez.com
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Le problème de Stallman c’est qu’il a tjrs été assez extrême dans ses propos… C’est blanc ou noir mais jamais nuancé. Il a aussi une grande gueule faut le dire
Il oublie que le Pékin moyen, a l’heure actuelle n’utilisera pas les softs et les distributions GNU…
Il faut donc se poser des questions du pourquoi et se remettre aussi en question.
Par contre, je suis bien d’accord qu’Ubuntu a changé de philosophie depuis bien longtemps, et à ce titre, je le boycotte depuis plusieurs années.
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@violence
Au-moins, on ne peut pas reprocher à Stallman de n’appliquer ses principes qu’à moitié. C’est quand-même un bon point.Effectivement, presque personne ne les applique à ce niveau-là, mais ça permet d’avoir une référence. J’ai tendance à considérer que Stallman s’adresse plutôt à des convaincus ; il faut effectivement des gens plus “modérés” pour s’adresser à l’utilisateur moyen.
Perso, j’ai commencé avec Ubuntu, il y a un petit moment. Maintenant, je l’utilise au bureau (parce que c’est quand-même beaucoup mieux que Windows ; c’est déjà bien qu’ils nous proposent ça), mais chez moi, c’est plutôt Gentoo, OpenSUSE et Debian (aussi sur un serveur au bureau).
Pour un débutant, je mettrais plutôt du Mint (j’ai mis ça à mes parents). Les jeux non libres, bah, du fait de la pauvreté de l’offre libre, j’y joue quand-même.
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@alrbp Je suis aussi sous Mint, tes parents t’ont fait quoi comme retour sur celui-ci?
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@michmich
Bah, ils en sont satisfaits (ça fait plusieurs années qu’ils l’ont). Ils ne font rien de compliqué avec, juste aller sur Internet, bureautique basique (avec LibreOffice) et quelques jeux style Solitaire ; pour ce genre d’usage, Mint avec son interface proche de Windows (avant 8 ) se prend bien en main. Ils arrivent à peu près à gérer les mises à jour, sauf pour les changements de version (là, c’est moi qui interviens). J’ai dû les aider pour le scanner, mais ça devrait aller mieux maintenant qu’ils ont noté comment s’en servir.Pour quelqu’un qui ne connait pas, tant que tu ne cherches pas à faire marcher un truc qui ne fonctionne que sous Windows, ça va très bien. Et même pour un power-user, c’est satisfaisant.
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Même si sa position est un peu extrémiste, il faut reconnaitre qu’il a raison sur plus d’un point concernant la non-propriété de plus en plus importante sur nombre de systèmes.
Sous couvert de protection et de simplification pour l’utilisateur, les activités commerciales grignotent petit à petit en imposant non pas leur système, mais son utilisation, ce qui est plus discutable.
Il est d’ailleurs de plus en plus compliqué de conserver le fruit de cette utilisation, comme les données personnelles grand enjeu actuel… -
Là où il a tort c’est de penser que les utilisateurs pourraient avoir la volonté d’apprendre à connaitre et utiliser les outils informatiques alors que la plupart vivent ça comme une contrainte, c’est ce qui fait la force des systèmes “fermés” comme ceux d’Apple, c’est leur facilité d’usage et l’interopérabilité des produits proposés.
Si Windows et Linux étaient intuitifs la majorité des utilisateurs seraient ravis de les utiliser et maitriseraient les bases, ce qui est loin d’être le cas. -
Je pense perso qu’il a raison sur toute la ligne, il a simplement oublier le fonctionnement du monde dans lequel il évolue.
Les critiques qu’il formule pourraient s’appliquer à plein d’autres domaines mais on vit dans un monde ou même la santé doit être rentable.
C’est un utopiste comme je les aiment et comme j’en souhaiterais davantage.@Raccoon.
Je connais des gens qui ont mis des années avant d’être capable de créer un dossier ou de faire un copier/coller et tu pourra leur mettre n’importe quel OS entre les mains ce sera toujours pareil.
La contrainte ne vient pas de l’outil mais du fait qu’on ait plus d’autre choix que d’en passer par lui.