Bref survol de l'ère informatique jusqu'à nos jours
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Ce topic est la copie des radotages de papy Mouzot, réorganisé pour compléter Le numérique, les codecs et les conteneurs et Dans la jungle du home-cinéma de manière à vous offrir la quadrilogie duJambon, uniquement sur Planète Warez, sans publicité, ni supplément d’abonnement.
Il y a fort fort longtemps, à une époque où l’ordinateur personnel n’était même pas un concept, dans un centre de recherche que je ne nommerais pas, existaient quelques machines vaguement transistorisées, avec des lecteurs de cartes perforées auxquelles on accédait par liaison filaire (rs-232 de près, rs-422 de plus loin), au moyen d’un terminal monochrome (en mode texte, fond noir, écriture en blanc, orange, ou plus rarement vert).
Usenet était un vague projet et internet même pas imaginable.Ces machines, Dec, HP, IBM, PDP, Bull, Vax (et j’en oublie) étaient bien entendu toutes incompatibles, même les claviers pouvaient poser des problèmes pour des fonctions avancées de l’une ou de l’autre.
La sécurité aussi n’était même pas encore un concept, il n’était pas rare de se connecter uniquement avec un nom d’utilisateur, sans le moindre mot de passe, certaines machines se contentaient même de 3 caractères, et l’on utilisait en général ses initiales.
Il faut bien dire que l’accès à ces machines n’était pas donné à tout le monde, non que cela n’était pas possible, mais peu de personnes s’y intéressaient et seuls les curieux ou les demandeurs de calculs s’y trouvaient, du moins jusqu’à ce que l’apparition des premiers jeux de rôle en mode texte commence à titiller une certaine catégorie du personnel (mais ceci est une autre histoire).Pour parler du premier “piratage”, croyez-le ou non, il s’est produit à une date inconnue, le jour ou quelqu’un à fait une faute de frappe en tapant ses initiales et s’est retrouvé dans le compte d’un autre.
Cela ne tirait guère à conséquence, il n’y avait pas vraiment d’informations croustillantes à se mettre sous la dent et à moins d’avoir un collègue ennemi à descendre, le respect mutuel était la règle plutôt que l’exception.Mais la porte était dorénavant ouverte, la pomme croquée et l’histoire du warez entamée.
Fin de l’épisode 1 et image d’un terminal et d’une Vax:
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Après les calculs, les scientifiques ont très vite éprouvé le besoin d’échanger des idées et des communiqués, voire des documents. Connecter des machines dont les protocoles étaient différents et le jeu de caractère même pas compatible (y compris les marqueurs de fin de ligne), posait quelques problèmes, il fallait savoir avec quelle machine on discutait pour pouvoir parler de la même manière, sans même évoquer les signaux électriques et des vitesses de transmissions sans points communs).
Pour les spécialistes, c’était les premières couches du modèle ISO et le TCP de TCP/IPBref tout cela était encore un joyeux foutoir, mais l’ingéniosité humaine vient à bout de tout (sauf de la connerie) et les machines finirent par communiquer entre elle grâce aux premiers protocoles normalisés.
Les programmes, tout comme aujourd’hui restent encore incompatibles entre les différents systèmes et processeurs qui étaient nombreux à l’époque et étaient mêmes souvent incompatibles entre les modèles de la même marque.Enfin, après un certain temps, les machines finirent par communiquer entre elles, prémisses de romans de science-fiction à faire verdir de peur un martien.
Usenet était né (bien que fort limité géographiquement au début) Le chat et l’e-mail étaient inventé, mais qu’en mode texte, car de toute façon, le format des images et des documents n’était même pas commun, et à cette époque et les écrans graphiques encore moins.
Fin de l’épisode 2 et images de centres informatiques.
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Le 2 septembre 1969 (moins de deux mois après que les américains se soient balladé sur la lune), le professeur Len Kleinrock de l’UCLA (University of California, Los Angeles) et son équipe, comprenant deux étudiants, Stephen Crocker et Vinton Cerf, parvenaient à échanger quelques données entre deux gros ordinateurs reliés par un câble de 4,5 mètres. Ce premier essai est généralement considéré comme l’événement fondateur d’Arpanet, réseau à l’origine de l’Internet quelques années plus tard.
Source et plus: https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/internet-internet-t-il-35-ans-aujourdhui-4284/
NB: Arpanet était un projet du DARPA, la défense US et donc militaire, c’est pourquoi, si historiquement il s’agit bien du premier réseau, ce n’est pas le premier réseau civil.
Voici d’ailleurs une carte d’ARPANET en mars 1977 (5 ans après Apollo 17 dernière mission lunaire), avec deux liaisons par satellite, notez aussi la variété des machines et les connexions avec les grandes universités Américaines. Et toujours pas d’ordinateur digne de ce nom.
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Si transmettre des mots d’un point à un autre d’une manière instantanée pouvait paraître révolutionnaire, l’apparition du FTP (transfert de fichiers) a été encore plus apprécié, d’autant plus que les premiers micro-ordinateurs personnels faisaient leur apparition, permettant de servir comme terminal et traiter, voire afficher les images avec plus ou moins de bonheur grâce à des caractères semi-graphique ou autre Ascii Art, ce dernier a d’ailleurs miraculeusement perduré dans les prez des premiers pirates.
Ce protocole FTP comprenait (et comprends toujours) deux modes de transfert, le mode texte, qui tentait justement d’harmoniser les caractères et autres conventions d’écriture entre machines différentes, et le mode binaire, pour transférer les fichiers sans altération.En même temps qu’apparaissaient les premiers micros-ordinateurs, Apple 1, PET, TRS-80, les différents réseaux locaux usenet commençaient à s’interconnecter, aux États-Unis d’abord, puis dans des universités et autres temples de la science dans d’autres pays, donnant le plein emploi du IP de TCP/IP.
Puis les Mc Intosh, Amiga, Commodore, ZX80 et autres micro-ordinateurs firent leur apparition, avec de la vraie image et du son, permettant, entre autres, de passer de jeux en mode texte à des jeux beaucoup plus élaborés, même si les graphismes de l’époque prêtaient largement à sourire, c’était pourtant un vrai casse-tête pour les artistes.
L’arrivée tardive de l’IBM Personal Computer, avec ses caractères semi-graphiques et ses 8 couleurs, plus huit demi couleurs et ms-dos, faisait déjà rigoler, même IBM n’y croyais pas, ce qui n’empêchait pas les néophytes de l’acheter sur la base de la simple réputation d’IBM.
Fin de l’épisode 3 et petit exemple d’ascii art d’affichage semi-graphique et graphique:
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L’ère des jeux vidéo avait commencé, d’abord en arcade, avec le célèbre pong, deux rectangles animés servant de raquettes et un simple carré pour figurer la balle, énorme succès dans les bistrots, puis avec les premiers space invaders et autres cornichoneries de tous poils.
Les premières copies pirates firent leur apparition, tout simplement parce qu’il n’y avait pas vraiment d’éditeur et que celui qui pondait un jeu n’avais souvent d’autre désir que de le voir se répandre partout.
Plus tard, ce fut bien sur une question d’argent, même si trouver un jeu faisait encore partie d’un parcours de combattant surtout pour qui n’habitait pas Paris ou la France.
Les premiers jeux n’étaient pas protégés contre la copie, ce qui n’a quand même pas empêché des groupes de se former et de créer les plus belles intros et autres prez, à grand coup de graphismes colorés et de musique 8bit acidulée (période Amiga).
Au fur et à mesure que des éditeurs se créaient, le nombre de groupes de pirates augmentait, mais il n’était pas encore question de transmettre de la musique sous une autre forme que du séquençage d’échantillons et pour les animations autrement que celle d’un programme.
Ce fut aussi l’ère des BBS (Bulletin Board System), ancêtre du minitel, et des modems 1200, 2400, 4800, 9600… 256K (on n’arrête pas le progrès).
Ce n’est que bien plus tard que le jpg, gif, mp3 et avi ont étés inventés.
L’IRC fit son apparition, permettant de discuter à plusieurs (bien que non précurseur), grand ancêtre des premiers réseaux sociaux (mais en mode volatile).
Fin de l’épisode 4 et image de pong, jeu ibm pc et jeu Amiga
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A ce stade, il était encore très frustrant de transférer séparément textes et images et Tim Berners-Lee s’est posé la question sur la manière de résoudre ce problème, sa première proposition expliquait seulement comment agréger des documents de sources différentes à l’intérieur du cern au moyen d’hyperliens, l’idée a paru tellement bonne qu’elle a été complétée dans une deuxième proposition et c’est sur un simple Next, avec une étiquette en rouge portant la mention “Ceci est un serveur. Ne pas éteindre.”, que le web est né.
Il est vite apparu important de normaliser les formats d’image et même de son, car si la théorie permettait presque tout, la pratique était encore relativement aléatoire, chacun construisant ses pages web selon les possibilités et la marque de sa machine, différente de celle du voisin.
Les standards d’images gif, jpg, les vidéo avi, les sons mp3, sont apparus pour contrer heureusement de nombreux formats exotiques.
Les premiers sites warez commencèrent à migrer des systèmes bbs vers internet. Quelques irréductibles restèrent sous les news unix (uucp) les derniers sites de ce genre (pour la partie fichiers pirates) sont en train de fermer actuellement.
L’accès internet se faisait alors par ligne téléphonique et modem, sauf pour quelques privilégiés travaillant au bon endroit, il était encore couteux et lent, certains préféraient toujours l’échange de disquettes par le courrier normal, les groupes de pirates fonctionnaient surtout en mode local, mais la lutte pour la renommée était déjà bien enclenchée.
Fin de l’épisode 5 et images de BBS et de premiers modems (le truc à l’extrême droite est un téléphone):
La première page web et le serveur original:
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Le reste est à peu près connu de tous, sauf des plus jeunes, l’accès à internet s’est démocratisé, son coût a baissé, des alliances de hackers se sont nouées sans tenir compte des frontières ni des distances, le coût du stockage a baissé considérablement, passant de la disquette au cdrom, puis au dvd (etc), même si les graveurs valaient la peau des fesses et qu’il fallait encore donner un bras pour s’acheter une machine qui ferait se tordre de rire un simple smartphone de début de gamme pour grand-père, pendant que la vitesse de transmission, la mémoire et les disques durs gagnèrent en capacité d’une manière hallucinante (pratiquement un million de fois plus qu’au début de l’histoire).
Il y eu un âge d’or où n’importe quel serveur pouvait proposer de tout sans que quiconque y trouve à redire, puis les éditeurs de jeux ont réagi (en protégeant les programmes), ceux de musique, ensuite, en essayant de faire interdire les sites, et enfin, les films sont devenus une cible à leur tour.
Les politicards ont aussi fini par comprendre qu’internet n’était plus négligeable et ont contribué largement, par ignorance ou par intérêt à nuire à la non gérence du contenu du système.Quand un public suffisamment vaste à fréquenté internet la publicité est finalement apparue, les profiteurs ont flairé d’autres manières de gagner du pognon, les réseaux sociaux sont nés, tablant d’abord sur le fantastique outil de communication qu’était le net, mais donnant au final, ce qui ressemble maintenant au concours de celui qui a le plus gros kiki et à la récolte infinie des informations personelles.
La génération actuelle mourra probablement le smartphone à la main, dépourvue de matière grise dans l’encéphale pour le moindre jugement sain, pilotée et nourrie par une assistance alimentée des gafa.
Fin de l’épisode 6 et publicité: (bloquée par antipub)
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Le type qui présente cette vidéo à une vision un peu romantique et naïve de l’histoire, mais les documents, sont de première qualité.
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En France le minitel à fait longtemps barrage à internet
Pendant que le e-commerce se développait aux états-unis et ailleurs, la France déployait son arme secrète, le minitel.
Voir: https://planete-warez.net/topic/3561/histoire-du-commerce-électronique-de-la-première-transaction-en-ligne-à-aujourd-hui pour la partie internet
Pour la France, une courte vidéo sympa pour l’historique (4’):
Moins drôle et beaucoup plus complète (et plus longue), mais très intéressante:
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Le Minitel n’est pas vraiment mort, maintenant on appelle ça le Cloud et à grand renfort de com on présente ça comme une révolution alors que la techno existait en France depuis les années 80.
Internet a supplanté le Minitel (en France) dans les années 2000 car il proposait une horizontalité dans les échanges, c’est à dire que chaque nœud du réseau pouvait à la fois être client et serveur, contrairement au Minitel de conception verticale dans laquelle un nœud est serveur et tous les autres autour sont des clients.Mais la force du marketing est d’arriver à nous faire croire que cette concentration du pouvoir, des possibilités (le Cloud) est une révolution par rapport à ce qu’apportait internet, une égalité en tous points.
Il y a bien longtemps, Benjamin Bayard avait déjà exposé ce constat dans une conférence appelé Internet libre ou Minitel 2.0 :
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