Accident d’un véhicule piloté à distance : le CNRS nous précise les circonstances
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Jeudi midi, une démonstration d’un véhicule électrique piloté à distance mise en place par le laboratoire LAMIH a mal tourné : la voiture a redémarré en dehors du contrôle humain et a percuté trois personnels du CNRS dont un transporté par le SMUR aux urgences, expliquait en fin de semaine dernière la Voix du Nord.
Le Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines, qui dépend de l’Université Polytechnique Hauts-de-France mais aussi du CNRS, a organisé une demi-journée de démonstration de ses travaux en cours pour la délégation régionale des Hauts-de-France du CNRS jeudi 22 juin au matin.
Ce laboratoire travaille, entre autres, sur l’automatisation des véhicules dans des situations telles que le maintien dans la voie ou la régulation de la distance avec les autres véhicules.
Trois blessés, un toujours hospitalisé vendredi
La délégation d’une vingtaine d’agents de la Délégation régionale CNRS Hauts-de-France, répartis en trois groupes, était présente sur le Campus du Mont Houy de l’UPH, a pu suivre les avancées des recherches du laboratoire. Mais, alors que le premier des trois groupes a assisté à la démonstration d’un véhicule électrique piloté à distance sans problème, un accident a eu lieu lors de la deuxième présentation.
Selon un communiqué de l’Université qu’a pu obtenir la Voix du Nord, un véhicule électrique piloté à distance a « redémarré de manière inopinée, percutant trois agents ». Une des victimes a été transportée aux urgences de Valenciennes par le SMUR mais l’université a expliqué au journal régional qu’elle avait reçu des nouvelles « toutefois rassurantes ».
Le CNRS nous a indiqué lundi 26 juin au matin que « l’un des deux agents est sorti des urgences dès la fin d’après-midi jeudi, l’autre agent était encore hospitalisé vendredi ». Le CNRS et l’Université UPHF restent en contact avec l’hôpital et sa famille pour suivre son état de santé.
Expérimentations sur matériel roulant stoppées
La direction du laboratoire a envoyé depuis l’accident plusieurs emails, aux chercheurs de son équipe, que Next INpact s’est procurés. Le premier est à propos de procédures de sécurité annonçant que « toute expérimentation sur matériel roulant est interdite jusqu’à nouvel ordre ».
Dans un autre courriel envoyé vendredi en fin de matinée, elle a informé officiellement les chercheurs, la direction du CNRS et celle de l’université de l’accident. La direction explique, encore une fois, que les nouvelles sur l’état de santé des personnels administratifs du CNRS percutés « étaient toutefois rassurantes ». Le directeur ajoute que tous étaient « très marqués par cet accident » et exprime des pensées allant aux agents victimes et à leurs familles.
Dans cet email, le directeur du laboratoire veut aussi afficher son attachement aux questions de sécurité : « Cet accident doit nous motiver pour que cela ne se reproduise plus. Nous allons redoubler de rigueur lors de la mise en place de procédures pour les nouveaux matériels expérimentaux. Les procédures existantes vont également être revues ». Cela va très certainement relancer la délicate question de la responsabilité d’un accident avec un véhicule autonome.
Contactées, l’Université et la délégation régionale du CNRS n’ont pas voulu répondre à nos questions, renvoyant en cascade vers le service presse national du CNRS. Ce dernier nous apporte des précisions sur les circonstances de l’accident.
Un prototype issu d’un utilitaire Goupil
La démonstration en question était celle d’un véhicule utilitaire électrique de marque « Goupil » modifié en prototype. Celui-ci dispose de trois modes de pilotage : manuel classique, déporté via un joystick et déporté via un ordinateur.
« L’accident s’est produit à la fin d’une démonstration faite au second groupe ; le véhicule s’est remis en marche alors que les agents suivaient la présentation d’un autre projet, dos tourné au véhicule », explique le service presse du CNRS (et non alors qu’ils visionnaient une séquence vidéo sur un écran comme indiqué dans une version précédente). Ce dernier ajoute qu’il n’est pas en mesure de donner plus d’information pour l’instant et qu’une enquête de gendarmerie est en cours.
Source : nextinpact.com
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Salut la planète
Tout d’abord, je choisirai, sans vouloir m’étendre sur mon choix du terme incident plutôt qu’accident, même si cela ressemble furieusement à un accident de la route ( des personnes renversées par une voiture)Je m’exprime en tant qu’ancien responsable d’un labo d’essais sur du matériel hautement dangereux.
J’irais droit au but ; les conditions de sécurité n’ont pas été respectées !
Il s’agit d’un matériel expérimental et tout matériel expérimental exige une procédure de sécurité bien en place.- Une zone de sécurité uniquement accessible à l’opérateur
- À la fin d’un essai, un matériel d’expérimentation doit être complètement désactivé
Écrire que : « … Cela va très certainement relancer la délicate question de la responsabilité d’un accident avec un véhicule autonome… » est une connerie . Il s’agit d’un incident d’essai pendant la phase de démonstration d’un prototype. De plus, il ne s’agit pas d’un véhicule autonome puisqu’il est dit :
« … un véhicule électrique piloté à distance a « redémarré de manière inopinée, percutant trois agents …»Et puis
« L’accident s’est produit à la fin d’une démonstration faite au second groupe ; le véhicule s’est remis en marche alors que les agents suivaient la présentation d’un autre projet, dos tourné au véhicule »
là on marche sur la tête ! La priorité dans une procédure est de mettre tout le personnel et les visiteurs éventuels en sécurité, ce qui n’est pas le cas décrit ci-dessus.À qui l’erreur?
Pas le véhicule assurément, même si un système anticollision aurait été le bienvenu, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un prototype.
Le directeur du laboratoire oui, sa mission, entre autres, est de veiller aux biens et à la sécurité des personnes présentes sur les lieux, ce qui ne me semble pas être le cas
La procédure mise en place pas l’opérateur, a-t-elle été validée et certifiée par le directeur du laboratoire ?
Perso, il n’y en aurait pas été ainsi et je peux vous garantir que les responsabilités de l’incident n’auraient pas été attribuées à la voiture. Ce genre de manips demande rigueur et discipline et non pas à ce qui ressemble à un beau foutoir. -
D’un autre coté, c’est 3 membres du cnrs qui ont été blessés. Des collègues en train de résoudre un problème technique ou en train de switcher la phase de l’essai sur PC (l’opérateur joystick n’était plus concerné dans ce cas) ? On ne sait pas s’il s’agit d’une erreur humaine plutôt qu’autre chose.
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@duJambon
Bonsoir, quelque soit la raison du problème les gens n’avaient rien à faire dans l’arène de démonstration, c’est une faute très grave. J’ai pratiqué des essais ou j’aurais pu y laisser ma peau si la procédure et l’agent chargé de la sécurité ne veillait pas au grain. Procédurier certes, mais aucune place au hasard. Des emmerdeurs sûr ! mais toutes les règles de sécurité étaient respectées.