Voilà les Copilot+ : des PC avec Windows 11 Arm, IA et Snapdragon X
-
24 heures avant le coup d’envoi de la conférence Build, Microsoft a officialisé les PC Copilot+. Il s’agit d’une nouvelle génération de machines alimentées par les puces Snapdragon X Elite et Plus de Qualcomm et faisant la part belle à l’IA. De nombreux constructeurs ont présenté leurs produits, qui seront tous disponibles le mois prochain. Les fonctions IA intégrées dans Windows 11 Arm soulèvent des questions.
Des performances, de l’autonomie et de l’IA. Voilà, dans les grandes lignes, le résumé des annonces autour des PC Copilot+. Cette étiquette, narcissique pour Microsoft puisque reprenant son nom Copilot décliné à toutes les sauces, désigne des PC présentant un certain nombre de caractéristiques communes. Une vingtaine de ces nouveaux PC ont été présentés.
Ces machines sont toutes équipées de SoC Snapdragon X dans ses versions Elite ou Plus. La très grande majorité dispose de 16 ou 32 Go de mémoire, d’au moins 256 Go de SSD et affichent une autonomie moyenne de 15 heures en consultation web ou de 20 heures en lecture vidéo.
Précisons d’emblée que les puces Snapdragon ne sont pas obligatoires pour constituer un « PC Copilot+ » : tout processeur équipé d’un moteur neuronal (NPU) est éligible.
Le parc logiciel semble mieux préparé cette fois
Toutes les machines présentées hier – et que nous abordons plus loin dans l’article – présentent à peu près les mêmes caractéristiques, avec bien sûr des variations selon la gamme de prix, comme l’arrivée d’une dalle OLED sur la nouvelle Surface Pro.
Toutes ces configurations fonctionnent avec Windows 11, dans sa mouture compilée pour ARM. Le nombre d’applications natives disponibles a clairement été revu à la hausse. Chrome, Firefox, Spotify, Dropbox, WhatsApp, la suite Affinity, CapCut, DaVinci Resolve, LiquidText ou encore Zoom sont déjà prêts, tout comme la suite Office, Teams et d’autres produits de Microsoft. Chez Adobe, des versions natives pour Photoshop, Lightroom, Firefly et Express sont là, celles pour Illustrator et Premiere Pro arriveront un peu plus tard dans l’année. Tout comme d’autres applications qui s’y sont engagées, à l’instar de Slack.
Point intéressant, Microsoft évoque dans son annonce officielle son émulateur Prism, chargé du code x86 quand une application non native est lancée. Durant la présentation, l’éditeur a abordé les performances, apparemment revues à la hausse. Microsoft va jusqu’à parler de 200 % dans certains scénarios. S’agissant d’un point noir et de la plus grosse épine dans le pied de la firme depuis ses premiers essais de Windows on Arm, on attendra de juger sur pièce.
La question des performances manque encore de précision. Sur la base de tests sur Cinebench 2024, Microsoft a annoncé que les PC Copilot+ étaient jusqu’à 58 % plus rapide qu’un MacBook Air M3 sur des tâches complexes, sans plus de précisions.
De l’IA, de l’IA, encore de l’IA
Qualcomm aime à dire que cette nouvelle génération de PC est la seule « capable de donner vie aux expériences Copilot+ aujourd’hui ». Ces machines sont si orientées vers l’IA qu’une touche Copilot est même présente sur tous les claviers des modèles estampillées Copilot+.
« C’est une nouvelle ère pour le PC et notre collaboration avec Microsoft associe la puissance de la série Snapdragon X à la puissance de Copilot+ pour offrir des capacités d’IA révolutionnaires qui redéfinissent l’expérience informatique personnelle, le tout avec des performances de pointe et une autonomie de plusieurs jours », a ainsi déclaré Alex Katouzian, responsable de la division, Mobile, Compute & XR chez Qualcomm.
De quel type d’IA parle-t-on ? De fonctions intégrées dans Windows 11 et disponibles sur toutes les machines Copilot+.
C’est particulièrement le cas de Recall, la fonction la plus emblématique et que Microsoft décrit comme une « mémoire photographique ». Recall examine tout ce qui est fait par l’utilisateur et prend régulièrement des captures. Les informations sont stockées dans une base locale chiffrée. Le moteur assorti permet alors de retrouver une ancienne activité avec des requêtes en langage naturel. La question de la vie privée se pose naturellement, mais il n’y a pour l’instant que très peu d’informations sur le sujet.
La fonction nécessite un SSD d’au moins 256 Go pour fonctionner et réclamera 25 Go. Sur des espaces disque plus volumineux, elle pourra consommer jusqu’à 50 Go. L’historique se fera sur au moins trois mois. Lorsqu’il est plein, les plus anciens éléments sont effacés au profit des nouveaux.
On trouve aussi Cocreator, qui permet de générer des images, à la manière de Bing Images, toujours avec des requêtes en langage naturel. On peut affiner le résultat en demandant de préciser certains aspects, modifier le rendu, faire évoluer le concept, etc. Un réglage permet de basculer entre les styles proposés. L’application Photos se dote également d’une fonction Restyle, qui permet de modifier le style de l’image, mélangeant retouche et génération.
Live Captions, comme son nom l’indique, permet d’afficher des sous-titres depuis – a priori – n’importe quelle vidéo, y compris en direct, ou même à partir d’un flux audio, tel qu’un podcast. Quick Settings, de son côté, est dédié aux petites retouches pour les vidéos.
Nouveau Surface Laptop: c’est beau, c’est cher
La valse des nouveaux appareils a ouvert avec le nouveau Surface Laptop, que l’on trouve en deux variantes principales, de 13,8 et 15 pouces. La première peut être configurée avec un Snapdragon X Plus ou Elite, tandis que le modèle 15 pouces n’est disponible qu’avec un Snapdragon X Elite.
Rappelons que si le Plus n’est disponible qu’en un seul modèle, le X Elite a trois variantes :
La version du Snapdragon X Elite présente dans les nouvelles machines de Microsoft n’est jamais précisée. Il existe un écart de prix significatif : 1 199 euros pour la version X Plus et 1 649 euros pour la version X Elite. Dans les deux cas, le reste des caractéristiques ne change pas : 16 Go de RAM (LPDDR5X), 512 Go de SSD, écran tactile HDR 13,8 pouces 120 Hz (2 304 x 1 536 pixels), Wi-Fi 7, Bluetooth 5.4 et webcam 1080p.
La connectique comprend deux ports USB-C/USB4 et un port USB-A 3.1. Une prise casque 3,5mm et un port Surface Connect sont également présents. Le poids annoncé est de 1,34 kg.
La version 15 pouces est davantage tournée vers le haut de gamme. La dalle est également HDR, 120 Hz et affiche une définition de 2 496 x 1 664 pixels. Comme dit, seul le Snapdragon X Elite est disponible. Le tarif démarre à 1 549 euros avec 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Le plus gros modèle, commercialisé 2 499 euros, propose 32 Go de RAM et un SSD de 1 To. Le reste des caractéristiques est identique au modèle 13,8 pouces, y compris la connectique (dommage). Seul un port microSDXC est ajouté. Le poids annoncé est de 1,66 kg.
Les précommandes sont déjà ouvertes. La disponibilité et la livraison des machines est prévue pour le 18 juin. Un évènement de lancement devrait avoir lieu à Paris autour de cette date.
Nouvelle Surface Pro, avec l’OLED en option
La nouvelle tablette de Microsoft peut elle aussi être précommandée en deux variantes, l’une avec le Snapdragon X Plus, l’autre avec le X Elite. La configuration rappelle le Surface Laptop, avec au minimum 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Les prix démarrent à 1 199 euros.
Le choix de la puce entraine celui de la dalle. Avec une configuration X Plus, la nouvelle Surface Pro est proposée avec une dalle LCD de 13 pouces en 2 880 x 1 920, HDR et en 120 Hz (a priori la même que sur la génération précédente). En Snapdragon X Elite, la dalle passe à l’OLED, avec la même définition et les 120 Hz. Les prix démarrent à 1 799 euros et peuvent grimper jusqu’à 2 449 euros pour 32 Go de RAM et 1 To de SSD.
Notez qu’à l’instar du Surface Laptop, Microsoft ne donne aucune précision sur le modèle de puce embarqué en cas de Snapdragon X Elite. Nous avons contacté l’entreprise pour demander des précisions et mettrons à jour cette actualité si besoin.
On retrouve le Wi-Fi 7 et le Bluetooth 5.4. Une version 5G de la tablette sera proposée plus tard dans l’année. Son poids annoncé est de 895 g, son autonomie de 14 heures en lecture vidéo (10 heures en navigation web). Une webcam 1440p est présente, de même deux que deux ports USB-C/USB4.
Un nouveau clavier Surface Pro Flex a également été présenté. Grosse différence avec les générations précédentes, il est maintenant sans fil, intègre des couches de fibres de carbone pour augmenter sa durabilité et dispose d’un pavé tactile avec retour haptique personnalisable. Le tarif européen n’est pas connu, mais on sait qu’il sera vendu 450 dollars outre-Atlantique. « Microsoft a perdu l’esprit », pointent nos confrères de TechPowerUp.
Comme le Surface Laptop, les précommandes sont ouvertes. La livraison et la disponibilité sont ici aussi prévues pour le 18 juin.
Une déferlante de modèles chez les partenaires
L’évènement était clairement attendu par les OEM qui ont tous préparé des configurations adaptées. Nous ne plongerons pas dans le détail de chaque machine. Comme vous allez le voir, les PC proposés présentent une grande homogénéité matérielles : Snapdragon X Plus ou Elite, 16 ou 32 Go de mémoire, 256 Go à 1 To de SSD, Wi-Fi 7, une autonomie entre 15 et 20 heures, etc.
Le Swift 14 AI d’Acer est un bon exemple. La dalle IPS de 14,5 pouces affiche une définition de 2 560 x 1 600, avec HDR et 100 % de l’espace colorimétrique sRGB. L’écran pourra être tactile en option. Le portable intégrera une charnière permettant de retourner complètement l’écran, permettant de le poser à plat. On y trouvera également une webcam 1440p infrarouge, bien sûr compatible avec Windows Hello. La batterie sera de 75 Wh, soit environ 12 heures de travail selon Acer (on repassera pour la précision). La machine sera disponible le mois prochain à un tarif de départ de 1 499 euros. On ne sait pas vraiment ce qui est intégré pour cette somme.
On pourrait reprendre ces constats pour les annonces d’ASUS, de Dell (cinq machines d’un coup), HP, Lenovo et Samsung. Les modèles sont plus ou moins pensés pour le grand public ou les professionnels, plus ou moins premium. Ce sont toujours les deux mêmes puces, toujours le Wi-Fi, toujours le Bluetooth 5.4, toujours à peu près la même connectique.
Certaines machines ressortent un peu plus du lot. Par exemple, le ThinkPad T14s Gen 6 de Lenovo pourra intégrer jusqu’à 64 Go de mémoire. Le XPS 13 de Dell est présenté comme pouvant grimper jusqu’à 27 heures d’autonomie (toujours en lecture vidéo). Dell est d’ailleurs l’un des rares à clairement indiquer la référence de la puce utilisée sur ses précommandes (selon les modèles, les fréquences de bases et turbo ne sont pas les mêmes). Son XPS 13 est ainsi fourni avec un X1E-80-100. Pas le plus rapide donc, mais avec le Turbo (4 GHz, pour une fréquence de base de 3,4 GHz).
Une claque à Intel au passage
Il semble clair que Microsoft et ses partenaires vont largement mettre l’accent sur ces configurations au cours des prochaines années. Si l’on compare aux tentatives précédentes, il semble que les conditions soient davantage réunies. Apple et ses puces maison sont passées par là, le marché est prêt pour des SoC ARM au quotidien… selon les usages.
Il reste de nombreuses inconnues sur cette nouvelle génération de machines. D’une part, il s’agit d’un pari : avec un tel accent mis sur l’IA, mieux vaut pour Microsoft que défiance généralisée ne vienne pas contrecarrer ses plans, tant les investissements ont été lourds (surtout dans OpenAI). D’autre part, les annonces ont beau être enthousiastes, elles ne disent rien des performances réelles, même si le discours commercial insiste sur la rapidité de ces machines.
Soulignons également certaines limitations inhérentes à cette nouvelle génération. Les composants sont ainsi tous soudés à la carte mère et ne peuvent donc plus évoluer après l’achat. Le problème est le même que chez Apple. D’autre part, les constructeurs ont peu de marge pour se différencier sur les composants et les performances.
Le succès des PC Copilot+ sera d’autant plus intéressant à observer qu’il pourrait finir par scinder le marché en deux. On pourrait avoir d’un côté des PC « généralistes », fins, légers et consommant peu, et de l’autre des machines taillées pour des performances plus élevées, à destination notamment du jeu. Car on ne sait pas encore quel sera le comportement des Snapdragon X Plus et Elite dans ce domaine.
De fait, les yeux se tournent vers Intel et AMD, qui se penchent, eux aussi, sur le traitement de calculs liés à l’intelligence artificielle. Les performances, l’efficacité énergétique et les possibilités d’évolution (changer de CPU, GPU dédié…) seront à scruter de près.
Notez que Microsoft a quand même taclé Intel au passage. « C’est quelque chose que nous n’avons pas eu depuis plus de deux décennies, nous n’avions pas ce qu’il fallait pour proposer l’appareil le plus performant. Nous allons l’avoir », a ainsi déclaré le responsable Yusuf Mehdi durant la présentation. Un propos qui n’est pas sans rappeler celui de Steve Jobs lors de l’abandon des PowerPC pour des puces Intel. Ou, plus récemment, lors de l’abandon des processeurs Intel.
Source : next.ink
-
Bon, j’ai survolé cette publication promotionnelle et en dehors du blabla sur l’IA et de l’IA et encore de l’IA, ce qui m’intéresse c’est ces procos arm.
Hormis le fait qu’intel et AMD doivent trembler avec leur x86 multicores à trouze zilliards de watts de consommation à la moindre sollicitation, je me demande justement quelle est cette conso arm.Après, faut voir à plus long terme et comment ça va tourner commercialement parlant. Déjà qu’avec les CG qu’ont pris des fusées niveau tarifs. Si ces arm sont vraiment bons niveau calculs IA, ils vont vite être pris d’assaut par ces centres de calculs
-
Quelle obsession pour l’IA…
La fonction Recall va espionner nos activités en prenant des screens, mais pas de panique, tout sera chiffré.
En réalité, l’efficacité de cette IA repose sur l’exploitation continue de nos données personnelles. Plus elle s’immisce dans notre vie privée en enregistrant nos comportements et préférences, plus elle devient pertinente pour chaque utilisateur.
Nos PC vont devenir des mouchards sophistiqués pour satisfaire les algorithmes de Microsoft.Bref, je vois cette implémentation croissante de l’IA dans les OS d’un très mauvais œil.