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    Bon anniv gros 😏

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    Prometteur, mais est ce que c’est mieux d’utiliser encore plus de bois

  • Le sang des glaciers

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    C’est une algue microscopique qui vit… dans la neige ! “Sanguina nivaloides”, de son nom scientifique, se laisse apercevoir au printemps lorsqu’elle teinte la neige d’un rouge sang. Dans ce reportage diffusé avec LeMonde.fr, direction le col du Lautaret, dans les Alpes, où biologistes et physiciens nous expliquent comment la neige se révèle être un étonnant écosystème dans lequel la vie tient toute sa place.

    Source: https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-sang-des-glaciers

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    Comme quoi c’est pas de notre faute du coup si c’est déjà arrivé

    Signé Trump

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    Le programme NOM4D (Novel Orbital and Moon Manufacturing, Materials and Mass-efficace Design) de la DARPA (Defence Advanced Research Projects Agency) des États-Unis, vise à permettre la mise en orbite de grandes structures, telles que des antennes et des panneaux solaires.

    Au cours des dernières années, la Defense Advanced Research Projects Agency, mieux connue sous le nom de DARPA, s’est de plus en plus concentrée sur la Lune.

    Un trio d’initiatives proactives de la DARPA visant à faire progresser les technologies destinées à être utilisées sur la Lune a été accueilli favorablement dans certains milieux. En 2021, la DARPA a lancé son programme Novel Orbital Moon Manufacturing, Materials and Mass Efficient Design (NOM4D). Le mois dernier, la DARPA a ajouté un peu de « LOGIC » dans le mélange via les Lunar Operating Guidelines for Infrastructure Consortium, ou LOGIC en abrégé. 10 ans sur l’architecture lunaire ( LunA-10 ) afin de stimuler le développement d’une future infrastructure lunaire intégrée pour « une utilisation pacifique aux États-Unis et à l’échelle internationale ». La DARPA a également lancé une étude de capacité sur le development d’une future infrastructure lunaire “for “peaceful U.S. and international use.”” (c’est plus snob en anglais et ça ne trahit pas le mensonge)

    Un porte-parole de la DARPA a déclaré à Space.com que l’étude de capacité du LunA-10 et le programme NOM4D sont des efforts distincts mais complémentaires. “LunA-10 se concentre sur l’interopérabilité efficace des nœuds de réseau clés pour une économie lunaire future et dynamique, tandis que NOM4D se concentre sur la libération des limitations de masse, de taille et de vibration du lancement pour permettre la conception et la construction de très grandes structures, telles que des antennes. et des panneaux solaires, en orbite”, a déclaré le porte-parole.

    Mais avec autant de recherches sur la technologie lunaire menées par une agence supervisée par le Département américain de la Défense, cela soulève la question suivante : de telles initiatives pourraient-elles susciter des inquiétudes et susciter des contre-actions de la part d’autres pays visant à installer une puissance militaire sur la Lune ?

    Soigneusement calibré

    Le travail à plusieurs volets de la DARPA semble s’inscrire dans le cadre du Traité des Nations Unies sur l’espace extra-atmosphérique de 1967, qui appelle à ce que la Lune et les autres corps célestes soient utilisés exclusivement à des fins pacifiques. Il existe également les accords Artemis menés par les États-Unis , qui renforcent l’utilisation pacifique de la Lune en établissant des normes de comportement, telles qu’elles sont énoncées dans le Traité sur l’espace extra-atmosphérique des Nations Unies. Le 30 novembre, la République d’Angola est devenue le 33ème pays au monde et le troisième en Afrique à signer les Accords Artémis.

    “Le projet de la DARPA semble très soigneusement calibré pour catalyser une industrie lunaire commerciale réussie d’ici une décennie, ce qui est clairement une activité pacifique”, a déclaré Peter Garretson, chercheur principal en études de défense au Conseil américain de politique étrangère. Il est un consultant en stratégie réputé qui se concentre sur l’espace et la défense et est co-auteur de « Scramble for the Skies - The Great Power Competition to Control the Resources of Outer Space » (Rowman & Littlefield, 2020).

    “En tant que telle, la DARPA elle-même ne fait rien sur ou à proximité de la Lune, mais aide plutôt l’industrie à créer des normes interopérables qui contribueront à la “déconfliction” (sic), à faire progresser la durabilité et à faire progresser les normes pour permettre une aide d’urgence”, a déclaré Garretson.

    De plus, Garretson a déclaré que la DARPA a clairement indiqué qu’elle ferait preuve de transparence dans la publication de ses résultats. La DARPA travaille en étroite collaboration avec la NASA, a-t-il déclaré, pour aider directement la NASA à « étendre ses objectifs » dans ses objectifs de la Lune à Mars.

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    Un robot maniable de la startup japonaise GITAI qui figurait sur la liste des technologies choisies pour l’étude de développement de l’infrastructure lunaire LunA-10 de la DARPA.

    Industrie autonome

    “Mais ce qui est particulièrement bénéfique, c’est que, alors que la NASA se concentre généralement sur l’exploration et la science et n’est jamais sûre de sa mission de catalyser l’industrie, la DARPA ne s’excuse pas de tenter de catalyser une industrie autonome”, ont déclaré Garretson, ainsi que Luna- 10 et NOMAD cherchent à réaliser la stratégie nationale cislunaire générée par la Maison Blanche.

    Garretson a déclaré qu’il est important de noter qu’aucune agence du ministère de la Défense (DoD) - DARPA, Space Force, Air Force Research Laboratory) n’a formulé de plans ou de programmes dans lesquels le DoD lui-même s’engagerait dans une activité de surface sur la Lune, "et cela “C’est certainement vrai pour LunA-10 et NOM4D. Tous deux font progresser la technologie et éliminent les risques techniques pour permettre aux acteurs civils et commerciaux, et toutes leurs activités se déroulent ici sur la planète Terre sans aucun manifeste de vol”, a-t-il conclu.

    Dominer le domaine

    En attendant, cependant, l’inquiétude quant à ce que les acteurs lunaires non américains pourraient envisager est croissante.

    Par exemple, dans son rapport 2023 au Congrès publié le mois dernier, la Commission d’examen économique et de sécurité américano-chinoise a observé que « la Chine cherche à contrôler l’accès à la Lune à des fins stratégiques ».

    Le rapport indique que Pékin s’efforce d’établir une présence à long terme dans l’espace, “ce qu’il cherche à accomplir en dominant d’abord le domaine cislunaire” - l’espace entre la Terre et la Lune.

    La Commission a noté la conviction militaire américaine selon laquelle l’espace cislunaire est un domaine important, qui permet aux États-Unis de placer leurs moyens spatiaux de sécurité nationale au-delà de l’orbite terrestre basse et de l’orbite géosynchrone et d’établir une infrastructure qui permettra une présence à long terme sur le territoire. la lune et ailleurs.

    Citant plusieurs experts, le rapport souligne les principales préoccupations de sécurité du programme d’exploration lunaire chinois centré sur l’utilisation des orbites autour de la Lune , comme le point de Lagrange Terre-Lune L2 . Placer un satellite sur une orbite de halo L2 pourrait permettre à la Chine de voler vers l’autre côté de la Lune et d’attaquer des satellites américains sur des orbites géosynchrones, selon un analyste cité dans le document.

    Militairement inutile

    Mais tous les experts ne sont pas d’accord. “Il n’est pas très utile d’utiliser la Lune à des fins militaires”, a déclaré Bleddyn Bowen, professeur agrégé d’astropolitique et de guerre spatiale à l’École d’histoire, de politique et de relations internationales de l’Université de Leicester au Royaume-Uni.

    Bowen est l’auteur de « Original Sin - Power, Technology and War in Outer Space » (Hurst, 2022), détaillant un ordre mondial façonné par la puissance spatiale et le péril de la guerre spatiale.

    “Je pense que la Lune va être occupée. Ensuite, oui, il y aura besoin de davantage d’infrastructures pour prendre en charge et coordonner le trafic, la bande passante des communications et peut-être le respect effectif du Traité sur l’espace extra-atmosphérique [des Nations Unies] tel qu’interprété par celui qui le fait. la surveillance”, a déclaré Bowen à Space.com. “Mais la Lune est militairement inutile, et j’espère qu’elle le restera.”

    Optique politique

    Cela dit, demander à des organisations militaires, telles que la DARPA, de développer des technologies émergentes pour la Lune pourrait envoyer un mauvais message. C’est une question « d’optique politique » et de « message politique », a déclaré Bowen.

    “Le danger est de finir par créer une prophétie auto-réalisatrice en introduisant d’éventuelles craintes et intérêts militaires sur la Lune. Cela pourrait bien inciter les Chinois à réagir de la même manière”, a ajouté Bowen. Si la NASA prend la direction de l’agence spatiale ou si elle est confiée à des entreprises privées, “alors c’est de toute évidence de nature civile. Vous évitez beaucoup de risques militarisés inutiles”, a déclaré Bowen. “La plupart des gens veulent garder la Lune à l’abri des conflits, si possible.”

    Quant au fait que l’ US Space Force tourne son attention vers la Lune, Bowen y voit une diversion. “La Force spatiale a beaucoup de travail à faire en orbite terrestre et en soutien aux forces militaires américaines sur Terre. C’est là que la Force spatiale doit se concentrer”, a-t-il déclaré.

    Là où les Chinois représentent de réelles menaces pour les intérêts américains, « c’est sur Terre, en orbite, pas sur la Lune », a conclu Bowen.

    Le nouvel anormal

    Daniel Deudney est professeur de sciences politiques et de relations internationales à l’Université Johns Hopkins. Il est également l’auteur de Dark Skies : Space Expansionism, Planetary Geopolitics, and the Ends of Humanity (Oxford University Press, 2020).

    Quant à l’intérêt militaire pour l’espace cislunaire et la Lune, “je pense que c’est le ‘nouvel anormal’, un retour au pire des années 1950”, a déclaré Deudney à Space.com.

    Deudney a déclaré qu’il avait été frappé par l’entreprise lunaire de la NASA, l’idée d’extraire de l’eau des cratères ombragés pour le carburant des fusées. En effet, cette vision est plutôt sombre sans que des experts indépendants examinent le coût réalisable et les conséquences d’une telle entreprise.

    “C’est extrêmement douteux à première vue et beaucoup plus cher qu’ils ne le pensent ou qu’ils ne le disent”, a déclaré Deudney. “Cela me semble une utilisation insensée de ressources en dollars pour extraire un peu d’eau de ces cratères. Nous sommes confrontés à des sécheresses croissantes dues au changement climatique ici sur Terre.”

    Mais Deudney a déclaré qu’il n’était pas opposé à une sorte de base de type Antarctique sur la Lune, établie à des fins scientifiques.

    "Il devrait s’agir d’un projet international, la prochaine étape après la Station spatiale internationale. Laissons de côté les revendications relatives aux ressources et les diverses zones d’exclusion telles que définies dans les accords Artemis. Nous devrions faire de la science et une étude systématique de la Lune conjointement avec d’autres. nations avant de commencer à extraire quoi que ce soit », a déclaré Deudney.

    Propriété de la lune

    “Quelque chose d’étrange se produit à propos de l’attention injustifiée portée à la Lune”, a déclaré Paul Szymanski du Space Strategies Center, co-auteur d’un livre à paraître, “The Battle Beyond: Fighting and Winning the Coming War in Space” (Amplify Publishing, 2024). ).

    “Pendant mes 50 ans de carrière, personne de ma connaissance n’était particulièrement intéressé par [la Lune], mais maintenant, on y prête une attention extrême”, a déclaré Szymanski.

    Dans les années 1970, la NASA a demandé à l’Air Force si elle voulait une base sur la Lune, et elle a répondu non, a déclaré Szymanski à Space.com. "Pourtant, je connais personnellement des entreprises qui envisagent de fournir un service de téléphonie mobile sur la Lune et le laboratoire de recherche de l’Air Force développe plusieurs programmes, tels que la surveillance spatiale de la face cachée de la Lune. Rien de tout cela n’a de sens, à moins qu’il n’y ait un autre facteur inconnu du public qui a changé les attitudes de chacun. »

    Szymanski a déclaré qu’il émettait l’hypothèse que la Chine abrogerait le Traité sur l’espace extra-atmosphérique de 1967 juste avant d’envoyer ses premiers astronautes sur la Lune.

    “Ils déclareront alors la propriété de la Lune entière, comme le Pape l’a fait il y a des siècles en déclarant que l’Espagne et le Portugal possédaient tout l’hémisphère occidental. Bonne chance pour défendre tout cela!”

    Source: https://www.space.com/military-moves-on-the-moon

    Nouvelle guerre froide à venir ? Voir ou revoir l’excellente série dystopique: “For all mankind”, en espérant qu’elle ne devienne pas prophétique.

  • Rolls-Royce dévoile son réacteur nucléaire lunaire

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    Une maquette du réacteur nucléaire prévu par Rolls-Royce qui pourrait alimenter un avant-poste sur la Lune.

    Le géant britannique de la technologie Rolls-Royce a dévoilé un concept de réacteur nucléaire conçu pour alimenter un futur avant-poste sur la Lune. Mesurant environ un mètre de large et trois mètres de long, le mini réacteur nécessitera environ six ans et quelques millions de dollars pour être prêt pour son premier voyage spatial.

    Une énergie constante et stable

    L’idée d’envisager un mini réacteur nucléaire sur la Lune découle des défis énergétiques auxquels font face les missions lunaires. La plupart utilisent en effet des sources d’énergie comme l’énergie solaire, mais cela présente des limitations dues à la période d’obscurité lunaire qui dure environ deux semaines chaque mois. L’énergie solaire n’est pas disponible pendant ces périodes, limitant ainsi la durée et la portée des missions.

    L’utilisation d’une source d’énergie nucléaire, comme un mini réacteur, pourrait de son côté fournir une source d’énergie stable et continue, permettant une exploration plus étendue et durable. Ce concept s’inscrit dans la recherche de solutions innovantes pour soutenir les missions spatiales à long terme et éventuellement établir une présence humaine permanente sur notre satellite.

    À cette fin, l’Agence spatiale britannique a accordé à Rolls-Royce 2,9 millions de livres sterling pour financer un projet potentiellement révolutionnaire de mini-réacteur nucléaire. Connue pour ses voitures de luxe, la société est en effet également impliquée dans divers domaines, y compris l’aérospatial et l’ingénierie. Rolls-Royce Holdings plc, la société mère, fournit notamment des systèmes de propulsion pour l’aviation civile et militaire ou la marine et est également active dans le domaine de l’énergie.

    Un premier réacteur d’ici 2030

    Le réacteur modulaire proposé par Rolls-Royce est basé sur la fission nucléaire. La technologie repose donc sur le processus de division d’un gros noyau atomique en fragments plus petits, ce qui libère une quantité importante d’énergie.

    De cette manière, la société serait capable de fournir une source d’énergie stable et décarbonée. Cela signifie que le réacteur pourrait produire de l’électricité de manière continue sans émissions importantes de gaz à effet de serre. Un tel réacteur pourrait donc également avoir une utilité sur Terre, en plus d’être utilisé sur la Lune.

    Ce n’est pour l’heure qu’un prototype. Un véritable réacteur nucléaire pourrait cependant être déployé sur la Lune d’ici le début des années 2030. Les chercheurs travaillent également toujours sur un moyen de convertir la chaleur générée par la fission nucléaire en électricité.

    Source: https://sciencepost.fr/rolls-royce-devoile-reacteur-nucleaire-lunaire/

    Cela signifie que le réacteur pourrait produire de l’électricité de manière continue sans émissions importantes de gaz à effet de serre :lolilol:
    Qu’est-ce qu’on s’en fout sur la lune d’avoir une énergie décarbonée !!! Par contre, on cherche un volontaire pour sortir la poubelle.

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    C’est joli et impactant dans le paysage. Ils vont bien nous trouver deux trois princes pour financer le projet et il finiront par s’apercevoir que les vents de sable sont plus corrosifs que prévu

  • Ces plantes qui envahissent le monde

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    Moins médiatisées que les espèces animales invasives, les plantes exotiques envahissantes n’en sont pas moins féroces et se révèlent de redoutables concurrentes pour les plantes locales. Avec à la clé, des impacts négatifs sur les écosystèmes.

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    À Marseille, il n’y a pas que les touristes qui ont colonisé les Calanques. Une autre menace, plus insidieuse, vient elle aussi peser sur l’équilibre en péril de cet écosystème du pourtour méditerranéen. Des plantes exotiques originaires d’autres continents – griffe de sorcière, figuier de Barbarie ou encore agave d’Amérique –, ont tellement proliféré sur le sol des Calanques qu’elles menacent des plantes plus petites, fragiles et endémiques telles que l’emblématique astragale de Marseille. De 2017 à 2022, ce sont 200 tonnes de ces plantes exotiques envahissantes qui ont ainsi dû être arrachées au cours de coûteuses opérations d’éradication, mobilisant de nombreux scientifiques, entreprises spécialisées, bénévoles… et même, un hélicoptère !
    Une conséquence de la mondialisation

    Moins médiatisées que les espèces animales exotiques envahissantes – frelon asiatique et moustique tigre en tête –, les espèces végétales exotiques envahissantes n’en constituent pas moins une vraie menace pour les écosystèmes planétaires. Sur les dix espèces exotiques envahissantes les plus répandues dans le monde, listées dans le rapport que la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), le « Giec de la biodiversité », vient de consacrer aux espèces exotiques envahissantes (1) (lire plus bas), sept sont d’ailleurs des plantes, comme le lantanier, le robinier faux-acacia ou la jacinthe d’eau.

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    En France métropolitaine, la liste des plantes exotiques envahissantes ne cesse de s’allonger : l’hélianthe en forêt de Fontainebleau (Île-de-France), la jussie dans les zones humides, l’herbe de la pampa avec ses plumeaux blancs désormais si répandue dans l’Hexagone que les fleuristes l’ont adoptée dans leurs bouquets, la renouée du Japon, ou encore la fameuse griffe de sorcière très prisée des jardiniers pour ses qualités de couvre-sol et qu’on peut désormais observer des côtes méditerranéennes jusqu’à la pointe du Finistère. Des espèces dont les origines se situent respectivement en Amérique du Nord, en Amérique du Sud (pour la jussie et l’herbe de la pampa), en Asie orientale et en Afrique du sud.

    Certaines plantes exotiques ont une telle capacité à proliférer et à envahir les milieux où elles sont introduites qu’elles sont même qualifiées de « super envahissantes ». Les territoires d’outre-mer sont particulièrement touchés par ces espèces très performantes : « en Polynésie française, 70 % de la surface de Tahiti est envahie par Miconia calvescens, un arbre originaire d’Amérique centrale et du Sud », témoigne Céline Bellard, chercheuse CNRS au laboratoire Écologie, systématique et évolution (2). Surnommé le « cancer vert », le miconia a été retrouvé plus récemment en Martinique en 2017, puis en Guadeloupe en 2020, menaçant l’équilibre fragile de ces écosystèmes insulaires.

    Comment ces végétaux ont-ils atterri si loin de leur milieu d’origine ? L’introduction de ces plantes exotiques est intimement liée aux déplacements intercontinentaux effectués par les colons européens à partir du XVe siècle. « C’est ni plus ni moins l’héritage de Christophe Colomb, souligne Jonathan Lenoir, écologue, chercheur CNRS au laboratoire Écologie et dynamique des systèmes anthropisés (3). Les explorateurs ont ramené des espèces indigènes d’Amérique en Europe, et à l’inverse, ceux qui sont partis s’installer dans les colonies ont exporté là-bas les plantes qu’ils affectionnaient. »

    La mondialisation, l’industrie, le commerce, l’agriculture et les nombreux déplacements internationaux ont fait le reste et expliquent le nombre croissant de plantes exotiques introduites à travers le monde au fil du temps, avec une nette accélération depuis les années 1970. « On a introduit ces végétaux en masse dans les jardins, les villes, sur les ronds-points, le long des routes, raconte Laurence Affre, écologue à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (4) (IMBE), parce qu’ils sont jolis, avec leurs couleurs et leurs formes inhabituelles. » C’est précisément ce qui est arrivé avec le miconia, introduit en 1937 à Tahiti comme plante ornementale dans un jardin botanique privé, ou avec la jussie, une plante aquatique ramenée en France entre 1820 et 1830 pour décorer des bassins d’agréments.

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    Quand les plantes prennent la route

    Le caractère « utile » de certaines plantes explique aussi leur introduction. « Lorsqu’il y avait encore une activité militaire sur l’île de Bagaud (aujourd’hui partie intégrante du Parc national de Port-Cros, dans le Var), au XIXe siècle, l’armée y a initialement introduit les griffes de sorcière – devenues envahissantes – car celles-ci produisent des rameaux rampants avec des racines qui s’enfoncent dans le sol, ce qui permet de le stabiliser et de diminuer l’érosion », poursuit Laurence Affre.

    Problème : une fois introduites dans un nouveau milieu, les plantes exotiques ne se contentent pas de « rester plantées là ». Contrairement à ce que suggère l’expression, les plantes se déplacent ! Elles disposent en effet d’un large arsenal de vecteurs de dispersion pour « s’échapper » et parcourir des distances parfois très longues. Les graines issues de leur reproduction peuvent ainsi être transportées par les humains, sous les semelles de leurs chaussures ou les pneus de leurs véhicules, mais aussi par les animaux via leur pelage ou leurs déjections, par le vent ou encore par l’eau.

    En ce qui concerne les plantes exotiques envahissantes, leur mobilité est d’autant plus rapide que les milieux naturels ont subi des perturbations liées aux activités humaines mais aussi naturelles (feux de forêt, tempêtes), devenues plus fréquentes en raison du changement climatique. On dit même qu’elles empruntent les routes pour se propager plus vite ! « Lorsque l’on construit une route, on rase tout et on détruit l’habitat indigène, explique Jonathan Lenoir. C’est cette remise à zéro qui permet aux plantes exotiques envahissantes de s’exprimer et de progresser beaucoup plus facilement que dans un écosystème indemne et compétitif. » C’est particulièrement vrai en montagne où, à cause du changement climatique, les plantes – toutes espèces confondues – ont tendance à migrer en altitude pour retrouver des températures plus fraîches.

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    Or, si 6 % « seulement » des plantes exotiques introduites hors de leur territoire d’origine deviennent envahissantes, d’après l’IPBES leur propagation a un impact bien réel sur la biodiversité dont on commence à prendre toute la mesure. Les espèces végétales exotiques envahissantes provoquent notamment « une dégradation des écosystèmes, avec une diminution de l’abondance des plantes indigènes et une modification importante des caractéristiques du sol », détaille Laurence Affre. Avec ses feuilles gigantesques, Miconia calvescens a ainsi la capacité d’étouffer complètement la végétation environnante, qui ne parvient plus à capter la lumière. « On assiste alors à la formation de forêts composées exclusivement de miconia qui détruisent l’habitat des espèces endémiques et les menacent d’extinction, en Polynésie et dans les Antilles notamment », indique Céline Bellard.

    Ces plantes peuvent même aller jusqu’à modifier le fonctionnement de l’écosystème lui-même. « En forêt de Compiègne (Hauts-de-France), raconte Jonathan Lenoir, on s’est ainsi rendu compte que le cerisier tardif (originaire d’Amérique du Nord) était capable de court-circuiter le fonctionnement naturel de la forêt en modifiant le cycle de l’azote pour se l’accaparer, au détriment des plantes indigènes de l’écosystème. »

    À la différence des espèces animales exotiques envahissantes, dont les impacts sur les territoires d’accueil sont plus immédiats, les plantes ont la particularité de générer des impacts à retardement, ce qui rend leurs dégâts d’autant plus compliqués à évaluer. « Ce que l’on observe aujourd’hui n’est peut-être que la partie visible de l’iceberg, s’inquiète Jonathan Lenoir, car il existe un retard de réponse important entre l’introduction d’une espèce et son premier impact visible. » Un délai de latence accentué par le fait que les graines peuvent rester jusqu’à plusieurs décennies en état de dormance dans le sol, jusqu’à ce que les conditions leur soient favorables pour germer (chaleur, pluie, perturbations). Ce que les écologues appellent la « banque de graines du sol » rend d’autant plus délicate leur éradication : une opération d’arrachage pratiquée une année ne suffira pas à prévenir le retour de la plante invasive les années suivantes.

    Reproduction et développement plus efficaces

    C’est que les végétaux transportés hors de leur milieu d’origine disposent d’avantages redoutables sur les plantes locales : lorsqu’ils sont introduits dans une nouvelle région géographique, ils se retrouvent dépourvus des ennemis présents dans leur aire d’origine et qui limitaient leur population. Sans les espèces animales herbivores, les agents pathogènes ou les parasites contre lesquels elles devaient lutter, « ces plantes peuvent allouer davantage de ressources à leur développement et à leur reproduction, contrairement aux plantes indigènes qui doivent toujours utiliser une partie de leur énergie pour combattre leurs ennemis traditionnels », explique Laurence Affre.

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    L’absence de coévolution entre les plantes exotiques et les espèces indigènes du milieu dans lequel elles ont été introduites, que celles-ci soient végétales ou animales, est fondamentale pour comprendre comment certaines plantes exotiques parviennent à concurrencer les plantes natives. « Au sein d’un écosystème, on a toujours observé des comportements envahissants, observe Jonathan Lenoir. Mais il parvient généralement à s’autoréguler pour rétablir le cycle : les espèces ayant coévolué les unes avec les autres, elles ont développé une dynamique naturelle, une sorte de mécanisme de contrôle qui permet de revenir à une situation d’équilibre dans la communauté indigène. »

    En revanche, lorsqu’une plante exotique est introduite, les espèces autochtones se retrouvent dans une situation de « naïveté » face à cette nouvelle plante : n’ayant pas coévolué ensemble, les espèces indigènes n’ont pas pu développer les armes biologiques pour se défendre ou se protéger si jamais cette nouvelle plante devient envahissante. C’est particulièrement vrai dans les territoires insulaires qui, avec leurs écosystèmes clos et isolés, sont particulièrement vulnérables aux invasions biologiques : le nombre de plantes exotiques y dépasserait désormais le nombre de plantes indigènes sur plus d’un quart des îles dans le monde, selon l’IPBES !

    Une réglementation insuffisante

    Face à ce constat préoccupant, les leviers d’action semblent encore insuffisants. Côté législation, les mesures se révèlent disparates : 83 % des pays sont dépourvus de réglementation nationale spécifique sur les espèces exotiques envahissantes. Ils sont néanmoins de plus en plus nombreux à établir des listes de contrôle et des bases de données officielles répertoriant ces espèces (196 pays en 2022). L’Union européenne a mis en place en 2014 une liste réglementaire des espèces jugées préoccupantes (88 à ce jour, dont 41 plantes) et soumises à des restrictions strictes de détention, d’importation, de vente ou de culture. Mais le nombre d’espèces concernées par cette liste est trop faible, déplorent les scientifiques. « On est encore loin des politiques fermes de certains États insulaires comme la Nouvelle-Zélande, où l’on doit nettoyer ses chaussures à l’aéroport pour éviter le transport de graines, mais on progresse », regrette Céline Bellard.

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    Les moyens de lutte contre les plantes exotiques envahissantes se sont fortement développés et affinés au cours de la dernière décennie. Pour éradiquer les plantes qui posent problème, l’arrachage reste la méthode la plus commune : « C’est efficace mais ça demande beaucoup de travail, concède Élise Buisson, chercheuse à l’IMBE et coordinatrice scientifique d’un programme ayant permis l’éradication des griffes de sorcière sur l’île de Bagaud. En raison de la banque de graines en dormance dans le sol, on doit revenir chaque année pour arracher de nouveau les nouvelles germinations qui font surface. » Pour maximiser les chances de réussite, rien n’est laissé au hasard : « Après avoir étudié le milieu, nous avons opté pour un protocole d’arrachage qui consistait à extraire non seulement les rameaux lignifiés, mais aussi leur litière (très riche en graines) », explique la chercheuse. L’éradication des griffes de sorcière a eu un effet significatif et positif sur la richesse et le recouvrement en plantes indigènes des communautés végétales du littoral et de l’intérieur de l’île.

    Plus complexes et chronophages, les techniques de lutte biologique font aussi partie des solutions explorées par la recherche, même si l’introduction de nouvelles espèces fait toujours peser un risque sur les écosystèmes… La colonisation de Miconia calvescens a par exemple pu être ralentie à Tahiti par l’introduction d’un champignon pathogène au début des années 2000.

    Lutter contre les plantes envahissantes doit enfin passer par une nécessaire prise de conscience de la société, au-delà du seul cercle des spécialistes. « Il faut sensibiliser le grand public, qui doit comprendre pourquoi il ne faut pas introduire certaines espèces dans de nouveaux milieux, et surtout informer les décideurs politiques pour qu’ils agissent à la hauteur des dommages causés par les invasions biologiques », insiste Laurence Affre, qui regrette qu’aujourd’hui encore, on trouve des plantes exotiques reconnues comme envahissantes en vente libre dans les jardineries françaises, comme l’arbre aux papillons ou la luzerne arborescente…

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    À l’issue de la COP15 sur la diversité biologique de Kunming-Montréal, en décembre 2022, 188 gouvernements ont convenu de réduire d’au moins 50 % d’ici à 2030 l’introduction et l’implantation d’espèces exotiques envahissantes prioritaires. Un accord aussi ambitieux qu’essentiel face à l’urgence de la situation. Mais qui doit maintenant être suivi d’effets.

    (1) https://www.ofb.gouv.fr/actualites/publication-du-rapport-de-lipbes-sur-les-especes-exotiques-envahissantes (2) Unité CNRS/AgroParisTech/Université Paris-Saclay. (3) Université de Picardie Jules Verne. (4) Unité CNRS/Aix-Marseille Université/Avignon Université/IRD.

    Source: https://lejournal.cnrs.fr/articles/ces-plantes-qui-envahissent-le-monde

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    Ça va se lisser quand l’une ou l’autre des techniques va fonctionner @duJambon. Le réacteur japonais est partenaire d’Iter qui est déjà lui même un centre de recherche collaboratif d’une trentaine de pays. La principale différence entre les Tokamaks, c’est le gaz de fusion employé. Le japonais “fonctionne” à l’hydrogène, Iter est en bi-composants (Deutérium et Tritium) liés à l’hydrogène et les américains sont sur de l’hélium, il me semble. Normalement, dans le collectif, tous les composants sont les mêmes, sauf les injecteurs de gaz primaire.

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    @Ashura Reagan tout con qu’il était les a pourtant poussé dans l’abîme.

    Le satan russe n’est guère plus convaincant que les wunderwaffen de l’Allemagne de 44. de la poudre aux yeux!

    Edit: c’est la pleutrerie de l’occident qui fait la puissance des russes, rien de plus.

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    Détecter les éléments constitutifs de la vie sur les lunes glacées pourrait être aussi simple que de voler à travers les panaches de leurs geysers.

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    Les panaches émis par les geysers d’Encelade sont suffisamment puissants pour qu’un vaisseau spatial en visite puisse échantillonner les entrailles de la petite lune sans avoir à atterrir. De plus, ils sont également suffisamment doux pour que si les molécules nécessaires au démarrage de la vie existent dans l’océan interne d’Encelade, elles ne seront pas détruites en étant recrachées, les laissant libres d’être collectées intactes par les futures missions spatiales. La même chose devrait être vraie pour Europe, ce qui augmente la possibilité que quelque chose de vraiment excitant nous attende lorsque l’ Europa Clipper atteindra Jupiter.

    Encelade, la lune de Saturne, possède un océan d’eau liquide sous sa coquille glacée et plusieurs études récentes ont révélé que tous les ingrédients nécessaires à la vie y existent. Ce que nous ne savons pas, c’est si ceux-ci se sont réunis pour former des acides aminés, fréquemment appelés « éléments constitutifs de la vie ». Cependant, avec des geysers projetant des échantillons de cet océan dans l’espace, un vaisseau spatial devrait être capable de le découvrir, à condition de l’équiper d’un équipement suffisamment sensible.

    Il y a une mouche dans cette pommade, ou du moins on le pensait. Les molécules complexes ne peuvent pas gérer des forces extrêmes sans se décomposer en leurs éléments constitutifs, ou du moins en molécules plus simples. Les astrobiologistes craignaient que si Encelade contenait des acides aminés, et peut-être même de l’ADN, qui flottaient à l’intérieur, ils pourraient être détruits par l’impact d’un choc contre la plaque collectrice d’un vaisseau spatial.

    Si tel est le cas, cela ne laisserait aucune trace aux futures missions, une triste répétition de l’idée selon laquelle nous avons trouvé la vie sur Mars et l’avons tuée. Si c’est vrai, nous dépendrions d’atterrisseurs, et probablement de robots bizarres comme ce serpent , pour collecter des échantillons intacts de l’océan intérieur.

    La bonne nouvelle est que, selon le professeur Robert Continetti de l’Université de Californie à San Diego et ses collègues, cela ne sera pas nécessaire, car les acides aminés sont suffisamment résistants pour survivre au voyage. En effet, calculent les auteurs, ils sont jugés capables de survivre à des vitesses d’impact d’au moins 4,2 kilomètres par seconde (2,6 miles par seconde), 10 fois plus rapides que celles auxquelles les molécules projetées à travers les geysers d’Encelade seraient confrontées. Cela fixe une vitesse maximale très pratique pour les engins spatiaux essayant de capturer des céréales tout en traversant un panache.

    Continetti a construit un spectromètre d’impact d’aérosol pour voir ce qui se passe lorsque des aérosols et d’autres particules entrent en collision.

    “Cet appareil est le seul de son genre au monde à pouvoir sélectionner des particules uniques et les accélérer ou décélérer jusqu’à des vitesses finales choisies”, a déclaré Continetti dans un communiqué . “De plusieurs microns de diamètre jusqu’à des centaines de nanomètres, dans une variété de matériaux, nous sommes en mesure d’examiner le comportement des particules, comme la façon dont elles se dispersent ou comment leurs structures changent lors de l’impact.”

    Bien que cela ne soit pas prévu de cette façon, le spectromètre est excellent pour projeter des grains de glace, comme ceux qu’Encelade crache, sur des surfaces et en étudier les conséquences.

    Si, comme nous l’espérons, Encelade contenait des acides aminés, ils seraient probablement transportés dans l’espace à bord de grains de glace comme celui-ci.

    “Les implications que cela a pour détecter la vie ailleurs dans le système solaire sans missions à la surface de ces lunes océaniques sont très excitantes”, a déclaré Continetti.

    Nous en savons beaucoup moins sur la situation en Europe, où les geysers vont et viennent et où tout lien avec l’océan intérieur est incertain . Pourtant, même si une mission vers Encelade est purement hypothétique, si tout se passe bien, nous allons bientôt échantillonner des particules à proximité d’Europe. Par conséquent, il est très important de savoir que les acides aminés sont suffisamment résistants pour avoir de bonnes chances de survie si certains d’entre eux subissent un voyage similaire.

    Source: https://www.iflscience.com/if-enceladus-or-europa-have-life-it-might-be-easy-to-find-71881

    Les extras-terrestres sont peut-être plus proches de nous que nous le pensons.
    Les extras-terrestres intelligents, par rapport à certains terriens, aussi. 🙂

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    Espace à l’italienne

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    Une fusée Vega chevauche une colonne d’échappement de son premier étage à combustible solide, lançant une mission visant à mettre 12 petits satellites en orbite.

    La mission

    Cette fusée Vega doit lancer le satellite BIOMASS de 1 250 kg pour l’Agence spatiale européenne, une mission qui utilisera un radar à synthèse d’ouverture en bande P pour évaluer la santé des forêts sur Terre et déterminer leur évolution. Le satellite est évalué à plus de 200 millions de dollars.

    C’est le genre de mission pour laquelle la fusée Vega a été créée. Lancée pour la première fois en 2012, la fusée Vega a une capacité de levage d’un peu plus de 2 tonnes en orbite terrestre basse. Cela le rend un peu plus puissant que les fusées de petite taille, mais ce n’est pas vraiment un véhicule de taille moyenne. Sa capacité de transport est environ un dixième de celle d’une fusée Falcon 9, par exemple.

    Un gros problème pour Vega est son prix. Bien que le distributeur du véhicule, Arianespace, ne publie pas de prix, un lancement de Vega coûte environ 35 à 40 millions de dollars. Ce véhicule était à peine compétitif il y a dix ans lorsque le véhicule a fait ses débuts. Aujourd’hui, c’est hors de portée avec une nouvelle génération de petites sociétés de lancement qui proposent des prix plus bas, ou avec le Falcon 9, plus fiable, qui ne coûte qu’environ 50 % de plus pour une capacité de transport bien plus grande.

    Un autre défi a été la fiabilité. La fusée Vega a subi deux pannes lors de ses sept derniers lancements et affiche un taux de pannes à vie de 10 % sur 21 lancements.

    Avio a développé la fusée Vega C légèrement plus grande pour offrir plus de portance et de fiabilité à un prix comparable. La fusée Vega C a fait ses débuts en 2022 avec succès. Mais lors de sa deuxième mission en décembre 2022, le deuxième étage a échoué. Le Vega C ne reprendra pas le vol avant au moins un an.

    Pas de bonnes options

    En raison des problèmes persistants avec la fusée Vega C, l’Agence spatiale européenne n’a vraiment aucune autre option nationale à court terme pour envoyer son satellite BIOMASS dans l’espace. La fusée Ariane 6 ne fera pas ses débuts avant au moins six mois, et elle a un long retard et doublerait au moins les coûts de lancement. Il est peu probable que les responsables européens veuillent se tourner vers SpaceX et son Falcon 9 non plus.

    Alors, que fera Avio ? Selon European Spaceflight, les responsables travaillent sur deux options. La première consiste à utiliser d’anciens réservoirs de carburant construits pour les tests de qualification de la fusée Avio il y a plus de dix ans. Il existe quatre réservoirs de ce type, et l’entreprise pourrait soumettre deux d’entre eux à des tests de requalification et, si ces tests se déroulent correctement, utiliser les deux autres réservoirs pour le lancement. Naturellement, les ingénieurs s’inquiètent de l’intégrité de ces réservoirs qui, outre leur âge, n’ont jamais été destinés à voler.

    Une autre option consiste à modifier l’étage supérieur utilisé par la fusée Vega C. Bien qu’il existe certains points communs entre les étages supérieurs Vega et Vega C, il existe des différences et le nouvel étage supérieur AVUM+ n’était pas destiné à voler sur la fusée Vega d’origine. Il reste à voir si l’Agence spatiale européenne est disposée à soutenir le lancement de son précieux satellite sur une fusée aussi bricolée.

    Source: https://arstechnica.com/space/2023/12/italian-rocket-maker-has-a-problem-key-parts-of-final-vega-booster-were-trashed/

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    Le détroit de Gibraltar en modèle réduit

    Et si miniaturiser un espace géographique permettait de mieux l’étudier ? À Grenoble, où nous emmène ce reportage diffusé avec LeMonde.fr, une équipe de scientifiques a réalisé une maquette du détroit de Gibraltar. Grâce à la plateforme tournante Coriolis, ils modélisent vents, marées, rotation de la Terre ou encore échanges d’eau entre Méditerranée et Atlantique afin de collecter de précieuses données sur le détroit.

    Source: https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-detroit-de-gibraltar-en-modele-reduit

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    La toute première fois que le rover Perseverance a voulu forer le sol de Mars, en 2021, tout s’est bien passé, ou presque. Les instruments ont fonctionné à merveille, mais l’échantillon convoité lors de ce « carottage » s’est volatilisé. Il s’est enfoncé dans le sol plus meuble que prévu de la Planète rouge. Même déconvenue, en 2020, pour le prélèvement d’une sonde de la Nasa sur le petit astéroïde Bennu. Son sol s’est dispersé à la façon d’un liquide. Autant dire qu’il est difficile de prévoir à l’avance le comportement d’une surface extraterrestre.

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    « On a souvent des surprises, parce que le peu de données que l’on a sont éparses et nos prédictions sont souvent issues d’extrapolations de lois physiques terrestres », explique Naomi Murdoch, physicienne et planétologue à l’ISAE-SUPAERO de Toulouse. Alors, pour éviter aux sondes, rovers et même humains de s’enliser en terres lointaines et inconnues, la chercheuse a imaginé une « machine à gravité variable » capable de recréer, sans bouger de la Ville rose, les propriétés mécaniques de la surface d’un corps céleste. Et Naomi Murdoch va pouvoir passer de la théorie à la pratique. Elle vient d’obtenir pour son projet « Gravité » l’une des plus prestigieuses bourses – 2,3 millions d’euros sur 5 ans – du Conseil européen de la recherche (ERC).

    « Géotechniques extraterrestres »

    Alors, à quoi va ressembler cette machine à « voyager » dans tout le système solaire ? « Imaginez un ascenseur, dit l’Ecossaise expatriée. On coupe les câbles, la cabine tombe et abolit la gravité ressentie à l’intérieur ». Ce système de « tour de chute » appliqué au spatial existe déjà à Brême, en Allemagne. Sauf que la tour toulousaine – « de cinq à huit mètres de haut » et avec une petite nacelle pour déposer les « boîtes » contenant les matériaux à tester, comme du sable par exemple – sera réglable. Elle pourra reproduire plusieurs gravités. Celle de la Lune, six fois moindre que celle de la Terre, mais aussi celle 1.000 fois moins élevée de la surface de certains astéroïdes.

    « Lieu du crime » spatial et rover sur une lune de Mars

    « Nous voulons générer avec notre machine une base de données expérimentale et nous espérons que nos résultats seront très utiles aux agences spatiales et aux scientifiques », résume la planétologue. Le projet Gravité démarrera vraiment à l’été 2024, quand elle aura recruté son équipe d’ingénieurs, doctorant et jeunes chercheurs et la fameuse machine devrait être opérationnel « début 2026 ». A temps pour appuyer la mission Hera de l’Agence spatiale européenne (ESA). Cette dernière va retourner « sur les lieux du crime », sur le petit astéroïde que la Nasa a « percuté » volontairement l’année dernière, au cours de la mission DART, pour tenter de le dévier façon Bruce Willis dans Armageddon. L’équipe de Naomie Murdoch à l’ISAE-SUPAERO participe aux préparatifs de l’atterrissage de deux petits satellites près du cratère. Elle est aussi associée au rover franco-allemand Idéfix qui doit atterrir en 2027 sur Phobos, une lune rocheuse de Mars. La gravité y est 1.500 fois plus faible que sur notre plancher des vaches. La mission des Toulousains est d’aider Idéfix à se déplacer sans s’envoler.

    Source: https://www.20minutes.fr/sciences/4064642-20231202-petites-lunes-asteroides-planetes-comment-va-recreer-sols-extraterrestres-ascenseur

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    C’est compliqué, il faut qu’on discute, on ne sait pas bien, il faut qu’on étudie …, c’est bien, le gars est honnête, mais ça contraste un peu avec les prévisions annoncées au dixième de degrés qu’on entend souvent.

  • La Chine lance le deuxième module de sa station spatiale

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    Pour la première fois, nous avons des vues de l’ensemble de la station spatiale chinoise

    Tiangong pourrait désormais survivre à l’ancienne et plus grande Station spatiale internationale.

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    La station orbite à 380 km au dessus de la terre

    La Chine a publié mardi de nouvelles photos de sa station spatiale Tiangong alors que des astronautes chinois et des responsables de l’espace effectuaient une visite de relations publiques à Hong Kong. Ces images, prises il y a environ un mois, montrent le complexe de Tiangong dans sa configuration entièrement assemblée avec trois modules dirigés par trois membres d’équipage.

    Un équipage de trois astronautes au départ a capturé les nouvelles vues panoramiques de la station Tiangong en orbite terrestre basse le 30 octobre, peu après avoir quitté l’avant-poste pour se diriger vers la Terre à la fin d’une mission de six mois. Ce sont les premières vues montrant la station de Tiangong après que la Chine a achevé l’assemblage de ses trois modules principaux l’année dernière.

    Le module central de Tianhe est au centre du complexe. Il a été lancé en avril 2021 avec des logements pour l’équipage et des systèmes de survie pour les astronautes. Deux modules d’expérimentation, nommés Wentian et Mengtian, ont été lancés en 2022. La première équipe d’astronautes chinois est arrivée à la station en juin 2021, et Tiangong est doté en permanence d’équipages tournants de trois personnes depuis juin 2022.

    L’un de ces équipages a clôturé son séjour de six mois à la station de Tiangong le 30 octobre. Leur ferry Shenzhou 16 s’est éloigné de Tiangong, puis a effectué un cercle autonome autour de l’avant-poste tandis que les astronautes flottaient près des fenêtres de leur vaisseau spatial avec des caméras « pour terminer ». une image panoramique de la station spatiale avec la Terre en arrière-plan", a déclaré l’Agence chinoise pour les missions spatiales habitées.

    Les panneaux solaires de production d’électricité de Tiangong dominent les vues capturées par les 16 astronautes de Shenzhou. Ces panneaux solaires s’étendent bout à bout sur plus de la moitié de la longueur d’un terrain de football.

    Il s’avère que la Chine n’a peut-être pas fini de construire la station de Tiangong. Dans des remarques le mois dernier, des responsables ont présenté leur intention d’ajouter trois compartiments pressurisés supplémentaires pour agrandir la station spatiale chinoise dans les années à venir.

    Tiangong, qui signifie « palais céleste », deviendra une plaque tournante pour les expériences, les démonstrations technologiques, l’assemblage d’engins spatiaux et l’entretien des satellites, a déclaré Zhang Qiao, chercheur à l’Académie chinoise des technologies spatiales (CAST). CAST fait partie du réseau d’entrepreneurs publics qui construisent des fusées et des engins spatiaux pour le programme spatial chinois.

    “Nous construirons à l’avenir un assemblage de six modules de 180 tonnes”, a déclaré Zhang lors du Congrès astronautique international le mois dernier.

    Tiangong fois deux

    Dans sa configuration actuelle, Tiangong a une masse d’environ 69 tonnes, sans compter l’équipage en visite et les véhicules cargo. Cela représente environ un sixième de la masse de la plus grande Station spatiale internationale, créée dans le cadre d’un partenariat entre les États-Unis, la Russie, l’Europe, le Japon et le Canada. Les responsables chinois affirment que leur station spatiale, bien que nettement plus petite que l’ISS, a presque autant de capacité pour les expériences scientifiques.

    “Cela indique que la station spatiale Tiangong dispose d’une grande efficacité de support d’applications”, ont écrit des ingénieurs spatiaux chinois dans un article publié plus tôt cette année dans Space: Science & Technology , une revue en libre accès et publication sœur de la revue Science .

    Aujourd’hui, la Chine s’engage à plus long terme dans le programme Tiangong, avec pour objectif de doubler la taille de la station spatiale. Les responsables spatiaux chinois avaient initialement annoncé que la station spatiale fonctionnerait pendant 10 ans. Le mois dernier, les responsables ont déclaré que la durée de vie s’étendrait désormais à 15 ans ou plus.

    Cela signifie que la station spatiale Tiangong continuera de fonctionner au moins jusqu’au milieu des années 2030, plusieurs années après le déclassement prévu de la Station spatiale internationale en 2030, plus de 30 ans après le lancement du plus ancien module de l’ISS. La stratégie de la NASA consiste à s’associer à l’industrie commerciale pour développer une station spatiale plus petite afin de remplacer l’ISS en orbite terrestre basse. L’idée est qu’une station spatiale commerciale serait moins chère à exploiter que l’ISS, et que la NASA et d’autres agences spatiales gouvernementales pourraient acheter l’accès à l’avant-poste privé pour les astronautes et les expériences scientifiques.

    La NASA n’est pas sûre que les stations spatiales commerciales seront prêtes au moment où la Station spatiale internationale doit prendre sa retraite. Un haut responsable de la NASA a récemment déclaré qu’il était possible qu’il y ait un écart entre la fin de l’ISS et l’arrivée d’un avant-poste commercial en orbite terrestre basse. “Personnellement, je ne pense pas que ce serait la fin du monde”, a déclaré Phil McAlister, directeur de la division des vols spatiaux commerciaux au siège de la NASA.

    Comme les États-Unis, la Chine va de l’avant avec son projet d’envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2030. L’agence spatiale américaine veut s’affranchir du coût – plus de 3 milliards de dollars par an – lié à l’exploitation de la Station spatiale internationale en orbite terrestre basse. pour libérer de l’argent pour des missions sur la Lune, et éventuellement sur Mars.

    La Chine semble vouloir maintenir sa station spatiale gouvernementale en orbite terrestre basse tout en mettant en place un ambitieux programme d’exploration lunaire. À l’heure où les États-Unis et la Chine se précipitent vers la Lune, il est possible que la Chine soit la seule nation à avoir une présence humaine continue en orbite plus proche de la Terre.

    Tiangong est déjà équipé d’un sas pour permettre aux astronautes de sortir de la station lors de sorties dans l’espace, de bras robotiques pour déplacer l’équipement autour de la structure extérieure et de supports d’expérimentation pour soutenir la recherche en physiologie humaine, en sciences physiques en microgravité, en astronomie, en sciences de la Terre et en démonstrations technologiques. . Il dispose également de propulseurs électriques pour maintenir son altitude de manière plus économe en carburant que s’il utilisait des moteurs de fusée conventionnels.

    Les projets de la Chine pour la station et un nouveau télescope

    La Chine construit un grand observatoire d’astronomie de taille similaire au télescope spatial Hubble, dont le lancement est prévu en 2025. Ce nouveau télescope, nommé Xuntian, volera sur une orbite proche de la station Tiangong, lui permettant de s’amarrer périodiquement au complexe pour l’entretien et le ravitaillement. . Zhang a déclaré que davantage de vaisseaux spatiaux « voleront probablement de manière co-orbitale » avec la station spatiale chinoise à l’avenir.

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    Un modèle du télescope spatial Xuntian est exposé lors de l’exposition des réalisations du programme chinois de vols spatiaux habités de 30 ans au Musée national de Chine à Pékin.

    Puis, peut-être vers 2027, la Chine prévoit de lancer un « module d’extension » qui sera installé à l’avant du module central de la station spatiale. Ce module d’extension apportera davantage de ports d’accueil à la station, l’ouvrant ainsi à une expansion ultérieure pour atteindre environ un tiers de la masse de l’ISS. L’éventuelle station de six modules pourrait inclure un habitat gonflable pour plus de volume et servir de banc d’essai pour un futur habitat gonflable à la surface de la Lune, selon Zhang.

    “La station spatiale chinoise fonctionnera en orbite pendant une longue période, plus de 15 ans”, a-t-il déclaré.

    Lyu Congming, qui aide à superviser la recherche scientifique sur Tiangong, a déclaré que plus de 100 projets de recherche avaient été lancés sur la station spatiale. Parmi ceux-ci, 65 ont été mis en œuvre et 48 sont en cours, a-t-il déclaré lors du Congrès astronautique international début octobre.

    Les autorités chinoises ont lancé un appel à la coopération internationale sur la station spatiale Tiangong. La Chine a 10 projets de recherche coopératifs avec l’Agence spatiale européenne, selon Lyu, et il existe des opportunités pour d’autres pays de fournir des expériences individuelles, de nouvelles technologies telles que des bras robotiques ou des systèmes de survie, et même des modules internationaux entiers pour rejoindre le complexe de Tiangong.

    Longue marche

    Le lancement du télescope Xuntian et l’ajout éventuel de trois nouveaux modules à la station Tiangong nécessiteront davantage de vols de la fusée chinoise Longue Marche 5B, un lanceur lourd unique parmi les lanceurs car il ne nécessite pas d’étage supérieur pour mettre son charge utile en orbite. Cela signifie que l’énorme étage central de Longue Marche 5B entre lui-même en orbite. Lors des lancements précédents transportant de grandes sections de la station Tiangong, l’étage central Longue Marche 5B est resté en orbite pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, jusqu’à ce que la traînée atmosphérique ramène naturellement la fusée vers la Terre.

    La majeure partie de la fusée a brûlé lors de la rentrée, mais cet étage de rappel est si massif que de gros fragments sont tombés intacts au sol ou dans la mer. Cela a déclenché des protestations de la part de responsables américains, notamment de l’administrateur de la NASA, Bill Nelson, qui a évoqué le risque de blessures, de décès ou de dommages matériels dus à la chute de métal de la Longue Marche 5B.

    À moins que la Chine n’ait repensé certaines parties de l’étage principal de Longue Marche 5B, nous pourrions à nouveau observer le ciel alors que les modules d’extension montent vers la station Tiangong.

    Source: https://arstechnica.com/space/2023/11/china-says-its-space-station-seen-in-new-photos-is-poised-for-growth/

  • Des instruments toujours plus grands

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    Synchrotrons, écotrons, fours solaires ou “laboratoires volants”… Les grandes infrastructures de recherche se trouvent à la croisée de l’histoire scientifique et des innovations technologiques de pointe. Cette vidéo, réalisée par Grand Labo, nous fait découvrir les coulisses de ces géants de la science.

    Souce: https://lejournal.cnrs.fr/videos/des-instruments-toujours-plus-grands

  • Les défis d’une IA frugale

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    Alors que le développement de l’intelligence artificielle (IA) va réclamer toujours plus d’énergie, comment limiter son impact sur le changement climatique ?

    « Le numérique étant partout, l’évaluation de son impact est un sujet compliqué, affirme Denis Trystram, professeur à l’Institut polytechnique de Grenoble et membre du Laboratoire d’informatique de Grenoble (1) (LIG). Par exemple, faut-il entrer la consommation des véhicules Tesla dans la catégorie du transport ou du numérique ? Est-ce que l’énergie utilisée pour la commande de billets en ligne doit aller dans le bilan du transport ferroviaire ou rester dans celui d’Internet ? En général, on estime que le numérique représente de 4 à 5 % de la demande énergétique mondiale. Ce chiffre est cependant voué à augmenter de plus en plus vite, notamment à cause du développement de l’IA. Déjà plus consommateur que l’aviation civile, le numérique pourrait peser autant que le secteur des transports dès 2025. À eux seuls, les datacenters (centre de données) absorbent 1 % de l’électricité planétaire. »

    Une solution pour un traitement local des données

    Denis Trystram, qui est également titulaire d’une chaire à l’institut MIAI (2) Grenoble Alpes, a longtemps travaillé à l’optimisation des systèmes distribués, c’est-à-dire des réseaux d’appareils mobiles tels que ceux de l’internet des objets (IoT). D’abord menées sur les performances de calcul, ses recherches ont progressivement évolué vers une réduction de la consommation énergétique et de l’impact environnemental du numérique et de l’apprentissage automatique. Le chercheur s’est penché sur le concept d’edge computing (ou informatique en périphérie de réseau), notamment via le programme de recherche Edge Intelligence (3).

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    Contrairement aux systèmes classiques où les données sont centralisées et exploitées dans un nombre limité de serveurs puissants, l’edge computing propose un stockage et un traitement des données au plus près de l’endroit où elles ont été produites. La circulation de grandes masses d’informations s’en trouve ainsi réduite. De plus, bien que ces objets connectés soient beaucoup moins puissants que des datacenters, ils sont aussi et surtout moins coûteux et moins énergivores. Certes, il n’est pas possible d’y entraîner des modèles d’IA complexes, mais on peut néanmoins y faire tourner des algorithmes déjà opérationnels.

    « Avec Edge Intelligence, nous identifions les cas de figure où le traitement local est une option plus frugale que de tout centraliser, poursuit Denis Trystram. Je produis également des outils pour mesurer la consommation des IA, afin d’informer les utilisateurs. » En effet, il est important de garder en tête que la plupart des « données utilisées sur Internet n’ont généralement pas été générées au sein des datacenters : elles proviennent d’appareils photo, d’ordinateurs ou encore de téléphones portables, explique le chercheur de Grenoble. Ainsi, il semble pertinent de les employer au plus près de la machine qui les a engendrées pour soulager les réseaux et éviter de faire transiter des données dont on ne sait pas encore si elles serviront. »

    En l’absence de solution technique miracle qui gommera d’un coup la demande énergétique du numérique, la responsabilisation des usagers est vue comme une piste essentielle. Et pour cela, il est nécessaire de savoir ce que coûte réellement des pratiques à présent courantes, comme regarder en haute définition une vidéo sur son téléphone.

    De plus, Denis Trystram collabore avec des philosophes, des sociologues et des économistes expérimentaux. Leurs outils, issus des sciences humaines et sociales, aident à y voir plus clair et à analyser les problèmes dans leur globalité. « Face à la prise de conscience du poids du numérique dans la crise climatique, plusieurs réactions sont possibles, explique Denis Trystram. La plus simple, celle des géants du Web, est de continuer comme avant, tout en affirmant que les centres de données sont plus verts. Or, le zéro carbone n’est jamais atteint si l’on prend en compte tous les paramètres matériels. L’optimisation des performances permet de réduire jusqu’à 30 à 40 % de l’impact énergétique des grandes plateformes numériques, mais ces gains sont effacés par l’accélération des usages. Pour aller plus loin, il faut donc remettre en cause le modèle tout entier, interroger les comportements et déterminer quels usages sont véritablement nécessaires. »

    Des marges de progressions réelles

    Un avis partagé par Gilles Sassatelli, directeur de recherche au Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (4) où il travaille sur les IA pour les systèmes embarqués et l’alimentation de vastes systèmes de calcul par des énergies renouvelables. Il exploite également les propriétés physiques des matériaux afin d’obtenir des composants électroniques capables de gérer des tâches qui sont pour l’instant effectuées numériquement. L’idée étant de décharger l’IA de certains calculs. Enfin, tout comme Denis Trystram, il étudie le edge computing. « Il ne faut pas se leurrer, l’IA est considérée comme un vecteur de croissance économique par beaucoup de secteurs d’activité, affirme Gilles Sassatelli. En l’état, tous les progrès scientifiques en l’efficacité énergétique des IA seront annulés par effet rebond. » Au lieu d’être pérennisées, les économies réalisées sont en effet perçues comme une opportunité d’utiliser davantage les outils numériques.

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    L’humanité reste sur la recette qui veut que plus un modèle est gros, meilleur il est. Or c’est une manière très inefficace de procéder. On sait aussi qu’il existe une marge de progression très importante en termes d’efficacité, même si on n’a pas encore trouvé les clés scientifiques pour déverrouiller ce potentiel. À titre d’exemple, on peut réaliser des économies significatives en identifiant les endroits où l’on peut réduire drastiquement la précision des calculs dans les réseaux de neurones, mais ce n’est qu’un premier pas.

    Divers systèmes, aux frontières des neurosciences, des mathématiques et de la physique fondamentale ouvrent des perspectives intéressantes. Le cerveau humain nous montre ainsi que les possibilités de progrès sont énormes car il parvient à accomplir toutes ses tâches avec seulement une dizaine de watts, soit moins que l’énergie nécessaire à une lampe de chevet.

    « Pour l’instant, aucun de ces modèles “émergents” ne passe réellement à l’échelle et ne peut rivaliser avec ceux d’IA conventionnels en production, tempère Gilles Sassatelli. Le même problème freine l’utilisation d’énergies renouvelables dans les datacenters : leur architecture “névralgique” n’est pas optimale, et repenser leur architecture même en s’inspirant du edge computing pourrait ouvrir des pistes vers des solutions plus vertueuses, avec un numérique plus proche de l’humain et de ses usages, plus responsable. La question est finalement plus sociétale que scientifique : quelle place souhaitons-nous que les IA occupent dans la société de demain ? Nous voyons déjà des régulations être discutées en Europe et aux États-Unis. Une communauté nationale et internationale de chercheurs est en train de se former autour du numérique responsable. Il faudra cependant s’investir davantage sur ces questions. »

    (1) Unité CNRS/Université Grenoble Alpes.

    (2) Multidisciplinary institute in artificial intelligence.

    (3) https://edge-intelligence.imag.fr/

    (4) Unité CNRS/Université de Montpellier.

    Source: https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-defis-dune-ia-frugale

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    Gestion des ressources, résilience face aux catastrophes naturelles, croissance économique et inégalités éducatives persistantes… Le Grand Rift africain concentre bon nombre des enjeux actuels et futurs, qui seront abordés lors d’un colloque les 17 et 18 novembre au Collège de France. Détails avec Sandrine Prat, paléoanthropologue, coautrice d’un ouvrage qui paraît aujourd’hui aux Editions du Cherche Midi.

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    Dans l’ouvrage qui vient de paraître (1), que vous avez codirigé avec Jean-Renaud Boisserie (2) et Christel Tiberi (3), vous affirmez que le Grand Rift africain se situe « à la confluence des temps ». Pourquoi cette appellation ?
    Sandrine Prat (4) . Elle tient à la singularité géologique de la région. Celle-ci s’étend sur 4 000 km, depuis la dépression de l’Afar, au nord de l’Éthiopie, la zone la plus ancienne du Rift, jusqu’au golfe du Mozambique, au sud de la Tanzanie, la zone la plus récente. Sous l’effet de la géodynamique interne, l’est du continent africain se fracture depuis déjà 25 millions d’années. La lente poussée d’une immense bulle de matière chaude, remontant du noyau terrestre, sous-tend, par en-dessous, les vallées, hauts plateaux et grands lacs caractéristiques du territoire. De ces bouleversements sismiques et volcaniques est née une déchirure : le Rift d’Afrique orientale. La région se fissure en trois axes distincts : le rift éthiopien au nord, la branche occidentale, de l’Ouganda au Burundi, et la branche orientale, entre le Kenya et la Tanzanie. Cette déchirure dans la plaque africaine annonce à terme l’ouverture d’un futur océan et la dislocation progressive de la Corne de l’Afrique du reste du continent.

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    Compte tenu de cette configuration particulière, le Grand Rift évolue dans le temps, ce qu’on peut d’ailleurs voir à travers les couches géologiques qui se révèlent le long des failles. À ce temps long, de l’ordre des millions d’années, s’ajoutent les temps plus courts, courant sur des milliers d’années, des humains, de leurs sociétés et de leur environnement.

    Enfin, vient le temps des recherches, pluridisciplinaires et bien implantées dans la région depuis les premières expéditions scientifiques au début du XXe siècle, qui ont elles-mêmes leurs propres temporalités : les sismologues enregistrent des données à l’échelle de la seconde, les linguistes notent des évolutions sur plusieurs décennies, quant aux paléoanthropologues comme moi, notre travail sur des missions au long cours nous permet de voir à des millions d’années en arrière.

    La région est ainsi très connue du grand public comme « le berceau de l’humanité » en raison des nombreuses découvertes de fossiles humains qu’on y fit depuis les expéditions d’Yves Coppens et la découverte de Lucy en 1974 en Éthiopie jusqu’à celle, en 2015, sur les rives du lac Turkana au Kenya, des plus anciens outils taillés par des hominines (Australopithèques et premiers Homo, Ndlr) , vieux de 3,3 millions d’années.

    Pourquoi le Rift concentre-t-il autant d’enjeux globaux ?
    S. P.
    Les particularités géologiques de ce territoire en ont fait une étonnante fabrique de diversités, tant environnementales, paysagères, écosystémiques que culturelles et sociales, qui génèrent autant d’enjeux cruciaux pour l’avenir du monde. Y coexistent aujourd’hui des forêts, situées sur les pentes des grands volcans, à l’image du Kilimandjaro en Tanzanie, et des déserts, comme au nord de la Somalie ; des littoraux, telle la côte swahilie, de la Somalie au Mozambique, et des hautes montagnes, en Éthiopie, en Tanzanie et au Kenya.

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    Cohabitent également des économies en pleine croissance, à l’instar du Kenya et de l’Éthiopie depuis une trentaine d’années – en témoigne l’accroissement rapide de leurs nombres d’universités, respectivement multiplié par deux et par cinq entre 1990 et 2023, et d’autres en proie à des crises alimentaires récurrentes, comme la Somalie. De même cohabitent des régimes politiques totalitaires, tel l’Érythrée, des démocraties, à l’image du Kenya et des sociétés sans État, comme les Mursi du sud-ouest éthiopien. De cette diversité caractéristique on peut tirer quantité d’exemples pour alimenter des réflexions sociétales, économiques et environnementales.

    Peut-on ainsi dire du Rift qu’il est un laboratoire du futur de l’humanité ?
    S. P.
    Plutôt que d’un laboratoire, je parlerai d’observatoire, car le Rift recèle des données aussi bien sur le passé, le présent que le futur. Dans la longue occupation humaine de la région, on peut par exemple trouver de quoi nourrir les problématiques qu’on rencontre de nos jours.

    Ainsi, les recherches paléoanthropologiques ont mis en évidence que les populations humaines préhistoriques ont su s’adapter, dès 2,8 millions d’années, à des environnements de plus en plus variés et changeants et aux changements climatiques globaux, comme une aridification croissante des écosystèmes, sans compter les phénomènes volcaniques récurrents. Les cendres volcaniques indurées (qui se sont solidifiées, Ndlr) du site de Laetoli dans le parc du Ngorongoro (Tanzanie), qui ont préservé des empreintes d’Australopithèques datées de 3,5 millions d’années, témoignent de cette adaptation ancienne aux phénomènes volcaniques. De même, on retrouve dans tout le Rift des outils faits à base d’obsidienne, ce verre volcanique noir et tranchant dépourvu de cristaux.

    Aujourd’hui encore, les habitants de ces régions volcaniques continuent à vivre avec les volcans, utilisant leurs ressources (géothermiques, minérales et minéralogiques) en s’adaptant aux risques qui en découlent : pollution au fluor, salinité des lacs, ou éruption volcanique, à l’instar du Nyiragongo, en République démocratique du Congo, en 2002, qui nécessita l’évacuation de 400 000 personnes.

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    D’autres problèmes, qui commencent à émerger en Europe, se posent depuis longtemps de manière critique en Afrique orientale. On a de ce fait beaucoup à apprendre des pays du Rift sur leurs expériences de gestion de l’eau, une question primordiale de longue date dans la région alors qu’elle fait à peine son apparition en France.

    Les populations ont ainsi mis en œuvre différentes infrastructures pour exploiter la ressource hydrique. Certaines immenses, tels les barrages éthiopiens sur l’Omo et sur le Nil – dont la construction n’est pas sans susciter des tensions avec les pays en amont (Kenya, Soudan, Égypte) ; d’autres à une échelle plus petite, à l’image des systèmes de gestion et de récupération de l’eau partagés par les communautés que sont les puits, les oasis et les canaux d’irrigation ; enfin, certaines font appel à de nouvelles technologies, comme la récupération par condensation en relation avec la géothermie naturelle. En somme, les sociétés actuelles devraient s’inspirer de la grande capacité d’adaptation des populations du Rift.

    Vu la multitude des angles d’approche du Rift possibles, ma collègue Christel Tiberi évoque d’ailleurs un « “géo-bio-éco-socio-système”, c’est-à-dire une structure géologique active, interagissant avec son environnement biologique, sociétal et écologique ». C’est dire le nombre de sciences impliquées (5) pour l’étudier !

    Le Rift apparaît comme un espace particulièrement sensible en termes de réponse à la crise environnementale globale. À l’heure de ces changements, quelles leçons les recherches en Afrique orientale peuvent-elles nous apporter ?
    S. P.
    Le Rift africain concentre tous les enjeux – environnementaux, politiques, économiques, sanitaires et éducatifs. Il est l’hôte d’une biodiversité en prise, depuis bien longtemps, avec les changements anthropiques. Nous pouvons prendre comme exemples les projets d’oléoducs chauffés qui traversent des réserves naturelles, l’augmentation des monocultures, comme celle des roses au Kenya, qui épuisent la fertilité des sols, la gestion des sols, le développement agricole et la déruralisation de certaines sociétés qui mettent en avant le fait qu’aucun développement économique n’est soutenable sans concertation avec les populations locales, le respect de leurs pratiques agricoles et le maintien de la biodiversité.

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    Cependant, toutes ces recherches ne peuvent se maintenir que si elles bénéficient de financements publics sur le temps long et qu’elles alimentent une co-construction scientifique avec les pays du Rift, variable selon les États, c’est-à-dire la formation d’étudiants sur place et la collaboration avec les scientifiques locaux. Il est important que nos partenaires locaux prennent de plus en plus de place dans la recherche, notamment à travers des projets de recherche internationaux et des réseaux de recherche internationaux, et que nous sortions ainsi d’une certaine vision post-coloniale de la recherche.

    (1) Le Grand Rift africain, à la confluence des temps, collectif, Le Cherche Midi, novembre 2023, 184 pages. (2) Paléontologue, directeur de recherche au CNRS, au Centre français d’études éthiopiennes à Addis Abeba (CNRS/MEAE) et au laboratoire Paléontologie, évolution, paléoécosystèmes paléoprimatologie (CNRS/Université de Poitiers). (3) Géophysicienne, directrice de recherche au CNRS, au laboratoire Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier). (4) Paléoanthropologue, directrice de recherche au CNRS, au laboratoire Histoire naturelle de l’Homme préhistorique (CNRS/MNHN/Université Perpignan Via Domitia) et membre du groupe interdisciplinaire Grand Rift Africain (CNRS). (5) Cette interdisciplinarité a d’ailleurs donné naissance, en 2021, au groupe de recherche Grand Rift Africain du CNRS, à l’origine du colloque. Placé sous la tutelle de trois instituts (CNRS Écologie et Environnement, CNRS Sciences humaines et sociales et CNRS Terre et Univers), il compte à l’heure actuelle quarante laboratoires et plus d’une centaine de chercheurs et chercheuses.

    Source: https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-grand-rift-africain-berceau-et-avenir-de-lhumanite