La pandémie de Covid-19 a fait refroidir la Lune : on vous explique cette découverte surprenante
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Certaines zones ont perdu temporairement 8 à 10 °C pendant les confinements liés au coronavirus. Une découverte importante dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Attention, 8 à 10 °C, pour nous, Terriens, cela paraît absolument énorme, mais il faut nuancer. ( muratart / Adobe Stock)Aussi incroyable que cela puisse paraître, la pandémie de Covid-19 a eu un effet inattendu sur la Lune. Entre avril et mai 2020, certaines zones de notre satellite naturel ont perdu 8 à 10 °C en moyenne. Comme on peut le deviner en voyant les dates, ce sont plus précisément les confinements liés au coronavirus qui en sont responsables.
C’est en tout cas ce que suggère une étude du Physical Research Laboratory, publiée mi-septembre dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
8 à 10 °C de moins
Attention, 8 à 10 °C, pour nous, Terriens, cela paraît absolument énorme, mais il faut nuancer. Pendant le jour, la Lune réfléchit la lumière du Soleil et la température à sa surface peut monter jusqu’à quasiment 130 °C. Pendant la nuit, en revanche, on peut descendre jusqu’à -173 °C.
Ces variations extrêmes s’expliquent par le fait que notre satellite n’a pas d’atmosphère. Aussi, les régions exposées se réchauffent très rapidement, et les autres se refroidissent tout aussi vite. De fait, 8 à 10 °C à la surface, cela ne change pas non plus tout. Mais cela reste quand même assez significatif pour être notifié et expliqué.
La baisse des activités humaines pendant la pandémie en cause
En fait, pendant les confinements, « les émissions anthropiques ont considérablement diminué », écrit le professeur Durga Prasad, auteur de l’étude. Une évolution des gaz à serre due à l’activité humaine qui a eu pour effet de réduire la profondeur optique des aérosols de 32 %, et la réflexion du ciel clair au-dessus des mers d’Asie de l’Est de 7 %.
Sans rentrer dans les détails, on peut affirmer que ces données influent grandement sur ce que l’on nomme le rayonnement terrestre. Et le rayonnement terrestre, c’est la seule source de chaleur pour la Lune lorsqu’elle n’est pas éclairée directement par le Soleil.
Ainsi, l’activité de l’homme ayant baissé pendant les confinements, le rayonnement terrestre a suivi, ce qui a influé sur la température de la Lune. Du moins, de six zones précises, étudiées par les chercheurs.
Les six zones étudiées par les chercheurs. (LRO quickmap)Pourquoi est-ce que c’est si intéressant ?
L’étude est très sérieuse, mais demande encore une confirmation formelle. Si toutes les données viennent à être consolidées, cette découverte pourrait être des plus intéressantes pour l’être humain.
En fait, en observant les températures de surface sur la Lune, on pourrait suivre les variations du rayonnement terrestre terrien. Ce qui offrirait une nouvelle méthode pour étudier et mieux comprendre les changements climatiques que notre planète connaît, de manière stable et fiable. Sans les interférences atmosphériques que l’on peut rencontrer sur Terre.
Comme le dit l’auteur, des « observatoires basés sur la Lune peuvent devenir des outils potentiels pour observer les changements environnementaux de la Terre et doivent être explorés en profondeur ».