Pourquoi France Télévisions se lance-t-elle dans une météo de l'eau ?
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Sébastien Thomas, l’un des présentateurs du JT Météo Climat, explique pourquoi tenir le bulletin de l’état des nappes phréatiques en France est devenu une nécessité. C’est l’objet de la nouvelle météo de l’eau qui arrive à l’antenne ce 20 juin sur France Télévisions.
Une nouvelle carte, en plus des cartes météo, va prendre place dans l’éventail des informations du JT Météo Climat(Nouvelle fenêtre). Pourquoi et comment ? Le présentateur Sébastien Thomas décrypte face caméra cette nouveauté dans le cadre de notre page Une info transparente. Interrogé par ailleurs, Philippe Freyssinet, directeur scientifique du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)(Nouvelle fenêtre), dont l’une des missions est de suivre l’état des eaux souterraines, partenaire de l’opération, complète ces explications dans un entretien croisé que nous avons reconstitué pour plus de lisibilité.
Franceinfo : Pourquoi est-ce que l’équipe du JT Météo Climat s’est lancée, avec le BRGM, dans la météo de l’eau ?
Sébastien Thomas : Tout simplement parce que notre idée depuis le début du programme, il y a un peu plus de deux ans maintenant, est de répondre aux questions des téléspectateurs sur l’urgence climatique. Et de nombreuses questions concernent l’eau sous toutes ses formes : les inondations, les sécheresses, le manque d’eau, mais également les phénomènes extrêmes comme les pluies intenses. Bref, nous nous sommes dits que c’était hyper intéressant, très pertinent, d’engager une partie de nos réponses sur un thème précis, une météo consacrée 100% à l’eau.
Philippe Freyssinet : Pour nous, au BRGM, l’appel de France Télévisions a été une véritable bonne surprise. Nous avions déjà des contacts avec France Télévisions qui relayait nos informations régulièrement sur l’état des nappes phréatiques et notamment lors des périodes de sécheresse des étés 2020 de 2023 et donc nous avons été effectivement ravis de la proposition d’une météo de l’eau, sur la durée. Pour nous, il est essentiel de sensibiliser désormais un large public aux comportements des nappes phréatiques et à leur fragilité.
Nous sommes un établissement scientifique, qui produit des données essentiellement pour des acteurs publics (Etat, agences publiques, collectivités…), des industriels, des chambres d’agriculture, en tous cas un public professionnel averti. Là, nous changeons de dimension en matière de communication de nos informations scientifiques. Nous avons l’occasion d’expliquer au plus grand nombre comment une nappe peut réagir, quelles sont les fragilités d’une nappe, les risques, dans un contexte où le changement climatique bouleverse le cycle de l’eau. Il faut savoir qu’en France, 70% de l’eau potable provient des nappes d’eau. Quant au débit des rivières, il est essentiellement alimenté par les nappes d’eau, tout particulièrement en été.
Quelles sont les questions du public sur l’eau ?
Sébastien Thomas : Les gens peuvent poser directement leurs questions via un QR Code, et il n’y en a pas de mauvaise. Par exemple, quelqu’un nous avait écrit à l’automne dernier en nous demandant si les pluies incessantes, parfois meurtrières au moment des inondations, donnaient l’occasion aux nappes phréatiques de faire le plein. Typiquement, ce terme de nappe phréatique est entré dans le vocabulaire, dans l’actualité. Un thème essentiel, parce que c’est grâce aux nappes qu’on peut avoir de l’eau tous les jours, notamment pour boire, mais on ne sait pas forcément comment ça fonctionne. Nous sommes fidèles à la dimension pédagogique du service public. Nous prenons le temps de répondre aux questions à l’antenne et d’interroger des scientifiques qui vont nous aider à mieux mesurer cet enjeu majeur dans un monde avec un climat qui se réchauffe.
Concrètement, ça ressemble à quoi ?
Tous les quinze jours, nous allons consacrer notre JT Météo Climat sur France 2, France 3 et franceinfo canal 16 à l’eau à un sujet précis lié à l’eau. Et nous présenterons une carte inédite des nappes phréatiques. Un état de nos réserves en eau potable sous nos pieds, parfois loin sous nos pieds. Plus c’est bleu, plus la nappe est remplie, et plus c’est rouge, plus les niveaux sont bas par rapport à une moyenne calculée sur plusieurs années. C’est un outil scientifique à visée pédagogique.
Carte des nappes d’eau souterraines en mai 2024 (France Télévisions/BRGM)Article complet : franceinfo.fr
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