Buzz l'éclair réussi l'exploit de se faire censurer
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Un baiser entre deux filles provoque l’interdiction de «Lightyear» sur les écrans arabes.
Dans l’équipage de Buzz l’Éclair en mission intergalactique, une cosmonaute amoureuse va semer la panique dans les Émirats arabes pour avoir embrassé sa copine… «Lightyear», devisé à 200 millions de dollars, est la première superproduction Pixar à sortir dans une «vraie salle».
Dotés d’un ministère de la Tolérance et d’une réputation relativement libérale, les Émirats arabes unis ont annoncé l’interdiction de projection de «Lightyear», première superproduction Pixar depuis 2019 à sortir dans les salles plutôt que sur la plateforme Disney. «Spin-off» de la série «Toy Story» centré sur Buzz l’Éclair et budgété à 200 millions de dollars, le dessin animé américain contient un baiser de trop entre deux femmes, «violation des normes en vigueur dans le pays» selon le Bureau de régulation des médias.
Dans un premier temps, Pixar avait envisagé de couper la séquence, malgré les précédents. Voir les deux mamans de «Toy Story 4», le couple de lesbiennes dans «Finding Dory», ou même le court métrage «Out», sur un gay qui lutte pour faire son coming out auprès de ses parents. Le magazine spécialisé «Variety» a rapporté que «les artistes du studio ont en fait passé des années à intégrer de manière subtile l’identité LGBTQ dans leurs scénarios».
Avant que les réseaux sociaux ne s’emparent du sujet, les autorités des Émirats avaient autorisé que des affiches de «Lightyear» soient placardées dans les rues de Dubaï, pour finalement se rebiffer ce lundi. D’autre part, cette mesure semble en complète contradiction avec la décision prise il y a 6 mois afin que les films diffusés dans les cinémas locaux ne soient plus censurés mais seulement classifiés selon l’âge des spectateurs autorisés. Une classe inédite, celle des œuvres interdites aux moins de 21 ans, avait été créée à cette occasion. Ces réformes sociales, alors présentées comme libérales, ont été adoptées pour attirer plus d’expatriés, 90% d’étrangers venus du monde entier composant la population.
Reste que la censure, pratique répandue dans le Golfe arabe très conservateur, demeure ancrée. En avril, l’Arabie saoudite demandait ainsi à Disney, comme la Chine en 2021, de couper les «références LGBTQ» des films Marvel, et plus précisément «Doctor Strange in the Multiverse of Madness», afin qu’il puisse être projeté dans les salles du royaume ultra-conservateur, voisin des Émirats. L’AFP rappelle que l’ONG Human Rights Watch a accusé la semaine dernière les autorités de criminaliser des «actes vagues», comme tous comportements qui «offensent la pudeur et la morale publique» ou qui «incitent à une vie de péché».
Source: https://www.24heures.ch/buzz-fait-des-eclairs-dans-les-emirats-998087578046
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C’est un baiser cochon, c’est pour ça.