Nucléaire: Inquiétudes chez EDF
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EDF retarde la première divergence de l’EPR de Flamanville après de nouveaux aléas techniques
Annoncée comme imminente par le PDG d’EDF Luc Rémont début juillet, la première divergence de l’EPR de Flamanville prend du retard. Le dossier pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’est pas encore complet. Mais le planning de raccordement au réseau d’ici à la fin de l’été devrait être respecté, assure l’entreprise.
La divergence, «c’est lorsque le réacteur prend vie», expliquait, il y a quelques semaines, Alain Morvan, le responsable du projet de démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche). Mais cet accouchement prend un peu plus de temps que prévu. Luc Rémont, le patron d’EDF, avait en effet laissé entendre début juillet que c’était une question de jours. Comme l’annonçait dans la foulée L’Usine Nouvelle, il aurait fallu parler en semaines. Selon une source citée par le journal Les Echos mercredi 28 août, il y a eu en plus de nouveaux «aléas techniques».
Des contrôles rigoureux avant le démarrageUne source proche du dossier le confirme à L’Usine Nouvelle : «Les essais et contrôles se sont enchaînés. Ils nous ont conduits à réaliser quelques opérations de maintenance pour fiabiliser certains matériels, comme des capteurs, et à refaire quelques essais. Pour réaliser ces interventions, il a été nécessaire de placer le réacteur et les circuits dans les configurations adaptées en termes de température et de pression. Cela prend du temps et nécessite d’appliquer des procédures strictes.»
Ces opérations de contrôle sont capitales. Il s’agit en effet de vérifier le comportement des systèmes de contrôle-commande, d’abord à froid, avec une eau à 20°C, puis à chaud sous pression, avec une eau à 303°C et 155 bars de pression. Tous ces tests ont repoussé de quelques jours cette première divergence, qui est l’étape de démarrage de la réaction en chaîne. Elle s’opère en diminuant la concentration en bore (un absorbeur de neutrons) de l’eau du circuit primaire et en extrayant une à une les 89 grappes de commande qui bloquent les neutrons issus de la fission des noyaux d’uranium au milieu des assemblages de combustibles placés au cœur de la cuve du réacteur.
Ce sont elles qui servent à piloter le réacteur et à moduler sa puissance. Et c’est justement lors des derniers essais à chaud que sont réalisés les tests sur les grappes de commande, notamment une opération de refroidissement brutal du cœur – réalisée en laissant tomber les 89 éléments d’un seul coup.
EDF confiant malgré les imprévus techniques
Mais EDF reste confiant et a toujours comme horizon la fin de l’été pour lancer cette divergence. L’automne ne débute que fin septembre, cela laisse un peu de temps. «Le dossier de demande d’accord de divergence sera déposé à l’ASN lorsque nous aurons terminé tous les préalables. C’est en bonne voie», rassure-t-on chez EDF.
Après la divergence, l’énergéticien a programmé un premier point d’arrêt du réacteur à 10% de puissance, puis un second à 25%, obligatoire pour obtenir l’autorisation de l’ASN pour le raccordement de la centrale au réseau. Un autre point d’arrêt technique du réacteur est prévu à 60%, et une nouvelle autorisation de l’ASN à 80% avant d’atteindre 100%. Avec, durant tout le processus, des milliers de tests et de suivis de paramètres. Et toujours un lot d’imprévus.
EDF, en tout cas, veut retenir les leçons de ce prototype et revoit aujourd’hui de fond en comble ses processus industriels pour réduire à moins de six ans le délai de construction d’une centrale dans le futur. Un défi majeur.
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EPR de Flamanville : EDF a demandé l’autorisation de procéder à sa première fission nucléaire
L’énergéticien table donc sur une production des premiers électrons avant la fin de l’été et au plus tard le 21 septembre, soit 12 ans après le calendrier prévu initialement.
La longue attente touche à sa fin. EDF a déposé, vendredi 30 août, sa demande d’autorisation pour procéder à la première “divergence”, c’est-à-dire la première fission nucléaire, au sein du réacteur EPR de Flamanville (Manche), a indiqué à l’AFP l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
En ce qui concerne le raccordement, ou “couplage”, au réseau électrique de ce nouveau réacteur à eau pressurisée, le quatrième de ce type installé dans le monde, “il n’y a pas d’évolution de planning”, a précisé de son côté EDF.
L’énergéticien table donc toujours sur une livraison des premiers électrons avant la fin de l’été, et au plus tard le 21 septembre, soit douze ans après le calendrier prévu initialement. Le réacteur aura alors atteint le palier de 25% de puissance. La production électrique à pleine puissance est attendue d’ici à la fin de l’année.
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Nucléaire : l’EPR de Flamanville est entré en production ce lundi soir
EDF a reçu le feu vert de l’ASN à 17 heures pour lancer «la première fission nucléaire» en début de soirée. Le réacteur devrait être couplé au réseau d’ici à la fin de l’automne.
Source et beaucoup plus: https://www.lefigaro.fr/economie/nucleaire-l-epr-de-flamanville-entre-en-production-20240902
Et dans l’usine nouvelle:
EDF a annoncé, lundi 2 septembre, avoir reçu l’autorisation de l’Autorité de sureté du nucléaire de lancer la première réaction en chaîne au cœur de l’EPR de Flamanville. La connexion au réseau prévue à la fin de l’été est, elle, repoussée à la fin de l’automne.
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Le réacteur nucléaire expérimental Iter coûtera 5 milliards d’euros de plus et sera en retard
Une nouvelle feuille de route et un calendrier modifié. Les annonces faites cet été par Pietro Barabaschi, le directeur général du projet de réacteur international de fusion nucléaire (Iter), ne sont pas sans conséquence.
Le budget global du projet devrait connaître, selon les estimations effectuées, un surcoût de 5 milliards d’euros. Jusque-là, au gré des réévaluations financières successives, il avoisinait 20 milliards d’euros. Dans l’échéancier initial, le premier plasma nécessaire à la fusion était programmé pour 2025 à titre de test rapide et à basse énergie (100 kiloampères). Il devait comprendre de l’hydrogène, dans l’attente de la mise à disposition de tous les composants de la machine (dont le divertor), et le fonctionnement à pleine puissance en vue pour 2033 (15 méga-ampères).
Une échéance apparue intenable dès octobre 2020, en raison des conséquences de la pandémie de Covid sur la logistique et des réparations nécessaires sur des composants clés déjà livrés. La fusion est désormais espérée pour 2039. Une modification qui offrira «une voie plus robuste pour atteindre les objectifs de performance d’Iter» et réduire un certain nombre de risques, assure Pietro Barabaschi.