Stupeur et tremblement, une ninja, héroïne d’«Assassin’s Creed»
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Une femme ninja sera l’héroïne du nouvel opus d’«Assassin’s Creed». Mais les ninjas ont-ils existé? Interview du professeur Pierre-François Souyri, historien du Japon et consultant pour Ubisoft.
Historien spécialiste de l’histoire du Japon, le professeur Pierre François Souyri a été engagé par l’entreprise pour la conseiller. À l’automne, il a publié un ouvrage faisant le point sur ce que l’on sait vraiment de ces héros de l’ombre. Interview.
J’ai été engagé par l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft comme conseiller historique pour son nouveau jeu qui se déroule au XVIe siècle au Japon dans la période Sengoku. Il suit les aventures d’une femme ninja. Évidemment, il n’y a jamais eu de femmes ninjas, mais j’ai dû répondre à des questions très précises et inattendues sur la société de l’époque, le commerce du sel ou savoir si le public applaudissait ou pas à la fin de spectacles.
Chemin faisant, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas de livres d’histoire sérieux sur les ninjas, alors qu’on assiste au Japon à un vrai renouveau historiographique. C’est un grand changement.
Lorsque, jeune étudiant en histoire, j’avais proposé de faire une recherche sur ce sujet, mon professeur japonais d’histoire médiévale m’en avait dissuadé en disant: «Il n’y a pas de sources et quand il y en a, ce sont des faux. Ne travaille pas sur un sujet qui n’existe pas!»
Qui sont-ils ces ninjas vêtus de noir et armés de «shuriken»?
D’abord, le terme de ninja a été surtout utilisé dans les années 50. Le nom originel est celui de shinobi, qui renvoie au fait de se cacher et d’endurer. Ce sont essentiellement des gens du peuple, des espions, qui font un travail de renseignements et ne doivent pas attirer l’attention.
Pas question de se promener en noir, ni de s’armer de shuriken. Certains d’entre eux, originaires de la province d’Iga, sont toutefois des guerriers, qui ont développé des tactiques de guérilla particulières: attaques de nuit, incendies, etc. Pendant les guerres du XVIe siècle, ces troupes de choc se mettent au service des puissants: ils sont bien payés et font de la publicité sur leurs capacités. Ce sont des mercenaires. On ne compte alors guère plus qu’une dizaine de milliers de shinobis.
La fin de la guerre civile les rend inutiles. Ils perdent de leur utilité et leurs compétences. En 1637, quelques décennies après l’arrivée au pouvoir des Tokugawa, lors d’une révolte chrétienne de Shimabara au sud du Japon, à Kyushu, l’intervention des ninjas venus de Koga se termine par un échec. Ils ne sont pas à même de fournir des informations, car ils ne connaissent pas la situation des révoltés. Ils sont ensuite envoyés voler des balles de riz. Un des agents tombe dans un trou: ils sont découverts. En fait, à partir de la fin du XVIIe siècle, les shinobis n’ont plus d’utilité.
Au cours des siècles suivants, leurs descendants tentent de faire valoir leurs services passés pour devenir samouraïs…
On voit bien pourquoi: les samouraïs sont des vassaux, qui se battent au service de leurs seigneurs et éventuellement d’ailleurs les trahissent.
Ils sont récompensés en terres et en offices. Ce ne sont pas des mercenaires. En revanche, les ninjas sont des spécialistes de la forgerie et justement leurs descendants font valoir auprès des autorités des références fabriquées ou se prévalent d’exploits légendaires. Sans succès.
La dernière mission remonte au milieu du XIXe siècle…
En 1854, les navires américains contraignent le shogunat à ouvrir ses ports. Un shinobi est envoyé en mission. Il réussit à monter sur le bateau de l’amiral Perry en s’acoquinant avec des marins, qui parlaient hollandais.
Il revient avec deux pains, deux cigarettes, deux bougies et une feuille de papier sur laquelle les marins ont écrit quelques renseignements sur les femmes occidentales… On imagine la tête de son maître au retour!
C’est pourtant au XIXe siècle que le personnage du ninja prend son essor… Pourquoi?
Le théâtre kabuki se met à utiliser le personnage. C’est l’homme de main du méchant de la pièce. Pour bien le faire reconnaître, on l’habille en noir, comme les voleurs. Il a des pouvoirs magiques et se transforme en animaux en cas de besoin.
Au début du XXe, le personnage est repris par des romans pour adolescents. Cette fois, il est du côté des gentils. C’est un Robin des Bois.
Après 1945, on exploite toujours le filon et on voit apparaître des ninjas féminins. À la longue, y compris au Japon, tout le monde croit à l’existence historique de ces personnages. Ils appartiennent au soft power extraordinaire que ce pays a développé depuis 1945, basé sur sa culture, ses arts martiaux, sa mode, sa cuisine.
Source: https://www.tdg.ch/assassin-s-creed-une-femme-ninja-sera-la-prochaine-heroine-196105984271
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Merci pour l’IV
Mais pourquoi cette stupeur ? un peu putaclick le titre, c’est un non sujet. Il y a toujours eu des jeux de ninja, des héroïnes féminines ninja. (Tenchu par exemple)
Sinon, il soule un peu Ubisoft avec AC et FC…
Faut passer à autre chose vu la qualité des jeux au fur et à mesure…Il y a Ghost of Tsushima et Ghost of Yōtei qui va arriver qui sont bien au dessus selon moi…
Sinon il y a Aragami qui est un jeu d’infiltration à la Tenchu qui est très sympa :
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Raccoon Admin Seeder I.T Guy Windowsien Apple User Gamer GNU-Linux User Teama répondu à Violence le dernière édition par
@Violence a dit dans Stupeur et tremblement, une ninja, héroïne d’«Assassin’s Creed» :
Sinon, il soule un peu Ubisoft avec AC et FC…
Faut passer à autre chose vu la qualité des jeux au fur et à mesure…Complètement, j’ai laissé tomber les AC après l’opus en Egypte sachant que je n’avais pas fait tous les précédents. Je vais même essayer celui-là surtout pour l’époque mais je crains d’être déçu par le gameplay toujours pareil.
Quant à FC, j’ai fait le 3, le 4, Primal et j’ai laissé tomber le 5 tellement c’était chiant.