La lune, future guerre des étoiles ?
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Une étape importante dans la construction de l’infrastructure lunaire de la Chine
Queqiao-2 relayera les données entre la Terre et le vaisseau spatial chinois sur la face cachée de la Lune.
Une fusée Longue Marche 8, mesurant 50 mètres de haut, est sortie dimanche de son bâtiment d’assemblage jusqu’à sa rampe de lancement sur le site de lancement spatial de Wenchang.La prochaine phase du programme chinois sur la Lune a commencé lundi avec le lancement d’un nouveau satellite relais de données pour relier les atterrisseurs et les rovers lunaires situés sur la face cachée de la Lune avec les contrôleurs au sol sur Terre.
Ce lancement a envoyé le vaisseau spatial relais chinois Queqiao-2 vers la Lune, où il entrera sur une orbite elliptique et se positionnera pour l’arrivée du prochain atterrisseur lunaire robotique chinois, Chang’e 6, plus tard cette année.
Une fusée Longue Marche 8 de portée moyenne a transporté le vaisseau spatial Queqiao-2 dans les airs depuis la base de lancement de Wenchang, située sur l’île de Hainan, dans le sud de la Chine. Il s’agissait du troisième vol de la Longue Marche 8 alimentée au kérosène, l’une d’une nouvelle génération de fusées chinoises conçues pour remplacer les anciens modèles de lanceurs Longue Marche brûlant un propulseur toxique.
L’étage supérieur de la Longue Marche 8 a déployé le vaisseau spatial Queqiao-2 moins de 30 minutes après le décollage à 20h31 HAE (00h31 UTC). Queqiao-2 devait déployer des panneaux solaires et effectuer une série de tirs de propulseurs pour se guider en orbite autour de la Lune.
Queqiao-2 manœuvrera sur une orbite stable « gelée » sur la Lune, minimisant ainsi la consommation de carburant au cours de sa mission. L’orientation de l’orbite allongée de Queqiao-2 permettra au vaisseau spatial de flâner pendant des heures au-dessus des sites d’atterrissage sélectionnés par les autorités chinoises pour la prochaine série de missions robotiques du pays sur la Lune.
Deux satellites plus petits ont également fait du stop vers la Lune à bord de la fusée Longue Marche 8. L’un de ces vaisseaux spatiaux a à peu près la taille d’un four de cuisine, l’autre à peu près la taille d’une petite valise. Ensemble, les satellites Tiandu-1 et Tiandu-2 effectueront des tests de télémétrie inter-satellites pour valider les techniques de détermination d’orbite. Les résultats de ces tests éclaireront les ingénieurs chinois qui concevront une constellation de satellites de relais de données et de navigation qui pourraient être mis en place au cours de la prochaine décennie, un peu comme un GPS lunaire.
Opérations du côté éloigné
Prévu pour être lancé sur une fusée lourde Longue Marche 5 en mai, Chang’e 6 sera le premier atterrisseur lunaire chinois à s’appuyer sur le nouveau satellite relais de données. Chang’e 6 visera un atterrissage sur la Lune, collectera des échantillons et les renverra sur Terre, répétant l’exploit accompli par la Chine avec la mission de retour d’échantillons Chang’e 5 en 2020.
Cependant, Chang’e 5 a atterri sur la face proche de la Lune, avec des communications directes en visibilité directe vers la Terre. L’objectif de la Chine pour Chang’e 6 est de rassembler les premières roches de la face cachée de la Lune et de les rapporter pour un examen détaillé dans des laboratoires sur Terre. En cas de succès, Chang’e 6 sera la première mission de retour d’échantillons depuis la face cachée de la Lune, ajoutant une nouvelle classe de spécimens à l’inventaire humain des roches lunaires.
En 2019, la Chine a réalisé le premier atterrissage en douceur sur la face cachée de la Lune avec la mission Chang’e 4, elle-même une quasi-double de Chang’e 3, qui a atterri sur la face cachée de la Lune en 2013. La Chine a construit le Vaisseau spatial Chang’e 6 comme sauvegarde de Chang’e 5.
Cette diapositive d’une présentation de l’Administration spatiale nationale de Chine montre une liste des missions d’exploration du système solaire chinoise prévues, à commencer par Queqiao 2.Lors de son atterrissage en 2019, la mission chinoise Chang’e 4 a utilisé un précédent satellite relais de données, Queqiao-1, lancé en mai 2018. Pesant plus de 2 600 livres (1,2 tonne métrique) entièrement alimenté en carburant pour le lancement, Queqiao-2 est un plus grand vaisseau spatial, soit plus de deux fois la masse de la première station relais de communications lunaires de Chine.
Queqiao signifie « pont de la pie », en référence à la mythologie chinoise . Son lancement lundi marque le début de ce que les responsables chinois appellent la quatrième phase du programme d’exploration lunaire du pays. Cette prochaine série de missions sera les précurseurs directs du premier atterrissage humain de la Chine sur la Lune, un objectif que les dirigeants du pays visent à atteindre d’ici 2030.
Depuis sa position en orbite lunaire, Queqiao-2 se connectera aux atterrisseurs à la surface de la Lune avec une antenne en forme de parabole d’un diamètre déployé de près de 14 pieds (4,2 mètres). Cette antenne en bande X a été repliée contre le corps principal du vaisseau spatial pour le lancement, lui permettant de s’insérer dans le carénage de la charge utile de la fusée Longue Marche 8.
Queqiao-2 reconditionnera les données scientifiques et techniques des atterrisseurs lunaires chinois pour les transmettre aux stations au sol sur Terre. Il s’agit d’une station de relais bidirectionnelle, donc Queqiao-2 transmettra également les commandes des contrôleurs au sol chinois aux vaisseaux spatiaux sur la Lune. Des capteurs scientifiques volent également sur Queqiao-2 : une caméra ultraviolette extrême, un imageur d’atomes neutres et un instrument pour prendre en charge les observations de radioastronomie.
Après Chang’e 6, au moins deux autres missions lunaires chinoises utiliseront également les services de relais fournis par Queqiao-2. Les missions robotiques Chang’e 7 et Chang’e 8, dont le lancement est prévu en 2026 et 2028, cibleront des sites d’atterrissage dans la région du pôle sud de la Lune, où les observations depuis l’orbite montrent des preuves de glace d’eau enfermée dans les fonds sombres des cratères polaires.
Plus tôt cette année, des scientifiques chinois ont annoncé que Chang’e 7 viserait un atterrissage de précision sur le bord illuminé du cratère Shackleton, puis déploierait une mini-sonde volante ou sautillante pour explorer plus profondément le fond du cratère Shackleton. Outre sa plateforme d’atterrissage stationnaire et sa sonde volante, Chang’e 7 comprend également un orbiteur et un rover.
Chang’e 8, qui ciblera également un site non précisé près du pôle sud, sera la mission robotique la plus complexe jamais réalisée vers la Lune. Il sera composé d’un atterrisseur, d’un rover et d’un « robot opérationnel » pour réaliser des expériences de démonstration scientifique et technologique. Ces démonstrations comprendront des expériences sur l’utilisation des ressources, vraisemblablement en récoltant du sol ou de l’eau, et en testant un « écosystème terrestre mini-fermé » à la surface de la Lune, selon un aperçu de la mission publié par l’Administration spatiale nationale chinoise .
Leader en infrastructure lunaire
Même si Queqiao-2 n’est que le deuxième satellite chinois de relais de données lunaires, le pays a une longueur d’avance dans la construction de son infrastructure lunaire pour les années 2020 et 2030. Cependant, la NASA semble être plus avancée que la Chine dans le développement de fusées, d’engins spatiaux et d’atterrisseurs pour envoyer des astronautes au pôle sud de la Lune dans le cadre du programme Artemis dirigé par les États-Unis.
Le calendrier officiel de la NASA prévoit le premier atterrissage lunaire d’Artemis par des astronautes en 2026, mais il est probable que cela prenne quelques années.
L’agence spatiale américaine ne développe pas elle-même de satellites relais de données lunaires. Au lieu de cela, la NASA s’appuie sur des sociétés commerciales pour construire et lancer des stations relais pour les futurs atterrisseurs américains et internationaux (non chinois) se rendant sur la face cachée de la Lune. Intuitive Machines, qui a réalisé le mois dernier le premier atterrissage en douceur sur la Lune par un vaisseau spatial américain depuis 1972, est l’une des sociétés qui conçoivent un réseau de relais de données lunaires.
Grâce à ce réseau de relais, Intuitive Machines pourrait fournir un support de communication pour ses propres missions d’exploration de la face cachée de la Lune ou vendre ses services à d’autres entreprises et agences spatiales. Le premier satellite de la constellation de relais de données d’Intuitive Machines devrait être lancé à la fin de cette année.
L’Agence spatiale européenne et la société britannique SSTL s’associent également sur un satellite relais de données pour la Lune, appelé Lunar Pathfinder. L’ESA a un accord avec la NASA pour lancer Lunar Pathfinder sur une fusée commerciale américaine en 2026.
Paradoxalement, le premier MacDo sur la lune sera peut-être chinois Ca c’est du multiculturalisme et du capitalisme de gauche.
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Pendant que certains se font la guerre, d’autres se font copains
En échange d’un rover lunaire, le Japon obtiendra des sièges pour les missions d’alunissage
Illustration d’artiste d’un rover lunaire pressurisé conçu par Toyota et l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale.En marge de la visite d’État du Premier ministre japonais à Washington cette semaine, des responsables américains et japonais ont signé un accord visant à consolider un partenariat qui ouvrira la voie à la marche d’un astronaute japonais sur la Lune.
L’astronaute japonais, encore anonyme, deviendra le premier astronaute international à marcher sur la Lune sous les auspices du programme Artemis dirigé par la NASA. Les astronautes des autres partenaires majeurs de la NASA sur Artemis – l’Agence spatiale européenne (ESA), le Canada et les Émirats arabes unis – auront également la chance de voler vers la Lune, soit vers la station spatiale Gateway prévue en orbite lunaire, soit lors de voyages vers la surface.
Mais le Japon obtiendra le premier siège international pour une mission d’alunissage, a annoncé mercredi le président Biden lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Parmi les autres sujets à l’ordre du jour de la visite officielle figuraient l’approfondissement des liens économiques, militaires, scientifiques et éducatifs entre les deux pays.
“Ces liens s’étendent jusqu’à la Lune, où deux astronautes japonais rejoindront les futures missions américaines, et l’un d’entre eux deviendra le premier non-américain à atterrir sur la Lune”, a déclaré Biden.
Un camping-car pour la Lune
Dans le cadre de partenariats internationaux, la NASA préfère opérer dans le cadre d’accords de troc avec d’autres agences spatiales.
Concernant le programme de la Station spatiale internationale, la NASA et l’agence spatiale russe ont conclu un accord sans échange de fonds pour fournir des sièges aux astronautes américains à bord du vaisseau spatial russe Soyouz et des sièges aux cosmonautes russes à bord de vaisseaux spatiaux américains volant vers et depuis l’orbite. La NASA distribue des sièges pour les missions de la station spatiale à l’ESA, au Japon et au Canada en fonction de la part de chaque partenaire dans les coûts de fonctionnement du laboratoire.
Ce nouvel accord entre les États-Unis et le Japon est tout aussi transactionnel. Le Japon supervisera le développement d’un rover lunaire pressurisé pour transporter les astronautes sur la surface lunaire. Il s’agit d’un engagement important. Il faudra près d’une décennie pour amener le rover pressurisé sur la Lune. Les autorités japonaises n’ont pas encore révélé combien cela coûterait.
L’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) travaille depuis plusieurs années avec Toyota et Mitsubishi Heavy Industries sur la conception d’un rover pressurisé. Le véhicule aurait à peu près la taille de deux minibus garés côte à côte, mesurant près de 20 pieds (6 mètres) de long, 17 pieds (5,2 mètres) de large et 12,5 pieds (3,8 mètres) de haut. Son habitacle intérieur pourrait offrir un « hébergement confortable » pour deux personnes, ou quatre en cas d’urgence, selon Toyota .
La mobilité est importante pour les objectifs à long terme de la NASA sur la Lune , qui incluent l’étude et la récolte de ressources comme la glace d’eau et éventuellement la construction d’une base lunaire à la surface.
Le concept de rover pressurisé, que Toyota appelle « Lunar Cruiser », pourrait explorer la Lune avec des astronautes à l’intérieur jusqu’à 30 jours d’affilée. Les membres de l’équipage pourront enlever leurs combinaisons spatiales et travailler à l’intérieur du véhicule avec des vêtements normaux. Lorsque les astronautes ne sont pas à bord, les opérateurs pourraient contrôler le rover à distance depuis un vaisseau spatial distinct ou depuis la Terre. Les autorités japonaises visent à le livrer sur la Lune en 2031, où il fonctionnera pendant 10 ans.
“C’est un habitat mobile”, a déclaré Bill Nelson, administrateur de la NASA. "C’est un laboratoire lunaire, une maison lunaire et un explorateur lunaire. C’est un endroit où les astronautes peuvent vivre, travailler et naviguer sur la surface lunaire, conduisant à de magnifiques découvertes pour nous tous. Quelle meilleure représentation du pouvoir du partenariat que celle-ci. véhicule ? Cela va nous amener à parcourir un terrain que nous n’avons jamais parcouru auparavant, car ils seront dehors et pourront rester plusieurs jours en surface.
En échange de la fourniture par le Japon du rover pressurisé destiné à la NASA, la NASA attribuera deux sièges aux astronautes japonais lors des futures missions d’atterrissage Artemis.
“Un accord de mise en œuvre a été signé à cette occasion, et la fourniture du rover lunaire par le Japon et l’attribution de deux opportunités de vol d’astronautes sur la surface lunaire au Japon ont été confirmées”, a déclaré Kishida par l’intermédiaire d’un traducteur. “Dans le cadre du programme Artemis, je salue l’alunissage d’un astronaute japonais en tant que premier astronaute non américain (sur la Lune).”
Le rover pressurisé est distinct du Lunar Terrain Vehicle non pressurisé de la NASA, qui ressemblera davantage aux rovers que les astronautes d’Apollo ont conduits autour de la Lune il y a plus de 50 ans. La semaine dernière, la NASA a annoncé que trois équipes industrielles affineraient leurs concepts pour ces petits rovers non pressurisés développés commercialement.
Quand?
Les déclarations de Biden et de Kishida faisaient toutes deux référence à l’astronaute japonais, qui n’a pas encore été nommé, comme le premier non-Américain à atterrir sur la Lune. Lors d’une conférence de presse mercredi après-midi, des responsables de la NASA et du ministère japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT) n’ont pas identifié quelle mission inclurait le premier marcheur lunaire japonais.
Pour que ce soit le cas, il faudrait que l’astronaute japonais se pose sur la Lune avant que la Chine n’envoie ses premiers astronautes sur la surface lunaire. L’objectif déclaré publiquement de la Chine est de faire atterrir des astronautes sur la Lune d’ici 2030.
La NASA prévoit de lancer la mission Artemis II fin 2025 avec trois astronautes américains et un canadien. Ils décolleront à bord de la fusée Space Launch System de la NASA, survoleront la face cachée de la Lune à bord d’un vaisseau spatial Orion, puis reviendront sur Terre. La première mission d’alunissage du programme sera Artemis III, qui, selon Nelson mercredi, est prévue pour fin 2026 ou début 2027. Lors de ce vol, deux astronautes atterriront près du pôle sud de la Lune à bord d’un atterrisseur transporté par la fusée géante Starship de SpaceX.
Les missions Artemis ultérieures quitteront également la Terre avec la fusée SLS et le vaisseau spatial Orion. La NASA utilisera à nouveau le vaisseau spatial de SpaceX pour le deuxième atterrissage lunaire sur Artemis IV à la fin des années 2020, puis Blue Origin vise à ce que son atterrisseur à évaluation humaine Blue Moon Mark 2 soit prêt pour l’atterrissage d’un astronaute sur la mission Artemis V, prévue au plus tôt le 2030. A terme, la NASA souhaite faire atterrir quatre astronautes sur la Lune à chaque mission.
Ces calendriers comportent beaucoup d’incertitudes. Des questions se posent quant à savoir quand les atterrisseurs SpaceX et Blue Origin seront certifiés pour un atterrissage en équipage. Axiom Space dirige le développement de nouvelles combinaisons spatiales pour protéger les astronautes marchant sur la surface lunaire. Artemis IV nécessitera une version plus lourde de la fusée SLS ainsi qu’une toute nouvelle plate-forme et tour de lancement mobile au Kennedy Space Center de la NASA. La nouvelle structure de lancement mobile a déjà des années de retard sur son calendrier initial.
Parallèlement aux vols vers la surface lunaire, la NASA et ses partenaires internationaux prévoient de construire une mini-station spatiale, baptisée Gateway, en orbite autour de la Lune. Les deux premiers éléments de Gateway devraient être lancés au plus tôt à la fin de l’année prochaine. D’autres éléments de Gateway suivront, notamment un module d’habitation dirigé par le Japon, un élément de ravitaillement et de communication de l’ESA, un sas des Émirats arabes unis et un bras robotique du Canada.
La NASA avait précédemment garanti au Japon un vol d’astronaute vers Gateway, en dehors des deux sièges d’atterrisseur lunaire annoncés cette semaine. L’ESA a réservé trois sièges d’astronaute pour les missions Artemis, et les responsables européens ont exprimé le souhait qu’au moins un d’entre eux participe à une mission d’atterrissage. Mais l’annonce de mercredi signifie qu’un astronaute japonais atterrira sur la Lune avant un Européen.
Jeremy Hansen, un astronaute canadien, est affecté à la mission Artemis II, dont le lancement est prévu l’année prochaine. La NASA a également confirmé qu’un astronaute émirati se rendra au Gateway lors d’une future mission Artemis.
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Le chef de la NASA met en garde: la Chine dissimule sa présence militaire dans l’espace
Lors d’une audience devant les législateurs américains au Capitole, le chef de la NASA, Bill Nelson, a sonné l’alarme sur les tactiques de dissimulation de la Chine, qui utiliserait des programmes civils pour masquer ses objectifs militaires dans l’espace. Il a également souligné les progrès remarquables réalisés par Pékin dans le domaine spatial au cours de la dernière décennie, mais a également mis en lumière le caractère extrêmement secret de ces avancées.
“Nous avons des raisons de croire que bon nombre de leurs prétendus programmes spatiaux civils sont en réalité des programmes militaires. Nous sommes, en effet, engagés dans une course”, a déclaré Bill Nelson.
Il a par ailleurs insisté sur la nécessité pour les États-Unis d’atteindre (à nouveau) la Lune en premier, mettant en garde contre les conséquences d’un éventuel leadership chinois sur cet objectif. “Je crains que si la Chine arrivait première et revendiquait soudainement ce territoire comme le sien, cela ne soit trop tard pour nous”, a-t-il ajouté.
Nelson a exprimé sa confiance dans le maintien de l’avantage mondial des États-Unis en matière d’exploration spatiale, tout en soulignant l’ampleur des investissements chinois dans ce domaine. “Nous ne devons en aucun cas baisser notre vigilance”, a-t-il insisté.
Des humains sur la Lune d’ici à 2030
Le programme Artemis de la NASA vise à renvoyer des astronautes sur la Lune après plus de 50 ans, avec un report récent de la mission Artemis III à septembre 2026. L’objectif à long terme d’Artemis est d’établir une présence humaine permanente sur la Lune en vue de futures missions vers Mars.
Bill Nelson a exprimé l’espoir que “le programme spatial chinois retrouve ses esprits et comprenne que l’espace civil est destiné à des fins pacifiques”, mais a souligné le manque de démonstration de cette volonté par la Chine.
La Chine a lancé son programme spatial en 2022 avec la mise en orbite d’une station spatiale terrestre et a effectué plusieurs missions d’orbite lunaire et de récupération d’échantillons depuis lors. Les États-Unis planifient quant à eux de renvoyer des astronautes sur la lune en 2026 avec leur mission Artemis III. La Chine espère envoyer des humains sur la lune d’ici 2030.
Le chef de la NASA a conclu en rappelant l’importance de rester vigilants face aux activités spatiales chinoises, soulignant que la sécurité et la stabilité des opérations spatiales internationales étaient en jeu.
La Nasa repousse le retour d’astronautes sur la Lune à 2026
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@duJambon C’est tout de même l’hôpital qui se fout de la charité là…
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@Memorex91 Je ne sais pas, est-ce que les américains dissimuleraient les missions militaires sous couvert d’être civiles, pas pour le moment en tout cas, il me semble.
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@duJambon Je pense que @Memorex91 faisait allusion à la guerre des étoiles de Ronald (pas le clown mcdo, l’acteur ) brillante idée d’ailleurs qui a entre autre partie précipité la chute de l’URSS.
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À qui appartient la Lune ? La Suisse a choisi son camp
La Suisse a signé, ce lundi 22 avril, les accords Artemis, qui doivent permettre de réglementer l’exploration et l’utilisation de l’espace. Mais la Russie et la Chine s’organisent de leur côté.
L’humanité veut retourner sur la Lune. Pour cela, l’agence spatiale américaine Nasa a lancé le programme Artemis. Plus d’un demi-siècle après la dernière mission habitée sur la Lune, des astronautes doivent explorer la région du pôle Sud, qui n’a pas encore été fouillée. Dès 2026, deux personnes devraient se poser à la surface de la Lune dans le cadre de la mission Artemis 3, dont, pour la première fois, une femme.
D’une part, la Lune doit devenir un tremplin pour de futures missions vers Mars. D’autre part, les ressources de la Lune doivent être exploitées à long terme à partir d’une base lunaire habitable en permanence. Des matières premières pourraient ainsi être extraites dans le cadre de l’exploitation minière, ce qui intéresse de nombreux Etats.
C’est également pour cette raison que la Nasa et le Département d’Etat américain ont rédigé, en 2020, des règles selon lesquelles la Lune et l’espace devront être explorés et utilisés à l’avenir. Ces accords Artemis ont été signés par 38 pays. L’Allemagne les a signés il y a six mois et le conseiller fédéral Guy Parmelin l’a fait ce lundi 22 avril à Washington au nom de la Suisse.
«Les accords Artemis se basent sur le traité spatial de 1967 et tiennent compte de l’état actuel de la technologie», explique-t-il. Selon le spécialiste de l’espace, les accords portent sur une meilleure coopération afin d’augmenter le potentiel d’une recherche spatiale sûre et robuste. «Et l’assistance mutuelle en cas d’urgence ainsi que l’enregistrement correct des objets spatiaux», complète-t-il.
De nombreux principes ont été repris de l’ancien accord spatial. Mais en 1967, on n’avait pas pensé à l’utilisation des ressources lunaires ni aux entreprises spatiales privées, comme le déclare Valentin Bickel:
Eviter les conflits
Les accords prévoient également qu’une zone de sécurité pourrait être établie pour protéger une mine lunaire. Cela doit permettre à des nations individuelles de délimiter des territoires sur la Lune et d’autres corps célestes. Selon Peter Wurz, il n’est pas tout à fait clair, en raison de la formulation de l’accord, si de telles zones interdites sont réellement possibles. En tout cas, cela devrait permettre d’éviter les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles.
Or, c’est précisément ce point des accords Artemis qui est critiqué: en ayant des zones privées, un pays pourrait avoir trop de pouvoir. Afin d’éviter des conflits territoriaux, la transparence dans l’information mutuelle est décisive. Peter Wurz estime:
«Mais les activités commerciales pourraient gâcher les bonnes intentions de l’accord Artemis»
Thomas Zurbuchen, ancien chef de recherche de la Nasa et professeur à l’ETHZ, s’interroge lui aussi sur l’utilisation de la Lune pour l’exploitation minière. Il propose de créer des sortes de parcs nationaux sur la Lune afin de la préserver pour les générations futures. En février, il a déclaré:
«Il doit y avoir des zones qui ne peuvent pas être exploitées et qui resteront accessibles uniquement pour la recherche.»
La Russie et la Chine ne veulent pas participer
Mais tous les pays ne veulent pas participer aux accords Artemis. La Russie n’a pas encore signé. La Chine non plus. Valentin Bickel suppose que ces pays vont probablement mitonner leur propre recette spatiale afin de ne pas perdre leur contrôle étatique sur l’espace. Les deux pays se sont réunis au sein de l’International Lunar Research Station (ILRS).
Des pays comme l’Egypte, la Turquie, l’Afrique du Sud et le Venezuela se sont joints à eux. Il pourrait donc y avoir à l’avenir deux grandes parties qui forgeront leurs propres plans dans l’espace. L’Inde, en tant que puissance spatiale émergente, s’est toutefois rangée du côté de l’Occident et a signé les accords Artemis.
Comme son collègue, Peter Wurz ne pense pas que la Russie signera les accords Artemis, en tout cas dans un avenir proche. Mais il n’est pas aussi dubitatif en ce qui concerne la Chine. «Les grands projets, comme la Station spatiale internationale (ISS), à laquelle participent également les Russes, ne sont pas réalisables sans la coopération internationale. Le programme Artemis de la Nasa non plus», explique le chercheur en sciences spatiales.
Je vois déjà une “Opération spéciale” se profiler sur la lune…
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Une sonde chinoise s’envole pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune
La Chine a lancé vendredi une sonde pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. Une réussite constituerait une avancée majeure pour l’ambitieux programme du pays.
Une fusée transportant la sonde Chang’e 6 a décollé du Centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud), peu avant 17h30 (11h30 en Suisse).
L’agence d’Etat Chine Nouvelle a salué ce lancement comme “la première entreprise de ce type dans l’histoire de l’exploration humaine de la Lune”. Des centaines de spectateurs se sont rassemblés à proximité pour assister à la dernière avancée du programme spatial chinois.
“L’ensemble de la mission comporte de nombreux défis, chacune des étapes étant liées entre elles et est éprouvante pour les nerfs”, a déclaré le concepteur en chef adjoint de la mission Chang’e 6.
Collecter des échantillons
La mission Chang’e 6 a pour objectif de collecter environ deux kilos d’échantillons lunaires sur la face cachée de la Lune et de les ramener sur Terre à des fins d’analyse.
Il s’agit d’une mission techniquement complexe, d’une durée de 53 jours, qui consiste notamment à lancer une sonde sur cet hémisphère de la Lune qui tourne le dos en permanence à la Terre. En 2019, la Chine avait déjà posé un engin sur la face cachée de la Lune mais il n’avait pas rapporté d’échantillons.
La sonde doit se poser dans l’immense bassin Pôle Sud-Aitken, l’un des plus grands cratères d’impact connus du système solaire. Une fois sur place, elle ramassera du sol et des roches lunaires et mènera des expériences dans la zone où elle aura atterri. Sa mission terminée, elle doit revenir vers la Terre et atterrir au Centre de lancement spatial de Wenchang.
D’autres missions par la suite
Chang’e 6 est la première des trois missions sans équipage envoyée sur la Lune prévues par la Chine pour cette décennie.
Puis, Chang’e 7 explorera le pôle sud lunaire à la recherche d’eau, tandis que Chang’e 8 tentera d’établir la faisabilité technique de la construction d’une base sur le satellite naturel de la Terre, Pékin affirmant qu’un “modèle de base” sera achevé d’ici à 2030.
Selon les scientifiques, la face cachée de la Lune, qui est appelée ainsi parce qu’elle est invisible depuis la Terre et non parce qu’elle ne capte jamais les rayons du soleil, est très prometteuse pour la recherche, car ses cratères sont moins recouverts par d’anciennes coulées de lave que ceux de la face proche.
Cela pourrait donc signifier qu’il sera plus facile de collecter des matériaux afin de mieux comprendre comment la Lune s’est formée.
“Les échantillons collectés par Chang’e 6 auront un âge géologique d’environ 4 milliards d’années”, a estimé Ge Ping, vice-directeur du Centre chinois d’exploration lunaire et d’ingénierie spatiale.
A quand le satellite espion américain sur l’autre face de la lune ?
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La sonde chinoise s’est posée sur la face cachée de la lune
Une sonde lancée par la Chine au début mai a atterri sur la face cachée de la Lune pour y collecter des échantillons, a annoncé dimanche l’agence Chine Nouvelle. Cette nouvelle étape franchie constitue une avancée pour l’ambitieux programme spatial du pays.
La sonde Chang’e 6, qui avait décollé du centre de lancement spatial de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud), s’est posée comme prévu dans l’immense bassin Pôle Sud-Aitken, l’un des plus grands cratères d’impact connus du système solaire, a affirmé l’agence Chine nouvelle, citant l’administration spatiale chinoise.
Cette mission de 53 jours lancée le 3 mai doit permettre, selon l’agence d’Etat, de réaliser les tout premiers prélèvements sur la face cachée de la Lune, une région du satellite de la Terre rarement explorée. La sonde va tenter de récolter de la matière lunaire et de conduire d’autres expériences dans sa zone d’atterrissage.
Pour cela, l’appareil va pouvoir utiliser sa foreuse pour récupérer des échantillons sous la surface, ainsi que son bras robotique pour attraper de la matière, directement sur la surface dans ce cas.
Retour sur la Terre
Le processus devrait être achevé dans les deux prochains jours, a précisé Chine nouvelle. Chang’e 6 va ensuite tenter de repartir depuis la face cachée de la Lune.
En 2019, la Chine avait déjà posé un engin sur la face cachée de la Lune, mais il n’avait pas rapporté d’échantillons.
Les scientifiques estiment que la face cachée de la Lune – appelée ainsi parce qu’elle est invisible depuis la Terre et non parce qu’elle ne capte jamais les rayons du soleil – est très prometteuse pour la recherche, car ses cratères sont moins recouverts par d’anciennes coulées de lave que ceux de la face proche et visible. Il pourrait donc être plus aisé d’y récolter des échantillons, afin de mieux comprendre comment la Lune s’est formée.
«Les échantillons collectés par Chang’e 6 auront un âge géologique d’environ quatre milliards d’années», avait expliqué Ge Ping, vice-directeur du centre chinois d’exploration lunaire et d’ingénierie spatiale.
Grandes ambitions spatiales
La Chine a considérablement développé ses programmes spatiaux sous la présidence de Xi Jinping, injectant des milliards de dollars dans ce secteur afin de rattraper les chefs de file américain et russe. Elle a déjà enregistré plusieurs succès, notamment la construction de la station spatiale Tiangong (“palais céleste”), où ont été envoyés en avril un nouvel équipage de trois astronautes.
La Chine a également fait atterrir un astromobile (un petit «rover» motorisé) sur Mars. Elle est aussi le troisième pays au monde à avoir envoyé un humain dans l’espace par ses propres moyens.
Pékin a l’objectif d’envoyer une mission habitée sur la Lune d’ici à 2030 et prévoit d’y construire une base. L’avancée rapide du programme spatial chinois suscite cependant l’inquiétude de Washington.
En avril, Bill Nelson, le patron de la NASA, a affirmé que les Etats-Unis se trouvaient engagés dans une «course» avec la Chine. «Nous pensons qu’une grande partie de ce qu’ils appellent leur programme spatial civil est, en fait, un programme militaire», a-t-il dit, devant une commission chargée des dépenses à la chambre des représentants, à Washington.
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La sonde Chang’e 6 a parfaitement décollé de la lune avec ses échantillons
Le module d’ascension de la sonde chinoise Chang’e-6 a décollé avec succès de la surface lunaire mardi et emporté des échantillons de la face cachée, une première mondiale, a annoncé l’administration spatiale chinoise. Cette annonce marque une nouvelle étape dans l’ambitieux programme spatial chinois, qui vise à envoyer une mission habitée sur la Lune d’ici 2030.
Le module d’ascension «de la sonde chinoise Chang’e-6 a décollé de la surface lunaire mardi matin en emportant des échantillons recueillis sur la face cachée de la Lune, un exploit inédit dans l’histoire de l’exploration lunaire humaine», a indiqué l’agence officielle Chine nouvelle, citant l’administration spatiale chinoise (CNSA).
Il s›agit d’«un exploit sans précédent dans l’histoire de l’exploration humaine de la Lune», a souligné l’administration spatiale, et «la mission a résisté à l’épreuve des températures élevées sur la face cachée de la Lune». Après son décollage, le module «est entré dans une orbite prédéfinie autour de la Lune», a ajouté la CNSA.
Chang’e-6 a aluni dimanche dans l’immense bassin Pôle Sud-Aitken, l’un des plus grands cratères d’impact connus du système solaire, situé sur la face cachée, selon l’administration spatiale. La mission de la sonde, d’une durée prévue de 53 jours, a débuté le 3 mai, avec notamment pour objectif le recueil d’échantillons. Elle dispose pour cela d’une foreuse pour récupérer des prélèvements sous la surface, et d’un bras robotique pour attraper de la matière directement sur la surface.
«Très fier»
Après avoir réussi à recueillir des échantillons, «un drapeau chinois emporté par l’atterrisseur a été déployé pour la première fois sur la face cachée de la Lune», a rapporté Chine nouvelle.
Les scientifiques estiment que la face cachée de la Lune – une région rarement explorée, appelée ainsi parce qu’elle est invisible depuis la Terre et non parce qu’elle ne capte jamais les rayons du Soleil – est très prometteuse pour la recherche, car ses cratères sont moins recouverts par d’anciennes coulées de lave que ceux de la face visible.
Les échantillons prélevés sur la face cachée pourraient permettre d’en savoir davantage sur la formation et l’histoire du satellite naturel de la Terre. Ils permettront également de mieux comprendre «l’origine du système solaire» et de mieux préparer de futures explorations, a souligné un porte-parole de la mission Chang’e-6, Ge Ping, cité par l’agence Chine nouvelle.
L’agence spatiale chinoise n’a pas donné d’informations sur la suite de la mission. Selon des sites spécialisés, les échantillons devraient rester quelques semaines en orbite lunaire avant d’entamer leur retour sur Terre autour du 25 juin.
Des humains sur la Lune
La Chine espère lancer sa première mission habitée vers la Lune d’ici 2030. Elle prévoit également de construire une base lunaire. La mission Chang’e-6 s’inscrit dans le cadre de l’ambitieux programme lunaire chinois.
Parmi ses principaux faits d’armes, il a réussi à poser sans encombre un engin sur la face cachée de la Lune en 2019 – une première mondiale. En 2020, il a également ramené des échantillons lunaires, de la face visible de l’astre, ce qui constituait alors une première pour un pays depuis plus de 40 ans.
La Chine a considérablement développé ses programmes spatiaux sous la présidence de Xi Jinping, injectant des milliards de dollars dans ce secteur afin de rattraper les leaders américain et russe. Elle a déjà enregistré plusieurs succès, notamment la construction de la station spatiale Tiangong («Palais céleste») où a été envoyé en avril un nouvel équipage de trois astronautes.
Les États-Unis accusent le programme spatial chinois de cacher des objectifs militaires et de vouloir assurer une domination de Pékin dans l’espace. Washington prévoit d’envoyer à nouveau des astronautes sur la Lune d’ici 2026 avec sa mission Artémis 3.
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Quel erreur !!! Ils vont retrouver l’Arche et Sentinel Prime, ça va fâcher Optimus Prime et les Autobots qui vont débarquer sur la Lune dans l’intention d’étudier de près l’épave de l’Arche, et mené à une incursion des Decepticons…
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@Violence Tu as regardé trop de dessins animés
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Ce qui est certain, c’est que les américains rigolent beaucoup moins, voici une photo de la sonde Chang’e 4 sur la face cachée de la lune prise par la sonde américaine LRO:
La sonde LRO de la Nasa a réussi l’exploit de photographier l’atterrisseur chinois Chang’e 4, qui s’est posé le 3 janvier 2019 sur la face cachée de la Lune. Le même engin avait déjà par le passé retrouvé les traces des six missions Apollo qui s’étaient posées sur notre satellite de 1969 à 1972, mais aussi de la petite Chang’e 3 qui s’était posé en 2013.
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Des ions négatifs détectés sur la face cachée de la Lune par un instrument à bord d’un atterrisseur chinois
L’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé la détection d’ions négatifs sur la surface lunaire, quelques jours après que l’atterrisseur Chang’e-6 de l’Agence spatiale nationale chinoise a placé son équipement de détection sur la face cachée de la Lune.
Chang’e-6 a atterri sur la Lune à 22h23 UTC le 1er juin , avant de collecter des échantillons de la surface lunaire et de décoller pour son voyage de retour de 4,5 jours vers la Terre à 23h38 UTC le 3 juin.
Avant de décoller à nouveau avec son transport prévu d’environ 2 kilogrammes (4,4 livres) prélevés jusqu’à 2 mètres (6,6 pieds) sous la surface lunaire, l’atterrisseur a livré d’autres charges utiles sur la face cachée de la Lune. Cela comprenait l’instrument NILS (Negative Ions at the Lunar Surface) de l’ESA, destiné à détecter les ions négatifs.
L’instrument a commencé à collecter des données 280 minutes après son atterrissage dans le bassin Pôle Sud-Aitken, avant de s’éteindre en raison d’une basse tension. L’instrument s’est remis en ligne et a pu collecter davantage de données entre les redémarrages et les coupures de communication.
“Nous alternions entre de courtes périodes de pleine puissance et de longues périodes de refroidissement parce que l’instrument chauffait”, a déclaré Neil Melville, responsable technique de l’expérience à l’ESA, dans un communiqué . "Le fait qu’il soit resté dans les limites de sa conception thermique limites et réussi à récupérer dans des conditions extrêmement chaudes témoigne de la qualité du travail effectué par l’Institut suédois de physique spatiale.
Le champ magnétique et l’atmosphère terrestres nous protègent en grande partie du vent solaire ; particules projetées vers nous par le Soleil. Mais d’autres corps du système solaire ne possèdent pas ces propriétés protectrices, et la Lune n’a qu’une très fine atmosphère contenant de l’hélium, de l’argon, du néon, de l’ammoniac, du méthane et du dioxyde de carbone.
Lorsque les particules du vent solaire frappent la surface de la Lune, elles projettent des particules secondaires. Les particules chargées positivement sont relativement faciles à détecter (si vous possédez un orbiteur lunaire), mais les ions chargés négativement ont une durée de vie courte et n’atteignent pas cette altitude, ce qui rend nécessaire une détection à la surface lunaire.
L’équipe a annoncé la détection des ions mercredi et travaille sur des documents sur les résultats.
“Ces observations sur la Lune nous aideront à mieux comprendre l’environnement de surface et serviront d’éclaireurs pour explorer les populations d’ions négatifs dans d’autres corps sans air du système solaire”, a ajouté Martin Wieser, chercheur principal du NILS, “des planètes aux astéroïdes et autres lunes”. .
L’ionisation se produit essentiellement dans l’air qui entoure ces molécules ou atomes. Les ions négatifs sont donc naturellement présents dans l’air ambiant. Dans l’atmosphère, les ions négatifs peuvent être créés par le rayonnement ultraviolet (ozone), la radioactivité des roches, la photosynthèse, etc…
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Future station de recherche lunaire : Vladimir Poutine ratifie l’accord passé avec Pékin
Le président russe Vladimir Poutine a signé ce 12 juin une loi portant ratification d’un accord avec la Chine sur la création conjointe de la Station lunaire de recherche internationale (ILRS).
Les premières traces de cette coopération remontent à l’été 2019 et concernaient alors les autorités spatiales tant chinoises et russes qu’européennes. Début mars 2021, le directeur général de Roscosmos à l’époque, Dmitri Rogozine, et le chef de l’Administration spatiale nationale chinoise (ASNC), Zhang Kejian, ont signé un protocole d’accord.
La feuille de route du projet a été présentée trois mois plus tard, dans le cadre de la Conférence internationale sur la recherche spatiale GLEX à Saint-Pétersbourg. Le projet a été présenté dans la presse comme un concurrent du programme Artémis et sa Lunar Orbital Platform-Gateway (LOP-G), une station orbitale lunaire que Washington entend construire avec l’Europe, le Canada et le Japon.
Un projet dont la Chine a d’emblée été écartée, le Congrès des États-Unis ayant interdit en 2011 toute collaboration directe entre la Nasa et la Chine et des organisations lui étant affilié (amendement Wolf). En décembre 2020, lorsque la sonde spatiale chinoise Chang’e 5 a rapporté des morceaux de Lune – une première en 44 ans et la mission soviétique Luna 24 –, le vice-directeur de la CNSA, Wu Yanhua, a déclaré que le gouvernement chinois était prêt à partager des échantillons et des données «avec toutes les institutions d’autres pays partageant les mêmes idées» et s’est déclaré «ouvert à une coopération sincère et amicale avec les États-Unis».
ILRS : un projet ouvert à tous Lors d’une interview accordée en juillet 2020 à Komsomolskaya Pravda, à l’occasion du 50e anniversaire de Roscosmos, Dmitri Rogozine a dénoncé l’attitude de Washington en matière de coopération spatiale.
Lors de la signature de leur protocole d’accord, Roscosmos et l’ASNC ont annoncé que le projet était ouvert «à tous les pays et partenaires internationaux» souhaitant y participer. «À ce jour, 12 pays ont rejoint notre projet commun avec la Chine, dont les Émirats arabes unis, l’Afrique du Sud, le Pakistan, la Biélorussie, la Turquie et plusieurs autres», a déclaré le 28 mai le directeur général adjoint de Roscosmos.
Avant d’être invités, peu après la chute de l’URSS, à devenir un acteur majeur du développement de la Station spatiale internationale (ISS), les Russes ont été les premiers à mettre en orbite une station spatiale, Saliout 1, en 1971. Ils ont également été les premiers à envoyer un homme dans l’espace et qu’un satellite (respectivement 1961 et 1957), ainsi qu’a effectuer un survol de la Lune (1959).
Source: https:// francais .rt. com /russie/111612-future-station-recherche-lunaire-vladimir
Edulcoré au maximum des détails politiques de cet article
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Coup dur pour la Nasa et Artemis, les combinaisons spatiales ne seront peut-être pas prêtes
Le programme de combinaisons spatiales commerciales de la NASA vient de rencontrer un problème majeur
Il y a presque exactement deux ans, alors qu’elle se préparait pour la prochaine génération de vols spatiaux habités, la NASA a choisi deux entreprises privées pour concevoir et développer de nouvelles combinaisons spatiales. Il s’agissait de nouvelles combinaisons spatiales qui permettraient aux astronautes d’effectuer des sorties dans l’espace à l’extérieur de la Station spatiale internationale ainsi que de marcher sur la Lune dans le cadre du programme Artemis.
Aujourd’hui, ce plan semble être en difficulté, l’un des fournisseurs de combinaisons spatiales, Collins Aerospace, devant se retirer, a appris Ars. C’est un coup dur pour la NASA, car l’agence spatiale a vraiment besoin de combinaisons spatiales modernes.
Les combinaisons de l’ère Apollo de la NASA sont depuis longtemps retirées. Les combinaisons actuellement utilisées pour les sorties dans l’espace en orbite terrestre basse datent de quatre décennies. “Ces nouvelles capacités nous permettront de continuer sur l’ISS et nous permettront de réaliser le programme Artemis et de continuer vers Mars”, a déclaré la directrice du Johnson Space Center, Vanessa Wyche, lors d’une conférence de presse de célébration à Houston il y a deux ans .
Les deux équipes gagnantes étaient dirigées respectivement par Collins Aerospace et Axiom Space. Ils étaient éligibles à des commandes de tâches d’une valeur allant jusqu’à 3,5 milliards de dollars – en substance, la NASA louerait l’utilisation de ces combinaisons pendant une vingtaine d’années. Depuis lors, la NASA a désigné Axiom pour travailler principalement sur une combinaison pour la Lune et le programme Artemis, et Collins pour développer une combinaison pour les opérations en orbite, telles que l’entretien de la station spatiale.
La firme Collins sort
Cette semaine, cependant, Collins a déclaré qu’il mettrait probablement fin à sa participation au contrat de services d’exploration extravéhiculaire, ou xEVAS. Mardi matin, Chris Ayers, directeur général de Collins Aerospace, a rencontré les employés pour leur annoncer la sortie de l’entreprise du programme. Une source de la NASA a confirmé la décision.
“Malheureusement, Collins a pris beaucoup de retard”, a déclaré à Ars une personne proche du dossier. “Collins a admis avoir considérablement sous-performé et dépensé trop d’argent pour son travail xEVAS, ce qui a abouti à une demande de résiliation du contrat ou de renégociation de la portée et de son budget.”
La NASA et Collins Aerospace ont accusé réception d’une demande de commentaires envoyée par Ars tôt mardi matin mais, dans l’après-midi, n’ont pas fourni de réponses substantielles aux questions sur cette action, ni fait de pas en avant.
L’agence connaît des problèmes périodiques avec l’entretien des combinaisons construites il y a plusieurs décennies, connues sous le nom d’unité de mobilité extravéhiculaire, qui ont fait leurs débuts dans les années 1980. La NASA a reconnu que la combinaison avait dépassé sa durée de vie prévue. Ce lundi encore, l’agence a dû interrompre une sortie dans l’espace après que le sas ait été dépressurisé et que la trappe se soit ouverte en raison d’une fuite d’eau dans l’unité ombilicale de service et de refroidissement de la combinaison spatiale de Tracy Dyson.
En raison de ce problème, la NASA ne pourra probablement effectuer qu’une seule sortie dans l’espace cet été, après en avoir initialement prévu trois, pour achever ses travaux à l’extérieur de la Station spatiale internationale.
Pression accrue sur Axiom
Lors du processus d’appel d’offres pour le programme de combinaisons spatiales commerciales, qui s’est déroulé en 2021 et 2022, seuls deux soumissionnaires ont finalement émergé. Une unité de Raytheon Technologies, Collins était le soumissionnaire ayant le plus d’expérience dans le domaine des combinaisons spatiales, ayant conçu les combinaisons Apollo originales, et s’est associé aux fournisseurs expérimentés ILC Dover et Oceaneering. Axiom est une société plus récente qui, jusqu’au concours de combinaisons spatiales, se concentrait largement sur le développement d’une station spatiale privée.
Alors qu’ils évaluaient les offres, les responsables de la NASA ont exprimé certaines inquiétudes quant à l’approche de Collins, notant que la proposition reposait sur “une accélération rapide de la maturation technologique et la résolution d’études techniques commerciales clés pour respecter le calendrier proposé”. Cependant, dans sa déclaration de sélection des sources , l’agence a conclu qu’elle avait un « niveau élevé de confiance » dans la capacité de Collins à livrer ses combinaisons spatiales.
On ne sait pas exactement ce que fera la NASA maintenant. Une personne a suggéré que la NASA ne chercherait pas à relancer immédiatement la concurrence avec xEVAS, car cela pourrait signaler aux investisseurs privés qu’Axiom n’est pas en mesure de respecter ses contrats de combinaisons spatiales. (Comme beaucoup d’autres entreprises en cette époque de contraintes financières, Axiom Space, selon des sources, a du mal à mobiliser un flux constant d’investissements privés.)
Une autre source, cependant, a suggéré que la NASA chercherait probablement à recruter un nouveau partenaire pour concurrencer Axiom. L’agence spatiale a fait quelque chose de similaire en 2007 avec son programme de services de transport orbital commercial pour fournir du fret à la station spatiale. Lorsque Rocketplane Kistler n’a pas pu respecter ses engagements, l’agence a reconcurrent le contrat et a finalement sélectionné Orbital Sciences. Si la NASA devait rouvrir la concurrence, l’un des soumissionnaires pourrait être SpaceX, qui a déjà conçu une combinaison spatiale de base pour soutenir la mission privée Polaris Dawn.
Depuis la remise des prix il y a deux ans, Axiom a réalisé des progrès techniques relativement meilleurs sur sa combinaison spatiale, basée sur la conception de l’unité de mobilité extravéhiculaire que la NASA utilise depuis des décennies. Cependant, la société basée à Houston n’a pas encore terminé le processus critique d’examen de la conception, qui peut s’avérer exigeant. Axiom est également confronté à un environnement de chaîne d’approvisionnement difficile, ce qui est particulièrement problématique étant donné que la NASA n’a pas construit de nouvelles combinaisons depuis si longtemps.
Source: https://arstechnica.com/space/2024/06/nasas-commercial-spacesuit-program-just-hit-a-major-snag/
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Qu’est-il arrivé à l’atterrisseur chinois Chang’e 6 sur la face cachée de la Lune ?
L’atterrisseur Chang’e 6 n’était pas équipé de chauffages pour l’aider à survivre à la longue et froide nuit lunaire.
Une image de l’atterrisseur chinois Chang’e 6 sur la face cachée de la Lune, prise par le minirover de la mission. (Crédit image : CNSA)La mission chinoise Chang’e 6 a livré avec succès sur Terre les tout premiers échantillons provenant de la face cachée de la Lune. Mais qu’est devenu l’atterrisseur qui a collecté le matériel lunaire ?
Chang’e 6 a été lancé le 3 mai. La mission comprenait quatre vaisseaux spatiaux : un orbiteur, un atterrisseur, un véhicule d’ascension et une capsule de rentrée. L’atterrisseur a atterri dans le cratère Apollo le 1er juin, avec pour tâche principale de prélever et de forer des échantillons uniques de la face cachée de la Lune et de les charger dans l’ascendeur pour les envoyer en orbite lunaire.
Les échantillons ont finalement atteint la Terre le 25 juin et se sont posés comme prévu dans les prairies de Mongolie intérieure.
L’atterrisseur Chang’e 6, quant à lui, est resté sur la Lune. Il transportait d’autres charges utiles, dont un imageur panoramique et un petit rover. L’agence spatiale française CNES a récemment fourni des informations sur le sort de l’atterrisseur, qui a fourni à la mission une charge utile de détection des dégazages de radon appelée DORN.
“Comme prévu, le but de la mission DORN a été éteint peu avant le décollage de Chang’e 6 de la surface lunaire, lorsque la plateforme au sol est devenue inactive”, a indiqué un attaché de presse du CNES dans un courrier électronique.
Le décollage de l’ascender a probablement causé d’importants dégâts à l’atterrisseur, bien que ce dernier ait réussi à capturer des images de l’événement. En conséquence, toutes les activités – y compris le déploiement autonome du rover et l’imagerie de l’atterrisseur – ont été achevées avant le décollage. Cela comprenait un autre instrument européen qui enregistrait des particules chargées jusqu’alors non détectées à la surface de la lune.
Si des activités avaient eu lieu après le décollage de l’ascender, elles auraient cessé à la tombée de la nuit au-dessus du cratère Apollo. toujours opérationnels, Contrairement aux atterrisseurs Chang’e 3 et Chang’e 4, respectivement sur les faces lunaires proche et éloignée, l’atterrisseur de Chang’e 6 ne transportait pas les radiateurs radio-isotopiques nécessaires aux activités à long terme sur la Lune, nécessaires à la survie sur la Lune à cause du froid profond de la longue nuit lunaire. La nuit dans le cratère Apollo a commencé le 11 juin et le soleil s’est à nouveau levé sur le site le 26 juin.
Pendant ce temps, l’ascender, qui transportait les échantillons de la lune vers le vaisseau spatial Chang’e 6 en orbite lunaire, est désormais également hors service. Bien que les autorités spatiales chinoises n’aient pas commenté le sort de l’ascendeur, la fusée a probablement été désorbitée de manière responsable vers la Lune après s’être amarrée à l’orbiteur et avoir transféré les échantillons.
Le radioamateur Scott Tilley a suivi les signaux de l’ascendeur, leur absence suggérant qu’il avait reçu l’ordre d’impacter la lune.
Mise à jour rapide sur la mission Chang’e 6. L’Ascender n’a pas été présenté aujourd’hui, ce qui indique qu’il a été désorbité et impacté sur la Lune comme l’ont fait les CE5 selon le calendrier prévu de la mission. L’Orbiter se comporte normalement et a été en contact avec l’Argentine tout au long de la journée. 8 juin 2024
La Chine semble avoir adopté le protocole d’échantillonnage avec sa mission Chang’e 5 , qui a renvoyé des échantillons de la face proche de la Lune vers la Terre fin 2020.
Une fois tous les autres aspects réglés, la capsule de rentrée et les échantillons qu’elle contient ont été transportés à Pékin mercredi 26 juin. Les échantillons seront bientôt transférés vers des installations spécialement conçues pour le stockage, l’analyse et la distribution à des fins de recherche.
Pendant ce temps, le satellite relais lunaire Queqiao 2, qui a contribué à faciliter la mission d’échantillonnage de la face cachée, continuera à orbiter avec ses charges utiles scientifiques. Il soutiendra la mission Chang’e 4 en cours et la prochaine mission Chang’e 7 , qui ciblera le pôle sud lunaire vers 2026.
Source: https://www.space.com/china-chang-e-6-moon-lander-far-side-fate
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La NASA retarde la prochaine sortie dans l’espace de l’ISS jusqu’à fin juillet en raison d’un problème de fuite de la combinaison spatiale
Il faudra attendre un peu pour voir à nouveau les astronautes de la NASA sortir de la Station spatiale internationale (ISS).
La NASA avait prévu d’effectuer une sortie dans l’espace pour deux personnes le 2 juillet, mais cette excursion a été repoussée à la fin juillet, ont annoncé les responsables de l’agence cet après-midi (28 juin).
Ce retard donnera aux équipes de mission plus de temps pour enquêter sur ce qui s’est passé lors de la dernière activité extravéhiculaire (EVA), survenue lundi 24 juin. Les astronautes de la NASA Tracy Caldwell Dyson et Mike Barratt étaient censés travailler à l’extérieur de l’ISS pendant environ 6,5 heures, mais ils ont dû terminer après seulement 31 minutes lorsque la combinaison spatiale de Dyson a commencé à fuir de l’eau (qui est utilisée comme liquide de refroidissement).
Les fuites de liquide de refroidissement sont un problème récurrent lors des sorties dans l’espace de l’ISS. En mars 2022, par exemple, l’astronaute de l’Agence spatiale européenne (ESA) Matthias Maurer a remarqué une accumulation d’eau dans son casque après une longue EVA, un problème qui a conduit à une interruption de sept mois dans les sorties dans l’espace . Son collègue astronaute de l’ESA, Luca Parmitano, a connu une fuite encore plus effrayante en 2013 ; l’eau a commencé à remplir son casque lors d’une sortie dans l’espace, le forçant à retourner à l’intérieur de l’ISS.
Source: https://www.space.com/nasa-iss-spacewalk-delay-july-leak-issue
Les combinaisons de la NASA sont non seulement de conception très ancienne, mais aussi vétustes et usagées. Voir deux articles au-dessus: “Coup dur pour la NASA”.
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Pour déterminer le temps lunaire, une horloge atomique miniature “made in Neuchâtel”
Le temps s’écoule différemment sur la lune
Déterminer un temps lunaire est crucial pour les futures missions habitées. L’Université de Neuchâtel (UNINE) vient de développer une horloge atomique ultra-miniaturisée pour contribuer à régler ce problème. Elle a été présentée cette semaine lors d’un congrès .
Cinquante-cinq ans après le programme américain Apollo, qui a vu Neil Armstrong poser pour la première fois le pied sur la Lune, l’astre verra bientôt débarquer plusieurs vaisseaux humains s’y poser, puis probablement des bases s’y construire. Pouvoir coordonner leurs activités, communiquer (sur place et avec la Terre) et surtout se géolocaliser précisément sur la surface sélène, grâce à des satellites en orbite lunaire, sera d’une importance cruciale.
Pour que cela soit possible, il s’agit d’établir un “temps lunaire coordonné”, ou LTC. En avril 2024, le Bureau de la politique scientifique et technologique (OSTP) des États-Unis a demandé à la NASA de s’y atteler d’ici fin 2026. Et en 2023 déjà, l’Agence spatiale européenne (ESA) avait soulevé le problème.
Selon les experts, il existe plusieurs manières de déterminer une fois pour toutes ce LTC. “Premièrement, on pourrait dire qu’on utilise le même temps qu’on a sur la Terre, qui s’appelle UTC, le Temps Universel Coordonné”, explique dans le 19h30 Patrizia Tavella, directrice du Département Temps au Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) de Paris. “Ce temps UTC est fabriqué avec toutes les horloges atomiques dans le monde, à peu près 400.”
Deux centièmes par an
Autrement dit, la Lune aurait un fuseau horaire dédié, et le temps lunaire serait calculé en ajoutant ou en déduisant un certain nombre d’heures par rapport au temps GMT de Londres. Mais il y a un problème, et pas des moindres: la Lune est beaucoup moins massive que la Terre. Elle exerce ainsi une force de gravité plus faible que notre planète. Avec pour conséquence – étonnante mais bien réelle, et formulée jadis par Einstein dans sa théorie de la relativité générale – que le temps de deux horloges identiques s’écoule différemment sur la Lune que sur la Terre.
En l’occurrence, l’horloge lunaire gagnerait environ 56 millionièmes de seconde (microsecondes) par jour, ou deux centièmes de seconde par an. Une paille pour tout un chacun. Mais une valeur énorme lorsque l’on sait que les horloges atomiques à bord des satellites de géolocalisation (de type GPS), ont besoin d’une précision inférieure au milliardième de seconde, sous peine d’induire des positionnements erronés de plusieurs mètres.
Deuxième possibilité pour établir ce temps lunaire, poursuit Patrizia Tavella: "On prend une horloge atomique aussi précise que possible, idéalement ‘parfaite’, et on l’installe à la surface de la Lune et sur les satellites en orbite lunaire, pour définir ce LTC. " Un temps qui serait donc propre à la Lune, s’écoulant différemment du temps terrestre, mais servant de référence unique pour toutes les activités lunaires.
Expertise neuchâteloise
C’est là qu’entre en scène l’Université de Neuchâtel, dont le Laboratoire Temps-Fréquence est reconnu mondialement depuis des décennies pour ses horloges atomiques. Certaines équipent déjà les satellites du système de géolocalisation européen Galileo.
“Le fonctionnement d’une horloge atomique est assez simple”, explique Gaetano Mileti, directeur-adjoint Laboratoire Temps-Fréquence de l’UNINE. “On utilise les oscillations des atomes comme référence de temps.”
Des vibratos d’atomes de rubidium, enfermés dans une minuscule cavité, sont mesurés à l’aide de rayons laser générés eux aussi par un dispositif miniaturisé à l’extrême. Pour aller dans l’espace, chaque gramme et chaque centimètre-cube compte.
“Au final, nous avons réalisé l’une des horloges atomiques les plus stables dans un aussi petit volume”, équivalent à celui d’une demi-brique de lait, affirme l’auteur de cette prouesse, Etienne Batori, ancien doctorant de l’UNINE aujourd’hui ingénieur Recherche&Développement au Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM).
“Aujourd’hui, cette horloge est un prototype, reprend le professeur Mileti. Il va falloir le qualifier spatialement. Et ensuite, il pourra être utilisé dans des missions spatiales, pourquoi pas sur des satellites lunaires, dans des bases lunaires, et participer éventuellement à la réalisation d’un temps lunaire.”
Plusieurs fournisseurs
Plusieurs autres centres de métrologie dans le monde développent également des horloges similaires, et aucune décision n’a été prise à ce jour sur les futurs fabricants des horloges lunaires. “On ne peut pas faire confiance à une seule horloge, ni même à deux”, a dit à CNN Cheryl Gramling, responsable du domaine au Goddard Space Flight Center de la Nasa, dans le Maryland. Autrement dit, il y a fort à parier que plusieurs fournisseurs d’horloges atomiques soient sollicités, dont l’UNINE.
A terme, l’ambition américaine est de créer LunaNet, un réseau complet de satellites de communication et de navigation équipé d’horloge atomique ultra-précises. L’Europe, de son côté, souhaite mettre sur pied son réseau à travers son initiative Moonlight.
L’échéance se rapproche vite, car les Américains et les Européens veulent retourner sur la Lune en 2026, et si possible avant la Chine et l’Inde, dont les plans lunaires se concrétisent rapidement. D’ici là, tous ces pays espèrent se mettre d’accord pour accorder toutes leurs montres.