Idéfix, le rover le plus dingue jamais conçu, va explorer une lune de Mars !
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C’est le rover le plus audacieux au monde. Son but est de montrer s’il est possible de rouler sur Phobos, principale lune de Mars. Idéfix sera aussi un éclaireur de la sonde japonaise qui l’emporte, avant qu’elle ne se pose à son tour sur Phobos pour en prélever des échantillons et les rapporter sur Terre. Décollage prévu en 2024.
La gravité sur terre est de 9.81 m/s² et sur Phobos de 0,0057 m/s², autant dire RIEN, rouler en absence de gravité, ou presque, ressemble donc à une mission impossible.
A la recherche des origines de Phobos
Phobos et Deimos sont les seules lunes de Mars. Mais depuis longtemps, on se demande ce qu’elles font là. Concernant Phobos, deux scénarios sont proposés : la capture d’un astéroïde par la planète, ou la formation de la lune par agrégations de débris issus d’une fantastique collision entre Mars et une planète en formation il y a plusieurs milliards d’années. Avec les données de la sonde Hope, les chercheurs émiratis penchent plus pour le second scénario, mais selon le chercheur du CNRS Patrick Michel, coresponsable scientifique d’Idéfix, seules des données in situ et issues d’échantillons permettront de décider.
Que signifient ces ravins ? Quelle est l’origine de Phobos ? Tels sont les objectifs de MMX. Idéfix ira sur place pour en avoir le cœur net. MRO_Nasa JPL-Caltech, University of ArizonaLe choix du site de prélèvement par MMX sera décidé par la Jaxa à l’issue d’une longue phase de caractérisation de la surface par divers instruments. Parmi eux, on retrouve un spectromètre fourni par le Cnes, nommé Mirs, et développé par le Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique - Lesia - à Meudon.
Quoi de mieux qu’un rover comme éclaireur ?Pour prélever les échantillons à la surface de Phobos, MMX prévoit de s’y poser. Toutefois, la gravité de Phobos est tellement faible et variable à la surface qu’on n’est pas à l’abri de quelques surprises. Pour tâter le terrain et savoir combien il sera complexe ou aisé de s’y poser, la Jaxa a accepté d’emporter Idéfix qui va non seulement se poser, mais aussi tenter de rouler. Rouler sera avantageux car le rover pourra faire des mesures in situ à plusieurs endroits, et ainsi caractériser localement la surface de Phobos. « Le rover sert à sécuriser l’atterrissage » de MMX, a déclaré Stéphane Mary, chef de projet au Cnes.
Le rover en salle blanche au Centre spatial de Toulouse du Cnes. Ici, les roues sont repliées et attachées, elles se libèreront une fois le rover posé au sol de Phobos. Les trois couches dorées au-dessus de la carlingue sont les panneaux solaires en position repliée. Pour les protéger du choc quand le rover rebondira à la surface, des « mousses d’aluminium » ont été ajoutées — ce sont ces espèces d’éponges grises. Daniel Chrétien, FuturaLe rover sera posé non loin du site de prélèvement choisi par la Jaxa. « Posé » est plutôt une façon de parler. Le rover va littéralement tomber, rebondir à la surface, puis finir par faire des « roulés-boulés » avant de commencer son déploiement.
Pour se déployer, le rover devra d’abord se rendre compte s’il est à l’endroit ou à l’envers. Ensuite, il déploiera doucement ses jambes au bout desquelles se trouvent les roues. Une fois dressé sur ses jambes, le rover déploiera alors ses panneaux solaires pour recharger ses batteries.
La simulation est plutôt gentille, les premiers rebonds pourraient bien renvoyer Idéfix dans l’espace et les roues ne vont pas forcément beaucoup toucher le sol en roulant.
Presque prêt à partir
Idéfix est un rover franco-allemand conçu par le Cnes et l’agence spatiale allemande, la DLR. Son développement a été extrêmement rapide car le rover a repris des technologies déjà utilisées sur des cubesats, comme EyeSat. Les premiers éléments étaient arrivés au Cnes en 2022, là où a été réalisé l’assemblage final.
Durant des mois, le rover a été testé au Cnes, au Centre spatial de Toulouse. Aujourd’hui, il ne lui reste plus qu’à subir un test d’auto-compatibilité en salle anéchoïque pour vérifier si les instruments scientifiques qu’il emporte et les différents sous-systèmes ne se gênent pas entre eux. Ensuite, le rover sera mis en boîte et s’envolera pour le Japon où il sera intégré à la sonde avant un décollage en septembre 2024. Son posé sur Phobos est prévu en 2027.
Ils auraient peut-être dû envoyer Obélix, d’une masse plus importante
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En voyant sa force de gravité j’ai regardé les dimensions de ce satellite naturel, bien qu’étant la plus grande lune de Mars il est riquiqui par rapport à la notre : 26,8 × 22,4 × 18,4 km.
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concernant le problème de l’absence de gravité, il suffirait d’installer un propulseur inversé (alimenté par panneau solaire) sur le toit du Idéfix… de cette façon celui-ci resterait collé au sol