Les Français et la science : une relation compliquée et ambivalente
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Quelles sont les relations entre les Français et la science, au sens large du terme ? Un rapport fait le tour de la question. Nous avons plutôt confiance, mais cela dépend des secteurs et des personnes qui en parlent ; la méfiance est par exemple de mise avec les politiciens.
L’enquête « les Français et la science 2021 » a été menée sur 3 500 personnes « venant de tous horizons ». L’échantillon « couvre toutes les régions et est stratifié par sexe, âge et niveau d’éducation pour être représentatif de l’ensemble de la population ». La méthodologie est détaillée dans ce document.
Les participants « ont été interrogés en ligne sur leur vision de la science en pleine pandémie de Covid-19 ». Des questions sont d’ailleurs dédiées à la crise sanitaire.
Ce rapport n’est pas le premier du genre, loin de là. Le plus ancien remonte à 1972. D’autres ont ensuite été publiés en 1982, 1989, 1994, 2000, 2007 et 2011. Celui de 2021 est donc le 8e du genre.
Le sociologue Michel Dubois, directeur de recherche au CNRS qui a codirigé cette étude, explique au Journal du CNRS que, dans les années 1970, « la Délégation générale à la recherche scientifique et technique s’inquiétait déjà de la supposée défiance des Français à l’égard des sciences et de l’innovation technologique ».
« Très rapidement, ces études ont permis de montrer que l’intuition de départ des politiques était inutilement alarmiste : que ce soit en 1972 ou en 2021, la très grande majorité des Français – entre 84 % et 89 % selon les périodes – accordaient et continuent à accorder une confiance de principe à la science ou aux scientifiques », ajoute-t-il.
La confiance diminue, mais la méfiance n’augmente pas
Le rapport commence par rappeler que si la science est une affaire mondiale, « la culture scientifique, la compréhension par le public et son engagement envers la science, restent une affaire nationale, voire locale ».
En France, le rapport met en avant « une légère diminution de la confiance depuis le début du siècle, principalement chez les individus affirmant avoir “très confiance” » : 11 % en 2020, contre 18 à 21 % entre 2001 et 2011.
Si le niveau général de confiance diminue légèrement, « cela ne fait pas pour autant augmenter la méfiance à l’égard de la science, qui reste à un niveau stable depuis le début du millénaire (autour de 10 %). En effet, c’est la part des indécis (“sans opinion”) qui progresse le plus », explique le rapport.
Ce dernier met en avant des différences suivant les personnes : « Les hommes ont légèrement plus confiance dans la science […] que les femmes ». Le rapport précise également que, « plus le niveau d’études est élevé, plus la confiance envers la science est affirmée », peu importe le sexe cette fois-ci.
Plus de bien que de mal ?
Quels sont les effets de la science pour l’homme ? « Depuis 1972, on assiste à un renversement important » des réponses à cette question, explique le rapport : « dans les années 1970, une majorité de Français estimait que la science apporte à l’homme “plus de bien que de mal” ; à partir des années 1980, plus d’1 Français sur 2 considère que la science apporte “autant de bien que de mal” à l’homme ».
Dans tous les cas, la part des Français qui estiment que la science apporte plus de mal que de bien reste faible – en dessous des 12 % – mais augmente sensiblement depuis le début des années 2000. En 2020, la barrière des 10 % a été franchie pour la première fois depuis les années 70.
Quid des parasciences ?
Le rapport se penche enfin sur la confiance accordée aux parasciences, c’est-à-dire à « un ensemble de savoirs et de pratiques situés en marge ou à l’extérieur de la science ». Les résultats diffèrent selon le genre des sondés : « toutes parasciences confondues, la confiance accordée se manifeste de façon plus nette chez les femmes ».
Accorder sa confiance ne signifie pas pour autant y avoir recours : « moins de 2 Françaises sur 10 pratiquent “souvent” ou “occasionnellement” le yoga, alors qu’elles sont 3 sur 4 à le prendre au sérieux ; chez les hommes, 2 sur 3 font confiance à cette pratique, mais moins d’1 sur 10 y a recours ».
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Source et suite : Next INpact (article en accès libre)
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Alors qu’avant!
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@violence a dit dans Les Français et la science : une relation compliquée et ambivalente :
C’est assez représentatif du climat actuel.
2% qui ne font pas du tout confiance et 8% plutôt pas confiance je trouve que c’est correct, d’autant que “la science” c’est plein de disciplines différentes.
Il ressort tout de même du document de l’enquête (dont je conseil le lecture, c’est instructif) que les français font nettement moins confiance à la science qu’en c’est les politiques qui leur en parle