Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence

[Raccoon]

Le support technique de Windows 10 s’arrête aujourd’hui. Nous avons commencé à explorer le libre comme solution de remplacement et nous nous sommes rapprochés d’associations. À Bordeaux, plusieurs d’entre elles étaient réunies pour faire découvrir Linux et les logiciels libres.

Comme prévu, Windows 10 n’a désormais plus de support technique. En Europe, les utilisateurs peuvent s’inscrire avec leur compte Microsoft pour obtenir un an de support supplémentaire, mais le problème ne fait que se décaler. Comme nous l’avons vu, les ESU (Extended Security Updates) ne s’appliquent que sur les failles critiques et importantes. Les vulnérabilités modérées et faibles ne sont pas corrigées, pas plus que les bugs non liés à la sécurité.

Cette fin de support entraine la question : que faire ? Microsoft aimerait que les systèmes soient mis à jour vers Windows 11 ou remplacés par de nouvelles machines si le matériel d’origine est trop ancien. Si l’on ne sait pas combien d’ordinateurs sont concernés par cette impossibilité, la fourchette donnée est le plus souvent chiffrée en centaines de millions d’appareils. Magali Garnero, présidente de l’April, n’hésitait ainsi pas à évoquer un « écocide total ».

Le libre est souvent présenté comme la solution idéale, grâce à deux arguments majeurs : les logiciels sont gratuits dans l’immense majorité des cas et Linux peut redonner vie à des configurations fatiguées par de longues années de Windows sans entretien. De nombreuses questions se posaient cependant : dans quelle mesure les néophytes adopteraient-ils cette solution, par exemple ? Et surtout, comment les personnes concernées allaient être mises au courant ?

Le 11 octobre, quatre associations étaient réunies à la Maison des Associations à Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, pour faire découvrir le libre. Si l’évènement était le théâtre de plusieurs présentations et discours sur de nombreux sujets (dont une initiation à OpenStreetMap), le principal sujet était bien la fin du support de Windows 10. Sur place, nous avons pu observer que l’information circulait. Et les personnes présentes n’étaient pas nécessairement celles auxquelles on aurait pu s’attendre.

« Merci Microsoft ! »

Dans la salle, plusieurs dizaines de personnes étaient présentes, dont la plupart assises à des tables, face à des ordinateurs. Dans certains cas, il s’agissait de leurs propres appareils, mais d’autres assistaient à des présentations réalisées sur les ordinateurs des membres des associations. Linux Mint y tenait d’ailleurs une bonne place.

Nous avons été surpris par la moyenne d’âge des personnes présentes : la plupart étaient retraitées. Autre surprise, une quasi-parité hommes/femmes dans l’assistance.

Nous avons été accueillis par Stéphane Bestel, président de l’association Unbee. Ancien professeur des écoles et directeur d’école primaire, il fait partie de l’association depuis bientôt 12 ans. Interrogé sur l’affluence lors de l’évènement, il nous confirme : « Depuis quelques semaines, on a constaté une forte augmentation des demandes. Merci Microsoft ! ».

Carrefour et opportunités

Le président nous explique que la fréquentation de l’association Unbee a largement augmenté au cours des dernières semaines. Que ce soit parce qu’elles ont été prévenues par des proches (ce que nous ont confirmé plusieurs personnes sur place), parce qu’elles en ont entendu parler dans la presse ou parce que Windows 10 affiche des avertissements à ce sujet (depuis plusieurs mois), « on est face à un public qui a décidé de prendre les choses en main », nous indique Stéphane.

« Souvent, ils viennent parce qu’ils ont entendu parler d’une solution gratuite. On le comprend bien. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, même si c’est parfois un peu compliqué, les gens qui viennent ne sont pas réfractaires au changement », ajoute-t-il.

Interrogé sur la moyenne d’âge des personnes présentes, Stéphane déchante un peu : « C’est dommage, mais les générations plus jeunes ne s’approchent pas tellement du monde associatif. Je ne sais pas pourquoi, peut-être que ce n’est plus à la mode, que c’est trop tôt ou que ces sujets ne les intéressent pas. Peut-être qu’ils se débrouillent autrement. Même chose avec les femmes, nous en avons très peu parmi les membres de ces associations, en général ». Un cercle vicieux, les groupes constitués d’hommes d’un certain âge pouvant constituer une barrière pour les plus jeunes et les femmes ? « Peut-être, c’est difficile à savoir ».

À noter que parmi les visiteurs d’un certain âge, un jeune homme était quand même présent. Il était d’ailleurs venu avec une idée bien précise : installer Linux sur son PC, amené pour l’occasion. Interrogé, il explique y penser depuis longtemps. Bien que joueur, il lance le plus souvent des titres indépendants ou d’anciens jeux, qui fonctionnent tous bien avec la couche Proton, développée par Valve et basée sur Wine (et embarquée par exemple dans GLF OS, distribution spécialisée dans les jeux vidéo et sortie début septembre).

Une accentuation des demandes, mais pas partout

[…]

Article entier : next.ink

[Violence]

J’ai fait quelques petits essais au bureau par curiosité si on passait tout les postes sous Linux et il y a un truc qui pour l’instant est un frein : La gestion de quotas dans les drivers Linux (propriétaire ou non) de photocopieurs. C’est vraiment une vrai merde à gérer (les drivers de base, PPD ou proprio sont vraiment merdique) et je ne peux passer outre. Ce que je vois c’est que les drivers open source ne gère pas le quotas et ceux propriétaires sont à chier Pour l’instant, j’ai pas trouvé mais je ne me suis pas penché de ouf sur la question.

Sinon le choix d’Ubuntu ou Edubuntu me gène fortement. Le choix logique serait du Debian EDU

[Raccoon]

@Violence a dit dans Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence :

Sinon le choix d’Ubuntu ou Edubuntu me gène fortement. Le choix logique serait du Debian EDU

Apparemment c’est parce qu’Ubuntu offre une compatibilité avec plus de matériel que Debian. Elle est aussi plus simple à utiliser pour un non informaticien.

[Violence]

Non ce que je voulais dire c’est que ça me gène d’utiliser Edubuntu ou Ubuntu. Ce n’est pas ce que je souhaiterais car pas totalement libre.
Debian respecte cette philosophie de manière stricte et même si Ubuntu/Edubuntu n’est pas un mauvais choix, la respecte de manière disons… pragmatique.

J’ai fait mes premiers tests sur Edubuntu pour voir la gueule que ça avait, mais côté compatibilité, Debian semble me suffire car mon aprc es ttrès homgène. Donc Debian EDU me conviendrait mieux par rapport à ma philosophie du libre.

Je vais tester les 2 versions de toute manière.

[Popaul]

@Violence a dit dans Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence :

La gestion de quotas dans les drivers Linux (propriétaire ou non) de photocopieurs.

Qu’est-ce que tu entends déjà par ces quotas ?
Qui qu’a le droit de faire des copies ?

[Violence]

@Popaul a dit dans Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence :

@Violence a dit dans Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence :

La gestion de quotas dans les drivers Linux (propriétaire ou non) de photocopieurs.

Qu’est-ce que tu entends déjà par ces quotas ?
Qui qu’a le droit de faire des copies ?

En gros oui.
Des comptes réseau sont créés et utilisés sur la machine avec des limites et des quotas noir & blanc, couleurs, copies et photocopies, etc…

Sous windows, la personne lance une impression et un popup apparaît lui demandant son id et son password et cela est décompté et tracé.

Je parametre cela directement dans le pilote d’impression mais pas pris en compte sous linux via le driver générique linux, le driver générique ppd du fabricant et le driver propriétaire linux du fabricant est à chier (Xerox)

Donc pour l’instant je n’arrive pas à le gérer sous Linux.

Je pense pouvoir gérer l’id et le password en le mémorisant dans le paramètre du driver propriétaire mais ce n’est pas viable pour moi : il me faut absolument le popup pour mettre l’id et le password à chaque impression.

D’après mes recherches, cela semble ne pas être possible sous linux sans dev spécifique du pilote.

[Popaul]

Et une bétise du style : toutes les machines sous nunux envoient leur requête d’impression à une machine sous winedoz qui va gérer ces droits via ce fameux driver ?
une sorte de script qui annonce ces user/mdp et les pdf qu’il veulent ?

et tu fous jacqueline de la compta qui va lancer les impressions !
[edit] c’est sûrement très naif, mais on sait jamais ^^

[michmich]

@Violence Linux dépassé par son succès! je pratique Linux sans trop rien y connaître, mais il me semble qu’il y a des distributions orientées pour les entreprises (qui j’imagine sont un poil trop “canonical” à ton goût)

[Violence]

@michmich a dit dans Fin de Windows 10 : à Bordeaux, des associations du libre sentent la différence :

mais il me semble qu’il y a des distributions orientées pour les entreprises (qui j’imagine sont un poil trop “canonical” à ton goût)

Oui tu as bien compris
Mais quand bien même elles seraient orientées entreprise, ça ne changera rien à mon problème.