Ladybird, un nouveau navigateur open source et multiplateformes, peut-il briser l'hégémonie de Google Chrome ?
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L’initiative ravive le débat autour de la diversité et de la compatibilité sur le web
Les idées reçues veulent que la création d’un nouveau navigateur à partir de zéro soit impossible sans la mise à contribution d’énormes fonds et la collaboration de nombreuses personnes pendant de nombreuses années. La tête derrière le projet Ladybird prouve le contraire avec le nouveau navigateur open source et multiplateforme à l’interface graphique implémentée en C++. L’initiative au stade de l’enfance ravive le débat sur la possibilité future de voir l’hégémonie de Google Chrome remise en question. Ladybird peut-il réussir où Microsoft s’est aligné en adoptant le projet open source Chromium dans le développement du navigateur Microsoft Edge sur desktop ?
« Le navigateur SerenityOS passe désormais le test Acid3 ! Pour autant que je sache, nous sommes le premier nouveau navigateur open source à atteindre cette étape depuis la sortie initiale du test. Ce fut un travail d’équipe au cours des deux dernières semaines et je suis très fier de tous ceux qui ont contribué », annonce la tête derrière le projet. La réussite du test Acid3 signifie que les travaux de développement dudit navigateur sont rendus à un stade où il aurait été qualifié de très bon aux alentours de 2010. Le projet en est à deux ans et trois mois de développement.
« Veuillez noter que nous n’en sommes qu’au début du développement et que de nombreuses fonctionnalités de la plateforme Web sont manquantes ou défectueuses. Il faudra beaucoup de temps avant que Ladybird ne soit prêt pour la navigation quotidienne. Nous en sommes encore à la partie “faire fonctionner” du cycle de développement. En tant que tel, nous avons tendance à nous concentrer davantage sur la correction et le support des fonctionnalités que sur l’optimisation. Le travail sur les performances se fait principalement au niveau de l’architecture, bien que des optimisations ciblées qui soulagent des points sensibles particuliers soient également effectuées. Veuillez noter qu’il ne s’agit pas d’une annonce ou d’une sortie de produit, mais plutôt d’une annonce personnelle indiquant que j’ajoute “un navigateur multiplateforme véritablement indépendant” à ma liste d’objectifs personnels », précise la tête derrière l’initiative.
Les développements en cours ravivent les débats autour des questions de diversité et de compatibilité dans la sphère du développement web. En pratique, le nombre de moteurs de rendu de navigateur est faible. Il existe trois moteurs de rendu principaux : Blink (Google Chrome, Microsoft Edge), Webkit (Apple Safari) et Gecko (Mozilla Firefox). Il en existe quelques autres (dont celui de Ladybird vient allonger la liste), mais aucun ne détient une part de marché significative. Et parmi les trois principaux, Blink se taille la part du loin, soit plus de 70 % de part de marché, selon les estimations.
Le danger avec une telle domination est de voir une seule entreprise définir les normes du Web. Le fait d’avoir de la concurrence dans la filière peut ralentir le développement des fonctionnalités Web, mais ce manque de vitesse agit comme un contrôle et un équilibre pour s’assurer que seules les fonctionnalités bonnes, sûres et bien pensées sont diffusées. Ainsi une seule entité, c’est-à-dire une seule équipe ou même un seul dirigeant, ne se retrouve pas au contrôle du web.
Microsoft a avancé un argument en faveur de la compatibilité du web lors de son adoption du projet open source Chromium pour le développement du navigateur Microsoft Edge sur desktop. L’objectif de la manoeuvre, selon l’entreprise, est de créer une meilleure compatibilité Web pour ses utilisateurs et une fragmentation moindre du Web pour tous les développeurs Web. « Notre intention est d’aligner la plateforme Web Microsoft Edge à la fois sur les normes Web et sur les autres navigateurs basés sur Chromium ». Ajoutant que « cela apportera une compatibilité améliorée pour tous et créera une matrice de test plus simple pour les développeurs Web. » Cela pourrait également régler un gros problème avec Microsoft Edge, à savoir le fait que certains sites Web ne fonctionnent pas correctement dans le navigateur.
Sources : projet Ladybird, web.developpez.com
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à voir ce que ça donne, mais faire bouger chrome va être difficile