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    Entre engagement technique, transparence radicale et volonté de transformation systémique, Benoit Petit œuvre depuis plusieurs années à rendre le numérique plus mesurable, plus sobre et plus juste. Cofondateur de Hubblo, il développe des outils pour quantifier l’impact environnemental des infrastructures IT. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, les défis du secteur et les leviers d’action.

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    Peux-tu revenir sur ton parcours et ce qui t’a conduit à fonder Hubblo ?

    Benoit : « J’ai commencé par un parcours très classique dans l’IT : j’ai été ingénieur systèmes, réseaux, cloud… pendant une dizaine d’années. Et à un moment, l’absence de considération environnementale dans mon travail contrastait trop avec mes changements de vie et aspirations personnelles, alors j’ai commencé à me poser des questions sur l’impact environnemental de mes choix techniques. J’ai cherché des outils de mesure de l’énergie consommée au niveau des serveurs, et je n’ai rien trouvé qui corresponde à mes besoins. J’ai donc développé un outil libre et open source, Scaphandre, pour répondre à ce besoin. Ce travail m’a progressivement amené à rencontrer des personnes qui partagent les mêmes objectifs, avec qui nous avons co-fondé      Hubblo. L’objectif de Hubblo, c’est d’aider les organisations à réduire l’impact environnemental lié à leurs activités numériques, ce qui implique parfois l’évaluation de ces impacts, toujours en s’appuyant sur des méthodologies robustes et ouvertes. »

    Peux-tu nous parler de Scaphandre et de son fonctionnement ?

    Benoit : « Scaphandre est un agent qui s’installe sur un serveur informatique et permet de mesurer la consommation énergétique d’une partie de ses composants électroniques et des logiciels qui tournent sur ce serveur. Il exploite des interfaces fournies par les fabricants de puces et fonctionne sous GNU/Linux et Windows Server. Il est utilisé aujourd’hui dans plusieurs pays, par des entreprises de plusieurs tailles et avec des cœurs de métier différents. Il est en open-     source, donc chacun peut l’adapter, le corriger, l’améliorer. L’idée, c’est de fournir une brique technique fiable et compatible avec les outils de supervision de l’entreprise pour produire de la donnée utile à l’éco-conception. »

    Qu’est-ce que propose concrètement Hubblo aujourd’hui ?

    Benoit : « On accompagne des structures — entreprises, collectivités, hébergeurs — pour leur permettre de faire évoluer leur rapport à la technologie d’un point de vue socio-environnemental, ce qui implique notamment de comprendre leur empreinte environnementale. Pour cela, on développe des outils open source, on contribue à des méthodologies, on produit des données utiles à l’évaluation environnementale, en open-data, et on forme les équipes techniques à les utiliser. Le but, c’est que les gens deviennent autonomes sur ces sujets et soient de plus en plus nombreux à transformer le secteur. »

    Pourquoi est-ce si compliqué aujourd’hui d’accéder à des données fiables sur l’impact du numérique ?

    Benoit : « Il y a une vraie opacité. Les acteurs du cloud et des Datacenters ne donnent que des données globales ou relatives, souvent très orientées communication. Ce manque de transparence rend la comparaison quasi impossible, et empêche de faire des choix éclairés. C’est pour ça qu’on insiste sur la nécessité d’évaluations indépendantes et sur la publication de données ouvertes. Sinon, on ne sortira jamais du greenwashing. La réglementation a bien sûr un rôle central à jouer aujourd’hui et à l’avenir, pour normer et systématiser la transparence. »

    Quel est le rôle du collectif Boavizta dans ce paysage ?

    Benoit : « Boavizta, c’est un collectif qui crée des communs numériques : des bases de données, des outils d’analyse d’impact, des méthodologies. On travaille beaucoup sur l’évaluation environnementale du matériel IT, des datacenters, du cloud, des logiciels… Le collectif regroupe des chercheurs, des ingénieurs, des consultants, des collectivités… L’objectif est que toutes les parties prenantes puissent s’outiller avec les mêmes méthodes et que celles-ci puissent être critiquées, comprises et améliorées. On milite pour une approche ouverte, partagée, rigoureuse. »

    Vous travaillez aussi sur une méthodologie sectorielle avec l’ADEME : la PCR Datacenter & Cloud. Quel est l’objectif ?

    Benoit : « On a contribué à la mise a jour du RCP - Règlement de Catégorie Produit - de l’ADEME, dédiée aux services Cloud et de co-location. L’objectif, c’est d’avoir un cadre reconnu pour évaluer l’impact d’un datacenter ou d’un service cloud, à travers une Analyse de Cycle de Vie (ACV) et des règles d’allocation propres à chaque type de service proposé. Aujourd’hui, chacun fait un peu ce qu’il veut. Si ce RCP devient la norme, une entreprise de services d’hébergement pourra évaluer les impacts de son usage de manière normée, avec des règles communes, en s’appuyant sur les données affichées par le fournisseur. La seconde et dernière version du RCP à date est sur la librairie en ligne de l’ADEME. »

    Quel lien fais-tu entre mesure et transformation ?

    Benoit : « Évaluer, c’est une étape parfois très utile, mais ce n’est qu’un levier. L’enjeu, c’est d’enclencher des transformations profondes : interroger les niveaux de service, se demander si on a vraiment besoin de telle redondance ou de telle disponibilité, mais surtout si l’on souhaite sortir de la seule optimisation et des réductions d’impact à la marge pour entrer dans une démarche réelle de sobriété, questionner le business model, voire entamer sa transformation pour une compatibilité réelle avec les limites planétaires. Dans l’idéal, on commence par là et une fois sur la bonne voie, on optimise pour enlever le superflu. Dans les faits, c’est souvent l’inverse qui a lieu. L’évaluation a un intérêt pour aider la prise de décision stratégique, ou bien à une échelle plus micro pour identifier les optimisations possibles. Ce n’est pas une action positive pour l’environnement en soi. À une échelle plus macro, ça permet de ne pas se faire embrumer par les Big Tech. »

    Quel est ton regard sur l’essor de l’intelligence artificielle dans ce contexte ?

    Benoit : « L’IA, en particulier l’IA générative, vient amplifier tous les travers d’un numérique non soutenable. Ce qui change, ce sont les volumes et la vitesse d’expansion. On parle souvent des impacts environnementaux par inférence ou pour un entraînement d’un modèle particulier, mais c’est une manière pour le secteur de se cacher derrière son petit doigt. Les impacts absolus sont colossaux, la seule consommation d’énergie finale des Datacenters devrait doubler d’ici deux ans et on sait que seule une partie des données sur le sujet sont vraiment disponibles. Google a vu son empreinte carbone prendre 50% sur les 3 dernières années, Microsoft 30% en un an, ce principalement du fait de la construction de nouveaux Datacenters. Et ce ne sont que les impacts que l’on peut évaluer approximativement, la face émergée. Ça ne les empêche pas de se présenter comme les plus “innovants” ou les plus “efficaces” en la matière. Sans parler du fait que les Gafams communiquent principalement sur les émissions liées à l’électricité consommée, tout en comptabilisant les certificats de garantie d’origine qui leur permet d’effacer comptablement les émissions réelles. Le Guardian estime que l’écart entre les émissions annoncées et celles émises si l’on ne compte pas les certificats, est en moyenne une multiplication par 600 entre 2020 et 2023. C’est un jeu de dupes. »

    Quel rôle les politiques publiques pourraient-elles jouer selon toi ?

    Benoit : « Il y a clairement besoin d’un cadre réglementaire plus ambitieux. Des choses se mettent en place, comme la CSRD qui impose un reporting extra-financier, mais c’est encore trop lent côté numérique. Il faut des obligations de transparence (l’Energy Efficiency Directive mise à jour en 2024 en est une prémice), des exigences de données ouvertes et une planification qui prend en compte les conflits d’usage des ressources disponibles. Sans ça, les grandes plateformes continueront à verrouiller l’accès à l’information. Et on restera dans une forme de dépendance technique et politique. »

    Quels conseils donnerais-tu à une entreprise qui veut s’engager ?

    Benoit : « De d’abord actionner tous les leviers évidents qui ne nécessitent pas d’évaluation : augmenter la durée de vie des équipements, identifier les fournisseurs qui peuvent proposer de la location de matériel avec un fort taux de réemploi et de reconditionnement, rejeter l’utilisation systématique des LLMs et privilégier des solutions spécifiques à votre besoin même si ce n’est pas la trend du moment. Actionner le pilier essentiel de l’éco-conception qui consiste à questionner le besoin et l’adéquation entre le réel besoin et la technologie employée. Ensuite, évaluer pour aller plus loin et surtout partager un maximum d’informations pour s’ouvrir la porte de la collaboration avec d’autres acteurs, être le plus transparent possible sur la méthode et les hypothèses des évaluations. Condamner le greenwashing et prendre en compte la dimension systémique et éminemment politique du problème. »

    Pour finir, un ouvrage ou une ressource que tu recommanderais ?

    Benoit : « Oui, un livre que je trouve vraiment éclairant : Aux sources de l’utopie numérique de Fred Turner. Il retrace l’histoire des communautés californiennes des années 60 et montre comment leurs idéaux ont influencé la culture et les infrastructures du numérique actuel, puis comment ces idéaux ont contribué aux modèles économiques que l’on voit chez les entreprises de la Tech aujourd’hui. Ça permet de comprendre que derrière nos outils, il y a des visions du monde — et qu’on gagnerait à les questionner. »

    Visuel d’illustration hubblo.org

    Source : linkedin.com

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    Ils dénoncent les usages toxiques et addictifs d’une partie du numérique

    Une étude récente menée au Royaume-Uni révèle une donnée qui bouscule les idées reçues : 46 % des jeunes de 16 à 21 ans déclarent qu’ils préféreraient vivre dans un monde sans internet. Ce constat étonnant, publié par le British Standards Institution (BSI), soulève une question fondamentale : la génération Z, pourtant née dans l’ère numérique, serait-elle en train de rejeter le monde hyperconnecté dans lequel elle a grandi ? Une situation qui n’est pas sans rappeler le livre J’ai 30 ans et l’ancien internet me manque dans lequel Marie Le Conte décrit avec nostalgie comment le monde en ligne était meilleur au début du siècle.

    Contexte : une enquête révélatrice d’un malaise profond ?

    L’étude, réalisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’accès numérique, visait à mesurer l’évolution des perceptions et comportements liés à la technologie chez les jeunes. Résultat : près de 70 % des jeunes interrogés affirment se sentir moins bien dans leur peau après avoir utilisé les réseaux sociaux. Les plateformes initialement conçues pour connecter les individus et faciliter les échanges semblent désormais associées à une détérioration du bien-être émotionnel.

    Au-delà de ce chiffre, le rapport souligne aussi une tendance inquiétante : 42 % des jeunes avouent avoir menti sur leur âge en ligne, et une proportion similaire cache à leurs proches leurs activités numériques. 40 % utilisent des comptes secondaires, et 27 % déclarent s’être fait passer pour quelqu’un d’autre sur internet.

    Quand les réseaux sociaux deviennent des sources d’anxiété

    Selon une nouvelle enquête, près de la moitié des jeunes préféreraient vivre dans un monde où l’internet n’existerait pas.

    Les réseaux sociaux – TikTok, Instagram, Snapchat – sont souvent désignés comme les principaux coupables. La quête de validation numérique, la comparaison constante avec des standards de beauté ou de réussite idéalisés, la peur de manquer quelque chose (FOMO), autant de facteurs qui contribuent à une anxiété croissante.

    Les jeunes témoignent de plus en plus souvent d’un sentiment de dépendance, de fatigue cognitive, d’insomnies causées par les écrans, voire d’une perte d’identité dans un univers où l’apparence l’emporte souvent sur l’authenticité.

    L’étude révèle que près de 70 % des jeunes de 16 à 21 ans se sentent moins bien dans leur peau après avoir passé du temps sur les médias sociaux.

    Un rejet partiel… mais croissant

    Ce rejet d’internet n’est pas total. Il ne s’agit pas d’un refus technologique absolu, mais d’une remise en question des usages actuels. Les jeunes ne rejettent pas l’accès à l’information, l’e-commerce ou les outils d’apprentissage en ligne. Ce qu’ils souhaitent remettre en cause, ce sont les usages toxiques et addictifs d’une partie du numérique, notamment ceux liés aux réseaux sociaux.

    À cet égard, la moitié des répondants se disent favorables à l’instauration d’un « couvre-feu numérique », qui limiterait l’accès à certaines applications (comme TikTok ou Instagram) après 22h, tandis que 46 % ont déclaré qu’ils préféreraient être jeunes dans un monde sans Internet. Le gouvernement britannique étudie d’ailleurs la possibilité d’imposer ce type de restriction pour protéger la santé mentale des jeunes. Une idée controversée, mais révélatrice du malaise ambiant.

    Un quart des personnes interrogées passent quatre heures ou plus par jour sur les médias sociaux, tandis que 42 % d’entre elles admettent mentir à leurs parents et tuteurs sur ce qu’elles font en ligne.

    En ligne, 42 % ont déclaré avoir menti sur leur âge, 40 % ont admis avoir un compte leurre ou « brûleur », et 27 % ont déclaré avoir prétendu être une personne complètement différente.

    Une question de santé publique

    Les résultats ont été obtenus après que le secrétaire à la technologie, Peter Kyle, a laissé entendre que le gouvernement étudiait la possibilité de rendre les heures de fermeture obligatoires pour certaines applications telles que TikTok et Instagram.

    Des spécialistes, comme Rani Govender, responsable de la politique de sécurité des enfants en ligne à la NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children), soulignent que les simples restrictions horaires ne suffisent pas. Pour elle, les « couvre-feux numériques », bien qu’utiles, ne peuvent pas empêcher les enfants d’être exposés à des contenus nuisibles en ligne sans que d’autres mesures soient mises en place : « Il faut bien comprendre qu’un couvre-feu numérique ne suffira pas à protéger les enfants des risques auxquels ils sont exposés en ligne. Ils pourront voir tous ces risques à d’autres moments de la journée et ils auront toujours le même impact », a-t-elle déclaré.

    Elle milite pour une transformation en profondeur : des plateformes conçues pour favoriser la sécurité, l’authenticité et le bien-être mental plutôt que l’addiction à l’écran. Govender estime que les entreprises et le gouvernement devaient avant tout veiller à ce que les enfants utilisent « des sites beaucoup plus sûrs et moins addictifs ».

    Ce discours rejoint celui de nombreux psychologues et chercheurs qui appellent à une « écologie numérique », capable d’encadrer les algorithmes, de valoriser les interactions humaines réelles et d’éviter la surstimulation constante.

    Une jeunesse en quête de déconnexion

    L’étude, menée par la British Standards Institution, a interrogé 1 293 jeunes et a révélé que 27 % des personnes interrogées ont partagé leur position en ligne avec des inconnus.

    Dans la même enquête, les trois quarts des personnes interrogées ont déclaré avoir passé plus de temps en ligne à cause de la pandémie, tandis que 68 % d’entre elles ont estimé que le temps passé en ligne était préjudiciable à leur santé mentale.

    Andy Burrows, directeur général de la Molly Rose Foundation, une organisation caritative de prévention du suicide, a déclaré qu’il était « clair que les jeunes sont conscients des risques en ligne et, qui plus est, qu’ils veulent que les entreprises technologiques prennent des mesures pour les protéger ».

    Il a ajouté que les algorithmes peuvent fournir des contenus qui « peuvent rapidement s’enchevêtrer et entraîner les jeunes dans des trous de lapin de contenus nuisibles et angoissants, sans qu’ils en soient responsables ». De nouvelles lois sont « nécessaires de toute urgence pour intégrer enfin une approche sûre dès la conception de la réglementation, qui place les besoins des enfants et de la société avant ceux des grandes entreprises technologiques », a-t-il déclaré.

    En réaction à cette surcharge numérique, une nouvelle culture émerge : celle de la “détox digitale”. Clubs de lecture sans téléphone, événements « offline », balades en nature, activités manuelles… Ces initiatives, en pleine croissance, reflètent une volonté de reprendre le contrôle sur son temps, son attention et sa santé mentale.

    De plus en plus de jeunes partagent sur les réseaux… leur envie de s’en éloigner. Certains ferment temporairement leurs comptes, d’autres remplacent leur smartphone par un téléphone basique. L’absurde paradoxe d’une génération qui utilise internet pour prôner la déconnexion illustre bien l’ambivalence actuelle.

    Vers un nouveau rapport au numérique ?

    Loin de rejeter entièrement la technologie, ces jeunes posent une question essentielle : comment faire d’internet un outil au service de l’humain, et non l’inverse ? Ce débat dépasse la sphère individuelle. Il interpelle les parents, les éducateurs, les plateformes, mais aussi les gouvernements. Car la régulation d’un espace aussi vaste que le numérique demande une action collective.

    À l’école, la question de l’usage des smartphones fait déjà l’objet de vifs débats. Dans certaines écoles britanniques, des campagnes visent à interdire l’usage du smartphone pendant les cours, voire durant toute la journée scolaire, avec des résultats encourageants en termes de concentration et de climat scolaire.

    Daisy Greenwell : « La santé mentale des jeunes et leur droit à une enfance sûre et saine doivent passer avant le profit »

    Susan Taylor Martin, directrice générale de la BSI, a déclaré :

    « On a promis à la jeune génération que la technologie créerait des opportunités, améliorerait l’accès à l’information et rapprocherait les gens de leurs amis. Pourtant, notre étude montre que, parallèlement, elle expose les jeunes à des risques et, dans de nombreux cas, affecte négativement leur qualité de vie.

    « La technologie ne peut être une force pour le bien que si elle est soutenue par la confiance que la vie privée, la sécurité, la sûreté et le bien-être des personnes ne seront pas compromis dans le processus. Les entreprises qui créent ces services doivent donner la priorité aux besoins des utilisateurs finaux de tous âges, en particulier des adolescents, afin de garantir la protection de leur santé et de leur vie privée ».

    Daisy Greenwell, cofondatrice et directrice de Smart Phone Free Childhood, a déclaré :

    « Le fait que près de la moitié des jeunes préfèreraient grandir sans Internet devrait être un signal d’alarme pour nous tous.

    « Nous avons construit un monde où il est normal pour les enfants de passer des heures chaque jour dans des espaces numériques conçus pour les garder accros. Les jeunes demandent maintenant des limites - des couvre-feux, des contrôles d’âge, des limites significatives et une véritable protection. Ils sont prêts à changer.

    « Ce dont ils ont besoin maintenant, c’est que les adultes responsables - les gouvernements, les régulateurs et les leaders de la technologie - fassent un pas en avant et les rejoignent sur ce terrain. Pendant trop longtemps, les intérêts des puissantes entreprises technologiques ont été privilégiés au détriment du bien-être de la prochaine génération. Mais les parents du Royaume-Uni s’unissent aujourd’hui pour protéger l’enfance des algorithmes toxiques et addictifs colportés par les entreprises technologiques.

    « Nous avons l’occasion de réinitialiser le monde numérique dans lequel nos enfants grandissent. Leur santé mentale et leur droit à une enfance sûre et saine doivent passer avant le profit ».

    Conclusion : une génération critique, pas technophobe

    Cette génération Z, que l’on croyait inséparable de ses écrans, se révèle en réalité lucide, critique et exigeante. Elle ne rejette pas la technologie, mais réclame un numérique plus humain, plus sain, plus éthique.

    Le fait que près de la moitié des jeunes préfèreraient un monde sans internet n’est pas un fantasme rétrograde : c’est un signal d’alarme. Une invitation à repenser en profondeur notre rapport aux technologies. Et peut-être, à offrir aux nouvelles générations un futur numérique qui serve leur épanouissement, et non leur mal-être.

    Source : British Standard Institution et developpez.com

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    Je viens de zieuter le reportage et voir les gamins qui passent leur aimant dans ce taudis te glace le sang.
    Par contre, il date de 2019 et je me demande comment a évolué la chose maintenant.
    Même si je me dit qu’il n’a pas du y avoir grand changement…
    Hormis, peut-être, la manière de planquer la chose.

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    Selection naturelle, c’est pas ce qui manque comme autres endroits pour partir en vacances

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    L’intelligence artificielle et surtout les grands modèles de langage ont des conséquences directes sur la consommation électrique du numérique. Deux pistes sont mises en avant par le CNRS pour limiter ses effets. Améliorer l’efficacité des algorithmes et des datacenters, et/ou revoir les usages.

    Qui dit en ce moment intelligence artificielle, dit obligatoirement amoncellement de données, entraînement et, en ce moment, (grands) modèles de langage. Pour gérer tout ce petit monde, il faut des datacenters, qui consomment de l’électricité et des ressources (eau par exemple).

    En quelques mois, les agents conversationnels sont devenus omniprésents. Les annonces pleuvent durant les conférences des géants du Net. Dernier exemple en date : Ignite de Microsoft. Face à ces changements importants, le CNRS soulève une question plus compliquée qu’il n’y parait : « quel est le véritable poids de l’IA ? ».

    Comment trier la consommation du numérique ?

    Le numérique est présent dans quasiment tous les secteurs, ce qui n’est pas sans conséquences sur les études d’impact environnemental. En quelques questions, Denis Trystram (Institut polytechnique de Grenoble et membre du Laboratoire d’informatique de Grenoble) met en lumière une partie du problème.

    « Par exemple, faut-il entrer la consommation des véhicules Tesla dans la catégorie du transport ou du numérique ? Est-ce que l’énergie utilisée pour la commande de billets en ligne doit aller dans le bilan du transport ferroviaire ou rester dans celui d’Internet ? ». On peut certainement trouver d’autres exemples à la pelle, mais vous avez l’idée.

    De manière globale, les études estiment que le numérique représente 4 à 5 % (parfois avec ± 1/2 % d’écart, mais l’idée reste la même) de la consommation électrique mondiale. L’intelligence artificielle pourrait provoquer une augmentation plus rapide que prévu de ce pourcentage. Il n’avait pas besoin de l’IA pour grimper.

    « Déjà plus consommateur que l’aviation civile, le numérique pourrait peser autant que le secteur des transports dès 2025. À eux seuls, les datacenters (centre de données) absorbent 1 % de l’électricité planétaire », affirme le chercheur Denis Trystram. Suivant les études, les chiffres bougent un peu, mais toutes pointent du doigt de fortes augmentations dans les années à venir.

    L’Edge computing à la rescousse ?

    Le chercheur Denis Trystram travaille aussi sur l’Edge computing, ou informatique en périphérie. Nous avons pour rappel publié un dossier sur les principales notions du cloud. Le but est de rapprocher le stockage et le traitement des données de l’endroit où elles sont produites. Cela pour éviter la circulation de grandes quantités d’informations sur les réseaux.

    Dans [un article de septembre](https://next.ink/117857/usages-et-frugalite-quelle-place-pour-les-ia-dans-la-societe-de-demain//http://La quantité de données numériques créées ou répliquées dans le monde ne cesse de gonfler. Entre 2010 à 2020, elle est passée de deux zettaoctets (Zo) – soit 2 000 milliards de gigaoctets (Go) – à 64 Zo. Pis, les prévisions annoncent 181 Zo en 2025), le CNRS donnait quelques chiffres, en se basant sur une étude Statista de 2021. « La quantité de données numériques créées ou répliquées dans le monde ne cesse de gonfler. Entre 2010 à 2020, elle est passée de 2 zettaoctets (Zo) – soit 2 000 milliards de gigaoctets (Go) – à 64 Zo ». Pour 2025, les prévisions tablent sur… 181 Zo, soit presque trois fois plus.

    Les serveurs et objets connectés en Edge sont bien moins puissants que les gros datacenters, mais « ils sont aussi et surtout moins coûteux et moins énergivores ». Selon le chercheur, « il n’est pas possible d’y entraîner des modèles d’IA complexes, mais on peut néanmoins y faire tourner des algorithmes déjà opérationnels ».

    « Savoir ce que coûtent réellement des pratiques à présent courantes »

    L’Edge computing permet donc de proposer des IA plus frugales par rapport à tout centraliser dans des datacenters. La mutualisation permet aussi d’optimiser les ressources. Comme souvent dans ce genre de situation, il n’est pas évident de trouver le bon équilibre. D’autant plus difficile que le point d’équilibre peut varier suivant les besoins et les usages.

    « En l’absence de solution technique miracle qui gommera d’un coup la demande énergétique du numérique, la responsabilisation des usagers est vue comme une piste essentielle. Et pour cela, il est nécessaire de savoir ce que coûtent réellement des pratiques à présent courantes », explique le CNRS. Un sujet déjà abordé à de nombreuses reprises, mais ô combien délicat.

    Première réaction : « continuer comme avant » et optimiser

    Pour Denis Trystram, il y a deux réactions possibles face à la folle augmentation de la consommation du numérique.

    « La plus simple, celle des géants du Web, est de continuer comme avant, tout en affirmant que les centres de données sont plus verts. Or, le zéro carbone n’est jamais atteint si l’on prend en compte tous les paramètres matériels ». Il ajoute que « l’optimisation des performances permet de réduire jusqu’à 30 à 40 % de l’impact énergétique des grandes plateformes numériques ».

    Le problème étant que ces gains sont rapidement « effacés par l’accélération des usages ». Un sujet que l’on retrouve aussi dans le monde de la téléphonie mobile : la 5G permet de diminuer la consommation et l’empreinte des réseaux, mais décuple les usages et donc la consommation…

    Deuxième réaction : revoir les usages

    L’autre solution, plus radicale, est de « remettre en cause le modèle tout entier, interroger les comportements et déterminer quels usages sont véritablement nécessaires ». Une piste déjà évoquée par le GDS EcoInfo, un groupement de service du CNRS.

    Le discours était exactement le même : « On ne pourra pas maîtriser la consommation énergétique des réseaux mobiles sans imposer une forme de limitation dans les usages […] Malgré des gains considérables en termes d’efficacité énergétique, force est de constater que l’augmentation du trafic de données a au moins compensé ces gains ».

    Rien d’étonnant… puisque Denis Trystram est un des membres actifs du GDS EcoInfo. Ce n’est pas la première fois que ce discours apparait dans les publications du CNRS, le Centre souhaite-t-il faire passer un message ?

    L’IA est aussi un vecteur de croissance économique

    Le CNRS donne aussi la parole à Gilles Sassatelli (directeur de recherche au Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier). Il ajoute une dimension économique à la question de la consommation et des usages. « Il ne faut pas se leurrer, l’IA est considérée comme un vecteur de croissance économique par beaucoup de secteurs d’activité. En l’état, tous les progrès scientifiques en l’efficacité énergétique des IA seront annulés par effet rebond ».

    Pour simplifier, au lieu de réduire la consommation du numérique, les économies sont « perçues comme une opportunité d’utiliser davantage les outils numériques ». Cette manière de voir les choses est la conséquence directe d’une croyance populaire : « plus un modèle est gros, meilleur il est ». Pour preuve, la surenchère de gros chiffres lorsqu’il est question de grands modèles de langage, avec celui qui aura le plus de milliards de paramètres dans son communiqué.

    Les mathématiques à l’aide pour réduire la consommation ?

    Pour le CNRS, il faut axer la recherche sur l’efficacité énergétique des modèles. Le Centre donne une piste : « on peut réaliser des économies significatives en identifiant les endroits où l’on peut réduire drastiquement la précision des calculs dans les réseaux de neurones ».

    Augmenter la précision permet d’avoir des résultats plus proches de la réalité (voire exacts), mais ce n’est pas toujours nécessaire et quelques approximations peuvent considérablement changer la puissance de calcul nécessaire. Diviser par deux la précision peut doubler les performances.

    Sur le papier, l’idée est séduisante, mais aucun modèle du genre « ne passe réellement à l’échelle et ne peut rivaliser avec ceux d’IA conventionnels en production », tempère Gilles Sassatelli.

    Alors que revoilà les perfs et la « conso » du cerveau

    Et on en arrive comme souvent en pareille situation à une comparaison avec un formidable outil dont tout le monde dispose et que les chercheurs aimeraient dupliquer : le cerveau humain. Il nous montre « que les possibilités de progrès sont énormes, car il parvient à accomplir toutes ses tâches avec seulement une dizaine de watts, soit moins que l’énergie nécessaire à une lampe de chevet ».

    La conclusion soulève une question au cœur du sujet. Elle n’est pas scientifique ou informatique, mais sociétale : « quelle place souhaitons-nous que les IA occupent dans la société de demain ? ».

    Source : next.ink

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    @Aurel a dit dans Illectronisme : des vies dématérialisées :

    Bref, fabrication en cours et retrait du document sans rendez-vous désormais, sinon c’était destruction avant deux mois.

    ah bah je l’ai aussi faite refaire récemment, rdv dans les 10 jours , fabriquée en une semaine, mais il fallait reprendre rdv ensuite pour aller la chercher haha:p
    Et bien sûr tu n’as aucun mail/sms/courrier qui t’indique l’expiration prochaine de ta carte.

    Je pense aussi à ceux qui ont des vieux téléphones, les apps petit à petit ne marchent plus car version d’android obsolète, et tu perds l’accès à des services essentiels. c’est arrivé récemment dans ma famille et hop d’un coup plus accès à ses comptes bancaires sur son tel, pas de PC à la maison, super, et les guichets de banque t’en as de moins en moins, ils se regroupent…

    Sincèrement ils devraient sortir un petit smartphone basique avec des apps basiques essentielles qui fonctionneraient en permanence, mais ça n’arrivera jamais, pas rentable. ( qui a dit le Minitel?^^)

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    Data center sous l’eau ça sera déjà ça niveau énergie en moins pour les refroidir

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    J’ai eu besoin de trouver la définition de ce qu’est “la démarche agile” pour comprendre l’article, je la colle ici, elle pourra peut-être servir à d’autres :cool:

    Les méthodes agiles caractérisent un mode de gestion des projets informatiques privilégiant le dialogue entre toutes les parties prenantes, clients, utilisateurs, développeurs et autres professionnels du projet, la souplesse en cours de réalisation, la capacité à modifier les plans et la rapidité de livraison. Il s’agit de rompre avec les pratiques plus traditionnelles bien trop rigides et trop exigeantes en matière de spécifications (contractuelles). Pour cela il est important d’accorder la priorité au relationnel et à la communication étendue sur les processus de développement.

    https://www.piloter.org/projet/methode/methode-agile.htm

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    J’étais totalement passé à côté, beau travail @duJambon et merci.