En Chine, des touristes confrontés à la dystopie kafkaïenne du « tout numérique »
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Entre janvier et avril 2024, 100 000 touristes français ont visité la Chine, rapporte France Inter, bénéficiant, comme plusieurs autres ressortissants de pays européens et asiatiques, d’une mesure d’exemption de visa pour les séjours de moins de 14 jours.
Or, l’épidémie de Covid-19 et les velléités de contrôle de la population ont changé la donne, au point que le pays « fonctionne désormais intégralement au numérique ». Au point que le quotidien des touristes étrangers vire parfois à la dystopie kafkaïenne.
Pour visiter la Cité interdite à Pékin, par exemple, il faut installer WeChat. Or, explique Inès, une étudiante, « le problème, c’est qu’en Chine, je ne peux installer aucune application sur mon téléphone, parce que j’utilise le store de Google qui ne marche pas ici », au point de l’empêcher d’acheter un ticket, et pas seulement :
« Sans les applications locales Wechat ou Alipay, la vie est un cauchemar en Chine. Il est quasi impossible de payer dans un magasin, de prendre un taxi ou encore de réserver dans un musée, comme ici à la Cité interdite. Les billets et les pièces ne sont pas toujours acceptés et les cartes bancaires internationales presque jamais. »
De plus, WeChat n’aurait pas été traduit en anglais, retirer de l’argent liquide ou changer du cash s’avère lui aussi très compliqué, et de nombreux sites web sont bloqués. À commencer par Google, Facebook ou encore WhatsApp, pénalisant d’autant plus le quotidien des touristes étrangers, habitués à se reposer sur leurs applis, interdites en Chine.
Les touristes qui n’ont pas anticipé se retrouvent ainsi bloqués… jusque dans certains WC publics, qui ne fournissent pas de papier toilette, qu’il faut avoir préalablement récupéré au moyen d’un QR Code à scanner avant d’entrer. « On n’a jamais su comment ça fonctionnait », déplorent deux touristes françaises « Les QR codes, il y en a partout. C’est un choc de culture. »
Conscientes de ces difficultés, les autorités chinoises commencent à expérimenter le déploiement de terminaux acceptant les cartes bancaires étrangères, qui peuvent aussi désormais être rajoutées à Alipay et WeChat, afin de permettre aux touristes de payer via QR Codes.
« On voyage ici dans un pays 100 % numérique », explique à France Inter un retraité suisse visiblement satisfait de son séjour : « Si on s’est pas préparé à ça, il faut rester chez soi. Il faut vivre comme les gens ici. »
France Inter évoque cela dit la galère vécue par un jeune touriste français ayant dû marcher 10 kilomètres à pied dans la montagne sans accès à la 4G, et donc sans pouvoir faire fonctionner les applications chinoises, pour acheter un simple ticket de bus.
Source : next.ink
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L’expression “Supplice chinois” reprends tout son sens.
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Selection naturelle, c’est pas ce qui manque comme autres endroits pour partir en vacances