Microsoft veut intégrer ChatGPT à Bing pour concurrencer Google
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C’est un peu la rumeur de la semaine. Selon différentes sources non officielles, Microsoft plancherait sur une intégration de ChatGPT au cœur de son moteur de recherche Bing.
ChatGPT est sans aucun doute « la technologie » de l’année 2022 et celle qui aura fait et fait encore couler beaucoup d’encre. Cette intelligence conversationnelle étonne par sa faculté à manipuler les langues humaines et les langages informatiques, par sa compréhension des questions et ses facultés à répondre dans une langue claire et accessible ainsi que par sa capacité à entretenir les dialogues.
Attention aux quiproquos
C’est aussi probablement la technologie la plus mal comprise de l’année 2022. Beaucoup y voient une intelligence artificielle capable de répondre à n’importe quelle question. Sauf que ce n’est pas ce qu’est ChatGPT. C’est une intelligence artificielle conteuse d’histoire.
Formée à partir de Wikipédia et de GitHub telles qu’étaient ces sources d’information en 2021, ChatGPT est une IA à qui on a appris à parler et non à dire des vérités. Dans les faits, ChatGPT a toujours quelque chose à dire quelle que soit la question posée. C’est ainsi qu’elle a été formée. Mais son approche de la vérité est pour le moins « tangentielle » : quand l’information existe dans le Wikipédia de 2021, elle tend à se rapprocher de cette vérité mais quand elle n’a pas la réponse exacte plutôt que de s’avouer ignorante elle se met à affabuler, histoire d’entretenir la discussion.
Il est important de bien comprendre que ChatGPT n’a pas été entraînée avec des sources sures et vérifiées, que ChatGPT n’a pas accès à Internet pour actualiser son savoir et que ChatGPT n’a pas été entraînée pour donner des réponses fiables mais pour « causer ».
Reste que ses facultés de compréhension et d’expression ont fait faire un bon quantique aux échanges entre humains et machines. Et que forcément, de par sa capacité à répondre aux questions, on peut la percevoir comme un concurrent de Google, dès lors que l’on utilise le moteur de recherche non pas pour explorer le Web mais pour trouver une réponse à une question. Et sans perdre de vue qu’il faut quoiqu’il arrive toujours vérifier ce que dit ChatGPT parce qu’on ne sait jamais si l’information est vraie ou simplement inventée par l’IA pour entretenir la conversation.
Microsoft & OpenAI : une alliance coûteuse et productive
Pas étonnant dès lors d’apprendre que chez Microsoft Bing on s’intéresse de près à ChatGPT. D’autant qu’il existe un très fort partenariat (à plus d’un milliard de dollars) entre Microsoft et OpenAI : ainsi ChatGPT a été entraîné sur un HPC Azure assemblé et fourni par Microsoft et son exécution est hébergée sur Azure. Par ailleurs, Microsoft est en train d’intégrer l’autre IA phare d’OpenAI, le générateur d’image Dall-E à plusieurs de ses produits à commencer par Microsoft Designer et Microsoft Image Creator for Bing & Edge.
L’idée des équipes de Bing semble être de vouloir afficher la réponse de ChatGPT quand vous posez une question parallèlement à l’affichage traditionnel de multiples liens d’occurences.
De façon ironique, c’est un peu un retour aux sources pour Bing. Lorsque Microsoft a lancé Bing en 2008, l’éditeur présentait son moteur comme un « moteur de réponses » plutôt qu’un « moteur de recherche » avec l’idée de présenter autant que possible des réponses précises et formulées autant que possible aux interrogations des internautes. Avec le temps, cet aspect s’est effacé (bien que toujours présent) pour s’approcher davantage d’un moteur de recherche à la Google. Avec ChatGPT, Bing renouerait ainsi avec sa philosophie de départ.
Bien des défis à relever
Une telle intégration n’est pour l’instant qu’une rumeur qui s’est répandue à grande vitesse sur la toile étant donné le Buzz autour de ChatGPT. Mais cette intégration est un vrai défi pour Microsoft. Car, en l’état, l’IA ChatGPT se montre souvent très imprécise, voire totalement nulle, pour répondre à la plupart des questions généralistes mais la formulation de sa réponse (aussi fausse soit-elle) est suffisamment bluffante pour tromper n’importe qui et donner une impression de vérité. Ce qui est pour le moins dangereux.
Pour l’utiliser au sein de Bing, Microsoft va devoir probablement adapter ChatGPT (le réentraîner avec des paramètres différents ?) ou lui insuffler bien des garde-fous. Par ailleurs, n’oublions pas que ChatGPT – en l’état – n’est pas connecté à Internet et ne peut donc être informé de toutes les publications Web postérieures à 2021 (date de son apprentissage). Ce qui limite ses usages par rapport au moteur classique de Bing et Google.
Reste que le buzz autour de ChatGPT inquiète effectivement Google. Selon le New York Times, la direction verrait cette IA comme un « Code Rouge » pour son Business. Plusieurs spécialistes IA, notamment chez Google, ont d’ailleurs été ouvertement surpris de voir OpenAI rendre ChatGPT accessible à tous alors que l’IA est encore très loin d’une intelligence conversationnelle robuste et crédible
Rappelons que Google travaille depuis des années sur ces sujets et dispose d’une IA concurrente dénommée PaLM (s’appuyant sur un modèle de 540 milliards de paramètres contre 175 milliards pour GPT-3, le modèle derrière ChatGPT). Depuis la divulgation de ChatGPT, Google aurait ainsi, selon CNBC, accéléré ses plans d’intégration d’une intelligence conversationnelle dans son moteur de recherche.
Dit autrement, Google et Bing semblent aujourd’hui lancés dans une course contre la montre pour transformer leurs moteurs de recherche en moteurs de réponses au travers de conversations intelligentes avec les internautes. De quoi faire des IA génératives l’un des thèmes stratégiques de 2023.
Source : informatiquenews.fr
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intéressant mais il ne sais pas cuire un poulet ^^ ou faire ce qu’ un être humain peut faire !
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Tout ça à un coût, si pour le moment c’est gratuit, il ne faut pas rêver, ou le client deviendra le produit ou il payera (ou les deux).
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ChatGPT : le virage lucratif d’OpenAI, le laboratoire qui voulait “protéger l’humanité”
Fondée pour “protéger l’humanité contre les dangers de l’IA”, et concurrencer le cerveau humain, l’organisation de recherche s’est peu à peu débarrassée de ses garde-fous éthiques et philantropiques.
Combien étaient-ils à croire en OpenAI, ce jour-là ? Nous sommes en mai 2019, lors de l’enregistrement de StrictlyVC, une émission consacrée à la Silicon Valley. Devant un public d’initiés, Sam Altman, le président de l’entreprise, s’empêtre. Encore méconnue, sa structure, qui veut construire la première IA aussi intelligente que l’homme, vient de passer “à but lucratif”. Un tournant. Mais pour l’heure, OpenAI “n’a jamais généré de revenu” et n’a “aucune idée de comment faire”, confesse Altman. Il ajoute : “On demandera à notre IA”. Ses auditeurs rient. Etait-il sérieux ?
Trois ans et demi plus tard, les machines d’OpenAI n’ont pas atteint un tel niveau. Mais l’entreprise a réussi à concevoir un système intelligent, en mesure d’écrire de sommaires mais convaincants discours, pitchs ou poésies. En test gratuit depuis fin 2022, ChatGPT a déjà acquis plusieurs millions d’utilisateurs, et devrait intégrer Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Son équivalent pour l’image, Dall-E 2, fait patienter un million de clients sur liste d’attente. Les abonnements à ces outils devraient rapporter un milliard de dollars en 2024, selon l’organisation qui, à ses débuts, se voulait… philanthropique.