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    En bref :
    (Résumé généré automatiquement par IA)

    Richard Stallman retrace la genèse du projet GNU et de la FSF : une mission philosophique centré sur la liberté des utilisateurs face aux logiciels privateurs.

    – Il distingue fermement les mouvements “logiciel libre” (éthique) et “open source” (méthodologie), dénonçant le glissement de certaines entreprises vers des compromis utilitaristes.

    – Concernant l’IA et la surveillance de masse, il exige des modèles exécutables localement et dénonce l’usage d’outils privateurs imposés aux citoyens.

    Samedi 4 octobre 2025, la Free Software Foundation (FSF) fête ses 40 ans d’existence ! 4 décennies pour défendre les 4 libertés fondamentales sur lesquelles se fonde le logiciel libre.

    la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages ; la liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins ; la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ; la liberté d’améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.

    Pour revenir sur ces 40 ans de combat en faveur du logiciel libre, j’ai eu l’honneur de pouvoir avoir un entretien avec Richard Stallman (RMS), fondateur du projet GNU, de la FSF, et l’initiateur du mouvement du logiciel libre.

    Vous trouverez la transcription de cet entretien dans cette dépêche, ainsi que le lien vers la vidéo de celle-ci.

    – Vidéo complète de l’entretien avec Richard Stallman (1h20)

    Merci du fond du cœur à Richard pour sa gentillesse, sa patience et sa bienveillance pour cette interview qui était une première pour moi. Entre le stress et mes bégaiements, il fallait bien quelqu’un d’aussi cool que lui. 😅

    Et un grand merci aussi à Aurore, la monteuse de cette vidéo, qui a réussi astucieusement à masquer ces fameux bégaiements ! 😉

    Le texte de cet entretien est sous licence CC-BY-ND

    Logo 40 ns FSF

    Stéphane :
    Bonjour Richard.

    Richard :
    Bonjour, c’est un plaisir.

    Stéphane :
    Le plaisir est pour moi également. Merci beaucoup de me permettre de t’interroger à l’occasion des 40 ans de la Free Software Foundation. Pour commencer, puisque l’histoire de la FSF est indissociable de celle du projet GNU, j’aimerais revenir aux origines. Comment est né le projet GNU ? Pourquoi ce nom, quelle en était la philosophie, les fondements techniques ? Et en quoi la création de la FSF, deux ans plus tard, a-t-elle été une continuité de ce projet ?

    Richard :
    J’ai d’abord décidé de développer un système d’exploitation constitué uniquement de logiciels libres. Dans les années 1970, j’utilisais déjà un système libre, développé dans le même laboratoire que moi, et mon travail consistait à l’améliorer en modifiant son code. Tout le monde pouvait accéder à ce code, c’était dans les faits du logiciel libre. Mais ce système a fini par disparaître, ainsi que la communauté qui l’entourait.

    Pour moi, ce fut une perte immense. J’ai alors pris conscience du caractère injuste et tyrannique du logiciel privateur. J’ai compris que cela ne pourrait jamais être juste. Pour remplacer ce que j’avais perdu, je voulais créer un autre système libre, capable de soutenir une communauté similaire. J’ai choisi de m’inspirer de l’organisation d’Unix : c’était le meilleur modèle à suivre.

    Je cherchais aussi un acronyme récursif comme nom : GNU, pour GNU’s Not Unix. Cela ajoutait une touche d’humour. J’ai annoncé publiquement le projet en septembre 1983 et invité d’autres personnes à développer les différents composants, car un système de type Unix se compose de nombreux éléments plus ou moins indépendants.

    Deux ans plus tard, nous avions suffisamment de succès pour qu’il devienne utile de créer une fondation : pour gérer les financements, conserver les droits d’auteur et soutenir le projet. C’est ainsi qu’est née la FSF, Free Software Foundation, ou Fondation pour le logiciel libre en français.

    Ce point est d’ailleurs important : en français, la distinction entre “gratuit” et “libre” est claire. Cela m’a appris à préciser en anglais : depuis vingt ans, je n’emploie plus “free” pour dire gratuit, je dis gratis. Et pour la liberté, j’utilise toujours freedom. Ainsi, il n’y a plus d’ambiguïté.

    Stéphane :
    En anglais, l’ambiguïté est apparue avec le logiciel : auparavant, le contexte levait toute confusion. Mais dans l’informatique, on trouve des programmes gratuits… qui ne sont pas libres du tout.

    Richard :
    C’est vrai. Et inversement, on peut payer pour acquérir une copie d’un programme libre. Les deux catégories — libre et gratuit — sont indépendantes.

    Stéphane :
    Exactement. Et donc, la FSF permettait non seulement de financer le projet, mais aussi de garantir les droits d’auteur. Car il est légalement impossible de rédiger une licence qui assure à 100 % qu’un programme restera libre. Par exemple, si je publie un logiciel sous GPL, ceux qui utiliseront mon logiciel, devront publier leurs modifications sous la même licence. Mais moi, je pourrais rendre à tout moment le code privateur…

    Richard :
    Il faut bien distinguer deux choses : ce que l’auteur peut faire, et ce que les utilisateurs, qui reçoivent le logiciel sous une licence libre, peuvent faire. Les utilisateurs sont légalement contraints par la licence : s’il s’agit d’une licence avec gauche d’auteur (copyleft), ils ne peuvent créer que des versions libres.

    Mais l’auteur, lui, ne dépend pas de sa propre licence : il reste propriétaire du code. Il peut donc publier une autre version, y compris privatrice. Mais s’il est un activiste du logiciel libre, il ne voudra pas le faire.

    Stéphane :
    Bien sûr. Et c’est là qu’une fondation comme la FSF est essentielle : elle garantit que les logiciels sous son copyright resteront toujours libres.

    Richard :
    Oui. C’est la mission de la FSF : protéger la liberté des utilisateurs. Autrement dit, éviter qu’un utilisateur ne prenne du pouvoir sur les autres. Si la liberté est pour tous, ça veut dire que personne n’a de pouvoir sur personne.

    Stéphane :
    On comprend donc bien le rôle essentiel de la FSF, en complément du projet GNU : protéger juridiquement, notamment via le droit d’auteur, et assurer aussi un soutien financier. Parce qu’il arrive que certaines entreprises publient des logiciels qu’elles qualifient de « libres » ou « open source » — les deux termes étant souvent confondus —, mais parfois dans l’unique but de profiter du travail bénévole, avant de fermer le code…

    Richard :
    Je préfère qu’on n’utilise pas les termes « ouvrir » ou « fermer », car cela renvoie à la logique de l’open source. Or, moi, je ne défends pas l’open source, je défends la liberté.
    Il est vrai que la plupart des programmes dits open source sont aussi libres. Mais certains ne le sont pas, et il est important de faire la distinction. Puisque notre combat porte sur le logiciel libre, il est plus clair d’éviter les expressions qui risquent de brouiller le message et de laisser croire qu’il s’agit simplement d’open source.

    Stéphane :
    Du coup, j’avais une autre question par rapport au début du projet GNU. Avant l’arrivée de Linux… Moi, quand je parle de Linux, comme toi, je parle uniquement du noyau, parce qu’il y a un amalgame terrible entre le système GNU/Linux et le noyau Linux.
    Alors, avant 1991, comment les utilisateurs de GNU faisaient-ils pour utiliser le système ?

    Richard :
    Ils l’utilisaient sur Unix. C’était la seule manière. Nous n’avions pas encore de noyau libre, donc pas de système complet. Les gens installaient les composants GNU et d’autres composants libres sur Unix, pour remplacer certains éléments. Mais il était impossible de tout remplacer. C’était le but, mais il n’était pas encore atteint.

    Quand Torvalds a publié la première version de Linux, son noyau n’était pas libre. Il avait assisté à ma conférence en Finlande, mais n’avait pas suivi mes conseils. Il a choisi une licence qui ne donnait pas toutes les libertés nécessaires. Mais six mois plus tard, il a finalement publié Linux sous la GPL de GNU. C’est à ce moment-là que Linux est devenu libre.

    De notre côté, nous avions déjà commencé un projet de noyau libre, le Hurd. Au départ, d’après l’évaluation d’un ami, Linux ne paraissait pas très intéressant. Mais il avançait très vite, alors que notre conception, trop complexe, posait beaucoup de difficultés. Finalement, nous avons décidé d’utiliser Linux comme noyau.

    Stéphane :
    Justement, à ce moment-là, quand Linux a commencé à prendre de l’ampleur, comment se passaient les relations entre la FSF et le projet GNU d’un côté, et Linus Torvalds de l’autre ? Est-ce qu’il a été question, à un moment donné, d’intégrer Linux officiellement comme projet GNU ?

    Richard :
    Non. Linus n’était pas très amical envers nous. Je soupçonne que notre insistance sur le nom “GNU/Linux” le dérangeait. Il n’aimait pas que nous refusions d’appeler notre projet “Linux”, comme si c’était le sien. Je crois qu’il avait des émotions contradictoires. Parfois, il reconnaissait l’histoire, et parfois il revenait dessus. C’était compliqué, et je ne peux pas deviner ses sentiments exacts.

    Stéphane :
    Une autre question : le noyau Hurd, qui au départ s’appelait “Alix” si je ne me trompe pas… Est-ce que le fait de le développer comme un micro-noyau a freiné son avancée ? Parce que tu disais que Linux progressait très rapidement. Est-ce que c’était une approche trop avant-gardiste, qui a permis à Linux de prendre l’avantage ?

    Richard :
    Oui, le développement du Hurd a traîné très longtemps. Et il a rencontré des problèmes fondamentaux, très difficiles à résoudre. Personne ne savait vraiment comment les résoudre. C’est ça qui m’a convaincu qu’il ne valait plus la peine d’insister.

    Quant au nom “Alix”, c’était au départ une blague. J’avais une copine qui s’appelait Alix, administratrice d’un groupe Unix. Elle avait plaisanté en disant qu’il faudrait donner son prénom à un noyau. J’ai décidé de le faire, secrètement, pour la surprendre.

    Stéphane :
    Ça a dû lui faire plaisir.

    Richard :
    Oui, un peu. Mais ensuite des évènements ont changé les plans, le développeur principal du Hurd préférait le nom “Hurd”. Il a relégué “Alix” à une seule partie du code. Un changement de conception a finalement supprimé cette partie. Et puis, ma copine a changé de nom, et nous nous sommes séparés. Mais certains avaient déjà vu “Alix” apparaître dans le code, la rumeur a circulé, et elle en a ri.

    Stéphane :
    Donc, si je comprends bien, à l’origine “Alix” désignait l’ensemble du noyau, puis seulement une composante, et cette composante a finalement été supprimée ?

    Richard :
    Exactement. “Alix” désignait la partie qui gérait les appels système. Mais on a fini par se rendre compte qu’il n’y avait pas besoin de cette couche spécifique : la bibliothèque C pouvait très bien assurer la communication avec les serveurs du Hurd.

    Stéphane:
    Vous avez laissé le développement de Hurd quand Linux est arrivé.

    Richard:
    Non, pas immédiatement, quelques années plus tard.

    Stéphane :
    Au début des années 1990, beaucoup de choses se sont mises en place. On a vu l’arrivée du noyau Linux en 1991, qui, combiné avec GNU, permettait enfin un système complet. Dès 1992, certaines sociétés ont commencé à distribuer des versions commerciales de GNU/Linux, comme Red Hat ou SUSE.
    Comment perçois-tu aujourd’hui leur rôle ? Red Hat, par exemple, contribue énormément à des projets libres comme GNOME, dont ils sont même les principaux contributeurs. Mais en même temps, dans leurs discours, ils se revendiquent davantage du mouvement “open source”.

    Richard :
    Ah non. Ce n’est pas exact de parler d’un “mouvement open source”. L’idée de l’open source n’était pas de se constituer en mouvement.

    Stéphane :
    C’est vrai.

    Richard :
    Le mouvement du logiciel libre, est un mouvement pour corriger un mal dans la société, une injustice. Nous disons qu’il faut remplacer les programmes privateurs par des logiciels libres, afin de libérer les utilisateurs de l’informatique. Ceux qui ont lancé l’idée d’“open source”, eux, ont rejeté cette dimension éthique. Ils ne voulaient pas reconnaître l’injustice qu’il y avait à priver les gens de liberté.

    Ils présentent l’open source comme quelque chose de plus agréable, une manière plus commode de développer ou d’utiliser un logiciel, si tu en as envie. Mais ils n’ont pas l’objectif de corriger cette injustice. Donc, pour moi, ce n’est pas un mouvement.

    Stéphane :
    C’est plus une méthode de travail.

    Richard :
    Oui. D’ailleurs, Eric Raymond a associé l’open source à une méthode de développement particulière. Ce n’était pas uniquement lui : Linus Torvalds avait sans doute initié cette approche. Mais une fois qu’Eric Raymond l’a décrite dans ses écrits, beaucoup de gens ont commencé à l’expérimenter, y compris les développeurs du Hurd.

    Finalement, cette méthode s’est retrouvée liée à l’expression “open source”. Mais en vérité, le choix d’une méthode de développement est indépendant de toute philosophie morale.

    Stéphane :
    Tout à fait. Et donc, dans ce contexte, l’open source, officiellement, naît en 1998 avec l’Open Source Initiative. Mais Red Hat et SUSE distribuaient déjà des versions commerciales de GNU/Linux dès 1992. Est-ce qu’avant la création de l’OSI, ces sociétés avaient la volonté de collaborer réellement avec le mouvement du logiciel libre ?

    Richard :
    Elles collaboraient parfois, oui. Mais elles agissaient aussi à l’inverse de notre éthique. Les deux en même temps.

    Stéphane :
    Donc elles avaient déjà des contradictions à l’époque ?

    Richard :
    Je ne dirais pas des contradictions, car elles n’ont jamais vraiment adhéré aux principes du mouvement du logiciel libre. Dès le début, elles distribuaient un système qui mélangeait beaucoup de programmes libres avec, parfois, des programmes privateurs. Pour nous, c’était un problème.

    Nous ne pouvions pas recommander ces distributions, ni dire à quelqu’un “installez Red Hat” ou “installez SUSE”, si elles contenaient des logiciels privateurs.

    Stéphane :
    Bien sûr. Mais malgré tout, par leurs contributions importantes à des projets libres, est-ce qu’elles pouvaient être considérées comme des alliées ?

    Richard :
    Oui, en un sens. Mais c’était difficile pour nous de savoir comment en parler. Dans une logique de “donnant-donnant”, on aurait pu se dire : “Puisqu’elles contribuent beaucoup, la récompense naturelle serait de recommander leur système.” Mais pour nous, c’était impossible.

    Nous ne pouvions pas recommander l’installation de quoi que ce soit qui contienne un logiciel privateur, car ce serait cautionner une injustice. Cela nous aurait placés dans une contradiction morale.

    Stéphane :
    Donc, quand l’OSI est créée en 1998, c’est bien une scission. Certains ne se reconnaissaient pas dans l’éthique du logiciel libre. Qu’est-ce qui a réellement provoqué cette séparation ? Était-ce le copyleft ?

    Richard :
    Non, ça n’avait rien à voir avec le copyleft. C’était une divergence philosophique, fondamentale. Pour nous, tout repose sur une question de liberté et de justice face à l’injustice. Imposer à quelqu’un l’interdiction de partager des copies est injuste et immoral. C’est détestable ! Il faut ne jamais le faire.

    Quand il s’agit d’œuvres fonctionnelles — c’est-à-dire destinées à être utilisées — les gens méritent la liberté de collaborer avec les autres. Dans la communauté du logiciel libre, tout le monde n’était pas d’accord avec cette philosophie, mais cela n’empêchait pas de contribuer. On peut contribuer pour d’autres raisons, et ces contributions gardent leur valeur.

    Mais la philosophie reste importante.

    Stéphane :
    Donc, la question du copyleft, à elle seule, n’aurait pas pu provoquer cette scission ? Parce que longtemps j’ai cru qu’un logiciel libre sans copyleft n’était pas vraiment libre.

    Richard :
    C’etait une erreur. Pourquoi tant de gens la commettent, je ne comprends pas. Sur gnu.org, nous avons une liste de licences que nous avons évaluées, et tu peux voir lesquelles sont libres ou non. Tu verras que beaucoup de licences sans gauche d’auteur — que beaucoup appellent à tort “licences open source” — sont aussi des licences libres.

    Les gauches d’auteurs, c’est une autre question philosophique. Entre deux manières de respecter la liberté des utilisateurs :

    soit on exige que les versions modifiées restent libres sous la même licence, soit on permet que quelqu’un publie une version modifiée non libre.

    Le gauche d’auteur est la méthode qui impose que toute version modifiée reste libre de la même manière. Les licences “permissives”, elles, autorisent des versions modifiés non libres.

    Stéphane :
    Certaines personnes te trouvent trop radical. Mais finalement, je me rends compte que par certains côtés, j’étais encore plus radical que toi, puisque je voulais exclure du logiciel libre les programmes sans copyleft.

    Richard :
    C’est vrai, mais j’avais mes raisons. Mon objectif était de pouvoir distribuer un système d’exploitation complet qui respecte la liberté fondamentale des utilisateurs. Et pour cela, les licences sans gauche d’auteur pouvaient suffire pour certains composants de ce système.

    Dès les années 1980, il existait déjà des logiciels libres utiles publiés sous des licences sans gauche d’auteur, car ce type de licence existait avant même le gauche d’auteur. Comme il n’était pas nécessaire de les rejeter, je préférais les utiliser.

    Stéphane :
    Je comprends. Mais sans copyleft, j’ai l’impression qu’il y a un risque : celui qu’un programme soit, un jour, fermé…

    Richard :
    Soit fermé ou restreint

    Stéphane :
    Restreint, disons… Oui, je n’ai pas encore ce réflexe de langage d’éviter de dire « fermé ». Ce que je voulais dire, c’est que sans copyleft, on prend un risque : celui que la liberté disparaisse.
    Je pense notamment à macOS, basé sur FreeBSD. C’est une version d’Unix libre, mais protégée par des licences sans gauche d’auteur. Résultat : Apple a pu reprendre tout ce travail et construire un système qui prive complètement les utilisateurs de leur liberté. C’est pour ça que je considère le copyleft comme important.

    Richard Stallman :
    Oui, mais il faut préciser que FreeBSD existe toujours, n’est-ce pas ?

    Stéphane :
    Tout à fait, c’est vrai.

    Richard Stallman :
    Les mots que tu as employés laissaient entendre qu’Apple avait pris le pouvoir sur FreeBSD et l’avait rendu privateur. Mais ce n’est pas le cas. Apple a créé sa propre version privatrice, mais n’a pas converti FreeBSD en projet privateur.

    Stéphane :
    C’est vrai.

    Richard Stallman :
    Il faut éviter ce genre d’exagération, car elle porte à confusion.

    Stéphane :
    Mais même s’ils ne l’ont pas supprimé, FreeBSD existe toujours, c’est vrai. Pourtant, Apple bénéficie énormément du travail qui a été fait de manière, disons, « ouverte », et a eu le droit de le « fermer ». Et c’est vrai que…

    Richard Stallman :
    « Ouverte » et « fermée »…

    Stéphane :
    Oui, tu as raison. J’ai intégré certains réflexes, comme ne pas confondre open source et logiciel libre. Mais dans les discussions avec des développeurs, les termes « ouvert » et « fermé » reviennent tellement souvent que j’ai tendance à les répéter. Je dois faire attention à ce tic de langage.

    Richard Stallman :
    Je veux souligner un point philosophique. Le vrai problème, c’est qu’Apple distribue des programmes privateurs. Le fait qu’elle ait utilisé du code libre provenant de FreeBSD pour le développer est secondaire, un détail.
    Ce n’est pas pour ça que les actions d’Apple sont injustes. Si Apple avait embauché beaucoup de programmeurs pour écrire un autre code, sans réutiliser celui de FreeBSD, mais avec le même résultat, l’injustice aurait été exactement la même.

    Stéphane :
    C’est vrai.

    Richard Stallman :
    Les chercheurs et développeurs de FreeBSD ont écrit ce code, et maintenant Apple l’utilise sans contribuer en retour à la communauté. C’est une autre question morale, mais qui ne relève pas directement du mouvement du logiciel libre.

    Stéphane :
    D’accord, je comprends.

    Richard Stallman :

    Le mal qu’Apple fait est un mal à tous les utilisateurs des produits d’Apple. Tout programme privateur, fait toujours du mal à ses utilisateurs. Ma mission est de faire comprendre aux gens cette question.

    Je ne veux pas que ce soit confondu avec la question de savoir si les développeurs de FreeBSD ont été récompensés comme ils le méritaient. C’est une autre question qui n’appartient pas à la question du logiciel libre.

    Stéphane :
    Oui, c’est une question à part, en quelque sorte. On peut avoir un avis dessus, mais ça reste extérieur au mouvement du logiciel libre.

    Richard Stallman :
    Oui. Et imagine qu’Apple ait payé 100 millions de dollars aux développeurs de FreeBSD pour obtenir l’autorisation de faire ce qu’elle a fait. Est-ce que ça aurait changé quoi que ce soit au problème moral ?

    Stéphane :
    Non, pas du tout. En réalité, ma question n’était pas sur la rémunération. Elle concernait surtout le fait que l’absence de copyleft a permis à Apple de créer une version dérivée de FreeBSD — même si ce n’est plus vraiment FreeBSD aujourd’hui, vu toutes les modifications — sans donner aux utilisateurs la possibilité de vérifier comment le code fonctionne.

    Richard Stallman :
    Sans les quatre libertés essentielles qui définissent le logiciel libre. Pour moi, distribuer un programme non libre est toujours injuste, car cela prive les utilisateurs de ces quatre libertés fondamentales, nécessaires pour avoir le contrôle de leur informatique.

    Stéphane :
    Je voulais aussi te parler de Debian GNU/Linux, lancé en 1993 par Ian Murdoch, avec au départ le soutien de la FSF. Debian a sa propre définition du logiciel libre, un peu différente de celle de la FSF. Comment cela s’est-il passé au début ? Y avait-il une collaboration entre la FSF et Debian ?

    Richard :
    Oui. La FSF a financé Debian à son commencement. Mais rapidement, le projet, qui comptait plus de contributeurs, a voulu formuler une définition de la liberté différente, avec l’intention d’être équivalente.

    À l’époque, j’ai commis une erreur : j’aurais dû vérifier plus attentivement s’il pouvait y avoir des divergences d’interprétation entre le projet GNU et Debian. La définition me paraissait équivalente, même si elle était formulée autrement. J’ai dit : “C’est bon.” Mais en réalité, il y avait des problèmes potentiels.

    Plus tard, quand l’open source a émergé, ils ont repris la définition de Debian, je ne sais plus s’il ont changé quelques mots mais ils ont surtout changé l’interprétation. Dès lors, elle n’était plus équivalente à celle du logiciel libre. Il existe aujourd’hui des programmes considérés comme “open source” mais pas comme logiciels libres, et inversement.

    J’ai d’ailleurs expliqué ces différences dans mon essai Open Source Misses the Point.

    Mais je dois noter, que Debian, enfin, voulait inclure des programmes privateurs dans leur distribution, mais les ont mis ailleurs, pour établir une séparation très claire entre les composants libres et privateurs. Et comme ça, il était possible de recommander la section main de Debian pour installer un système libre. Mais, après quelques changements de politique il y a quelques années ce n’est plus vrai.

    Stéphane :
    Pourtant, Debian, à l’époque, voulait maintenir une séparation claire entre le libre et le non libre.

    Richard :
    Oui. Debian mettait les programmes privateurs dans une section distincte, et la partie “main” de Debian pouvait être recommandée comme un système libre. Mais il y a quelques années, ils ont changé leur politique. Aujourd’hui, même l’installeur officiel de Debian peut inclure des pilotes privateurs. Pour cette raison, nous ne pouvons plus recommander Debian, pas même sa section “main”. Et c’est dommage.

    Stéphane :
    C’est vrai. Oui, ils ont récemment changé leur contrat social qui donne, certains disent, plus de souplesse. Mais en fait, en réalité, c’est que maintenant, il peut y avoir automatiquement quelques pilotes privateurs, que l’installeur officiel de Debian peut installer.

    Richard :
    Et pour ça, nous ne pouvons plus recommander l’installation de Debian, ni même de la section main de Debian. Et c’est dommage.

    Stéphane :
    Oui, c’est dommage. C’est quand même une distribution qui est populaire et c’est vrai que c’est dommage qu’elle se dirige du mauvais côté en plus. Et est-ce que tu fais quand même une distinction entre, comment on pourrait dire ça, c’est vrai qu’il n’y a pas de mouvement de l’open source, mais dire les partisans de l’open source et Debian, est-ce que quand même Debian s’inscrit plus dans une logique éthique que l’open source ou est-ce que tu penses qu’aujourd’hui…

    Richard :
    Oui, c’est vrai. Mais Debian ne le suit pas complètement comme avant. Dommage.
    Pour plus d’informations sur ce sujet, je recommande de consulter la page gnu.org/distros.

    Stéphane :
    Si l’on retrace les 40 années de lutte pour le logiciel libre, on a beaucoup parlé d’acteurs qui se revendiquaient proches du mouvement. Mais il y a aussi eu un adversaire de taille : Microsoft. À l’époque, leur modèle reposait sur la vente de logiciels privateurs à des prix élevés, uniquement en version binaire. En 2001, face à la montée en puissance du logiciel libre, Microsoft s’est inquiété et a multiplié les attaques, en particulier contre la GPL, en tentant de la discréditer.
    À ce moment-là, tu avais donné une conférence à l’Université de New York en réponse. Peux-tu nous parler de cette période et de ses enjeux ?

    Richard Stallman :
    Les grands éditeurs de logiciels privateurs n’ont pas détruit le logiciel libre, ni le mouvement, ni le système GNU — heureusement. Mais je n’ai plus beaucoup de souvenirs précis de cette époque. Par exemple, la conférence à New York… J’en ai donné tellement à travers les années que je ne sais plus laquelle tu évoques.

    Stéphane :
    Ah, tu ne t’en souviens plus ? Je pensais que cette conférence avait marqué un tournant. Microsoft, à l’époque, avançait notamment l’argument — faux — d’une supposée « viralité » de la GPL, prétendant qu’un programme sous GPL contaminait tout logiciel tournant sur le même système.

    Richard Stallman :
    Évidemment, c’est faux. Ce qui est vrai, c’est que si tu prends un programme distribué sous GPL et que tu combines son code avec un programme privateur pour en faire un seul logiciel que tu veux redistribuer, tu es confronté à une incompatibilité : tu ne peux pas respecter à la fois la licence privatrice et la GPL. Mais deux programmes distincts tournant sur le même système, ce n’est pas du tout le même cas.

    Stéphane :
    Et aujourd’hui, quelles sont les relations entre la FSF et Microsoft ?

    Richard Stallman :
    Il n’y a pas de relation. Nous critiquons simplement les fonctionnalités malveillantes présentes dans leurs logiciels privateurs. Nous en avons une longue liste, avec des centaines d’exemples, publiée sur gnu.org/malware.

    Un programme est malveillant lorsqu’il est conçu pour maltraiter l’utilisateur. C’est une tentation forte dans le modèle privateur : le développeur a du pouvoir sur l’utilisateur et peut être tenté de l’abuser, en ajoutant des fonctionnalités qui renforcent son contrôle.

    Stéphane :
    Et en plus de ça, il y a aussi l’impossibilité de corriger des erreurs légitimes.

    Richard Stallman :
    Oui. Les logiciels privateurs ont beaucoup d’effets négatifs, mais je distingue clairement les erreurs des fonctionnalités malveillantes.

    Stéphane :
    Je voudrais aborder le cas particulier du jeu vidéo. Tu en as un peu parlé au début : c’est un domaine qui mêle différents types d’œuvres…

    Richard Stallman :
    Oui. Je distingue les œuvres fonctionnelles des œuvres artistiques. Les œuvres fonctionnelles — par exemple les logiciels, les recettes de cuisine, les plans d’architecture ou les patrons de couture — sont faites pour être utilisées. Ces œuvres doivent être libres.
    À l’inverse, la fiction ou l’art sont destinés à être appréciés, pas utilisés de manière pratique. Dans un jeu vidéo, il y a les programmes qui implémentent les règles — eux doivent être libres, puisque ce sont des logiciels fonctionnels. Mais il y a aussi de l’art, de la musique, de la narration. Ceux-ci peuvent rester privateurs.
    Un exemple : le code source de Doom a été libéré, mais pas l’art, pas la musique. Cela a permis à la communauté de créer d’autres variantes du jeu avec des ressources alternatives.

    Stéphane :
    Oui, exactement. C’est l’exemple que je voulais évoquer : John Carmack avait libéré le moteur, mais pas les assets artistiques. Et cela a donné naissance à une multitude de déclinaisons. D’où ma question : faut-il une licence spécifique pour le jeu vidéo ?

    Richard Stallman :
    Non. La confusion vient du fait qu’on pense au jeu vidéo comme à un tout, un paquet qui contient tout. En réalité, il faut le décomposer : le moteur, qui est un programme, doit être libre ; l’art et la musique peuvent ne pas l’être. Comme ça, la question devient facile.

    Stéphane :
    Je voudrais maintenant aborder un sujet de plus en plus présent : la surveillance de masse. Cela inclut les caméras algorithmiques, la reconnaissance faciale, mais aussi les services de messagerie comme WhatsApp, propriété de Meta. Tout cela pose de grandes questions sur la vie privée. Est-ce que la FSF envisage de lutter contre ces technologies, ou est-ce en dehors de son champ d’action ?

    Richard Stallman :
    La FSF ne peut pas faire grand-chose sur ce terrain. Son rôle est de promouvoir le logiciel libre. Mais si un logiciel de surveillance appartient à l’État, il doit être libre : l’État doit avoir le droit de le modifier. Ce serait même dangereux qu’il dépende d’une entreprise privée pour gérer ses propres systèmes.
    Cependant, le problème de la surveillance ne disparaît pas parce que le logiciel utilisé est libre. Ce sont deux questions distinctes : d’un côté, l’exigence que l’État utilise du logiciel libre ; de l’autre, la nécessité d’imposer des limites à ce que l’État peut faire. La FSF, qui reste une organisation modeste, n’a pas les moyens de lutter directement contre la surveillance de masse.

    Moi, je ne vois pas de caméras de reconnaissance faciale dans les rues. Je ne vois pas non plus ce que fait WhatsApp, ou ce qu’il ne fait pas, parce que je refuse de l’utiliser. Son programme client est privateur : je refuse de l’utiliser.

    Il y a beaucoup d’injustices dans ces soi-disant services qui exercent du pouvoir sur leurs utilisateurs. Par principe, je ne les utilise jamais. Je résiste.
    Il existe des logiciels libres qui permettent de communiquer de façon chiffrée, et je les utilise. Mais jamais avec une application privatrice, jamais via le serveur d’une entreprise dont je me méfie.

    Et puis, il y a d’autres systèmes de surveillance. Par exemple, en France, l’obligation d’inscrire son nom sur un billet de train est injuste. Il faut lutter pour supprimer ce type de suivi.

    Il y a aussi des systèmes dont l’objectif, en soi, est admirable, mais qui sont conçus de manière à identifier chaque participant. Par exemple, un système pour réduire les émissions toxiques : c’est une bonne chose de vouloir les réduire. Mais il faut pouvoir participer à ce système pour atteindre son objectif sans avoir à s’identifier.

    Il faut éviter d’imposer à chacun l’utilisation d’un programme client privateur pour s’identifier auprès d’un serveur et obtenir, par exemple, l’autocollant à coller sur sa voiture.

    L’État français s’intéresse à l’usage du logiciel libre dans ses ministères, et c’est une bonne chose : cela l’aide à échapper au pouvoir injuste des grandes entreprises. Mais il devrait aussi veiller à protéger les citoyens — et même les visiteurs en France — contre le danger du contrôle numérique. Car le suivi des gens, la surveillance de masse, est extrêmement dangereuse. On peut le voir en Chine : c’est la base idéale pour répression.

    Et aussi, imposent souvent l’utilisation de programmes privateurs. De tels programmes ne pourraient pas tourner sur mon ordinateur, sauf s’ils sont écrits en JavaScript. Mais dans ce cas, je bloque le JavaScript privateur, et je refuse de m’identifier sur ces sites.

    J’ai imaginé une solution au problème des zones à faibles émissions. Chaque ville participante devrait installer, à des endroits bien signalés, des points de vente où l’on puisse acheter, en liquide, les plaques nécessaires, en fournissant uniquement les informations sur le véhicule. Cela permettrait de respecter les règles de réduction des émissions, mais sans passer par un système numérique injuste. Quelques points de ce type, placés sur les principales routes d’accès, suffiraient pour chaque ville.

    Ainsi, on éviterait aussi le piège consistant à devoir acheter ces plaques avant même d’entrer en France. Et il est important que le paiement puisse se faire en liquide : c’est une protection contre la surveillance et la répression.

    Si, dans un magasin, il te manque de l’argent liquide pour payer, il vaut mieux aller retirer de l’argent à un distributeur plutôt que d’utiliser une carte. Car si tu paies en espèces, le système saura seulement où tu as retiré ton argent, mais pas ce que tu as acheté avec. Et pour moi, c’est essentiel.

    Je n’utilise jamais ma carte pour mes achats quotidiens. J’ai bien une carte de crédit, mais je ne m’en sers qu’exceptionnellement, par exemple pour les billets d’avion — puisqu’on ne peut pas voyager anonymement — ou pour certaines factures à mon nom, comme celles de mon appartement. Pour les soins médicaux et les ordonnances, je peux payer par chèque. Mais en dehors de ces cas particuliers, je règle toujours en liquide.

    Stéphane :
    C’est donc surtout pour éviter d’être tracé dans tes achats, en fait ?

    Richard :
    Non, c’est plus large que ça. La question n’est pas simplement d’éviter, moi, d’être suivi personnellement. Il s’agit de résister à la tendance générale qui impose une surveillance à tout le monde.
    Moi, je fais ma part : je résiste à la surveillance quand elle me concerne directement. Mais résister à la surveillance qui pèse sur toi ou sur les autres, ça, je ne peux pas le faire à leur place. Chacun doit assumer sa part.

    Stéphane :
    Oui, l’idée est d’éviter que ce système ne se généralise trop.

    Richard :
    Mais il est déjà trop généralisé ! Il y a beaucoup trop de contrôle, trop de surveillance, trop de suivi… et donc trop de répression.

    Stéphane :
    Et donc, pour terminer, le dernier thème que j’aimerais aborder avec toi, c’est ce que les médias de masse appellent l’intelligence artificielle. Parce que là aussi, derrière, il y a du logiciel. Je voulais savoir quelle est aujourd’hui la position de la FSF sur ce sujet. Et est-ce qu’il existe, selon toi, une définition d’un modèle de LLM éthique ?

    Richard Stallman :
    Je dois d’abord distinguer mon opinion des suppositions contenues dans ta question.

    Stéphane :
    D’accord.

    Richard Stallman :
    Je fais la différence entre ce que j’appelle l’intelligence artificielle et ce que j’appelle les générateurs de merde. Les programmes comme ChatGPT ne sont pas de l’intelligence.
    L’intelligence, ça veut dire avoir la capacité de savoir ou de comprendre quelque chose, au moins dans un domaine réduit. Mais plus que rien.

    ChatGPT, lui, ne comprend rien. Il n’a aucune intelligence. Il manipule des phrases sans les comprendre. Il n’a aucune idée sémantique de la signification des mots qu’il produit. C’est pour ça que je dis que ce n’est pas de l’intelligence.

    En revanche, il existe des programmes qui comprennent vraiment dans un domaine restreint.
    Par exemple, certains peuvent analyser une image et dire si elle montre des cellules cancéreuses, ou bien identifier un insecte : est-ce une guêpe en train d’attaquer des abeilles ? C’est un vrai problème dans certains pays. Ce sont des immigrants vraiment dangereux.
    Ces programmes, dans leur petit champ, comprennent aussi bien qu’un humain. Je les appelle donc de l’intelligence artificielle.

    Mais les LLM, les grands modèles de langage, ne comprennent rien. Il faut insister pour ne pas les appeler « intelligence artificielle ». C’est uniquement une campagne de marketing destinée à vendre des produits, et malheureusement presque tout le monde l’accepte. Cette confusion fait déjà des dégâts dans la société.

    En dehors de ça, si tu veux utiliser un LLM, il faut avoir les quatre libertés essentielles. Tu dois pouvoir l’exécuter dans ton propre ordinateur, pas l’utiliser dans le serveur de quelqu’un d’autre, parce que dans ce cas-là c’est lui qui choisit le programme, et si le programme est libre, c’est lui qui a le droit de le changer, pas toi. Et si tu l’exécutes chez toi mais que tu n’as pas le droit de le modifier, ni de l’utiliser comme tu veux en liberté, évidemment c’est injuste. Donc je ne dis pas que les LLM sont essentiellement injustes, mais normalement ils ne respectent pas la liberté des utilisateurs, et ça, c’est injuste.

    Et il faut bien reconnaître aussi ce qu’ils ne sont pas capables de faire : ils ne comprennent pas, ils ne savent pas.

    Stéphane :
    Oui, c’est vrai que c’est du marketing de les appeler « intelligence artificielle ». Mais beaucoup de gens y trouvent un usage utile. Je pense par exemple à la traduction, qui donne parfois des résultats corrects. Donc si les gens veulent utiliser des LLM, ce que tu recommandes, c’est de privilégier les modèles sous licence libre, c’est bien ça ?

    Richard Stallman :
    Oui. Nous sommes en train d’écrire comment adapter les critères du logiciel libre pour qu’ils s’appliquent aussi aux programmes d’apprentissage automatique.

    Stéphane :
    Donc ça, c’est quelque chose que la FSF va publier dans le futur ?

    Richard Stallman :
    Oui, mais ce n’est pas encore terminé.

    Stéphane :
    On arrive au bout des questions que j’avais prévues. Ça fait 40 ans que la FSF existe. Il y a eu, je pense, beaucoup d’avancées positives. Mais aujourd’hui l’informatique est partout dans nos vies, et donc la question des libertés informatiques est plus importante que jamais. Est-ce que tu aurais un message à lancer pour inciter les gens à rejoindre le logiciel libre ?

    Richard :
    Oui. D’abord, rejetez la technologie injuste : les applications non libres, celles qui identifient l’utilisateur, celles qui suivent les gens depuis ton ordinateur ou ton téléphone. Cherchez à remplacer chaque élément pour lequel il existe du logiciel libre, avec du chiffrement libre de bout en bout.
    Rejetez aussi les objets censés être « chez toi » mais qui t’écoutent, rejetez les produits où les commandes passent par le serveur du fabricant qui espionne tout, et résistez aux systèmes qui pistent leurs utilisateurs. Payez en liquide quand c’est possible.
    Et si tu es programmeur, tu peux contribuer au développement de programmes libres, et tu peux aussi t’inscrire comme membre de la FSF sur fsf.org. Regarde aussi gnu.org/help. Une chose encore : si tu travailles dans une université, invite-moi pour une conférence.

    Stéphane :
    D’accord. Et quand tu regardes ces 40 années de lutte pour le logiciel libre, est-ce que tu es satisfait de la tournure que prennent les choses aujourd’hui, de l’impact ?

    Richard :
    Non, bien sûr que non. Sous l’empire, les choses vont de pire en pire. Je ne suis pas satisfait. Parfois j’aurais pu agir plus efficacement, mais avec ce que je savais au début, je n’aurais pas su faire mieux. Mais je suis déçu de la direction que prennent les choses.

    Stéphane :
    C’est pour ça que c’est important que toutes les personnes sensibilisées contribuent autant que possible : en informant autour d’elles, en incitant à ne pas utiliser de logiciels privateurs et en aidant à passer au logiciel libre.

    Richard :
    Oui. Mais il faut aussi que les Français s’unissent pour exiger que les services numériques de l’État respectent le logiciel libre. Spécifiquement, qu’ils cessent de transmettre des programmes privateurs à exécuter sur la machine des utilisateurs, et qu’ils respectent davantage l’anonymat des individus. Parce que les données personnelles, une fois collectées dans une base, finiront par être abusées, peut-être même par l’État.

    Stéphane :
    Avec l’arrivée de Donald Trump, je sais par exemple que la fondation Mozilla a expliqué être en difficulté financière, parce qu’ils ont perdu des financements qu’ils avaient de l’État. Est-ce que la FSF est aussi victime financièrement ?

    Richard :
    Non, parce que nous ne recevions rien de l’État.

    Stéphane :
    Donc vous avez plus d’indépendance que Mozilla de base.

    Richard :
    Oui, et nous avons plus de financements grâce aux dons. C’est pour ça que je prie tout le monde d’adhérer à la FSF.

    Stéphane :
    Merci beaucoup, Richard, pour cet entretien. Donc là, on fête les 40 ans de la FSF. J’espère que pour les 50 ans, le logiciel libre sera beaucoup plus utilisé que le logiciel privateur. On verra bien.

    Richard:
    Puis-je faire un jeu de mots ?

    Stéphane:
    Bien sûr.

    Richard:
    J’adore le thé, mais je ne bois que les thés qui se dégradent avec le temps, parce que les autres sont détestables.
    Au revoir.

    Stéphane:
    Au revoir.

    Aller plus loin

    – Vidéo complète de l’entretien avec Richard Stallman (1h20)
    – Les 40 ans de la FSF sur leur site officiel
    – Programme et Livestream de la célébration

    – Source :

    https://linuxfr.org/news/40-ans-pour-l-informatique-libre-entretien-avec-richard-stallman

    –> Il y a aussi un dossier sur Richard Stallman, tout aussi intéressant ici 🙂

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    ah Nad, j’ai eu leur premier 3020, ce fut mon entrée dans le monde de la haute fidélité !

    un bien bel appareil au son chaud 😉

    tu vas te régaler

  • Trump Make America Great Again, again

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    Alors là, il faut le déclarer en “Impeachment”, c’est clair. C’est juste un sale mioche capricieux et immature.

    Je lui foutrai le prix Nobel 2026 du plus gros ego de la planète. Toute sa matière grise ne sert qu’à ça.

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    @Aurel Pas une bonne idée :

    D’abord, la dette publique dépasse plus de 3 000 Md€. Ainsi, même une cession totale, valorisée entre 150 et 180 Md€, ne couvrirait qu’une part réduite. En revanche, elle affaiblirait un actif de confiance en cas de choc.

    Ensuite, vendre l’or crée une contrepartie monétaire à gérer. La banque centrale devrait stériliser ou ajuster son bilan. Par conséquent, l’impact budgétaire direct resterait encadré et incertain.

    Par ailleurs, l’or ancre la crédibilité financière. Il offre un coussin dans les périodes de stress.
    Une réduction massive serait un signal délicat à envoyer aux marchés.

    Ensuite ces actifs stratégiques appartiennent à la Banque de France, membre de l’Eurosystème.
    Par ailleurs, la banque centrale est indépendante dans la gestion de son bilan.
    Cette structure protège l’intérêt monétaire du pays sur le long terme.
    Enfin les traités de cette "cher " Europe encadrent strictement la question :
    L’article 123 TFUE interdit de financer directement les déficits publics par la banque centrale.

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    @RussianFighter Titre incomplet, désolé, je corrige. 😉

  • Nucléaire: Inquiétudes chez EDF

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    Nucléaire : comment le «sucre glace» d’une usine Orano a mis à genou la filière de recyclage d’uranium

    En résumé :
    Après avoir frôlé la catastrophe industrielle, l’usine de production de combustible nucléaire recyclé MOX d’Orano à Chusclan, dans le Gard, remonte peu à peu ses cadences de production et se prépare à fonctionner au-delà de 2040.
    Une erreur technique (poudre trop fine) combinée à une perte de compétences a failli paralyser la filière nucléaire française. Orano a corrigé le tir en revenant à un procédé ancien, modernise son usine, et prépare déjà la prochaine génération d’installations pour sécuriser le recyclage du combustible à long terme.

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    En 2021, la production de combustibles recyclé Mox avait chuté des deux tiers à l’usine Melox d’Orano

    Orano ne s’en est pas vanté. Mais des problèmes de qualité dans son usine Melox, à Chusclan (Gard), entre 2017 et 2023, ont bien failli faire dérailler toute la filière de recyclage nucléaire en France, comme l’avait alerté l’Autorité de sureté du nucléaire. Touchée par une baisse des effectifs en maintenance entre 2016 et 2018 et à une perte de compétences, l’usine de combustible nucléaire recyclé MOX a vu sa production chuter drastiquement. De 140 tonnes de métal lourd (tML) à 50 tML en 2021.

    Cette baisse de production a déréglé le cycle de recyclage des combustibles nucléaires usés, dimensionné pour gérer le flux du parc historique d’EDF. Et les piscines d’Orano (ex-Cogema/Areva) à La Hague (Manche), où sont entreposés avant recyclage les assemblages de combustibles usés des centrales nucléaires d’EDF, risquaient de déborder en 2030. Un projet de nouvelle piscine centralisée d’EDF était bien sur la table – notamment pour entreposer les combustibles MOX usés, qui ne sont pas recyclés – mais sans cesse repoussé. Sa construction, désormais confiée à Orano sur un site à côté de La Hague, n’a toujours pas commencé.

    Heureusement, Orano a fini par trouver la parade à son problème de Melox, repoussant à 2040 la saturation des piscines de La Hague, explique l’ASNR. La filière souffle un peu. Le spécialiste du combustible nucléaire a accepté d’ouvrir les portes de son usine, adossée au centre CEA de Marcoule, au bord du Rhône, à L’Usine Nouvelle pour s’expliquer. Une usine en chantier depuis trois ans pour prolonger la production au-delà de 2040, avec un nouveau parking et de nouveaux bâtiments et ateliers. Et arrivée là, surprise : c’est un problème de «sucre glace», ou plus précisément de granulométrie trop fine de la poudre d’oxyde d’uranium entrant dans la composition du MOX, dû à un changement de procédé en amont, qui a tout déréglé.

    Mauvaise décision d’Areva en 2007

    «Le MOX est, entre autres, produit à base d’uranium appauvri, issu notamment des chaînes d’enrichissement de l’usine Orano de Tricastin sous forme d’hexafluorure d’uranium, qu’il faut préparer sous forme de dioxyde d’uranium», explique Arnaud Capdepon, directeur de Melox depuis mai 2021. Pour effectuer cette transformation, il existe plusieurs procédés. L’un par voie chimique, en milieu liquide, avec des acides et un phénomène de précipitation. L’autre, dite voie sèche, par réaction du cristal sous forme gazeuse. «En fonction de la méthode de préparation, on obtient dans un cas quelque chose qui ressemble à du sucre glace, qui a plutôt tendance à coller. Et dans l’autre cas, on obtient plutôt du sucre cristal qui va bien couler. Dans notre jargon, le sucre glace, c’est la voie sèche, sans utilisation d’acide pour la préparation. Tous les convertisseurs les plus récents utilisent cette voie», explique Arnaud Capdepon.

    Problème : historiquement, l’usine Melox, démarrée en 1995, a été conçue pour la voie humide. Ses équipements, soit plus de 200 boîtes à gants, sont prévus pour utiliser une poudre «sucre cristal» dans son processus de fabrication. Celui-ci consiste à doser et mélanger 8% d’oxyde de plutonium avec de l’oxyde d’uranium et d’autre composants, puis à compacter le mélange sous forme de pastilles, qui seront ensuite cuites et rectifiées, avant d’être insérées dans des gaines (ou crayons), qui composent les assemblages combustibles constituant le cœur des réacteurs nucléaires.

    Au démarrage, l’oxyde d’uranium venait d’un atelier à Pierrelatte (Drôme), à 30 kilomètres de là. Mais l’installation a fermé en 2007. «Areva ne voyant pas l’intérêt d’y investir pour la moderniser alors qu’il y avait pléthore d’usines utilisant la voie sèche», notamment chez Framatome. L’usine Melox a donc basculé sur la voie sèche. «Mais c’est une fois qu’on a mis en œuvre la matière pour faire du MOX que l’on s’est rendu compte du phénomène de collage du sucre glace, pour reprendre l’image, explique l’actuel directeur de Melox. Et au bout de quelques années, malgré la volonté de mettre au point l’usine avec ce changement de matière, il a fallu jeter l’éponge.»

    Le «sucre glace», collant, s’agglomérait en haut des tamis et tombait d’un coup, entraînant des défauts de mélange et des problèmes sur tout le cœur du procédé. «Notre autre métier, c’est de transférer la matière de poste en poste. Or, il était très compliqué de faire avancer le sucre glace de poste en poste», explique Arnaud Capdepon. De plus, à cause de ce problème, «entre 2010 à 2022, l’usine Melox a connu une augmentation de 60% de la dosimétrie collective, à cause dépôt de poussière nettoyée manuellement et de la nécessité de faire beaucoup plus de maintenance», rappelle Pierre Bois, directeur général adjoint de l’ASN, lors d’une rencontre avec la presse.

    L’américain Westinghouse à la rescousse

    Autre problème : ce sucre glace abîmait les installations. La maintenance était devenue de plus en plus difficile à assurer dans des boites à gants aux vitres obscurcies par les fines poudre noires d’oxyde d’uranium et de plutonium, très loin des photos lumineuses fournies par Orano. La maintenance était d’autant plus difficile que «dans les années 2010 à 2018, il y a eu des baisses d’effectifs en maintenance assez importantes et un plan de départs volontaires au sein du groupe Orano entre 2016 et 2018, qui a conduit à un turnover accru des personnels, une diminution des compétences disponibles et une insuffisance de la maintenance des machines», explique l’expert de l’ASNR.

    Mais en 2021, Melox s’est résolu à revenir en arrière et s’est tourné vers l’américain Westinghouse, qui possède une usine en Suède, à Västerås, où il a conservé un procédé ancien de transformation de l’uranium par voie humide. Le «sucre cristal» revenu, la production a recommencé à croître. «On était tombé à 50 tonnes en 2021, le paroxysme de la crise. On est sur la pente remontante. Pendant deux ans, on a été à 80 tonnes et cette année, on cherche à monter à 100 tonnes. Sachant qu’au début du mois de septembre, on a atteint les 80 tonnes», indique le directeur du site. «C’est l’équilibre avec le parc nucléaire français. Là, il y a autant de combustibles usés qui entrent que ce qui sort. Et d’ici la fin de la décennie, l’objectif ambitieux est d’atteindre 125 tonnes et de refaire des campagnes pour le Japon. Mais on y va par étapes. D’abord 100 tonnes, puis on continuera à fiabiliser l’usine.»

    Pour y parvenir et prolonger le site au-delà de 2040, horizon auquel Orano envisage de construire une usine Melox 2 à La Hague dans le cadre de son programme Aval du futur pour prolonger le recyclage jusqu’en 2100, l’entreprise investit 30 à 50 millions d’euros par an. Les équipes de maintenance ont été multipliées par deux. Et une école des métiers, équipée de réalité augmentée, de réalité virtuelle et d’IA, a été installée sur le site pour 20 millions d’euros.

    Orano a aussi lancé le programme GoMox, doté de 300 millions d’euros. Il consiste en la conception, la fabrication et l’installation au chausse-pied, en coupant mur et plafond, tout en maintenant la production, dans une usine déjà très dense, de trois nouvelles boîtes à gants, des sortes d’aquariums sous dépression qui peuvent mesurer jusqu’à 10 mètres de haut et de large et peser jusqu’à 6 tonnes, pour dupliquer trois étapes : le dosage secondaire, le mélange et la «chamotte» (le broyage de pastilles qui complète le mélange d’oxyde d’uranium et de plutonium dans le MOX). «Dans l’aval du procédé, à partir des presses, toutes les machines ont une redondance. On a trois presses, trois rectifieuses et quatre fours. Mais il n’y en avait pas, en amont, pour le dosage primaire, le dosage secondaire, la chamotte et l’homogénéisation», explique Christian Leprunier, responsable du programme GoMox.

    Un précieux retour d’expérience pour Melox 2

    Le programme GoMox, lancé en 2022, est mené à un rythme accéléré par la filiale équipement d’Orano Temis et les équipes d’ingénierie du groupe. Il sert aussi de répétition au programme Aval du futur piloté par Nicolas Ferrand. «Il est important de démontrer que le savoir-faire, on l’a encore, alors qu’on n’avait pas fabriqué de boîtes à gants depuis 15 ans. C’est aussi une façon pour nous d’entraîner les futures générations, lorsqu’il faudra fabriquer des centaines de ces équipements pour la nouvelle usine de MOX», explique le directeur du site. La dernière des trois nouvelles boîtes à gants doit être opérationnelle en 2030 à Melox.

    Pour ne pas rester dépendant d’un acteur américain pour sa production de MOX, Orano avait aussi décidé, dès 2017, de construire un nouvel atelier de production d’oxyde d’uranium par voie humide sur le site Orano de Malvési, dans l’Aude. «Il a été qualifié cette année. Et il va commencer à approvisionner Melox dans les deux prochaines années. L’objectif, à terme, c’est d’avoir une source d’approvisionnement sur le sol français. Mais on aura peut-être besoin d’une double source d’approvisionnement», reconnaît Arnaud Capdepon. Le nouvel atelier a coûté «un peu plus de 60 millions d’euros». Le coût total de cette mésaventure industrielle, lui, n’est pas communiqué. Orano préfère voir le verre à moitié plein et capitaliser sur le retour d’expérience pour l’usine Melox 2.

    Source: https://www.usinenouvelle.com/article/nucleaire-comment-le-sucre-glace-d-une-usine-orano-a-mis-a-genou-la-filiere-de-recyclage-d-uranium.N2239558

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    Début 2025, des méga-feux se sont abattus sur Los Angeles, favorisés par la sécheresse des mois précédents et par un épisode de vents particulièrement violents.

    Alors que la région est affligée par des « méga-sécheresses » (des épisodes d’aridité de plus de trente ans), l’État de Californie vient de passer une série de lois visant à encadrer l’usage de l’eau. Seul domaine épargné, relève le Los Angeles Times : celui des centres de données.

    Parmi les textes adoptés par le gouverneur Newsom, l’obligation d’accentuer l’usage d’eau recyclée, pour faire face aux sécheresses, celle de déployer des objectifs de long terme (15 ans) dans la gestion des ressources en eau pour le département dédié de l’État, ou encore de nouvelles protections pour les petits exploitants.

    Le projet d’obliger les centres de données à diffuser des données sur leur consommation d’eau, en revanche, n’a pas été signé par le gouverneur.

    Un veto qu’il explique (.pdf) par l’explosion de l’intelligence artificielle, dont le fonctionnement entraîne une « demande sans précédent de capacités de centres de données dans tout le pays ».

    Gavin Newsom se déclare « réticent à imposer des exigences rigides en termes de rapports sur les détails opérationnels » du secteur des centres de données, alors que la Californie est un « centre mondial du secteur technologique », bien placée pour « soutenir le développement de l’infrastructure » nécessaire à l’IA.

    À l’hiver 2025, le rôle de l’industrie des centres de données dans la consommation de l’eau dans plusieurs États arides des États-Unis avait suscité des débats.

    Quelques mois plus tard, Bloomberg démontrait que les deux tiers des bâtiments en construction depuis 2022 l’étaient dans des lieux en situation de stress hydrique. Une tendance similaire à ce qui est observé à l’échelle de la planète.

    Source : next.ink

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    En bref :
    (Résumé généré automatiquement par IA)

    – Pendant que Xi Jinping souriait aux diplomates arabes, ses hackers lisaient déjà leurs emails secrets en temps réel.

    – Ce groupe chinois fantôme a espionné vos gouvernements pendant 3 ans sans que personne ne s’en aperçoive.

    – L’Union Africaine découvre des micros cachés dans ses murs après 5 ans de surveillance nocturne par la Chine.

    Vous connaissez APT27, Winnti, Mustang Panda… Ces groupes de cyberespionnage chinois qui font régulièrement les gros titres. Mais il y en a un dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Et c’est justement ça qui le rend flippant : Phantom Taurus.

    Pendant deux ans et demi, ce groupe fantôme s’est infiltré dans les ministères des affaires étrangères, les ambassades et les réseaux de télécommunications à travers l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie. Personne ne s’en est rendu compte avant le 30 septembre 2025, quand les chercheurs de l’ Unit 42 de Palo Alto Networks ont levé le voile sur cette opération d’espionnage de très haut niveau.

    7 décembre 2022, Riyadh. L’avion du président Xi Jinping est escorté par quatre chasseurs de l’armée saoudienne qui dessinent les couleurs chinoises dans le ciel. Le prince Faisal bin Bandar Al Saud l’accueille sur le tarmac pour le premier sommet historique Chine-États arabes. Signature de la Déclaration de Riyadh, renforcement du partenariat stratégique entre Pékin et Riyad. Ça ne rigole pas !

    Mais pendant que les diplomates négocient dans les salles officielles, Phantom Taurus est déjà dans leurs systèmes. Les hackers infiltrent les serveurs Exchange des ministères des affaires étrangères qui participent au sommet. Leur mission : fouiller les emails contenant les noms “Xi Jinping” et “Peng Liyuan” pour savoir ce que les pays arabes pensent VRAIMENT de ce rapprochement avec la Chine.

    En surface, tout le monde sourit pour les photos officielles mais en coulisses, les services chinois lisent en temps réel les communications diplomatiques confidentielles de leurs nouveaux “partenaires stratégiques”. C’est ça, l’espionnage moderne.

    L’histoire commence réellement en juin 2023 quand les analystes de Unit 42 détectent des activités suspectes qu’ils classent sous le code CL-STA-0043. Un cluster d’activité malveillante parmi des centaines d’autres, sauf que celui-là sent plutôt “bon”. Pendant des mois, les chercheurs accumulent les preuves, connectent les points, observent les patterns.

    Mai 2024, le cluster est promu “temporary threat group” avec un nom de code évocateur : Operation Diplomatic Specter. Spectre Diplomatique. Ça sonne comme un bouquin de Tom Clancy version cyberpunk. Mais ce n’est qu’après une année supplémentaire d’investigation que Unit 42 franchit le cap et baptise officiellement ce groupe : Phantom Taurus.

    Pourquoi Taurus ? Hé bien parce que chez Unit 42, tous les groupes chinois portent le nom de la constellation du Taureau. Taurus pour la Chine, Ursa pour la Russie, Pisces pour la Corée du Nord, Serpens pour l’Iran. Et Phantom ? Tout simplement parce que ce groupe est littéralement un fantôme, capable d’opérer dans l’ombre pendant des années sans se faire remarquer.

    Et si Phantom Taurus est un groupe fantôme, alors NET-STAR est son arme invisible. C’est une suite de malwares entièrement développée en .NET, spécialement conçue pour infiltrer les serveurs IIS et le joyau de cette collection s’appelle IIServerCore.

    IIServerCore c’est une backdoor modulaire et fileless. Cela veut dire qu’elle opère entièrement en mémoire dans le processus w3wp.exe d’IIS. Rien sur le disque dur, rien dans les logs classiques. Fantôme, je vous dis. Son point d’entrée est un web shell ASPX nommé OutlookEN.aspx qui contient un binaire compressé en Base64. Ainsi, quand le web shell s’exécute, il charge IIServerCore directement dans la mémoire et l’attaque commence.

    Et ses capacités sont impressionnantes : opérations sur le système de fichiers, accès aux bases de données, exécution de code arbitraire, gestion de web shells, contournement des solutions de sécurité, et chiffrement de toutes les communications avec le serveur C2.

    Le deuxième outil, AssemblyExecuter, charge et exécute des assemblies .NET additionnels directement en mémoire. Sa version 2 inclut même des méthodes dédiées pour contourner AMSI (Antimalware Scan Interface) et ETW (Event Tracing for Windows). Résultat, Phantom Taurus peut exécuter du code malveillant même dans des environnements ultra-surveillés sans déclencher d’alerte.

    Un détail que j’ai trouvé particulièrement malin dans leur manière de procéder c’est leur technique de timestomping . En gros, c’est l’art de modifier les métadonnées temporelles d’un fichier pour le faire passer pour un vieux fichier légitime.

    Phantom Taurus a donc timestompé le web shell OutlookEN.aspx pour qu’il corresponde au timestamp d’un autre fichier ASPX déjà présent sur le système. Ils ont aussi modifié le temps de compilation des backdoors NET-STAR vers une date future aléatoire. C’est tordu, mais dans une investigation forensique, un analyste qui voit un fichier ASPX avec un timestamp de 2018 va naturellement penser qu’il est légitime et ne va pas creuser plus loin.

    Bref, pendant longtemps, Phantom Taurus s’est concentré sur l’exfiltration d’emails via des serveurs Microsoft Exchange compromis. Ils exploitaient des vulnérabilités connues comme ProxyLogon (CVE-2021-26855) et ProxyShell (CVE-2021-34473), puis cherchaient des emails contenant des mots-clés liés aux intérêts chinois : données militaires, infos sur les télécommunications et l’énergie, mentions de Xi Jinping, Joe Biden et autres leaders politiques.

    Mais début 2025, le groupe fait évoluer sa stratégie. Au lieu de se limiter aux emails, ils commencent à cibler directement les bases de données SQL Server. Pour cela, ils sortent un outil fait maison, un script batch nommé mssq.bat qui se connecte au serveur SQL avec le compte sa préalablement obtenu, exécute des requêtes dynamiques avec des keywords spécifiques, et sauvegarde les résultats au format CSV. Le script est exécuté à distance via Windows Management Instrumentation (WMI) et les chercheurs les ont observés chercher des documents relatifs à l’Afghanistan et au Pakistan.

    Cette évolution montre surtout une chose : Phantom Taurus s’adapte. Ce passage de l’email mining au database mining leur permet d’obtenir bien plus de données qu’ils ne pourraient en trouver dans des conversations par email.

    Et surtout, Phantom Taurus ne travaille pas en vase clos. Il partage une infrastructure opérationnelle avec d’autres groupes chinois connus comme Iron Taurus (APT27), Starchy Taurus (Winnti, APT41), et Stately Taurus (Mustang Panda). Les serveurs C2 qu’ils utilisent ont les mêmes adresses IP, les mêmes domaines malveillants, les mêmes informations de registration.

    Mais attention, même s’ils partagent l’infrastructure, Phantom Taurus maintient une compartimentation opérationnelle stricte. Les composants spécifiques de NET-STAR n’ont jamais été observés dans les opérations des autres groupes. C’est comme s’ils louaient un datacenter commun, mais que chacun avait ses propres serveurs et outils. Ça permet de mutualiser les coûts tout en préservant le secret des opérations.

    Maintenant, est ce que vous savez ce qui différencie vraiment Phantom Taurus des autres APT ? C’est leur obsession pour la persistence. En effet, la plupart des groupes, quand ils se font détecter publiquement, disparaissent pendant des semaines voire des mois pour se refaire une santé. Mais pas Phantom Taurus qui refait surface en quelques heures ou jours après avoir été détectés.

    Unit 42 a ainsi documenté un cas où Phantom Taurus avait maintenu un accès à un réseau pendant presque deux ans, avec des exfiltrations périodiques de données sensibles au bon moment. Cette approche révèle la nature stratégique de leurs opérations. Ces accès soutenus à long terme leur permettent de revenir piocher de l’information chaque fois qu’un événement géopolitique important se profile.

    Après pour vraiment comprendre Phantom Taurus, il faut le replacer dans le contexte plus large de l’espionnage cyber chinois. Par exemple, l’attaque contre le siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, financé et construit par la Chine est un cas assez emblématique de leur mode opératoire.

    Durant cinq ans, chaque nuit entre minuit et 2h du matin, toutes les données du siège de l’UA étaient transférées vers des serveurs à Shanghai. Quand l’UA a voulu acheter ses propres serveurs, la Chine a “généreusement” offert de les fournir gratuitement. Du coup, ils se sont retrouvés avec des serveurs pré-compromis installés au cœur même de l’organisation panafricaine.

    Les équipes techniques ont même découvert par la suite, des microphones cachés dans les murs et les bureaux…

    Phantom Taurus est en réalité un outil parmi d’autres dans l’arsenal cyber chinois. C’est un outil spécialisé dans l’espionnage diplomatique et les télécommunications. Du coup, pour contrer leurs attaques, Palo Alto Networks a mis à jour ses produits de sécurité pour détecter NET-STAR. Ils ont par exemple upgradé leur logiciel Cortex XDR pour relever quand le processus w3wp.exe spawne des processus enfants suspects comme cmd.exe ou powershell.exe. Comme ça, même si IIServerCore est fileless et opère en mémoire, Cortex XDR peut le détecter.

    Aujourd’hui encore, Phantom Taurus est toujours actif. Les dernières activités observées datent de quelques mois seulement avant la publication du rapport de Unit 42 mais maintenant que le groupe est exposé publiquement, ils vont probablement modifier leurs outils, changer leur infrastructure, et développer de nouvelles techniques d’évasion.

    Mon pari c’est qu’ils vont upgrader NET-STAR, modifier quelques TTPs (Tactiques, techniques et procédures) pour éviter les détections connues, mais garder leur approche fondamentale d’accès long terme, d’exfiltration opportuniste, et de synchronisation avec les événements géopolitiques.

    Bah oui, pourquoi changer une recette qui marche ?

    Voilà, c’est la fin de l’histoire… En tout cas pour l’instant car pendant que tout le monde se focalise sur les gros ransomwares et les attaques spectaculaires, Phantom Taurus continue tranquillement et discrètement à aspirer les secrets diplomatiques du monde entier…

    – Sources : Unit 42 - Phantom Taurus: A New Chinese Nexus APT , Palo Alto Networks - Defending against Phantom Taurus with Cortex , CISA - Countering Chinese State-Sponsored Actors , Council on Foreign Relations - African Union Bugged by China

    https://korben.info/phantom-taurus-espionnage-chinois-gouvernements.html

  • Il est possible de gérer une entreprise intelligemment

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    En effet, il y a des “parasites” partout, peu importe le grade.

    En fait c’est un peu comme si on demandais à ma responsable informatique de me faire un déploiement de machines.
    A mon sens, c’est plutôt un prétexte pour restructuration, changements de postes et/ou virer les gens.

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    Moi je vis dans une monarchie ducale constitutionnelle bananière et c’est pô drôle - alors la France :affole_couettes:

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    Les résultats portent un nouveau coup aux règles d’étiquetage des calories en Angleterre.

    Lorsque les restaurants sont obligés d’ajouter des étiquettes de calories à leurs menus, on pourrait penser qu’ils essaieraient de rendre leurs plats un peu plus sains – mais ils ne le font généralement pas, selon une nouvelle étude en Angleterre.

    En 2022, l’Angleterre a commencé à exiger que ses grands restaurants, pubs, cafés et fast-foods incluent des étiquettes de calories sur leurs menus, dans le but d’inciter les gens à choisir des options plus saines.

    Mais ces étiquettes ne semblent pas avoir fait une grande différence. En moyenne, le nombre de calories des menus a diminué d’environ 2 % après la mise en œuvre de cette politique, selon l’étude publiée dans la revue BMJ Public Health.

    Cela se traduit par un « impact modeste à limité sur la santé de la population », ont conclu les chercheurs des universités du Royaume-Uni.

    Les résultats portent un nouveau coup aux règles d’étiquetage des calories, que les défenseurs avaient salué comme une étape bienvenue pour lutter contre l’obésité. L’année dernière, une autre étude a révélé que les Anglais ont à peine changé leurs habitudes après l’adoption de la politique, consommant un nombre comparable de calories à l’extérieur.

    Prendre fréquemment des repas à l’extérieur est lié à l’obésité, qui augmente le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et de plusieurs cancers.

    Les chercheurs avaient supposé que les étiquettes de calories pourraient inciter les restaurants à adopter une approche de « santé en catimini » en réduisant progressivement la quantité de sucre et de sel dans leurs aliments sans que leurs clients ne s’en aperçoivent.

    La nouvelle étude, qui a inclus plus de 31 000 articles de menu provenant de 78 chaînes avant et après la mise en place de la politique, a prouvé que cette hypothèse était erronée.

    En ne regardant que les aliments vendus avant et après l’entrée en vigueur de la politique, le nombre de calories est resté relativement stable. Cependant, il y a eu une réduction notable des calories pour les boissons gazeuses, les boissons non alcoolisées et les hamburgers.

    Il y avait également des différences selon le type d’établissement. Les lieux de sport et de divertissement ont enregistré la plus grande baisse de calories (13,5 %), suivis par les pubs (9 %) et les restaurants (5 %).

    Cela s’explique en grande partie par le retrait de certains aliments et boissons riches en calories de leurs menus, et l’ajout d’options moins caloriques – bien que pas suffisamment pour faire une différence significative dans l’ensemble.

    « Nous avons trouvé plus de preuves de changements de menu que de reformulation, avec des articles retirés des menus ayant une énergie plus élevée que les articles continus », ont déclaré les chercheurs.

    Ils ont déclaré que c’est pourquoi les politiques d’étiquetage des calories peuvent être moins efficaces que, par exemple, la taxe sur les boissons sucrées du Royaume-Uni, qui a incité les fabricants à modifier leurs recettes et à réduire la teneur en sucre.

    Les derniers résultats surviennent alors que l’Angleterre et le Royaume-Uni en général sont confrontés à une épidémie croissante d’obésité. On estime que 26,5 % des adultes en Angleterre sont obèses, reflétant une « tendance à la hausse » par rapport à il y a dix ans, selon les données de santé nationales.

    Parallèlement, parmi les personnes âgées de 16 ans et plus, seulement 31,3 % déclarent manger au moins cinq portions de fruits et légumes par jour.

    Le gouvernement britannique affirme que si sa population réduisait de seulement 50 calories par jour, cela pourrait sortir 2 millions d’adultes et 340 000 enfants de l’obésité.

    Source: https://fr.euronews.com/sante/2025/10/09/les-regles-sur-letiquetage-des-calories-dans-les-menus-nincitent-pas-les-restaurants-a-cha

    Il ne me semble pas non plus que la campagne “Fumer, Tue”, aie produit beaucoup d’effets.

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    @Violence Je médite planifie une escroquerie dans ce beau pays 😉

    Sans me casser le cul, merci chatgpt.

  • Nouveau quinquennat pour Nicolas Sarkozy

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    J’aime bien le “Au Revoir” de Giscard 😁

  • Propagande contre esprit critique

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    @michmich
    Absolument d’accord avec toi, l’Europe traine trop par rapport à la situation.

  • La Boîte de Skinner appliquée aux réseaux sociaux

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    Ce forum est un réseau social hein ?
    Du coup, on attend les post “récompenses” de violence et toi…
    ça va être dur de faire du profit hein !

    AAAHHHHhhhhh j’ai compris !!!
    C’est le topic darkiworld !

    [edit]
    Sinon, j’aime bien cette chaine “ethique et tac” qui va te prendre une partie d’une interview / conférence pour mettre en exergue un sujet en particulier.

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    @duJambon a dit dans Voici les principales arnaques à la cryptomonnaie à éviter :

    «Dépeçage de cochon»

    Ils payeront pour ça, non mais ho, total soutien.

    https://coinmarketcap.com/fr/currencies/pig-finance/

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    Réponse classique…

    L’Obamacare, n’est pas vraiment la Sécu.
    C’est une rustine sur un système privé, une réforme partielle du système US, qui garde une base privée : assureurs privés obligés de couvrir, subventions publiques, élargissement de Medicaid.

    À l’époque, beaucoup d’Américains y étaient en effet opposés… Mais il faut se demander pourquoi. Et surtout c’était il y a plus de 10 ans.
    C’était surtout parce qu’on leur racontait que c’était du “communisme médical” et en particulier de campagnes massives de désinformation.

    Résultat aujourd’hui soit un peu plus de 10 ans après : une majorité ne veut plus y toucher, et le débat là-bas porte carrément sur un vrai système public de type “Medicare for all”.

    Donc ton grand argument, c’est de citer… le seul pays développé qui n’a toujours pas de sécu universelle ? Les États-Unis sont un contre-exemple, pas un modèle : là-bas, un cancer peut te coûter ta maison. Pas étonnant qu’une majorité d’Américains réclament aujourd’hui l’extension d’Obamacare ou un vrai “Medicare for all”.

    Mais revenons en au point de départ : en Europe et dans le monde développé, la protection sociale existe presque partout.

  • Règles/sécurité des IA = facile à contourner ?

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    @michmich a dit dans Règles/sécurité des IA = facile à contourner ? :

    Pour contourner une I.A. il suffit de réfléchir! :ahah:

    a man with glasses and the name malynx on the bottom

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    @duJambon ils sont plutôt BDSM ? :unsure_couettes:

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    Technologiquement on sait faire tout ça, y compris en France (voir les start-up Dioxycle, Elyse Energy, Fermentalg, pour ne citer qu’elles) ou à l’échelle internationale LanzaTech, ou Twelve. Le problème est plutôt d’ordre économique me semble t-il (tant qu’il y a des subventions cela fonctionne…)

    Après, si j’osais, je relèverais le fait que la Chine n’est pas, en la matière (volonté de décarbonation), le meilleur élève mondial, loin de là 😉