Ticketmaster : une fuite de données de 560 millions d’utilisateurs
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La semaine dernière, le groupe de pirates ShinyHunters a revendiqué la récupération de données de 560 millions d’utilisateurs de Ticketmaster. Vendredi, le leader mondial de la vente de billets a confirmé auprès des autorités américaines avoir été victime d’une « activité non autorisée ».
Mardi 28 mai, le média Hackread a repéré l’annonce du piratage des données de Ticketmaster par le groupe ShinyHunters. Celui-ci revendiquait avoir récupéré les données de 560 millions d’utilisateurs de la plateforme de vente de billets (1, 3 Téraoctet de données) et proposait de les revendre pour 500 000 dollars.
Dans cette base de données volée se trouveraient, selon ShinyHunters, des données privées comme les noms, prénoms, adresses, emails, numéro de téléphone, les billets et le détail des concerts et autres événements des utilisateurs de Ticketmaster. Mais elle contiendrait aussi des informations partielles sur la carte de paiement utilisée dont les quatre derniers chiffres du numéro de la carte et la date d’expiration.
Confirmation à la SEC
Vendredi 31 mai, Live Nation, l’entreprise propriétaire de Ticketmaster, a signalé une fuite de données à la Securities and Exchange Commission (SEC), confirmant ainsi au moins partiellement la revendication de ShinyHunters, explique le Time.
L’entreprise y explique avoir identifié une « activité non autorisée dans un environnement de base de données tiers dans le cloud contenant des données de l’entreprise ». Elle affirme avoir lancé à ce moment-là une enquête avec des spécialistes de la sécurité.
Mais Live Nation ne va pas jusqu’à confirmer l’authenticité des données mises en ventes par ShinyHunters : « le 27 mai 2024, un acteur criminel a mis en vente sur le dark web ce qu’il prétendait être des données d’utilisateurs de l’entreprise. Nous nous efforçons de réduire les risques pour nos utilisateurs et pour l’entreprise, et nous avons informé les forces de l’ordre et coopérons avec elles », déclare-t-elle aux autorités américaines.
Live Nation ose même expliquer à la SEC qu’ « à la date du présent document, l’incident n’a pas eu, et nous ne pensons pas qu’il soit raisonnablement susceptible d’avoir, un impact significatif sur l’ensemble de nos activités, notre situation financière ou nos résultats d’exploitation. Nous continuons à évaluer les risques et nos efforts de remédiation sont en cours ».
Si la fuite est d’ampleur aussi importante que ce que revendique ShinyHunters, elle pourrait tout de même avoir des conséquences significatives pour Ticketmaster et Live Nation.
Ticketmaster en position de monopole
D’autant qu’elle arrive alors que le ministère de la Justice américain vient de les attaquer en justice mardi 23 mai dernier, les accusant d’avoir créé un monopole sur la vente de tickets en ligne.
« Du fait de leur comportement, les fans de musique aux États-Unis sont privés de l’innovation en matière de billetterie et contraints d’utiliser une technologie dépassée tout en payant leurs billets plus cher que les fans d’autres pays », explique le communiqué du ministère :
« Dans le même temps, Live Nation-Ticketmaster exerce son pouvoir sur les artistes, les salles et les promoteurs indépendants d’une manière qui nuit à la concurrence. Live Nation-Ticketmaster impose également des barrières à la concurrence qui limitent l’entrée et l’expansion de ses rivaux. »
La plainte du ministère affirme qu’aux États-Unis, « en 2022, Ticketmaster représentait au moins 70 % de la valeur faciale totale associée à tous les billets vendus dans les grandes arènes et amphithéâtres. Aucun autre concurrent n’a vendu plus de 14 % des billets ».
Enquête en cours en Australie
Concernant le piratage de Ticketmaster, une enquête a déjà été lancée en Australie dès le mercredi 29 mai, expliquait le site Cyberdaily. Elle rejoint les nombreuses enquêtes internationales sur le groupe ShinyHunters.
En août 2022, trois français avaient été accusés par le FBI de faire partie de ce groupe. L’un d’eux, Sébastien Raoult, extradé aux États-Unis depuis le Maroc, a été condamné en janvier dernier à trois ans de prison et à rembourser cinq millions de dollars (4,5 millions d’euros) aux sociétés victimes.
Source : next.ink
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