[Carrière] Stallone: l'expandable
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L’accueil polaire réservé au quatrième film de la série Expendables aux États-Unis semble compromettre irrémédiablement le futur de la licence créée par Sylvester Stallone. Pour ce qui est de la carrière de ce dernier, est-il bien avisé de lui prédire un sort similaire, tant ses cinquante années de service n’ont fait que défier les schémas préétablis ?
Pour le devoir de mémoire et surtout pour le plaisir, voici néanmoins l’état des lieux millésime 2023 de ce monstre sacré, en compagnie de sa légendaire voix française.Il faut courir après Alain Dorval pour espérer l’attraper. Le bonhomme est né en août 1946, un mois à peine après Sylvester Stallone, et comme lui, ne se plie pas au rythme attendu d’une personne de 77 ans. Il court toujours entre les studios de doublage et le bureau de la société de création de flycases dont il assure la direction, mène des campagnes de sensibilisation, en tant que représentant syndical CFDT, auprès de différents ministères sur les menaces planant sur le doublage, et prépare même son grand retour sur les planches, du 23 au 25 novembre à l’établissement culturel solidaire parisien le 100 ECS.
À mes yeux, l’essentiel de notre profession, c’est le théâtre. Je n’ai pas joué depuis un certain temps, je ne me suis peut-être pas assez battu pour recommencer… J’avais fait une lecture avec des copains et des copines de L’École des femmes de Molière, c’était resté sans suite. Un jour, Raphaël Enthoven m’appelle. Il travaille sur Albert Camus pour un spectacle sur scène, il me dit qu’il a vu le premier Expendables, et que le monologue de Mickey Rourke, c’est rigoureusement le texte de La Chute. I! m’a demandé d’enregistrer le passage du livre de Camus où la jeune fille se jette à l’eau, etçam’a donné l’idée et l’envie d’en faire une adaptation sur scène. Tout ça grâce à Stallone ! »
Le sémillant philosophe n’est pas le premier à voir des références inattendues dans les films écrits, réalisés et interprétés par la star américaine. Alain Dorval a notamment la ferme intention de lui demander, la prochaine fois qu’il croisera sa route, si certains éléments du carnage final de son John Rambo (2008) rendent hommage au Château de l’araignée d’Akira Kurosawa. « Un matin » se souvient-il,
j’écoute France Culture, et j’entends un extrait de Rambo. La même semaine, dans l’émission d’Adèle Van Reeth sur la philosophie, où il était question de Sénèque et du stoïcisme, elle a diffusé le monologue de Rocky à son fils dans Rocky Balboa - une scène dont on me parle très souvent. J’aime beaucoup Stallone, je suis ravi qu’on se soit rendu compte que c’est autre chose que du muscle. »
– Rocky se montre héroïque face à Manson Dixon (Antonio Tarver) dans Rocky Balboa.LE PAIN SYLVESTRE
Alain Dorval assure le doublage français de Sylvester Stallone depuis le premier Rocky, sorti sur les écrans français en mars 1977. Lorsqu’il découvre le film, il nourrit des affinités précoces avec son auteur, sans se douter du voyage qui l’attend.
Je vois un film que je trouve remarquable, un personnage surprenant ; ça me passionne, c’est clair. Mais penser qu’il y aurait cinq suites, non. J’ai eu du plaisir à faire les autres, mais c’est toujours le premier le plus étonnant. On découvre le personnage, qui est créé de toutes pièces : son rôle de semi-petite frappe, son chapeau qu’il a imposé à la production, la façon dont il a géré l’absence de figurants pour la scène de la patinoire… Il a tout fait à la force du poignet. Il l’a dit lui-même : ce n’est pas un film sur la boxe, il faut voir tout ce qu’il y a autour, le port, cette atmosphère, et tous les autres personnages qu’il sert sacrément bien. Il les aime tous, Talia Shire, Burgess Meredith, Burt Young, Carl Weathers… Ça se sent, et ça change. En France, ils seraient tous passés à la trappe dans les séquelles, pour ne pas faire d’ombre à la vedette. Stallone n’a qu’une idée en tête : le film.
À quelques infidélités près, le timbre rauque, gouailleur et mélodieux d’Alain Dorval a accompagné toutes les évolutions du comédien et de ses personnages emblématiques pendant des décennies, au point de devenir l’une des performances les plus mémorables de sa discipline. « C’est une espèce de compagnonnage » commente-t-il.
Ça fait plus de quarante-cinq ans que ça dure. C’est un travail de comédien mais le rôle a déjà été joué, il ne faut pas entrer en contradiction avec le personnage d’origine. Après, j’ai toujours dit que le doublage ne doit pas être une copie de la version originale ; il s’agit de faire croire à des gens qui ne parlent pas la langue que le comédien à l’image parle la leur. Ce qui est très différent.
Pour les enfants des vidéoclubs, Alain Dorval participe largement à la mythification de la star dans les années 1980. En version française, les quelques répliques de Rambo dans les trois premiers films entrent dans la légende, les punchlines de C***a et Over the Top claquent et aident à transformer ces filouteries en madeleines de Proust. Lorsque l’émission satirique Les Guignols de l’info décide de faire de la marionnette de Stallone l’incarnation de la World Company, de toutes les saloperies perpétrées à travers le monde par les États-Unis, l’imitateur Yves Lecoq émule le travail d’Alain Dorval dans un versant caricatural. L’initiative relève à la fois de l’hommage et de la malédiction : elle fige dans l’inconscient collectif français l’image d’un Sylvester bourrin, bas du front, à un moment où son hégémonie sur le cinéma hollywoodien de l’ère Reagan s’éloigne de plus en plus.
– Au cours de sa longue carrière, Rocky Balboa a battu plusieurs types de viandes, de la carcasse de Rocky au Soviétique Ivan Drago de Rocky IVLE COMEBACK KID
Le reste appartient à l’histoire du 7° Art, et a été analysé dans tous les sens et même mis en abyme dans un __ texte euphorique d’Emmanuèle Bernheim portant le nom du père de Rocky. La carrière de Sylvester Stallone reflète son obstination, son travail acharné, sa volonté de ne jamais se croire fini et de toujours __ revenir là où on ne l’attendait plus. Son premier _ retour en grâce s’opère dans le génial Copland de James Mangold, au prix d’une déformation physique notable et d’un rôle lui demandant une immense contrition. Un casting multigénérationnel passe son temps à se moquer de son personnage, de sa bêtise supposée, de son incapacité à sortir des cases qui lui ont été assignées. Il encaisse, jusqu’à ce que les circonstances le poussent à montrer de quel bois il se chauffe.
Une dizaine d’années plus tard, Sly glisse lentement mais sûrement sur la pente des direct-to-video indignes de son talent. Il va coup sur coup se réapproprier ses deux personnages totems, Rocky Balboa et John Rambo, leur offrir des derniers tours de piste en forme de commentaires honnêtes, sincères et bouleversants, chacun à leur manière, sur son propre parcours d’artiste. C’est à ce moment, au bout de trente années de vies parallèles, qu’Alain Dorval croise pour la première fois la route de Sylvester Stallone.
C’était pour la sortie de Rocky Balboa. On a discuté un bon moment au grand dam de je ne sais quel connard qui s’impatientait. Il m’a confié qu’il avait eu autant de mal à monter ce Rocky-là que le premier, ce qui est quand même délirant. Il l’a réécrit, encore et encore. C’est une bête de travail, tous les gens qui l’ont côtoyé vous le diront.
Le succès de sa dernière réalisation, Expendables : unité spéciale, confirme ce retour gagnant en 2010 et lance une nouvelle franchise. L’accueil enthousiaste du premier film Creed en 2015 entretient l’héritage Balboa, même si les séquelles s’éloignent de plus en plus de l’esprit du prolo de Philadelphie des années 1970. Néanmoins, le second volet des aventures de l’insupportable fiston d’Apollo prépare merveilleusement le terrain pour Rocky vs. Drago, le nouveau montage director’s cut de Rocky IV bouclé par Stallone pendant les confinements covidesques. Miracle, à travers ce nouveau film et la refonte de l’ancien, le clan Drago gagne en gravité émotionnelle à défaut d’acquérir une réelle profondeur ; leur arc narratif relève toujours de la zumba de tous les diables mais gagne en cohérence avec les autres films. La suite sera plus amère. La vision de Michael B. Jordan pour le troisième Creed entre en contradiction irréconciliable avec celle de Sylvester Stallone, qui préfère quitter le navire. De fait, Creed III marque le pire désaveu possible du parcours de Rocky Balboa, un renversement total de ses valeurs. Les outsiders d’antan deviennent les antagonistes revanchards, les fiers-à-bras m’as-tu-vu sont quant à eux propulsés héros, à un training montage près de pouvoir foutre une rouste à n’importe quel adversaire vulgairement populo. Dans l’absolu, Creed III peut s’apprécier comme l’hommage naïf et irresponsable aux animes cités à tour de bras par Michael B. Jordan à l’échelle de la saga, il s’agit d’une dépossession en bonne et due forme.
Rendu à ce stade de sa carrière, Sylvester Stallone n’a plus rien à prouver. Il pourrait choisir de tourner uniquement dans des films de Philippe de Chauveron jusqu’à la fin de sa vie et tout de même s’en sortir avec un bilan exceptionnel, quoi qu’en disent les vautours qui attendent de le voir chuter depuis plus d’une trentaine d’années, en vain, malgré leurs coups de bec incessants. C’est là toute la philosophie de l’œuvre de sa vie : l’important n’est pas de donner les gnons, mais de savoir encaisser. Encore, et encore.
– Baroud d’honneur d’un personnage iconique, Stallone défouraille à tout va dans Rambo : Last Blood.LES SACRIFIABLES SACRIFIÉS
Défendu dans ces colonnes pour sa sauvagerie gouleyante, Rambo: Last Blood d’Adrian Grunberg (2019) n’atteint pas les scores mirobolants attendus, très loin de là. Après la quasi-overdose d’humour méta du second Expendables, le troisième volet déçoit avec un box-office mondial en berne de quelque 100 millions de dollars en moins par rapport à son prédécesseur. En parallèle, la filmographie de Sylvester Stallone entame une nouvelle traversée du désert. Le poussif Évasion de Mikael Häfstrôm donne lieu à deux séquelles, la première plutôt amusante mais de seconde main, la suivante carrément de troisième zone. Pour la première fois, Sly a l’air d’accuser son âge, sang que le récit ne le justifie. L’exécrable Backtrace de Brian À. Miller (2018) ressemble quant à lui à l’une de ces productions au rabais tournées par Steven Seagal ou Bruce Willis dans les dix années écoulées : un casting de zonards erre dans des décors à peine dignes de ce nom, remâche des intrigues élimées, la tête d’affiche aligne une poignée de jours de tournage, un petit quart d’heure de présence à l’écran et l’affaire est dans le sac, l’affiche est photoshoppée par un stagiaire mineur, et le bousin balancé sur une plateforme peu regardante. Stallone y semble désespérément absent, désintéressé. C’est tout juste s’il a le droit de participer au gunfight final.
Et le dernier Expendables souffre du même problème : pendant plus d’une heure de film, à la disgrâce d’un stratagème scénaristique calamiteux mis en image de façon consternante, Sylvester Stallone disparaît bonnement et simplement du film. Ce qui devait être à l’origine le premier volet d’une nouvelle trilogie, avant que les premiers résultats ne viennent doucher tout espoir, est visiblement construit pour marquer le passage de relais au personnage de Jason Statham… luf aussi marginalisé par l’intrigue, avant d’être calé en binôme avec un Tony Jaa encore moins a l’aise dans le registre humoristique que Jet Li. Ainsi s’effondre complètement toute la dynamique de groupe au cœur des moments les plus réussis de la saga. L’aspect méta roublard répond présent, comme contraint et forcé, via des dialogues nuls et des scènes embarrassées, avec pour point d’orgue cette diversion à l’aide d’un ghetto-blaster accroché à un monte-charge, crachant le morceau P.I.M.P. de 50 Cent.
Les deux premiers films prenaient la forme de barouds d’honneur matois aux scènes d’action grotesques, et marquaient par là même la fin d’une époque, le chant du cygne de ces vieilles gloires prenant un plaisir communicatif à cabotiner ensemble. Ce film, comme le précédent, laisse le cynisme de l’époque déborder sur le cahier des charges, transformer l’essence du projet en gimmicks déclinables à l’infini, au service de récits se prenant beaucoup trop au sérieux. Il y aurait pourtant a priori de quoi se réjouir à la vision d’Iko Uwais en grand méchant de service, mais son sort est, hélas, réglé dans une baston molle, parodie inepte et expéditive des joutes dantesques des deux The Raid, réminiscence putride de l’affrontement entre Mel Gibson et Jet Li - encore lui, toujours lui — à la fin de L’Arme fatale 4.
– SLY entouré de ses potes Jet Li, Jason Statham, Randy Couture et Terr yCrews dna Expendables: Unité spécialeAU NOM DU PÈRE
ll n’est pas question d’exiger de Sylvester Stallone la forme de ses 30, 40, 50 ou même 60 ans. S’il faut se contenter d’apparitions fugaces chez James Gunn, qu’il en soit ainsi. Que des productions bis et vaguement attendrissantes comme Le Samaritain de Julius Avery continuent à tirer pleinement partie de sa force de l’âge et brodent autour avec un semblant d’élégance, la joie sera déjà nôtre. L’horizon Expendables 4 et Backtrace semble malheureusement tout aussi prégnant dans les années qui viennent, à moins que sa dernière volte-face ne le fasse changer de braquet. En 2022, Stallone a mené de front deux projets pour Paramount+, entièrement inédits dans sa riche filmo : d’un côté, la série Tulsa King, où iltient le rôle principal, de l’autre l’émission de télé-réalité La Famille Stallone, tournée concomitamment.
Ce second projet est bien évidemment une horreur conceptuelle, dans la stricte lignée esthétique des aventures de la famille Kardashian (en moins révoltant, tout de même), mais pour le fan inconditionnel de Sly qui parviendra à passer outre, quelques informations éclairantes se cachent au sein de ces huit fois vingt-quatre minutes. La majeure partie du temps, l’emphase est mise sur le Stallone papounet à ses fifilles, toujours prompt à terroriser leurs petits amis. Quand le dispositif d’écriture très codifié de ce genre de divertissement le lui permet, l’acteur se confie sur son état d’esprit à 76 ans. Il prend désormais chaque tournage comme une punition et aspire à rester le plus longtemps possible proche de ses filles et de sa femme pour le temps qui lui reste. Selon lui, tous les films qu’il s’est éclaté à tourner ont été des échecs, chaque tournage horrible a été un succès. Et justement, il pensait que télé oblige, le tournage de Tulsa King allait être une partie de plaisir, avant de découvrir qu’il en prenait pour six mois — le tournage de la télé-réalité fournissant dès lors l’occasion de se retrouver plus souvent en famille, et de plancher sur une forme de projet commun avant les grandes retrouvailles.
Arnold Schwarzenegger fait une apparition dans le sixième épisode, le temps d’évoquer avec malice leur rivalité d’antan, reléguée aux oubliettes des années 1980. Un autre épisode joue un simulacre de suspense sur la participation de Frank, le frère un peu boulet et tonton gentiment réac, au podcast de Sophia et Sistine Stallone. Va-t-il dire des horreurs et être cancelled ? Mais non, tout se passe à merveille et c’est l’un des meilleurs épisodes ever ! Scarlet, la troisième fille, décroche quant à elle un petit rôle dans Tulsa King, et arrête d’en vouloir à Sistine, qui ne lui a pas parlé du script qu’elle écrivait - à quelques larmes près, tous les drames restent largement gérables, et toutes les scènes suintent la mise en scène forcée à plusieurs kilomètres. Jennifer Flavin, l’épouse de Sly depuis vingt-cinq ans et mère de ses trois filles, reste en retrait, grand bien lui en prend.
– Le Stallone, saison 2022/2023 : papounet de télé-réalité dans La famille Stallone.CAPO DITUTTI
Pour se remettre de ces émotions contrefaites, il reste les neuf épisodes de la première saison de Tulsa King (le show a été renouvelé pour une seconde saison… comme La Famille Stallone). Dans les premières scènes, la caractérisation d’un clan mafieux new-yorkais archétypal déclenche tous les signaux d’alarme, en particulier l’interprétation de Domenick Lombardozzi, à toujours et à jamais Herc de la série The Wire, ici doté d’un accent à couper à la machette et d’un toupet du sheitan. Puis le générique vient rappeler la présence aux commandes de Terence Winter, créateur de la série Boardwalk Empire, scénariste du Loup de Wall Street, auteur de quelques-uns des meilleurs épisodes des Sopranos, et de Taylor Sheridan, réalisateur/scénariste de Wind River et auteur du script de Comancheria.
Stallone joue Dwight Manfredi, un capo tout juste sorti de vingt-cinq ans de prison. Pour tout remerciement de son silence et sa loyauté, sa «famille » le placardise à Tulsa, en Oklahoma. Il y fait rapidement son trou, monte une bande constituée du taulier d’un dispensaire de weed, d’un chauffeur de taxi, d’un patron de bar et d’un repenti. Le caractère hétérociite de cette famille recomposée participe grandement du charme fou de cette série au fond assez anodine, probablement parmi les œuvres les plus mineures de leurs auteurs. Les clichés abondent, les sous-intrigues semblent mises sur pause pour revenir aux moments opportuns et ne pas déranger la force tranquille au cœur du projet. Dans ce rôle, Stallone brille de mille feux, à la fois menaçant et séduisant, roublard avec ses associés, élégant avec les dames, maladroit avec sa fille perdue de vue. La sauce prend justement parce que le personnage résonne avec le vécu de soninterprète, son adaptabilité, ses talents pour venir à bout de l’adversité avec ce qu’il faut de conviction et de brutalité.
Pour l’amour de son aura inimitable, tout est pardonné, et ce n’est pas Alain Dorval qui prétendra le contraire.
C’est marrant de le voir en mafieux, ça change. Les rebondissements fonctionnent bien, c’est bien foutu. Ils savent faire, les mecs. Hôtel du Nord, ils n’ont jamais su faire, mais ça, c’est du tout bon. J’aime beaucoup cette scène où il est un peu allumé, où il dit qu’il ne faut pas confondre Henry Miller et Arthur Miller. J’ai lu une interview dans laquelle il était justement interrogé sur ces citations, il répondait que dans la saison 2, il y aurait du Aristote et du Platon ! »
La République, c’est lui.
– Sly parrain mafieux dans la série Tulsa King, 100% bouc argenté.JOUER SANS ENTRAVES
Le comédien de doublage partage avec Sly son refus des étiquettes.
Les gens ont très facilement le don de vous cataloguer. Après avoir doublé Rocky, on me fait faire un essai pour De Niro, pour Raging Bull parce que j’avais doublé un boxeur. Combien de fois mon copain Gérard Hernandez a doublé des moustachus… C’est aussi con que ça. On vous met dans une boîte. On fait un métier dont le moteur devrait être l’imagination. Je fais partie de cette génération qui, en 1968, a occupé le Conservatoire et est descendue dans la rue en disant “l’imagination au pouvoir”. Puis, les gens de notre génération ont eu largement l’occasion d’être au pouvoir, et l’imagination n’y a jamais été. C’est dommage, à tout point de vue, sur le plan politique, les problèmes écolos…
Cette question du manque d’imagination ne cesse de revenir sur le tapis des industries cinématographiques, avec les avancées technologiques liées à J’IA et leurs menaces de recyclages et compressions de l’existant, pour produire ce qui est désormais désigné sous le terme de contenu. Quelques heures avant d’échanger avec Alain Dorval, les scénaristes hollywoodiens venaient de conclure un accord historique, le sort des comédiens restant encore à discuter.
On a des copains en liaison avec les Américains, et il y a le risque que les majors leur disent : “Écoutez, vous voulez une réévaluation, des garanties contre l’IA ? OK, mais vous nous donnez en échange les coudées franches pour les versions étrangères.” Je ne crois pas que la solidarité professionnelle ira jusqu’à nous protéger - America First ! »
Personne ne quittera la table des négociations sans que les exigences suivantes soient respectées : laissez Stallone vieillir, à son rythme, sans rajeunissement numérique ou autre entourloupe. Donnez-lui autant de saisons de Tulsa King que nécessaire, limitez les direct-to-VOD autant que possible, laissez-le revenir derrière la caméra dès qu’il en esquissera l’envie. Assurez-vous qu’Alain Dorval le double jusqu’à la conclusion de sa carrière, si tant est qu’elle s’arrête un jour.
– Par François Cau
– Propos recueillis par l’auteur.
– Merci à Alain Dorvol
– Mad Movies # 375 -
J’ai visionné il y a peu ce documentaire sur lui. Sans être fan je l’ai trouvé très intéressant et bien fait.
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Ouais, ca va péter Colonel Trautman. Désolé il faut bien se lâcher un peu.
Mais blague à part ton article est très intéressant. -
J’ai maté toute sa filmographie (heu en y réfléchissant bien non …j’ai pas maté son film érotique )…je suis pas du tout fan du personnage mais je kiffe ses films.
Y’a de tout (du bon comme du moyen)…la seule série dont je ne suis pas du tout mais pas du tout fan c’est les Expendables (une vraie plaie à mater sérieux pour ma part).
Fan de ses Rocky, fan de ses Rambo, très bon dans Copland, Tulsa King une vraie surprise…enfin bref, y’a de quoi faire -
Tulsa king est vraiment très bien. Entièrement d’accord @Psyckofox
Malgré les fausses routes, ça reste un monstre du cinéma US
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@Violence a dit dans [Carrière] Stallone: l'expandable :
Malgré les fausses routes, ça reste un monstre du cinéma US
Ha mais tout à fait d’accord avec toi.
Malgré des fausses routes qui ont failli le mettre à l’oubli, il a su rebondir avec le film Copland qui a relancé la machine.
Seul Sly et Schwarzy ont su perduré dans le thème des films d’action malgré leur âge très avancé . -
@Psyckofox a dit dans [Carrière] Stallone: l'expandable :
Malgré des fausses routes qui ont failli le mettre à l’oubli, il a su rebondir
Tout à fait @Psyckofox C’est une de ses grandes forces
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pfee je suis un fan depuis Rocky lol
mais c’est vrai que le dernier n’est pas trop top
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Là je me suis fait récemment une journée Rocky y’a 4 jours (l’intégral passait et passe encore sur Canal+ Box Office donc j’en ai profité pour mater tous ça).
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J’ai bien aimé les expendables hormis le 4, ça flingue dans tout les sens, les têtes qui explosent, ça se lâche, on met le cerveau en off
Par contre les rocky j’aime pas du tout, comme quoi