Mozilla fête ses 25 ans, la fondation a trouvé sa voie
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Une fondation et une galaxie de filiales
Mozilla a fêté ses 25 ans le 31 mars. À cette occasion, la présidente de la fondation, Mitchell Baker, fait le point sur la situation. Nous revenons également sur le parcours de Mozilla, de sa création à nos jours.
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Beaucoup connaissent déjà les origines du terme « Mozilla ». C’est à la fois une contraction de « Mosaic Killer » (écrit et prononcé « killa ») et une référence à Godzilla. Mosaic était alors le navigateur le plus utilisé. Il appartenait à Netscape, qui s’appelait Mosaic Communications Corporation à sa création en 1994.
Juillet 2003 correspond en fait à la dissolution de Netscape par Time Warner, anciennement AOL Time Warner, puisqu’AOL avait racheté Netscape en novembre 1998. Un rachat qui avait d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre à l’époque, tant les philosophies des deux entreprises étaient jugées incompatibles.
La fondation, organisation à but non lucratif, apparait ainsi le 15 juillet à Mountain View, où elle a toujours son siège. L’année suivante sera présentée Mozilla Corp, l’entreprise à but lucratif chargée d’employer les personnes travaillant sur les projets de Mozilla.
À ce moment, le nom Mozilla est déjà utilisé depuis cinq ans, puisqu’un groupe d’ingénieurs travaillait sur la suite du même nom, dont certains ici se souviennent sans doute. Il s’agissait alors d’un ensemble d’outils, comprenant notamment un navigateur et un client email. Elle était basée en bonne partie sur le code source de Netscape Navigator et était déjà libre. Elle donnera plus tard naissance à SeaMonkey (qui existe toujours), qui était initialement le nom de code de cette suite.
À la dissolution de l’entreprise, le domaine Mozilla .org est repris par la fondation.
De la suite Mozilla à Firefox
En juillet 2003, la fondation s’occupe donc officiellement de la suite du même nom. Dès le mois suivant cependant, un autre projet est annoncé : Phoenix. Le constat est simple : 90 % des personnes surfant sur le web le font depuis Internet Explorer. C’est la grande époque de l’écrasement, à cause d’un navigateur intégré à Windows et qui mènera Microsoft à un procès pour abus de position dominante.
Phoenix désigne un projet d’ingénierie logicielle ayant la particularité de ne reprendre que la base de la suite Mozilla dévolue à la navigation web, pour l’améliorer afin de la rendre la plus performante possible. Dans les mois qui suivent, les préversions se font déjà remarquer : non seulement le navigateur est rapide, mais il se distingue par un support largement supérieur des standards du web.
Firefox 1.0, puisque c’est son nom (il s’était entre temps nommé Firebird), sort le 9 novembre 2004. En moins de deux ans, il passe la barre des 100 millions de téléchargements et entraine une baisse des parts d’Internet Explorer. C’est le début d’une longue dégringolade dont Microsoft ne se remettra d’ailleurs jamais, puisque Google dégainera son Chrome quelques années plus tard, avec le succès qu’on lui connait.
Quoi qu’il en soit, c’est bien Firefox qui va faire connaître Mozilla. Le navigateur se taille rapidement une solide réputation, même s’il a du mal à pénétrer le monde de l’entreprise. Deux raisons essentiellement. D’abord l’absence d’un support adapté et prévisible. Les versions LTS (Long term support) n’arriveront que plus tard. Ensuite, et surtout, parce que Microsoft y était durablement implantée, avec de nombreuses modifications de sites spécifiquement dédiées à internet Explorer (les fameux « quirks »), en particulier pour les intranets.
Une grande phase de diversification
L’une des principales caractéristiques de la fondation Mozilla est son manifeste, qui contient de multiples engagements « pour un internet plus sain ». La fondation y affiche ses ambitions en matière d’inclusivité, de neutralité du web, de construction de l’esprit critique, de collaboration et de dialogue.
Dans cette optique, et en dépit de liens prononcés avec Google par la suite – l’accord pour en faire le moteur de recherche par défaut dans Firefox rapportera jusqu’à 90 % des revenus de Mozilla Corp – les produits vont s’enchainer dans pratiquement toutes les directions.
Nous n’allons pas tous les aborder, mais certains sont incontournables, comme Thunderbird, dont l’histoire tourmentée prendra bientôt un nouveau virage, maintenant que le projet est revenu (grosso modo) dans le giron de Mozilla. On doit également à cette dernière les agendas Sunbird et Lightning, ainsi que le système d’exploitation mobile FirefoxOS, qui sera abandonné en 2016 après quatre ans d’existence. Comme l’a appris peu après Microsoft, on ne s’invite pas impunément sur ce champ de bataille, face à Apple et Google.
Mozilla est en outre connue pour avoir offert au monde des développeurs divers outils et technologies, dont l’un des plus célèbres est sans conteste Bugzilla, pour le suivi des bugs.
C’est aussi à Mozilla que l’on doit XUL, un langage de description d’interfaces (et que l’on prononce « zoul »), et surtout Rust. Ce dernier, dont nous avons souvent parlé, gagne rapidement en popularité depuis quelques années. Géré désormais par une fondation indépendante, il attire de nombreux regards, dont celui de Microsoft qui l’envisage pour une partie du développement système de Windows, et ceux des mainteneurs du noyau Linux, dont Linus Torvalds. La version 6.1 du noyau embarque d’ailleurs les premières briques qui permettront plus tard d’intégrer d’autres éléments en Rust, dont des pilotes.
Un équilibre délicat
Les personnes suivant l’actualité de Mozilla savent que la fondation (et ses filiales, surtout Corp) rencontre régulièrement des soucis de financement. Les liens avec Google ont été fréquemment pointés du doigt, et Mozilla tente par tous les moyens de diversifier ses revenus.
On se souvient notamment de ses positions sur la publicité, pour créer un environnement plus vertueux, avec des publicités sans pistage et suivant un cahier des charges strict. Des publicités responsables, en somme. Plus récemment, l’entreprise a lancé les services Relay et VPN sur abonnement, permettant des entrées régulières d’argent frais de la part des utilisateurs eux-mêmes. Elle possède en outre Pocket, qu’elle avait rachetée, et dont une partie des fonctions est réservée à un abonnement là encore.
Entre temps, Mozilla est passée par une profonde restructuration, qui a vu Mitchell Baker revenir à sa tête. Elle avait fait le point et annoncé de gros changements, dont une série de licenciements et une priorisation des projets les plus porteurs, dont un abonnement pour le Mozilla Developer Network, sans toucher aux fonctionnalités gratuites.
Pour Baker, « beaucoup de choses ont changé depuis 1998 », Mozilla n’étant plus seulement une « idée audacieuse ». La fondation actuelle regroupe une famille de structures et fournit des produits, alimente des mouvements et investit dans de la « tech responsable ». On a pu le voir récemment avec son fonds d’investissement, ou encore dans son positionnement sur l’intelligence artificielle.
Cependant, elle aime à penser que si une personne du Mozilla de 1998 visitait les actuels locaux, elle retrouverait rapidement un sentiment familier, notamment dans l’esprit et les valeurs, dont l’intérêt du public.
Comment Mozilla se perçoit-elle aujourd’hui ? Comme une entité ayant un rôle à jouer durablement. Une question de perception, pour Mitchell Baker, qui constate que la technologie n’a jamais joué un aussi grand rôle, avec un internet « profondément entrelacé » dans nos vies, mais qui présente en même temps de gros défauts, dont le plus important est le contrôle centralisé. C’est sur ce point, justement, que Mozilla pense pouvoir faire quelque chose aujourd’hui et pour les 25 prochaines années.
Comment ? Essentiellement en continuant de se poser la même question qui anime le personnel de Mozilla, selon Mitchell Baker : « Comment pouvons-nous faire que des produits et technologies, comme le machine learning, travaillent dans l’intérêt du public ? ». C’est ce qui a motivé la fondation à créer sa nouvelle filiale Mozilla.ai récemment.
La présidente observe également des signes positifs, comme l’arrivée du Platform Accountability and Transparency Act (PATA) aux États-Unis et du Digital Services Act (DSA) en Europe. Elle se dit « réaliste » cependant sur les défis qui attendent l’internet, et assure que Mozilla sera encore là avec ses produits, sa philosophie et la promotion de technologies responsables.
Source : nextinpact.com
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@Raccoon a dit dans Mozilla fête ses 25 ans, la fondation a trouvé sa voie :
Les personnes suivant l’actualité de Mozilla savent que la fondation (et ses filiales, surtout Corp) rencontre régulièrement des soucis de financement. Les liens avec Google ont été fréquemment pointés du doigt, et Mozilla tente par tous les moyens de diversifier ses revenus.
Tout à fait. Le problème c’est qu’il n’y arrive pas. Ils sont toujours dépendant du financement de Google. Partenariat qui a d’ailleurs été renouvelé il y a peu de temps.
@Raccoon a dit dans Mozilla fête ses 25 ans, la fondation a trouvé sa voie :
Entre temps, Mozilla est passée par une profonde restructuration, qui a vu Mitchell Baker revenir à sa tête. Elle avait fait le point et annoncé de gros changements, dont une série de licenciements et une priorisation des projets les plus porteurs, dont un abonnement pour le Mozilla Developer Network, sans toucher aux fonctionnalités gratuites.
Exacte aussi, ils ont viré pas mal de bon développeurs et ça se ressent.
Malgré tout c’est un très bon navigateur mais la fondation a fait des choix plus que discutable.
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Le monde des navigateurs est compliqué pour ceux qui en développe. On a tellement l’habitude que ce soient des produits gratuits que jamais personne n’ira mettre le moindre centime pour en utiliser un alors qu’il faut pourtant de nombreuses personnes pour en concevoir un et le maintenir.
A partir ce constat il est clairement périlleux d’espérer avoir un modèle économique sain qui permette d’en vivre.