La Maison Blanche réfléchit à un potentiel bannissement du minage des cryptomonnaies basées sur l'algorithme de preuve de travail comme le bitcoin
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Et rejoint des suggestions similaires en UE
Les cryptomonnaies peuvent-elles mener l’humanité au chaos dû au changement climatique ? C’est possible, si l’adoption de celles reconnues énergivores comme le bitcoin se fait à des taux similaires à ceux de technologies comme les cartes de crédit. Faut-il alors détruire les réseaux informatiques sur lesquelles elles reposent pour empêcher que cela ne se produise ? La Maison-Blanche réfléchit à un potentiel bannissement du minage des cryptomonnaies basées sur l’algorithme de preuve de travail. C’est un positionnement qui rejoint celui du vice-président de l’Autorité européenne des marchés financiers qui s’est prononcé sur la question en début d’année.
« Le gouvernement américain a la responsabilité d’assurer la stabilité du réseau électrique, de permettre un avenir énergétique propre et de protéger les communautés contre la pollution et le changement climatique et de protéger les communautés de la pollution et des impacts du changement climatique », lit-on dans le rapport relatif aux réflexions sur un potentiel bannissement du minage des cryptomonnaies basées sur l’algorithme de preuve de travail.
Ce positionnement lui-même rejoint celui du vice-président de l’Autorité européenne des marchés financiers qui s’est voulu clair sur la question en début d’année : « l’UE doit bannir le minage de cryptomonnaies qui s’appuient sur l’algorithme de preuve de travail. »
Sa sortie était une redite du positionnement des directeurs généraux de l’autorité suédoise de surveillance financière et de l’agence suédoise de protection de l’environnement : « La méthode la plus courante pour produire des actifs cryptographiques nécessite d’énormes quantités d’électricité et génère d’importantes émissions de dioxyde de carbone. Les producteurs d’actifs cryptographiques souhaitent utiliser davantage d’énergie renouvelable et sont de plus en plus présents dans la région nordique. La Suède a besoin de l’énergie renouvelable visée par les producteurs d’actifs cryptographiques pour la transition climatique de nos services essentiels et l’utilisation accrue par les mineurs menace notre capacité à respecter l’accord de Paris. L’extraction d’actifs cryptographiques à forte intensité énergétique devrait donc être interdite. »
En effet, dans le cadre du système de preuve de travail, les ordinateurs doivent résoudre des énigmes mathématiques afin de valider les transactions qui se produisent sur un réseau donné. Le processus est conçu pour devenir plus difficile à mesure que le nombre de blocs de transactions validées dans la chaîne augmente, ce qui signifie que plus de puissance de calcul - et donc d’énergie - est requise.
L’algorithme preuve du travail exige des utilisateurs qu’ils « travaillent » pour obtenir des récompenses. Ce qui se traduit par des calculs cryptographiques qui doivent être effectués afin de confirmer une transaction sur le réseau. Essentiellement, les mineurs sont en concurrence les uns avec les autres pour savoir qui va résoudre le problème en premier. La solution au problème est également connue sous le nom de « hash ». Chaque fois qu’un mineur parvient à valider une transaction avec succès, en résolvant les bons calculs, il reçoit une récompense sous la forme d’une monnaie cryptographique. La monnaie virtuelle qu’ils reçoivent dépend du réseau sur lequel ils résolvent ces transactions cryptographiques complexes. Par exemple, si un mineur valide une transaction effectuée sur le réseau Bitcoin, il recevra une récompense sous forme de bitcoin. Cela conduit à une course aux armements parmi les mineurs, qui rivalisent pour être le premier à valider un nouveau bloc et réclamer le prix d’un nouveau jeton cryptographique : plus votre matériel est puissant, plus vous avez de chances d’obtenir le jeton.
Ces calculs cryptographiques nécessitent une grande puissance de calcul pour être résolus de façon efficace. Et il y a des centaines de milliers de mineurs qui sont tous en concurrence, seuls ou en groupe, pour résoudre un bloc de transaction. Une fois qu’un mineur particulier a résolu le bon problème et donc le bloc de transaction, tous les autres mineurs (nœuds) en sont également informés. Cela leur permet non seulement de passer au bloc suivant, mais aussi de s’assurer qu’il n’y a pas de problème de double dépense dans le réseau.
En utilisant une méthode de division du taux de hachage similaire à celle du CBECI (Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index), une borne inférieure et une borne supérieure du matériel minier sont fournies. Basé sur cette méthode, Timothy Swanson, qui est également professeur d’économie des ressources à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, montre que les chaînes de PoW consument en temps réel des ressources qui sont proportionnelles à la valeur de la cryptomonnaie sous-jacente.
La consommation énergétique du réseau Bitcoin comparée à celle du réseau VISA illustre que le minage d’un bitcoin produit une énergie suffisante pour faire 44 fois le tour du monde en voiture électrique.
L’Ethereum, deuxième cryptomonnaie à la capitalisation la plus importante, était concernée par ces développements puisque basée initialement sur l’algorithme de preuve de travail. Son minage consommait selon les estimations plus d’énergie qu’un ménage américain moyen n’en utilise en une journée. Le lancement de la phase Beacon Chain, la première de la mise à jour Ethereum 2.0, s’est effectué avec succès et vient changer la donne. Le système de validation par preuve de travail cède sa place à celui dit à preuve d’enjeu pour ce qui est de l’Ethereum. L’impact : réduire la consommation des transactions de 99 %. En effet, l’Ethereum avec l’algorithme de preuve de travail absorbait plus d’énergie qu’un ménage moyen américain, selon des estimations.
Bill Gates va dans le même sens en indiquant qu’il faut explorer de nouveaux moyens de mise sur pied des monnaies cryptographiques. Il penche pour des cryptomonnaies du genre émises par des banques centrales et qui mettent de côté l’une des plus-values les plus importantes du bitcoin : le transfert de valeur entre individus sans nécessité de l’intervention d’un tiers dit de confiance (banque). « Une telle monnaie ne pourra pas être utilisée pour exiger des rançons ou pour du blanchiment », indique-t-il.
Qu’elles soient basées sur l’algorithme de preuve de travail ou sur celui dit à preuve d’enjeu, l’image d’escroquerie colle à la peau des cryptomonnaies pour certains observateurs. L’initiateur du projet Mozilla a critiqué la fondation pour l’adoption des paiements en cryptomonnaies à l’entame du mois de janvier. Motif : « les cryptomonnaies sont des escroqueries de Ponzi qui incinèrent la planète. » Seulement l’exemple du Salvador (qui a adopté le bitcoin comme monnaie légale) amène à soulever la question de savoir si les cryptomonnaies ne peuvent pas être le soutien d’une révolution monétaire si elles bénéficient de plus d’adoption.
Sources : Maison-Blanche, developpez.com
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C’est un gouffre a énergie ce truc donc oui il faut faire quelque chose, de plus les états n’ont aucuns intérêt à laisser faire, car ils ne contrôlent rien.
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