SFR continue de creuser ses pertes, à tous les niveaux
-
SFR vient de publier son bilan pour le premier trimestre 2024. Il n’est pas bon, que ce soit sur le nombre de clients (fixe ou mobile) ou les revenus. L’opérateur a expédié sa présentation en moins de 10 minutes, sans session de questions réponses comme c’est normalement le cas.
L’année 2023 était marquée par une perte de 473 000 abonnés (315 000 sur le mobile, 158 000 sur le fixe), avec une baisse de 1,3 % sur les revenus de l’opérateur. Le premier trimestre 2024 est encore pire, avec 487 000 abonnés mobiles et 77 000 sur le fixe en moins.
Un million de clients en moins depuis fin 2022
En seulement trois mois, l’hémorragie est donc plus importante que sur l’ensemble de l’année 2023. Les revenus sont en baisse de 3,8 % sur le premier trimestre 2024. SFR explique notamment cette très mauvaise performance par un « marché compétitif ».
Au 31 décembre 2022, SFR disposait en effet de 20,769 millions de clients sur le mobile, contre 19,967 millions au 31 mars 2024. Sur le fixe, la marque au carré rouge est passée de 6,549 millions (dont 4,423 millions en fibre optique) à 6,314 millions (4,895 millions en fibre). Dans le même temps, le nombre de logements éligibles à la fibre est passé de 31,4 à 37,9 millions. Le problème ne vient donc pas de là.
Rappel important sur la définition plus que généreuse du mot « Fibre* » chez SFR : « La base clients Fibre pour la France comprend les clients FTTH, FTTB [fibre jusqu’à l’immeuble, avec terminaison coaxiale chez le client, ndlr] et 4G Box ». SFR est le seul des quatre opérateurs nationaux à proposer encore des abonnements avec du coaxial chez le client.
Une dette de 24,3 milliards, une ambiance plus que tendue
À cela, il faut ajouter que « la dette nette totale pro forma s’élève à 24,3 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2024 ». La situation est plus que tendue entre Altice France (propriétaire de SFR) et ses créanciers.
Il y a quelques semaines, le groupe de Patrick Drahi expliquait aussi aux prêteurs qu’il leur faudra abandonner une partie de leur dette (environ 30 %) pour parvenir à un objectif de baisser la dette à 16 milliards d’euros, « pour assurer un avenir durable », expliquait le Monde. Pas de quoi rassurer, mais ce n’est pas le seul point d’achoppement : Altice « a pris les mesures juridiques nécessaires pour que le produit de ses cessions d’actifs échappe à ses créanciers », indiquait l’Agefi le mois dernier.
Depuis, les créanciers se sont regroupés via un accord de coopération pour faire front face à Altice. Du côté de la société, on relativise la situation, comme le détaille le Monde : « l’opérateur a payé plus de 10 milliards d’euros d’intérêts » depuis 2014, une manière de dire qu’ils ne sont pas à plaindre.
Prochaine grosse échéance : 2027
Sur la question de la dette justement, Altice n’a pas de grosse échéance sur ses emprunts avant 2027 (5,85 milliards d’euros) et 2028 (9,76 milliards d’euros), de quoi jouer avec la montre et les nerfs des prêteurs pendant encore de longs mois.
Enfin, pour jouer à l’apprenti pompier-pyromane, Altice a décidé de présenter ses résultats financiers sous la forme d’une conférence de presse préenregistrée de moins de 10 minutes, sans session de question-réponse.
C’est pourtant un exercice commun dans ce genre de situation, que ce soit chez SFR ou d’autres entreprises. « Trop de demandes, a-t-elle justifié », indique Le Monde. C’est surtout pratique pour éviter de parler du sujet qui fâche : les 24 milliards d’euros de dette et la situation avec les créanciers.
Orange et Bouygues Telecom, Free à venir
Pendant ce temps-là, Orange annonce une hausse annuelle de 3,5 % de son chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2024 (+0,8 % en France). Si l’opérateur gagne des clients sur le mobile (pour arriver à 24,234 millions, hors M2M), il en perd sur le fixe (14,391 millions sur le marché résidentiel) sur les trois premiers mois de l’année.
De son côté, Bouygues Telecom revendique une hausse de 2 000 clients sur le mobile (hors M2M), pour arriver à 15,733 millions. Sur le fixe, 38 000 clients sont arrivés en plus en trois mois, pour atteindre 4,940 millions. Le chiffre d’affaires est de 1,899 milliard d’euros, en baisse de 2 % sur un an.
Iliad annoncera ses résultats du premier trimestre le 30 mai.
Source : next.ink
-
@Raccoon a dit dans SFR continue de creuser ses pertes, à tous les niveaux :
par un « marché compétitif
Je rectifie : par un service de merde et des augmentations cachées
-
Et pourtant, le groupe financier tentaculaire Altice de Patrick Drahi devrait faire de grasses recettes grâce aux longs tunnels de peste publicitaire toutes des 15 minutes sur BFMTV (et ses « journalistes » complaisants à temps partiel qui bouffent dans la gamelle des marchés), RMC Découvertes, RMC Story et ses multiples repasses datées de années 2010 et autres diffusions sans de nouvelles créations pour faire des éconocroques d’échelle.
-
@Aurel a dit dans SFR continue de creuser ses pertes, à tous les niveaux :
éconocroques
J’ai appris un mot grâce à ce topic
-
@Ashura
Pourtant le mot n’est pas nouveau en argot, il existait déjà quand j’étais jeune (si si c’est possible)…
Je me demande si ça ne vient pas d’un “San Antonio” mais j’en suis pas certain… -
-
De vrais escrocs en tous cas.
Une hotline merdique, des augmentations sans que tu le saches…et quand tu pars de chez eux, un conseil, faire opposition direct sinon bonjour les surprises. -
Ce soir sur F2 dans Complément de Quequette…
Dans “Complément d’enquête”, Patrick Drahi, acrobate de la finance en pleine tourmente
Incursion dans les médias, optimisation fiscale… Ce jeudi 20 juin à 23h, l’émission de France 2 se penche sur le discret milliardaire. Un numéro efficace, mais sans grandes révélations, qui revient sur une success story écornée par les affaires.Mi-mars 2024, l’information fait l’effet d’une bombe : le milliardaire des télécoms Patrick Drahi (SFR…) va céder la chaîne BFMTV à un autre milliardaire, l’armateur Rodolphe Saadé (CMA CGM). Un crève-cœur pour l’homme d’affaires franco-israélien, qui avait fait une incursion remarquée dans les médias dix ans plus tôt en rachetant coup sur coup Libération et L’Express (deux titres dont il s’est séparé depuis), et la chaîne info. Un brusque intérêt pour la presse que l’ancien patron de Libé Laurent Joffrin résume ainsi, dans Patrick Drahi, l’homme qui devait 50 milliards.
-
@Ashura
Ca existait déjà et j’étais pas encore né…
(Argot) Argent que l’on a épargné, économisé avec l’idée d’avoir dissimulé celui-ci.
"Et puis ici, à Compiègne, la taule est moins grande qu’à Fontainebleau, les pièces se chauffent mieux : confort et éconocroques ! (Pierre Devaux, La Reine mère, éditions Pierre Trémois, 1945, page 80)