Le sacré on s'en tape ? Ces applications se réservent le droit de vendre vos prières
-
Des investisseurs affluent dans les applis chrétiennes et en font un business via les datas personnelles
Gestion de la pandémie de coronavirus oblige : l’on assiste à l’apparition d’une nouvelle « trinité » : personnes isolées avides d’attachement, religions qui s’adaptent à un monde de plus en plus connecté (via des applis, des robots prêtres, etc.) et investisseurs technologiques à la recherche de créneaux de consommation qui vont vers le numérique. C’est ce qui serait le visage de l’Église de demain avec un dénominateur commun avec celle de l’époque de Jésus : les vendeurs dans le temple en la personne des investisseurs qui portent des projets d’applications chrétiennes qui siphonnent les données personnelles et vont jusqu’à vendre les prières des utilisateurs. Le sacré on s’en tape ?
En effet, dans le cadre de l’audit de Pray.com, le chercheur en protection de la vie privée Zach Edwards a accédé à un épisode de podcast dans l’application avec l’intitulé “Q&A : Dating, Porn, Sex, & Divorce”. Il a ainsi fait la découverte de ce que l’appli partage les détails du contenu consulté avec Facebook et deux autres sociétés : LeadsRX et Branch.io. Ce sont des entreprises qui déterminent quelles publicités amènent les gens à faire des achats. Le fait de partager la visite d’Edwards sur ce podcast particulier est de nature à permettre à Pray.com de déterminer ensuite si son intérêt pour l’épisode l’a conduit à consommer d’autres contenus ou à acheter quelque chose. La plateforme (Pray.com) n’a pas contesté le fait qu’elle envoie des données sur l’engagement des utilisateurs avec un contenu spécifique à ce type de sociétés.
Cette pratique semble être conforme à la politique de confidentialité de Pray.com qui indique qu’elle partage les informations relatives aux utilisateurs avec des “fournisseurs tiers”, notamment des “outils de publicité, de vente et de marketing”. C’est en droite ligne avec ces différents constats que le chercheur prévient : « Si quelqu’un veut se mettre entre vous, vos prières et le dieu que vous vénérez avec un produit numérique complexe, soyez sceptique quant à ses motivations. »
Des sociétés comme Hallow, Bible Gateway et Glorify allongent la liste de ces entreprises qui ont fait une vache à lait des données tirées de la foi de tiers qui utilisent leurs applications. Le tableau est tel que les utilisateurs doivent garder à l’esprit que tout (ou presque) ce qu’ils disent ou font sur des plateformes publiques comme les réseaux sociaux - ainsi que dans des sphères privées comme les applications de prière – peut être considéré comme « propriété » des grandes entreprises technologiques. De ce fait, elles sont souvent techniquement autorisées à en faire ce qu’elles veulent, y compris à les vendre aux plus offrants. Les complexes conditions d’utilisation dont on néglige la plupart du temps la lecture du fait de leur longueur posent les bases de ce commerce dans le « temple du Seigneur. »
C’est ce qu’on peut tirer du sacré qui importe. En effet, Facebook propose, depuis la mi-parcours de l’année précédente, un outil dit « de prière » à l’intention des églises, des mosquées, les synagogues et autres. Ce dernier est utile pour demander à des membres de groupes privés des prières sur des sujets spécifiques. Des participants répondent en cliquant sur un bouton avec la mention « j’ai prié. » Ces derniers voient ensuite leurs noms d’utilisateurs paraître dans un listing visible de l’utilisateur qui formule la demande de prière.
Les soucis avec l’outil débutent lorsqu’on se rend compte que le réseau social s’en sert comme mur de monétisation de la « parole de Dieu. » L’Église de Dieu en Christ, une dénomination pentecôtiste afro-américaine, a par exemple reçu un accès anticipé à plusieurs des fonctions de monétisation de Facebook, leur offrant de nouvelles sources de revenus : des abonnements où les utilisateurs paient, par exemple, 9,99 dollars par mois et reçoivent du contenu exclusif, comme des messages de l’évêque. De plus, un autre outil permet aux fidèles qui regardent les services en ligne d’envoyer des dons en temps réel. Les dirigeants se sont prononcés contre une troisième fonctionnalité : les publicités pendant les flux vidéo.
Hallow (pour revenir sur ce seul cas) est une application catholique de prière et de méditation. Elle revendique plus d’un million de téléchargements. Elle a levé plus de 52 millions de dollars d’investissements. C’est dire quels sont les enjeux financiers dans cette filière de monétisation des données tirées de la foi.
Sources : humour.developpez.com, CGU pray.com
-
La religion utilisée pour se faire de l’argent sur le dos des croyants… rien de nouveau sous le soleil.
-
sans vouloir faire le troll et faire émerger un topic furieux … Mais ne serait ce pas déjà le cas de nos amis québécois, qui, d’après ce que je sais, ont des dizaines d’églises différentes et sont habitués depuis leurs plus jeune age à contribuer financièrement aux “frais de la paroisse” ??? au point que cela soit un comportement normal !!
ce n’est pas une pique, pas une agression, pas un trollage. ce sont des québécois qui m’ont parlés de cela, sinon jamais je n’oserais
-
Je suis de l’avis de ALRBP, rien de nouveau, si ce n’est que les techniques se modernisent, et que les “bénéficiaires” s’élargissent.
-
Ce topic vient de réveiller mon côté marxiste, dont c’est une de ses rares citations qui m’inspire!