Des cargos plus petits, moins chargés et moins nombreux : le canal de Panama contraint au régime sec par la crise climatique
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Le trafic a été réduit dans le canal de Panama depuis le début du mois d’août, et ce pour au moins un an, à cause d’une sécheresse anormalement longue dans cette région d’Amérique centrale.
Un bateau traverse le canal de Panama, le 25 août 2023, alors que les les gestionnaires ont annoncé des restrictions de circulation à cause du manque d’eau. (IVAN PISARENKO / AFP)L’autorité de gestion du canal de Panama vient d’annoncer des restrictions sur le passage des navires pendant un an. C’est par cette voie de passage entre les océans Atlantique et Pacifique que transitent 6% du commerce maritime mondial. Les cargos doivent désormais être plus petits, moins chargés, et le nombre de traversées est réduit d’un quart, de 40 à 32 par jour. En cause : le réchauffement climatique et le retour du phénomène El Niño qui ont conduit à une sécheresse anormalement longue et à de très faibles précipitations.
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Dans la baie du Pacifique panaméen, une grosse centaine de bateaux attend son tour à l’entrée du canal pour atteindre la mer des Caraïbes. Le fonctionnement de la voie de passage, inaugurée en 1914, est responsable de ce bouchon géant. Impossible à l’époque de raccorder directement les deux océans en creusant. Le système imaginé par les ingénieurs utilise l’eau douce de la région, comme l’explique Jean-Claude Souche, spécialiste de l’écoconception des ouvrages maritimes : “Ils ont surélevé le tronçon, ils ont fait un barrage et ils ont fait un immense lac. De chaque côté, il y a un système de trois écluses en série. On fait monter le bateau et quand ils arrivent de l’autre côté, on lui fait descendre pour arriver au niveau de la mer.”
16 millions de mètres cubes d’eau par jour
Une technique viable seulement si le volume d’eau extrait du lac artificiel, le lac Gatun, est compensée par la pluie. “Il va falloir 200 000 mètres cubes par bateau qui passe. Et ça vous fait 16 millions de mètres cubes d’eau par jour pour faire fonctionner le canal”, rappelle Jean-Claude Souche.
Des pertes difficiles à justifier car le lac fournit aussi de l’eau potable à plus de deux millions de personnes. L’Autorité du canal de Panama promet de trouver des solutions. D’ici là, les restrictions vont peser sur les finances du pays. Le manque à gagner à cause de la réduction du trafic est estimé à plus de 200 millions de dollars.
Source : francetvinfo.fr