Comment OONI répertorie la censure internet dans le monde
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L’observatoire ouvert des interférences est l’un des projets lauréats du Mozilla Data Futures Lab cette année. Il surveille et mesure la censure de l’internet depuis 2012. Focus sur ses activités.
OONI, lauréat d’une récompense au Mozilla Data Futures Lab 2023 (avec POSMO et DataKind) est une communauté mondiale chargée d’identifier la censure sur internet et d’alimenter la recherche qui permet de s’y opposer. Il s’agit du plus grand ensemble de données ouvertes existant sur la censure sur internet.
L’initiative trouve ses origines au sein du projet Tor, même si la structure a petit a petit gagné un statut indépendant. “Notre vision a toujours été de construire des outils qui permettent aux gens d’enquêter de manière indépendante sur les interférences du réseau”, explique Arturo Filastò, chef de projet et cofondateur d’OONI.
Les outils d’OONI, comme l’OONI Probe, peuvent être installés par n’importe qui sur des ordinateurs et des smartphones. “La sonde effectue ensuite une série d’expériences en réseau qui recueillent et publient des données ouvertes sur la censure de l’internet”, explique M. Filastò.
OONI collabore actuellement avec plus de 40 organisations de défense des droits numériques dans le monde. La communauté enquête sur la censure dans des dizaines de pays. De nouveaux outils viennent d’ailleurs de s’ajouter à son arsenal.
Son outil principal, OONI Probe, réunit des experts régionaux et nationaux qui dressent des listes de sites susceptibles d’être bloqués, comme des sites web tels que des forums d’activisme politique ou des plateformes de médias sociaux. L’outil Probe vérifie l’accès des utilisateurs à ces sites, fournissant ainsi une image détaillée des contenus bloqués dans le monde. Il peut également déterminer où les applications de messagerie instantanée, telles que Telegram ou Signal, sont bloquées. Elle peut également vérifier si Tor ou les VPN fonctionnent dans une région donnée. Bref, dresser un état des lieux complet de la censure en ligne.
On apprend, par exemple, sans surprise, que les pays les plus restrictifs ont des systèmes de censure centralisés (notamment la Chine et l’Iran). La Russie est un cas à part : “Bien que la censure y soit très répandue, elle est encore en grande partie - ou du moins historiquement - transférée aux différents fournisseurs d’accès à Internet”, explique M. Filastò. Il s’agit de l’une des techniques de censure les plus courantes parce qu’elle est la plus facile à mettre en œuvre, “mais elle est souvent facilement contournée”.
D’autres pays sont également cités régulièrement dans ses rapports : Brésil (Telegram), Azerbaijan, Kazakhstan, Éthopie, Pakistan, Arménie, etc.
Vous pouvez soutenir son action via cette page.
Source : https://www.toolinux.com
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“OOni soit qui mal y pense” pourrait on dire aux dirigeants qui ont quelques difficultés avec les libertés des individus de leurs région
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