Les obus à "uranium appauvri"
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Ce lundi 20 mars, la vice-ministre britannique de la Défense, Annabel Goldie, a déclaré que le Royaume-Uni entendait fournir à l’Ukraine des obus “contenant de l’uranium appauvri”. Efficace militairement, ce produit s’avère en réalité radioactif, ce qui soulève des enjeux de santé publique.
Dans l’idée de fournir à l’Ukraine les armes les plus efficaces possibles, afin que la contre-offensive à venir puisse s’avérer décisive, la Grande-Bretagne a annoncé, par la voix de sa vice-ministre de la Défense, qu’elle envisageait de fournir à Kiev des obus contenant de “l’uranium appauvri”. Une annonce qui n’est pas passée inaperçue, tant le sujet de l’envoi ou non de telles munitions est un sujet débattu par les Occidentaux.
“L’uranium appauvri est une matière produite artificiellement par l’homme, un sous-produit du processus d’enrichissement de l’uranium”, explique à L’Express Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD, la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité. Et l’expert précise d’emblée ce qu’il faut entendre par “appauvri” : ce type d’uranium possède moins d’isotopes 235 que celui présent à l’état naturel. Pourtant, contre la pensée instinctive, la radioactivité globale de ce type d’uranium s’avère être très nettement supérieure à celle que l’on trouve dans l’écorce terrestre. En termes de chiffres, la comparaison est saisissante.
Alors que dans la plupart des sols, l’uranium naturel possède une radioactivité de 40 Becquerels (l’unité de mesure de la radioactivité d’une matière) par kilogramme en uranium 238, celle de l’uranium appauvri dépasse, pour une même quantité, les 140 millions de Becquerels.
Si la Grande-Bretagne réfléchit à livrer de telles munitions à l’Ukraine, c’est parce qu’elles seraient particulièrement efficaces pour détruire les chars russes. “L’uranium est le métal le plus dense qui existe à l’état naturel, ce qui lui confère un très fort pouvoir de pénétration. De plus, il a la propriété de s’enflammer lors des frottements”, note Bruno Chareyron. Une double caractéristique particulièrement utile sur un champ de bataille. L’histoire récente regorge d’exemples où cet uranium fut utilisé. Citons, parmi les principaux conflits où une telle utilisation est avérée, les deux guerres du Golfe de 1991 et 2003, ou encore les affrontements dans l’ex-Yougoslavie tout au long des années 1990. Devant ce possible nouvel usage, la Russie a déclaré qu’elle serait “contrainte de répliquer”, laissant craindre une escalade dans le recours à des “armes sales”.
Mais la logique militaire ne doit pas en occulter d’autres, et d’importants enjeux sanitaires et environnementaux se posent. “Lorsque l’on est à proximité d’un matériau contenant de l’uranium appauvri, on est soumis à une irradiation externe”, souligne l’ingénieur en physique nucléaire. “Ensuite, lorsque l’uranium va se désagréger après les tirs, il va se répandre dans l’air et sur les sols sous la forme de poussières, entraînant une contamination des populations par inhalation et ingestion”.
Et le temps n’y fera rien puisqu’il faudra attendre 4,5 milliards d’années avant que l’uranium appauvri ne perde la moitié de sa radioactivité.
En 2021, une étude publiée dans la revue scientifique BMJ Global Health indiquait que “les preuves disponibles suggèrent des associations possibles entre l’exposition à l’uranium appauvri et les effets néfastes sur la santé de la population irakienne”. Pour parvenir à une telle conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur l’augmentation importante des cas de malformations congénitales et de cancers observés en Irak dans les années qui ont suivi l’intervention américaine. Autorisé par le droit international, le recours aux armes à uranium appauvri dépasse le cadre de la guerre, déplaçant l’attention sur son après, et posant la question de savoir s’il sera ou non possible de retrouver, un jour, un semblant de la vie d’avant.
La manipulation de ces munitions est elle-même très risquée, voir: https://inis.iaea.org/collection/NCLCollectionStore/_Public/33/046/33046491.pdf
Et wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Munition_à_uranium_appauvri
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ben voyons des obus a l’uranium, mais a part ca l’Otan ou du moins l’occident ne cherche pas la merde avec Poutine et entretiens le conflit
ça va mal finir…
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@Ashura les russes ont les mêmes et ils s’en servent, la munition perforante à l’uranium appauvri n’est pas une exclusivité occidentale.
Sinon tu en penses quoi des alliés qui ont entretenu le conflit en 40’ !
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@michmich a dit dans Les obus à “uranium appauvri” :
Sinon tu en penses quoi des alliés qui ont entretenu le conflit en 40’ !
Et donc, la prochaine étape c’est quoi, on débarque en Russie ?
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@Pollux ne me fais pas dire ce que je n’ai même pas pensé, en essayant de rebondir sur ma *boutade" mais dans un monde idéal, oui l’agresseur devrait être neutralisé.
Mais visiblement pour certains, on se doit de laisser faire, si la Russie gagne ce conflit, ça ne semble pas en prendre le chemin, les prochains seront les moldaves, puis suivra la Géorgie…
Un état mafieux supporte mal les démocraties naissantes qui la borde, c’est mauvais pour les affaires.
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@michmich que les Russes en aient, c’est pas ca le problème, c’est qu’on fournisse de plus en plus d’armes et de plus en plus gros , au bout d’un moment tonton Poutine va vraiment péter un câble
on en paye déjà assez le prix aujourd’hui et ce n’est qu’un début si ça continu, sans oublier que la Chine est de leur côté
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tout ça, cela va finir par bien énerver ce gros con, et lui donner envie d’appuyer sur le bouton rouge !
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@Ashura La Chine joue sur les deux tableaux, mais une implications trop grande ne leur fera rien gagner, à part le gaz et le pétrole, il n’y a rien d’autre à tirer de la Russie, son marché n’est pas énorme, très très loin de pouvoir absorber ce qu’ils perdraient avec les US et l’Europe, donc quel intérêt pour eux d’aller trop loin ?
Puis que Poutine pète un câble ça nous fait une belle jambe, vu comment ils se sont ratatiné en Ukraine, qu’est-ce que tu veux qu’il fasse, leur armée est finie et mettra des dizaines d’années à s’en remettre tant au niveau matériel que humain.
Et l’arme nucléaire ne sera jamais utilisée, ce n’est pas comme si c’était les seul à l’avoir, et c’est une arme de dissuasion, pas d’attaque…
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@GhostKilla a dit dans Les obus à “uranium appauvri” :
Et l’arme nucléaire ne sera jamais utilisée
J’ai entendu récemment dans un Thema d’Arte sur Poutine un ex officiel américain spécialiste de la dissuasion nucléaire dire que la dissuasion nucléaire ne fonctionne bien qu’avec des gens raisonnables, ce qui, au sens propre, n’est pas le cas (on peut aimer ou détester Poutine , mais il ne fait pas partie des gens qu’on peut raisonner)
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@mekas Non c’est sûr, mais je doute que les autres veuillent le suivre sur ce terrain parce que lui n’a plus rien à perdre, ils peuvent paraître aussi fou qu’ils veuillent le laisser penser, la plupart savent quand même que ce serait un point de non retour, on parle pas d’analphabètes non plus…
On est plus du temps de la guerre froide lorsqu’ils avaient peur que les US leur balance une bombe nucléaire, ils ont eux même lancé une guerre conventionnelle, contre un pays qui n’a pas l’arme nucléaire, ils gesticulent parce que ça commence à sentir mauvais à cause du soutient de l’occident, alors même que ce n’est pas de l’armement de dingue qui a été envoyé jusque maintenant.
La leurs attaques massives dernièrement n’ont rien donné au final, des chars de bonne qualité vont commencer à arriver sur le théâtre des opérations côté Ukrainien, qu’ils pourront utiliser avec le printemps, ça sent vraiment mauvais pour les Russes, les contre attaque vont bientôt débuter et vu comme les Ukrainiens gèrent depuis le début, je pense que ça risque de devenir difficile côté Russe et j’espère que ce sera le cas, ils ne méritent que ça même si une grande partie des soldats envoyés sur le front ne doivent même pas savoir pour quoi ils se battent au final, j’ai quand même de la peine pour eux.