La Chine va imprimer un immense barrage en 3D sans aucune main d'oeuvre
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D’une hauteur de 180 mètres de haut – un record mondial – le barrage hydroélectrique sera entièrement construit par des robots intelligents qui bâtiront la structure couche par couche sur le modèle de l’impression 3D.
Oubliez vos petites figurines et autres babioles imprimées en 3D : la Chine voit beaucoup, beaucoup plus loin que vous. Selon le South China Morning Post, la seconde puissance mondiale est sur le point de lancer le plus gigantesque projet de construction jamais conçu à partir de l’impression 3D, à savoir un barrage hydroélectrique de 180 mètres de haut. La prouesse technique va même plus loin puisque ce chantier pharaonique sera entièrement piloté à l’aide… de robots intelligents. Nulle présence humaine donc, durant toute la phase de construction de la centrale située à Yangqu, qui devrait être achevée d’ici 2024 et alimentera en électricité une partie du plateau Tibétain.
S’il s’agit d’ores et déjà de la plus grosse imprimante 3D jamais conçue, quid de son fonctionnement ? Le journal de l’Université Tsinghua, qui est chargée de mener à bien le projet, évoque « un système d’impression 3D utilisant des robots intelligents pour le remplissage rapide et efficace de grands projets de construction ».
Comme le détaille Business Insider, le processus sera exécuté par un système central d’IA qui gérera une chaîne de montage automatisée complexe, incluant une flotte de véhicules sans pilote. Des camions sans pilote seront utilisés pour transporter les matériaux de construction, tandis que des bulldozers et des pavés sans conducteur aideront également à la construction. Des rouleaux équipés de capteurs aideront à presser chaque couche du barrage. Pour chaque couche du barrage posée, des capteurs seront analysés par l’IA pour s’assurer que le processus de construction se déroule comme prévu.
Selon l’équipe de chercheurs impliqués dans le projet, cette méthode aurait pour double avantage d’éliminer les erreurs humaines et de supprimer les problèmes de sécurité pour les travailleurs… Logique, dans la mesure où ils seront inexistants.
Dubaï, l’avant-gardiste
Le projet a certes de quoi impressionner, mais d’autres pays, avant la Chine, ont su capitaliser sur l’immense potentiel de l’impression 3D dans le domaine de la construction, à commencer par Dubaï. Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, émir de Dubaï, s’est ainsi fixé pour objectif de transformer la capitale, d’ici 2025, en un centre mondial de l’impression 3D. Symbole de cette ambition, la mairie de Dubaï, d’une hauteur de 10 mètres de haut – pour une surface bâtie faisant un peu plus de 600 mètres carrés. Construite en 2019, elle est à ce jour la plus grande réalisation mondiale en matière d’impression 3D.
L’entreprise américaine à l’origine de cette réalisation, la société Apis Cor, mise désormais sur cette technique afin de se lancer dans la construction massive de logements abordables – un moyen, selon elle, de résoudre la crise du logement aux Etats-Unis. « Il y a cent ans, le célèbre industriel Henry Ford a résolu un problème similaire en automatisant la production automobile. Aujourd’hui, nous appliquons la même idée à la construction des maisons », selon Anna Cheniuntai, directrice générale d’Apis Cor. Et, là aussi, nul besoin de main d’œuvre. « Notre mission est d’automatiser entièrement le processus de construction des maisons afin de réduire le délai de construction de trois mois à seulement cinq jours ».
Nombre d’investisseurs américains parient déjà sur une révolution imminente du secteurdu BTP sur la base de cette double innovation. Le PDG de l’entreprise Alquist, à l’origine du « Project Virginia », qui prévoit de construire 200 maisons en impression 3D en cinq ans dans cet État au sud-est des Etats-Unis, assure même que l’impression 3D devrait devenir la première façon de construire des habitations d’ici 2027.
Il faut dire que les argument en faveur de cette technique sont nombreux : (beaucoup) plus rapide, moins coûteuse… Et c’est sans compter sur l’argument écologique : face aux milliers de tonnes de déchets liés au BTP, l’impression 3D se présente comme une solution originale, intelligente et moins polluante.
Automatisation versus maintien de l’emploi
Mais le nombre d’initiatives comparables au « Project Virginia » se compte encore sur les doigts de la main. Et, aux Etats-Unis, le lancement de projets d’infrastructures comparables à l’exemple chinois pourrait bien être freiné par un argument de taille : la robotisation ne constitue peut-être pas la réponse la plus appropriée au chômage des employés les moins qualifiés, pour qui le secteur du BTP fait toujours office de secteur « refuge » outre-Atlantique. Rappelons qu’aux Etats-Unis, le président Joe Biden a fait d’un plan d’infrastructures d’un montant de 1200 milliards de dollars la clef de la sortie de la crise économique provoquée par la pandémie, insistant sur le nombre d’emplois que générerait cet investissement faramineux. Pas sûr, donc, que la priorité dans les années à venir soit de systématiser le recours à l’équation IA + impression 3D…
En témoigne la réaction de Scott Santens, connu pour défendre le revenu de base universel aux États-Unis, suite au dévoilement du projet : « Les États-Unis n’entreprendront jamais un tel projet (du moins pas avant d’avoir adopté le revenu de base universel). Pourquoi ? Parce que nous vénérons la création d’emplois au lieu de croire que le but d’un travail comme celui-ci est de le faire, et non d’employer des gens dans le processus »,
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En Chine, la situation est sensiblement différente. Face à un taux de natalité en chute libre et à de récurrentes pénuries de main-d’œuvre, l’automatisation apparaît de plus en plus aux autorités chinoises comme un revirement stratégique nécessaire pour maintenir ses industries en activité.
Source : usbeketrica.com
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Il paraît qu’ils ont embauché le gars de chez Bouygues BTP, responsable du béton pour le chantier de l’E.P.R à FlamanVille.