Nucléaire: Inquiétudes chez EDF
-
Une centrale au thorium en développement à Genève
L’Inde possède des centrales nucléaires au thorium en fonctionnement. Cela s’explique par : un accès difficile à l’uranium pour le pays ; une grande quantité de thorium dans ses terres.
La chine en possède au moins une aussi dans le désert de Gobi.
Malheureusement, les infos et les nouvelles sont rares, je n’ai rien trouvé de récent sur le sujet, soit elles fonctionnent parfaitement et se sont fait oublier, soit elles sont fermées.
Quoi qu’il en soit, il existe une centrale nucléaire qui ne risque pas d’exploser, qui produit des déchets qui cessent d’être nocifs après 300 ans, et qui ne génère pas de substance utilisable à des fins militaires. Pour l’heure, elle est virtuelle. Elle se trouve sur les serveurs de la société Transmutex, logée dans un immeuble de Blandonnet, où 36 scientifiques de tous horizons s’affairent. «La phase de recherche fondamentale est achevée. La centrale a été développée sous forme de logiciel plutôt que physique. Sur ordinateur, elle fonctionne très bien», assure le CEO Franklin Servan-Schreiber.
Cet ingénieur s’est d’abord engagé dans la lutte contre le plastique dans les océans. Il a été sensibilisé à leur acidification, consécutive à leur absorption de CO2. Sentant la catastrophe poindre, il s’est convaincu qu’il fallait «aller à l’essentiel: l’énergie». Il s’est alors intéressé à l’hydrogène, mais son intérêt s’est vite porté sur les centrales nucléaires, qui permettraient d’en produire en grande quantité.
L’idée de cet ingénieur n’est pas nouvelle; elle a été conçue au CERN. Elle était en revanche tombée dans les oubliettes de l’histoire, victime au début des années 2000 de la mauvaise presse du nucléaire. Franklin Servan-Schreiber souligne aussi que l’absence de plutonium est décisive. «Qu’aucun usage militaire ne puisse être fait de cette technologie. C’est un avantage décisif en vue d’une démocratisation de cette énergie à tous les pays.»
Remplacer l’uranium par le thorium
Comme tout le monde, il s’est heurté à la problématique des déchets et au caractère infréquentable de cette solution depuis les catastrophes de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011). Mais plutôt que de reculer, il cherche à contourner le problème. «Un jour, j’ai entendu qu’au CERN, des déchets avaient été détruits grâce à un faisceau de particules.» Il se lance dans le projet de déclencher la fission (scission de l’atome émettant de l’énergie) en bombardant de l’extérieur un combustible au thorium, qui remplacerait l’uranium. Transmutex voit le jour en 2019, puisant dans un rare vivier de scientifiques du bassin lémanique, où cohabitent le CERN, l’Université de Genève et l’EPFL.
Une levée de 20 millions de francs
Transmutex, qui entend à présent basculer en phase industrielle, vient de lever 20 millions de francs. La somme paraît faible en regard, par exemple, des milliards que l’Union européenne investit dans l’hydrogène. Franklin Servan-Schreiber avance plusieurs explications: d’une part, la réticence des états à investir dans le nucléaire; d’autre part le fait que les alternatives à l’uranium ont été délaissées à la suite de Fukushima. «Depuis, on ne parle plus que de la fusion.» La solution est théoriquement parfaite, mais l’ingénieur la juge bien trop lointaine: elle produit de manière propre et sûre des quantités astronomiques d’énergie (il s’agit du processus à l’œuvre dans le soleil). En revanche, le procédé exige pour l’heure autant d’énergie qu’il n’en fournit.
Imparfait mais mieux que le CO2
Le thorium n’est évidemment pas parfait, concède Franklin Servan-Schreiber. D’une part, il génère quand même des déchets radioactifs. Ils se dégradent mille fois plus vite que ceux de l’uranium, mais à l’échelle humaine, 300 ans, cela reste long. «Mais le carbone qu’on a émis dans l’atmosphère, lui, reste 1000 ans», plaide-t-il. Autrement dit, entre deux maux, autant choisir le moindre. Par ailleurs, les déchets du thorium sont certes bien moindres que ceux de l’uranium, mais «ils sont plus radioactifs. Leur manipulation est donc plus délicate».
«Vraiment prometteur», dit le CERN
Le projet de Transmutex séduit le CERN. «Oui, il est vraiment prometteur! Le concept n’est pas neuf, mais les progrès des technologies requises le rendent bien plus proche de la mise en œuvre. Il s’agira d’une véritable percée dans la production d’énergie», juge Giovanni Anelli, responsable du groupe de transfert des technologies. La société a aussi noué des partenariats avec l’EPFL et l’Institut Paul Scherrer, le plus grand institut de recherche suisse pour les sciences naturelles et les sciences de l’ingénierie. Quant au directeur de la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (Fongit), Antonio Gambardella, il considère que «Transmutex a le potentiel pour faire du canton de genève un leader mondial d’un avenir énergétique décarboné en éliminant les déchets radioactifs à vie longue.»
Le CERN est l’Organisation européenne pour la recherche en physique des particules.
-
EDF choisit le cloud d’Amazon, un coup dur pour le cloud français
Pour la modernisation d’une partie de son système d’information, EDF compte s’appuyer sur le cloud d’Amazon. Un choix qui constitue un coup dur pour le cloud de confiance français.
Une partie de l’informatique de gestion des cenrales nucléaire d’EDF va migrer sur le cloud d’AmazonEDF confirme à L’Usine Nouvelle avoir sélectionné AWS, le bras armé d’Amazon dans le cloud, parmi les partenaires informatiques qui vont l’accompagner dans la modernisation de la partie gestion de son système d’information. L’information n’a fait l’objet d’aucun communiqué de presse. Elle a été révélée le 13 février par Le Canard Enchainé.
Source pour abonnés: https://www.usinenouvelle.com/article/edf-choisit-le-cloud-d-amazon-un-coup-dur-pour-le-cloud-francais.N2208291
-
Pourquoi les six premiers EPR2 vont coûter beaucoup plus que les 52 milliards d’euros prévus par EDF au départ
Lors d’une audition au Sénat, le directeur exécutif des projets de nouveau nucléaire d’EDF, Xavier Ursat, a indiqué que les six premiers EPR2 coûteront davantage que les 52 milliards d’euros annoncés en 2021. Un premier dérapage des coûts dont la nouvelle estimation est promise pour fin 2024.
Alors qu’EDF aura mis 18 ans à mettre en service l’EPR1 de Flamanville, au moins 12 ans la paire d’EPR d’Hinkley Point C, l’opérateur vise les dix années pour les EPR2 de Penly, mais sans certitudes.Pourquoi les six premiers EPR2 vont coûter beaucoup plus que les 52 milliards d’euros prévus par EDF au départ
DR
Alors qu’EDF aura mis 18 ans à mettre en service l’EPR1 de Flamanville, au moins 12 ans la paire d’EPR d’Hinkley Point C, l’opérateur vise les dix années pour les EPR2 de Penly, mais sans certitudesEDF ne s’en vante pas. Mais en commission d’enquête du Sénat sur le prix de l’électricité, Xavier Ursat, son directeur exécutif chargé de la direction ingénierie et des projets de nouveau nucléaire, a bien été obligé d’en parler. Comme l’avait prévu un rapport d’expert en 2021, la construction des six premiers EPR2 va bel et bien coûter plus que les 51,7 milliards d’euros, arrondis à 52 milliards par l’Etat, calculés par EDF au moment où Emmanuel Macron devait décider de la relance d’un nouveau programme nucléaire en France. Une relance confirmée dans son discours sur la stratégie énergétique de Belfort le 10 février 2022. «Nous réalisons une nouvelle évaluation économique. Elle a conduit à un chiffre supérieur aux 52 milliards», a déclaré Xavier Ursat aux sénateurs. Ce qui, pour lui, «n’est pas très étonnant».
Article pour abonnés: https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-les-six-premiers-epr2-vont-couter-beaucoup-plus-que-les-52-milliards-d-euros-prevus-par-edf-au-depart.N2208139
-
Face aux poids-lourds du nucléaire, les start-up européennes des SMR de quatrième génération unissent leurs forces
Les start-up des SMR de quatrième génération veulent unir leurs moyens face aux poids-lourds du nucléaire. Après avoir annoncé un partenariat avec la start-up italo-britannique Newcleo, la société française Naarea va collaborer avec son homologue néerlandaise Thorizon. Les trois entreprises travaillent déjà avec Orano pour anticiper le traitement de leur futur combustible usé.
Naarea et Thorizon vont travailler sur l’utilisation de sels fondus comme fluide caloporteur des mini-réacteurs nucléaires à neutrons rapides.Pas question d’attendre l’Europe et son Alliance industrielle sur les petits réacteurs modulaires (SMR), lancée par la Commission européenne début février. Pour exister face aux projets de SMR de troisième génération (basés sur une technologie des réacteurs actuels ndlr), comme le Nuward d’EDF, les start-up qui développent des mini-réacteurs de 4e génération ou AMR (moins énergivores en combustible et plus sûrs ndlr), ont décidé de s’associer pour rendre crédibles leurs projets. Après avoir annoncé, début janvier un partenariat stratégique et industriel avec le britannique Newcleo, l’entreprise française Naarea a tenu parole et signé un accord analogue avec son homologue néerlandaise Thorizon, fondée en 2018. Ce ne devrait pas être le dernier.
Source pour abonnés: https://www.usinenouvelle.com/article/face-aux-poids-lourds-du-nucleaire-les-start-up-europeennes-des-smr-de-quatrieme-generation-unissent-leurs-forces.N2208271
Espérons pour eux et pour nous, qu’il ne s’agisse pas du même type de sels fondu qui ont coulé le surgénérateur de Crest-Malville à cause de la corrosion…
-
Des mini-drones dans un réacteur de Fukushima
Si vous pensiez que Fukushima était de l’histoire ancienne, les vrais travaux n’ont même pas encore commencé, sans parler du stockage quasi éternel du combustible fondu.
Depuis le tsunami de 2011, des tonnes de combustibles radioactifs sont toujours coincés dans la centrale. Les drones permettent de recueillir des images précieuses.
L’atterrissage d’un drone lors de l’inspection de l’unité 1 de la centrale nucléaire de FukushimaL’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a envoyé des mini-drones et un robot dans l’un des trois réacteurs gravement endommagés par le tsunami de 2011, dans lesquels se trouvent toujours des tonnes de combustible et de débris fondus hautement radioactifs.
«Nous avons envoyé deux drones» à chaque fois mercredi et jeudi, en plus d’«un mini-robot en forme de serpent jeudi», a déclaré à l’AFP un porte-parole de Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon.
Comme l’intérieur du réacteur n°1 est étroit, encombré et sombre, ces mini-drones très maniables sont précieux pour recueillir des images précises. Le robot-serpent a lui servi de relais de télécommunications. Plus tard dans la journée, l’opération a été interrompue en raison de problèmes techniques, ont indiqué les médias locaux, dont la chaîne publique NHK.
Un problème de câbles
Le robot en forme de serpent «n’a pas pu atteindre» sa destination, car ses câbles ne fonctionnaient pas correctement, a indiqué le quotidien Mainichi.
Du fait de l’extrême radioactivité et de la haute complexité des lieux, Tepco n’a toujours pas pu commencer l’extraction des quelque 800 tonnes de combustible nucléaire et de débris fondus dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale. Les travaux pharaoniques de décontamination et de démantèlement de la centrale doivent durer plusieurs décennies.
L’intérieur des bâtiments du réacteur est trop radioactif pour que les gens puissent y entrer et les drones sont destinés à inspecter la zone avant l’enlèvement du combustible et des décombres par des robots. Tepco a déjà reporté plusieurs fois le début de ce processus qui nécessite des robots sur mesure. Un premier test d’extraction est prévu pour octobre.
Un robot sous-marin
Il a déjà envoyé un robot sous-marin pour inspecter des parties de l’installation encore immergées, a indiqué le porte-parole.
Tepco a par ailleurs démarré mercredi la quatrième tranche de rejet dans l’océan Pacifique d’eau de la centrale, un processus très graduel entamé l’été dernier après le feu vert de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette eau est traitée au préalable pour éliminer la plupart de ses radionucléides, à l’exception du tritium, qui n’est nocif qu’à très hautes doses concentrées selon les experts. C’est pourquoi cette eau doit être évacuée sur plusieurs décennies, sous une forme très diluée avec de l’eau de mer.
Dénonçant cette opération, la Chine et la Russie ont suspendu les importations de produits de la mer japonais, portant un rude coup à l’industrie japonaise de la pêche.
Le tremblement de terre et le tsunami de 2011 ont tué environ 18 000 personnes. La catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima constitue l’un des pires accidents atomiques de l’histoire.
-
Orano va devoir investir des milliards à La Hague pour recycler les combustibles nucléaires usés jusqu’en 2100
Le gouvernement a décidé de prolonger la politique de recyclage des combustibles nucléaires usés jusqu’en 2100. Une bonne nouvelle pour Orano et son site de La Hague, comme l’expliquent le directeur général d’Orano Olivier Maes et les dirigeants du site à L’Usine Nouvelle.
L’Autorité de sûreté nucléaire demandait en janvier une décision dans les deux à trois ans. Le 26 février, lors du troisième conseil de politique nucléaire présidé par Emmanuel Macron, elle a été prise. La politique atypique de la France de recycler les combustibles usés de ses centrales nucléaires est prolongée jusqu’en 2100. Dans la dernière programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2028, feuille de route énergie adoptée par décret ministériel, elle n’était définie que jusqu’en 2040.
Source pour abonnés: https://www.usinenouvelle.com/article/orano-va-devoir-investir-des-milliards-a-la-hague-pour-recycler-les-combustibles-nucleaires-uses-jusqu-en-2100.N2209153
-
EDF réévalue de 30% le coût de ses futurs EPR
EDF a fortement revu à la hausse le coût de son programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 par rapport au chiffrage annoncé initialement, rapporte le 4 mars le journal Les Echos.
La facture des EPR2 serait désormais évaluée à 67,4 milliards d’euros, contre 51,7 milliards d’euros dans une estimation rendue publique début 2022, montant devant faire l’objet d’actualisations régulières. Cette hausse s’expliquerait notamment par la flambée du coût des contrats de construction, ajoute le journal, alors que la France a connu entre-temps une période de forte inflation.
Contacté par Reuters, EDF n’a souhaité faire aucun commentaire sur ce chiffre.
Le projet d’EDF porte sur la construction de six réacteurs sur trois sites existants : deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Gravelines (Nord) et deux à Bugey (Ain).
Le gouvernement a prévu de définir le mode de financement du programme de construction de six EPR2 d’ici à la fin de l’année afin de permettre à EDF, dont l’Etat est redevenu l’unique actionnaire en juin dernier, de prendre une décision finale d’investissement dans le projet.
-
“Mesure de précaution”: le Japon suspend le rejet en mer de l’eau traitée de Fukushima après un séisme
L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) a annoncé vendredi avoir suspendu “par précaution” son processus de rejet en mer d’eau traitée du site, après un séisme de magnitude 5,8 qui a frappé à proximité.
Auraient-ils peur qu’un éventuel tsunami ramène l’eau propre sur la côte japonaise ?
-
Dissuasion nucléaire : pourquoi l’armée fait appel à EDF
Le ministère a annoncé, lundi, une “collaboration” avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire du tritium.
C’est “un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”. Le ministère des Armées a annoncé, lundi 18 mars, une “collaboration” avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), du tritium.
Cette annonce, présentée comme un projet de long terme, fait suite à une visite du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Civaux, dans la Vienne.
Dans un communiqué, son ministère annonce une “collaboration entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium”.
“Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA”, “afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”, détaille le communiqué. “Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense”, affirme le ministère, qui précise qu’une convention entre l’État, le CEA et EDF “sera signée, fixant le périmètre des activités, les droits et obligations de chacune des parties dans le respect des règles de gouvernance”
C’est “un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”. Le ministère des Armées a annoncé, lundi 18 mars, une “collaboration” avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), du tritium.
Cette annonce, présentée comme un projet de long terme, fait suite à une visite du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Civaux, dans la Vienne.
LIRE AUSSI : Nucléaire : EDF et le mystère de l’électricité perdueDans un communiqué, son ministère annonce une “collaboration entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium”.
Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990“Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA”, “afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”, détaille le communiqué. “Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense”, affirme le ministère, qui précise qu’une convention entre l’État, le CEA et EDF “sera signée, fixant le périmètre des activités, les droits et obligations de chacune des parties dans le respect des règles de gouvernance”.
LIRE AUSSI : Mines de lithium : pourquoi la France a une carte à jouerLa mise à contribution de la centrale n’est pas pour tout de suite, a prévenu lors d’un point presse Etienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire chez EDF. “Le fait d’amener de la matière à irradier dans le cœur du réacteur va modifier très légèrement les paramètres de fonctionnement du réacteur et il faudra réaliser une évaluation de sûreté comme pour toute autre modification” de ce type, a-t-il prévenu.
Afin de procéder aux premiers essais, EDF va déposer un dossier de modification à la rentrée 2024 “auprès de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, le gendarme du secteur) qui l’instruira avec l’IRSN (son expert technique), et à l’issue nous donnera ou pas l’autorisation de réaliser cette opération”, a-t-il expliqué.
C’est “un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”. Le ministère des Armées a annoncé, lundi 18 mars, une “collaboration” avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), du tritium.
Cette annonce, présentée comme un projet de long terme, fait suite à une visite du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Civaux, dans la Vienne.
LIRE AUSSI : Nucléaire : EDF et le mystère de l’électricité perdueDans un communiqué, son ministère annonce une “collaboration entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium”.
Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990“Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA”, “afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”, détaille le communiqué. “Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense”, affirme le ministère, qui précise qu’une convention entre l’État, le CEA et EDF “sera signée, fixant le périmètre des activités, les droits et obligations de chacune des parties dans le respect des règles de gouvernance”.
LIRE AUSSI : Mines de lithium : pourquoi la France a une carte à jouerLa mise à contribution de la centrale n’est pas pour tout de suite, a prévenu lors d’un point presse Etienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire chez EDF. “Le fait d’amener de la matière à irradier dans le cœur du réacteur va modifier très légèrement les paramètres de fonctionnement du réacteur et il faudra réaliser une évaluation de sûreté comme pour toute autre modification” de ce type, a-t-il prévenu.
Afin de procéder aux premiers essais, EDF va déposer un dossier de modification à la rentrée 2024 “auprès de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, le gendarme du secteur) qui l’instruira avec l’IRSN (son expert technique), et à l’issue nous donnera ou pas l’autorisation de réaliser cette opération”, a-t-il expliqué.
Difficile à produireEDF vise un premier test à petite échelle lors d’un des deux arrêts programmés en 2025 dans la centrale. Le tritium est un “gaz difficile à produire, qui se désintègre et disparaît spontanément”, rappelle le ministère des Armées, qui ajoute que “tout stock est réduit de moitié au bout de 12 ans, les trois quarts au bout de 25 ans, 99,5 % au bout d’un siècle”.
Il faut donc “en produire régulièrement”. Les installations utilisées précédemment pour en produire, à Marcoule (Gard) dans les années 60, ont été démantelées en 2009, ce qui a conduit à “planifier dès les années 1990 une deuxième génération d’outils de production” impliquant donc le recours à des réacteurs non dédiés d’EDF pour irradier la matière. Cela permet, selon le ministère, de donner de nouveaux moyens “pour un coût raisonnable en évitant des investissements lourds”.
C’est “un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”. Le ministère des Armées a annoncé, lundi 18 mars, une “collaboration” avec EDF afin d’utiliser la puissance des deux réacteurs nucléaires de la centrale de Civaux pour produire, avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), du tritium.
Cette annonce, présentée comme un projet de long terme, fait suite à une visite du ministre de la Défense Sébastien Lecornu à Civaux, dans la Vienne.
LIRE AUSSI : Nucléaire : EDF et le mystère de l’électricité perdueDans un communiqué, son ministère annonce une “collaboration entre EDF et la Défense consistant à installer un service d’irradiation de matériaux sur le site. Il s’agit d’exploiter la puissance des deux réacteurs de Civaux pour, en marge d’une production d’électricité inchangée, irradier dans le cœur des réacteurs des matériaux particuliers contenant du lithium”.
Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990“Une fois irradiés, ces derniers seront transférés vers un site du CEA”, “afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion”, détaille le communiqué. “Cette collaboration était à l’étude depuis les années 1990 et fait partie d’une planification de longue date, habituelle des outils industriels de la Défense”, affirme le ministère, qui précise qu’une convention entre l’État, le CEA et EDF “sera signée, fixant le périmètre des activités, les droits et obligations de chacune des parties dans le respect des règles de gouvernance”.
LIRE AUSSI : Mines de lithium : pourquoi la France a une carte à jouerLa mise à contribution de la centrale n’est pas pour tout de suite, a prévenu lors d’un point presse Etienne Dutheil, directeur de la division production nucléaire chez EDF. “Le fait d’amener de la matière à irradier dans le cœur du réacteur va modifier très légèrement les paramètres de fonctionnement du réacteur et il faudra réaliser une évaluation de sûreté comme pour toute autre modification” de ce type, a-t-il prévenu.
Afin de procéder aux premiers essais, EDF va déposer un dossier de modification à la rentrée 2024 “auprès de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire, le gendarme du secteur) qui l’instruira avec l’IRSN (son expert technique), et à l’issue nous donnera ou pas l’autorisation de réaliser cette opération”, a-t-il expliqué.
Difficile à produireEDF vise un premier test à petite échelle lors d’un des deux arrêts programmés en 2025 dans la centrale. Le tritium est un “gaz difficile à produire, qui se désintègre et disparaît spontanément”, rappelle le ministère des Armées, qui ajoute que “tout stock est réduit de moitié au bout de 12 ans, les trois quarts au bout de 25 ans, 99,5 % au bout d’un siècle”.
Il faut donc “en produire régulièrement”. Les installations utilisées précédemment pour en produire, à Marcoule (Gard) dans les années 60, ont été démantelées en 2009, ce qui a conduit à “planifier dès les années 1990 une deuxième génération d’outils de production” impliquant donc le recours à des réacteurs non dédiés d’EDF pour irradier la matière. Cela permet, selon le ministère, de donner de nouveaux moyens “pour un coût raisonnable en évitant des investissements lourds”.
LIRE AUSSI : Nucléaire : la fusion entre l’ASN et l’IRSN, un épisode qui risque de laisser des traces“Le projet qui est engagé aujourd’hui vise à permettre aux gens qui seront responsables de la dissuasion française dans 15 ou 20 ans, de continuer à disposer de toutes les options possibles”, a déclaré Etienne Dutheil. “On ne procède pas à ce service d’irradiation parce qu’on a des besoins maintenant tout de suite”, a-t-il insisté.
“Cette activité nouvelle, qui contribue à la souveraineté à la fois de notre industrie et de notre Défense, est une bonne nouvelle pour le tissu industriel local dont l’excellence est reconnue”, résume le ministère. “Cette activité complémentaire annexe viendra s’ajouter à la mission principale de production d’électricité. Cette demande de l’État n’a pas d’impact sur l’exploitation de la centrale de Civaux et sa finalité” et “il n’est pas prévu d’étendre cette activité complémentaire à d’autres réacteurs du parc”, a indiqué EDF.
La centrale de Civaux a été choisie parce qu’il s’agit “de la centrale en service la plus jeune du parc et qu’elle présente donc une capacité de poursuite de sa durée d’exploitation qui est maximale”, a conclu Etienne Dutheil.
D’après Wikipedia, le principal usage du tritium produit dans le monde est d’« accroître le rendement des armes thermonucléaires ou à fusion et d’accroître l’efficacité de l’utilisation des matières explosives nucléaires ».
Les bombes nucléaires à fusion nucléaire sont en effet de type tritium-tritium ou tritium-deutérium. La réaction est déclenchée par les températures et pressions extrêmes d’une réaction explosive de fission nucléaire d’uranium 235 ou de plutonium 239. Les neutrons dégagés par la fusion du tritium favorisent à leur tour la fission de l’uranium ou du plutonium résiduels.
-
Difficile à lire parce que “afin de produire du tritium, un gaz rare indispensable aux armes de la dissuasion” expliqué un nombre fusionnel de fois.
-
@Popaul Il faut peut-être juste retenir ça:
…rappelle le ministère des Armées, qui ajoute que “tout stock est réduit de moitié au bout de 12 ans, les trois quarts au bout de 25 ans, 99,5 % au bout d’un siècle”.
Le ministère en question espère donc qu’il y aura encore une armée ou de la vie dans 12 ans
-
Excellente remarque…
Soyons positif ! ^^
Une armée il y aura afin de se battre pour les derniers gisement de lithium pour nos batteries de bagnoles -
EPR Flamanville. Avec un démarrage « à l’été 2024 » selon EDF, un retard est-il déjà acté ?
EDF a communiqué, mercredi 27 mars 2024, dans la soirée, sur un calendrier prévoyant un démarrage de l’EPR de Flamanville (Manche) « à l’été 2024 ». Soit un nouveau retard ?
EDF a finalement décidé de communiquer sur l’EPR de Flamanville, mercredi 27 mars 2024, par le biais d’un communiqué dans la soirée.
L’objet de cette annonce était, en grande partie, de rassurer après le retard engendré « administrativement » par le lancement de la consultation publique, du 27 mars au 17 avril 2024, de l’Autorité de sûreté nucléaire, quelques heures auparavant.
Dans ces quelques lignes, EDF prévoit ainsi que l’EPR injectera pour la première fois de l’électricité dans le réseau national « à l’été 2024 », soit avec douze ans de retard sur le calendrier prévu pour ce réacteur nucléaire.
La connexion au réseau électrique national de l’unité de production est prévue à l’été 2024.
Quelle conclusion tirér alors que le chargement du combustible, prévu initialement fin mars 2024, est déjà repoussé, à mi-avril au mieux selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ? Le démarrage a-t-il lui aussi glissé avec cette nouvelle annonce ?
En décembre 2023, l’opérateur tablait, en effet, sur un raccordement « mi-2024 ». Soit juin ou juillet. Avec la formulation « été 2024 », la fenêtre s’agrandit jusqu’à septembre 2024…
De nombreux dérapages de coûts et de calendrier
« L’EPR de Flamanville 3 est techniquement prêt pour engager sa mise en service », a continué de rassurer EDF dans son communiqué.
Malgré tout, doit-on craindre un nouveau retard conséquent pour ce chantier-fleuve, marqué par de nombreux dérapages de coûts et de calendrier depuis le lancement de sa construction il y a 17 ans ?
Les prochaines semaines devraient assurément permettre d’en savoir un peu plus sur la tenue de cette échéance.
« Cette nouvelle étape de la procédure (NDLR : la consultation publique de l’ASN) permet désormais d’envisager d’ici quelques semaines le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur », affirme EDF.
Selon l’énergéticien, les opérations de démarrage pourront ensuite se poursuivre jusqu’à la montée en température et en pression de la chaudière, puis la montée en puissance du réacteur. La question désormais est de savoir si ce plan, sur le papier, tiendra la distance.
En tout cas, si le démarrage se confirme à l’été 2024, il interviendra donc avec douze ans de retard sur le calendrier prévu, pour une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.
Et combien de milliards pour le démantèlement ?
-
Nucléaire : pourquoi la France veut installer une usine pour “recycler” l’uranium
Jusqu’à présent, la Russie est le seul pays au monde à disposer d’une usine pour convertir cet uranium de recyclage destiné à être intégré dans des centrales nucléaires.
L’objectif : prendre ses distances avec Moscou. Le ministère délégué à l’Industrie et l’Energie français a affirmé, ce jeudi 28 mars, qu’il était en train d’examiner “sérieusement” l’option de construire un site de conversion et d’enrichissement de l’uranium de retraitement sur le territoire. Jusqu’à présent, la Russie est le seul pays au monde à disposer d’une usine pour convertir cet uranium de recyclage destiné à être intégré dans des centrales nucléaires.
“Les conditions associées sont encore à l’étude”, précise le ministère, confirmant ainsi des déclarations au journal Le Monde, dans un article consacré au commerce de la France avec l’industrie nucléaire russe. Un secteur qui, contrairement au pétrole, échappe encore aux sanctions internationales prononcées après l’invasion de l’Ukraine.
Pour l’heure, afin de convertir son uranium de retraitement (URT), la France n’a pas d’autres possibilités que de réaliser cette étape en Russie, via son opérateur public Rosatom. L’étape suivante d’enrichissement pouvant être réalisée en Russie ou aux Pays-Bas.
Un contrat entre EDF et la Russie
Ces derniers mois, l’ONG environnementale Greenpeace a dénoncé la poursuite des livraisons d’uranium entre la Russie et la France, notamment au profit des centrales d’EDF, malgré la guerre. L’électricien est en effet toujours lié à un contrat de 600 millions d’euros conclu en 2018 avec Tenex, filiale de Rosatom, pour recycler et enrichir de l’uranium issu du retraitement des combustibles usés du groupe français.
EDF a toujours fait valoir qu’il respectait ses “engagements contractuels” avec Tenex tout en appliquant “strictement toutes les sanctions internationales” et les restrictions commerciales vis-à-vis de la Russie. Au Monde, la filière dit également minimiser ses liens avec Rosatom et nie toute “dépendance” à Moscou, vantant au contraire sa “résilience exceptionnelle”.
Le groupe précise qu’il “maximise la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs”, sans toutefois préciser la part de ses approvisionnements en URT enrichi venus de Moscou. Le 5 février dernier, comme l’a rapporté La Tribune, l’électricien a en revanche annoncé que l’un des réacteurs de la centrale de Cruas (Ardèche) avait redémarré après avoir été chargé d’URE. Une première depuis plus de dix ans.
En France, l’option de construire un site d’enrichissement et de conversion pour l’uranium recyclé avait déjà été mentionnée par le gouvernement en novembre, dans son document de la “stratégie française pour l’énergie et le climat” (SFEC). L’exécutif évoquait alors la mise en oeuvre d’“une filière industrielle européenne”. De son côté, EDF planche sur la construction “d’une usine de conversion d’uranium de retraitement en Europe de l’Ouest à l’horizon 2030”, en discutant “avec plusieurs partenaires”.
-
Centrales nucléaires flottantes, que des avantages (sauf pour l’environnement)
Voici les atouts des centrales nucléaires flottantes pour l’Afrique du Sud, selon un chef de Rosatom:
L’Afrique du Sud travaille avec le géant russe sur un projet de centrale nucléaire flottante pour faire face à la crise électrique actuelle du pays, a déclaré à Sputnik Afrique le PDG de Rosatom pour l’Afrique centrale et australe.
“Je crois que certains des aspects clés des centrales nucléaires flottantes consistent en ce que vous pouvez bénéficier de tous les avantages de l’énergie nucléaire dans un laps de temps beaucoup plus court”, a indiqué Ryan Collier en marge du forum Atomexpo-2024 à Sirius.
Grâce à une telle installation, l’Afrique du Sud ne paiera que l’électricité, “au lieu de devoir investir dans un grand projet nucléaire”, puisque tous les coûts de construction seront couverts par Rosatom.“Nous pensons que pour les nouveaux pays ce sera très bénéfique, et qu’en ce qui concerne les licences et les garanties, il leur sera beaucoup plus facile d’obtenir de l’électricité sur le réseau à partir de centrales nucléaires flottantes”, a déclaré M.Collier.
Source: https://fr .sputniknews .africa/20240327/voici-les-atouts-des-centrales-nucleaires-flottantes-pour-lafrique-du-sud-selon-un-chef-de-rosatom-1065791109.html
Et pour le démantèlement, il suffit d’ouvrir une vanne et de laisser couler… tout bénef.
-
Pas que pour le démentèlement j’imagine. Pour refroidir les réacteurs aussi, il suffit de pomper d’un bout de l’eau froide, qu’elle passe dans le réacteur pour le refroidir, et de laisser couler l’eau chaude de l’autre bout. Si pratique que je me demande bien pourquoi il n’y a que la russie à faire ça.
(Ah non, y’a un peu le Japon à Fukushima aussi. Autant pour moi.) -
@Papawaan Peut-être aussi pour la petite trappe, pour les déchets (vêtements, outils, pièces de machines contaminées et remplacées, divers liquides et pourquoi pas, le vieux combustible déjà recyclé)
Pour l’exploitant, rien que du bonheur… on se demande bien pourquoi la France s’est amusée à transporter des millions de tonneaux pour aller les balancer dans la manche.
-
EPR, même gâchis au Royaume-Uni
Pour justifier un nouveau dérapage sur le chantier des deux EPR d’Hinkley Point C au Royaume-Uni, EDF invoque, comme pour Flamanville 3, la perte de compétences de la filière anglaise, qui n’a pas construit de nouveau réacteur depuis 20 ans. Un problème déjà identifié pour les futurs chantiers des EPR2 en France.
En janvier, EDF a annoncé le report de la mise en service du premier EPR d’Hinkley Point C au Royaume-Uni, à mi-2029, voire 2030 ou 2031, au lieu de 2024. Après analyse, la durée des travaux électrotechniques (la pose des câbles et des tuyaux), prévus sur trois ans lors de la décision d’investissement en 2016, a été réévaluée à cinq ans, entraînant un surcoût de 6 à 8 milliards de livres (7 à 9,3 milliards d’euros). La facture totale, 18 milliards de livres au départ, serait maintenant comprise entre 31 et 34 milliards de livres. Le projet avait déjà été revu en 2022, après la pandémie de covid-19, avec un premier glissement du calendrier de quinze mois.
Un chantier débuté sans la finalisation des plans
Source pour abonnés: https://www.usinenouvelle.com/article/la-perte-de-competence-de-la-filiere-nucleaire-retarde-hinkley-point-c-a-2029-au-mieux.N2208862
-
Le nucléaire dans les mains des entreprises privées ?
La start-up française Jimmy a déposé, ce lundi 29 avril, auprès du gouvernement la première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur nucléaire, une étape qui ouvre un processus d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a annoncé la société.
Si le dossier passe toutes les étapes d’instruction et d’autorisation, le mini-réacteur d’une puissance de 10 mégawatts pourrait être directement branché sur le complexe industriel du groupe sucrier Cristal Union/Cristanol de Bazancourt (Marne), qui produit de l’alcool et du bioéthanol. Ce réacteur est une sorte de chaudière à combustible nucléaire dont l’objectif est de “fournir de la chaleur décarbonée” (vapeur) à l’industrie “en remplaçant les brûleurs à gaz”, qui rejettent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, a expliqué la société dans un communiqué.
“Les générateurs conçus par Jimmy, d’une durée de vie de 20 ans, s’inscrivent dans un mix énergétique complémentaire aux réacteurs nucléaires de grande et moyenne puissance et aux sources d’énergie renouvelables”, a-t-elle ajouté. Sa technologie, connue, est basée sur celle des réacteurs à haute température refroidis à l’hélium.
Ce projet est le premier à faire l’objet d’un “dossier de demande d’autorisation de création”, parmi les dix projets de petits réacteurs modulaires (PRM, ou SMR en anglais) actuellement suivis par le gendarme du nucléaire en France, l’ASN, selon cette autorité.
Jusqu’à trois ans d’instruction
Le dossier a été déposé lundi, selon la société, auprès du ministère de la Transition écologique, qui devra ensuite saisir l’ASN. Contacté par l’AFP, le ministère a confirmé la réception de cette demande. “L’Autorité de sûreté attend la saisine du ministère”, a indiqué un porte-parole de l’ASN. La phase d’instruction peut prendre au moins trois ans. “Celle-ci permettra, notamment, à l’ensemble des parties prenantes de se prononcer sur le projet, ainsi que l’ouverture d’une étude environnementale et d’une enquête publique”, ajoute Jimmy dans son communiqué.
Plus petits, moins puissants que leurs grands frères du parc nucléaire historique, les SMR doivent pouvoir produire de l’électricité, mais aussi fournir de la chaleur aux industries lourdes (verre, chimie, acier…), aujourd’hui très dépendantes d’énergies fossiles.
L’ASN promet d’être “beaucoup plus exigeante” vis-à-vis de ces nouveaux objets, destinés à être fabriqués en série et déployés en nombre pour être rentables économiquement. A côté de Jimmy, d’autres projets visent fin 2026 pour leur demande, comme la chaudière de Calogena ou le SMR porté par une filiale d’EDF, Nuward, qui espère lancer le “premier béton” de la tête de série en 2030.
Quid des risques d’attentat, du vol des matériaux radioactifs, des contrôles, des déchets et autres joyeusetés ?
Au total, plus de 80 projets sont recensés dans le monde, à maturités diverses. Jusqu’ici, seuls deux pays ont annoncé en avoir mis en service : la Russie (deux SMR embarqués sur une barge) et la Chine (deux unités également), selon le rapport 2023 sur l’état de l’industrie nucléaire produit par des experts indépendants.
-
L’Autorité de sûreté du nucléaire donne son feu vert à la mise en service de l’EPR de Flamanville
La décision était attendue par EDF : l’Autorité de sûreté nucléaire autorise ce 7 mai la mise en service de l’EPR de Flamanville. Le chargement du combustible va prochainement débuter.
EDF peut pousser un “ouf” de soulagement. Ce 7 mai, l’énergéticien français a obtenu l’autorisation de mettre en service l’EPR de Flamanville par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un feu vert qui intervient 17 ans après le démarrage du chantier, dans lequel EDF a englouti plus de 13 milliards d’euros. La mise en service du réacteur nucléaire de nouvelle génération devrait avoir lieu à l’été 2024, 12 ans après la date initiale.
L’ASN a délivré son “top départ” après avoir mené près de 600 inspections dans le cadre de l’instruction de la demande d’autorisation. Il a émis de nombreuses prescriptions techniques et soumis ses recommandations à une consultation publique. L’ASN a par exemple demandé à EDF de tenir compte du retour d’expérience des autres EPR en service, comme celui de Taishan, en Chine. L’Autorité a aussi ordonné le remplacement du couvercle de la cuve du réacteur, qui sera réalisé lors du premier arrêt pour rechargement du réacteur, normalement en 2026.
Les prochaines étapes sont connues. Le chargement du combustible devra débuter dans les prochains jours. Puis débuteront les opérations de démarrage proprement dites, qui consisteront à effectuer la montée en pression et en température de la chaudière, puis la montée en puissance du réacteur à eau pressurisée. A 25% de puissance, l’unité de production sera connectée au réseau électrique. Une longue période d’essais et de montée en puissance durant laquelle les aléas sont encore possibles. Mais EDF peut tout de même considérer que le plus dur est passé…
Dans ses prévisions publiées fin 2023, EDF indiquait que l’EPR de Flamanville devrait produire 14 térawatts-heure (TWh) entre son raccordement au réseau mi-2024 et son premier arrêt programmé, appelé “visite complète 1”, prévu en 2026 pour “plusieurs mois”.