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Guets-apens homophobes, pédocriminalité… Le sulfureux site de discussion coco.gg fermé par la justice

BYE BYE La plateforme, totalement dépourvue de modération, était impliquée dans plusieurs affaires criminelles

Il se présentait comme « le premier chat gratuit de France ». On parle au passé car les utilisateurs du site de discussion coco.gg, connu également sous le nom de Cocoland, trouveront désormais porte close. Considérée comme « un repère de prédateurs » par des associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie et mise en cause dans des guet-apens, la plateforme a été fermée par la justice, a annoncé ce mardi 25 juin le parquet de Paris sur X (ex-Twitter).

A l’adresse coco.gg, les internautes ne trouveront qu’un visuel sur fond bleu de la gendarmerie : « ce site a été fermé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l’autorité de la Junalco (juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée, ndlr) du parquet de Paris ». L’enquête, d’envergure internationale, a mobilisé des effectifs en France, en Bulgarie, en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas ainsi qu’en Hongrie. Pour échapper à la justice, le chat en ligne également connu sous le nom de Cocoland était immatriculé à Guernesey dans les îles Anglo-Normandes et détenu par une entreprise bulgare.

Selon une source proche du dossier contactée par l’AFP, le propriétaire du site, un ingénieur de 44 ans, Isaac Steidl, a été interpellé à l’étranger et sa femme était en garde à vue mardi dans le Var.

« Un repère de prédateurs sexuels »

« Le site coco.gg est connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides », a précisé le parquet de Paris dans un communiqué publié ce mardi 25 juin. On peut ainsi y lire qu’« entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024, il ressort de l’exploitation des fichiers de police que pas moins de 23.051 procédures judiciaires en lien avec la plateforme coco ont été ouvertes. 70 parquets sur l’ensemble du territoire national, ont transmis des procédures impliquant la plateforme coco.fr, au préjudice de 480 victimes.»

Créée en 2003, la plateforme se vantait d’être accessible sans inscription. Pour échanger, il suffisait de renseigner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle. Sur la colonne de gauche de la page d’accueil, on trouvait des thèmes comme « cuisine », « cinéma », « 60 et + », mais aussi d’autres plus sexuels comme « femmes infidel » (sic) voire très crus tels « trav salope », ou à connotation potentiellement pédophile tel « lycéenne ». Sur la colonne de droite étaient listés des membres connectés, avec leur pseudo, âge et ville.

Affaires en cascade

L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont avait été victime un homosexuel à Marseille début octobre 2023. Le site coco.gg est également dans la ligne de mire des associations de protection de l’enfance, comme Innocence en danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition. Pour elle, coco.gg est « un site d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédocriminels, violeurs, homophobes, etc. »

Dans un mail adressé aux rédactions, le collectif ACPE (Agir contre la prostitution des enfants et les violences sexuelles) s’est félicité de la fermeture de la plateforme. « Symbole de l’accessibilité en ligne de la pédocriminalité, ce repère de prédateurs ne s’en cachait pas: affichant tant au niveau des pseudos d’utilisateurs que des noms de forums, la nature des échanges qu’on pouvait y retrouver. » Saluant « l’admirable collaboration des forces de l’ordre au-delà des frontières françaises », l’association conclut : « RDV au tribunal. »

Les illustration des usages criminels permis par Coco.gg ne manquent pas. Dominique P., accusé d’avoir drogué sa femme avant de la livrer à plusieurs dizaines d’hommes, et qui sera jugé à partir de septembre à Avignon, utilisait également ce chat, selon une source judiciaire.

En avril, un jeune homme de 22 ans avait succombé à ses blessures après avoir été violemment agressé sur le parking d’un supermarché à Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord. L’un des deux suspects arrêtés avait « reconnu » l’organisation d’un « guet-apens » par l’intermédiaire de coco.gg.

Le même mois, toujours dans le Nord, quatre hommes, dont deux mineurs, ont été mis en examen après plusieurs agressions à Saint-Pol-sur-Mer sur des victimes qui avaient rendez-vous via coco.gg.

Source : https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4097935-20240625-sulfureux-site-discussion-coco-gg-ferme-justice

Ça, c’est une bonne nouvelle !

Bécane de Redneck