Qui sera le maitre de l'Internet haut débit spatial ?
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L’opérateur français de satellites Eutelsat est en discussions pour fusionner avec le britannique OneWeb et sa constellation, une opération destinée à créer un géant dans la course à l’internet depuis l’espace face au mastodonte Starlink de l’américain SpaceX.
Eutelsat est spécialiste de l’orbite géostationnaire, avec sa flotte de 35 satellites positionnés à 36 000 kilomètres de la Terre, qui servent principalement et historiquement à la diffusion de télévision par satellite, mais fournissent aussi de l’internet à haut débit.
La société britannique OneWeb est elle spécialisée sur l’internet fourni depuis l’espace : elle a déjà déployé 428 des 648 satellites de sa constellation en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres d’altitude, et prévoit le lancement de son service au niveau mondial à la fin de l’année.
“L’entité combinée serait le premier opérateur satellite multi-orbites offrant des solutions intégrées GEO/LEO (géostationnaire et orbite basse, ndlr), et serait singulièrement positionné pour adresser le marché de la connectivité en plein essor, estimé à 16 milliards de dollars à horizon 2030”, affirme Eutelsat dans son communiqué sur ce projet de fusion.
Cette opération, si elle voit le jour, s’inscrit dans des grandes manœuvres dans le secteur spatial pour répondre aux besoins toujours plus croissants d’internet à haut-débit en orbite basse.
Positionnées à quelques centaines de kilomètres d’altitude, les satellites, plus petits que les traditionnels satellites de télécommunication, permettent des communications à faible latence, c’est-à-dire avec un délai de transmission réduit.
Les besoins sont énormes, qu’il s’agisse de desservir les régions isolées dépourvues de fibre optique ou pour répondre aux futurs besoins de la voiture connectée par exemple.
Dans cette course, l’américain SpaceX du milliardaire américain Elon Musk a pris une longueur d’avance. Plus de la moitié des 4 408 satellites de sa constellation Starlink a déjà été déployée. Ainsi 59 nouveaux satellites viennent juste d’être mis en orbite ces dernières heures par une fusée Falcon 9. A terme, la compagnie prévoit d’envoyer dans l’espace pas moins de 42 000 satellites.
L’autre milliardaire américain, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, compte lui déployer plus de 3 200 satellites pour sa constellation Kuiper. Des accords ont été conclu dans ce sens avec plusieurs compagnie, dont le Français Arianespace qui devrait mettre en orbite des centaines de satellites via 18 lancements d’Ariane 6.
L’Union européenne souhaite elle aussi déployer sa propre constellation en orbite basse d’environ 250 satellites à partir de 2024 au nom de la souveraineté. Cette constellation permettra selon le commissaire européen Thierry Breton de mettre fin aux “zones blanches” en Europe, d’offrir des communications cryptées aux Etats à l’aide de technologies quantiques, et d’avoir une redondance par rapport aux réseaux terrestres, cibles de cyberattaques.
Quant à la Chine, elle dispose elle aussi de son propre projet de constellation, Guowang, de 13 000 satellites.
Source et plus: https://fr.euronews.com/2022/07/25/internet-spatial-eutelsat-veut-fusionner-avec-oneweb-pour-creer-un-geant-europeen
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C’est quoi l’Internet spatial, enjeu de la fusion du français Eutelsat avec OneWeb ?
Bientôt, on pourra avoir Internet en haut des montagnes ou en pleine mer, mais au prix d’une importante pollution de l’espace.
Pour l’internaute urbain moyen, la fusion entre Eutelsat et OneWeb n’est qu’une opération boursière obscure, pas franchement concernante. Pourtant, le géant européen ainsi créé va pouvoir se mesurer à un concurrent de taille : l’américain SpaceX et son projet Starlink. L’objet de leur lutte ? La conquête de l’espace, ou du moins celle de l’orbite basse pour les satellites, et avec eux la maîtrise de l’Internet spatial à haut débit.
Mais attention à ce nom trompeur. Les antennes des satellites ne seront pas dirigées vers l’ISS ou une station lunaire pour permettre à Thomas Pesquet de lire 20 Minutes depuis sa combinaison, mais bien vers la Terre. Vers les fameuses « zones blanches » pour être précis. Haute-mer, sommet des montagnes ou cœur du désert, voilà les cibles de l’internet spatial, qui doit permettre de desservir les régions dépourvues de la fibre optique ou d’infrastructures terrestres pour relayer le signal.
Repousser les limites de la couverture réseauAujourd’hui, moins de 50 millions de personnes sont connectées par satellites. Pour les autres, les réseaux ADSL, fibre optique et 4G/5G passent toujours par un réseau long de plus d’un million de kilomètres de câbles, enfouis sous terre ou déroulés au fond des océans. « La connectivité 5G via des satellites en orbite terrestre basse » doit ainsi permettre « la couverture dans des zones géographiques extrêmes ou des lieux reculés », ont par exemple souligné les groupes Thales, Qualcomm et Ericsson dans un communiqué commun début juillet.
Situés à quelques centaines de kilomètres d’altitude seulement, les satellites de Starlink promettent un débit équivalent à la fibre et un délai d’exécution des requêtes bien moindre que celui offert par le réseau classique de l’internet par satellite, dont les engins géostationnaires naviguent à plus de 35.000 km d’altitude. Plus de 2.000 satellites ont déjà été lancés par SpaceX, sur les 4.400 que devrait compter la « constellation » Starlink.
Source et plus: https://www.20minutes.fr/sciences/3330483-20220726-telecoms-quoi-internet-spatial-enjeu-fusion-francais-eutelsat-oneweb