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    … mais le projet fait l’objet de controverses

    Le Parlement européen réuni en séance plénière à Strasbourg le 14 février dernier a adopté la proposition visant à développer le projet IRIS², un réseau d’Internet par satellite qui devrait assurer la souveraineté et l’autonomie de l’UE en réduisant la dépendance à l’égard des pays tiers. Il est censé fournir des services de télécommunications sécurisés aux gouvernements de l’UE dans des scénarios critiques où les réseaux terrestres sont absents ou perturbés, comme on l’observe, par exemple, dans la guerre qui se déroule en Ukraine. La constellation devrait être opérationnelle d’ici 2027 et la facture devrait être partagée entre l’UE et le secteur privé. Cependant, l’annonce a suscité à la fois intérêt et critiques.

    À la suite d’un accord avec le Conseil européen et le Parlement européen en novembre dernier, la Commission européenne poursuivra son projet de construction d’une troisième constellation de satellites qui viendra s’ajouter aux réseaux Galileo et Copernicus existants. Baptisé IRIS² (Infrastructure for Resilience, Interconnection and Security by Satellites), le réseau est annoncé pour fournir des services de communication souverains, sûrs, résilients et rentables. Il permettra de créer des synergies avec le secteur privé afin de développer des services commerciaux et de fournir l’Internet et les communications à haut débit sur tout le territoire de l’UE.

    Cela comprend les régions isolées où les connexions terrestres et à large bande restent rares. En outre, ce projet dirigé par le groupe Renew Europe devrait favoriser un tout nouvel écosystème de startups et de PME, ainsi que l’émergence d’innovations et de nouveaux services dans le secteur spatial européen, et introduit pour la première fois des critères stricts de durabilité pour les activités spatiales lourdes, y compris les lanceurs et les composants des satellites. Ce programme serait le nouveau fleuron de la stratégie spatiale européenne visant à renforcer la résilience et la capacité de l’UE à répondre aux menaces et aux interférences étrangères.

    « Une connectivité sûre et efficace jouera un rôle essentiel dans la transformation numérique de l’Europe et nous rendra plus compétitifs. Grâce à ce programme, l’UE sera à l’avant-garde des communications sécurisées par satellite »
    – Responsable du numérique de l’UE, Margrethe Vestager.

    Dans un billet publié sur LinkedIn en novembre dernier, le commissaire au marché intérieur de l’UE et véritable instigateur de l’initiative, Thierry Breton, a déclaré :

    « IRIS² établit l’espace comme un vecteur de notre autonomie européenne, un vecteur de connectivité et de résilience. Il renforce le rôle de l’Europe en tant que véritable puissance spatiale ».

    À en croire les déclarations de Thierry Breton, IRIS² n’est pas un concurrent direct de Starlink d’Elon Musk comme beaucoup pouvaient s’y attendre. Au lieu de cela, le réseau serait principalement dédié à des usages gouvernementaux (services publics), notamment dans la sécurité et la défense. « On le vit tous les jours en Ukraine, la connectivité par les satellites LEO dans des zones de conflit est absolument cruciale. C’est un élément désormais déterminant des théâtres d’opérations. C’est une capacité essentielle - il faut bien dire les choses - que l’Europe n’a pas et que fournira IRIS² », a expliqué Thierry Breton. Il compare le réseau à une infrastructure critique.

    Cependant, le fait que des entreprises privées soient invitées à prendre en charge une part très importante du budget d’une infrastructure critique de l’UE inquiète les analystes. En effet, la Commission européenne a annoncé que la mise en place du réseau IRIS² nécessitera un coût total de 6 milliards d’euros, montant qui sera réparti entre trois groupes d’investisseurs. L’UE devrait verser 2,4 milliards d’euros, l’Agence spatiale européenne (ESA) 685 millions d’euros, tandis que le reste sera couvert par le secteur privé (soit environ 3 milliards d’euros). Selon les critiques, cela risque de créer une dépendance vis-à-vis des entreprises privées.

    Comme le montre l’exemple de Starlink, la technologie et les applications spatiales peuvent être des outils directement efficaces pour faire face aux crises. Toutefois, cela soulève également la question de savoir qui doit être chargé de veiller à ce qu’elles soient disponibles et prêtes à être utilisées. Dans le cas de Starlink, Starlink fait payer l’utilisation de son réseau en Ukraine et a menacé l’année de coupé le réseau si le Pentagone ne prenait pas en charge la facture. Les deux parties semblent finalement avoir trouvé une solution et Starlink continue de fonctionner en Ukraine, même si des rapports récents ont montré qu’il fonctionne de façon limitée.

    L’eurodéputé du groupe Renew Europe, Christophe Grudler (Mouvement Démocrate, France), rapporteur sur le programme IRIS² de l’UE, a déclaré :

    « Avec la guerre, l’Ukraine avait besoin de télécommunications par satellite, mais l’UE n’avait rien à offrir. L’Ukraine ne devrait pas avoir à compter sur les caprices d’Elon Musk pour défendre son peuple. Avec IRIS², l’UE disposera de sa propre constellation de télécommunications, capable d’offrir des communications sécurisées aux gouvernements et aux alliés européens. Je suis fier que cette constellation soit également un exemple mondial en matière de durabilité, comme nous l’avons demandé ».

    Si IRIS² est conçu pour garantir la résilience des services gouvernementaux en cas de crises majeures, mais qu’il venait à être en grande partie contrôlé par les entreprises privées, la même chose pourrait se produire. IRIS² est censé permettre à l’UE d’éviter ce type de scénario, mais la collaboration avec le secteur privé fait l’objet de critiques et d’un débat intense dans la communauté. Certains qualifient même l’annonce d’“un grand coup de communication” de la part de l’UE afin de montrer au monde qu’elle réagit face à la montée en puissance des réseaux satellitaires d’acteurs étrangers tels que Starlink de SpaceX et Kuiper d’Amazon.

    En outre, IRIS² est conçu pour assurer l’interconnexion de plusieurs réseaux indépendants. Les réseaux téléphoniques et électriques en sont des exemples concrets. Étant donné qu’il n’y a pas un espace infini pour des orbites significatives sur l’orbite terrestre, des solutions astucieuses sont nécessaires. L’une d’elles consiste à utiliser les structures existantes et à éviter ainsi les redondances inutiles. La Commission indique : « IRIS² sera une constellation multiorbite capable de créer des synergies avec nos constellations Galileo et Copernicus existantes ». L’objectif à ce stade semble être de réduire le risque de congestion spatiale.

    Le nombre de satellites qui composeront le réseau IRIS² n’a toutefois pas encore été clairement défini (170 selon certaines sources). Les astronautes dénoncent toujours la multiplication du nombre de satellites en orbite terrestre basse qui illuminent le ciel nocturne avec des conséquences négatives sur l’observation des astres. Par ailleurs, selon Thierry Breton, IRIS² intégrera le savoir-faire des grandes industries spatiales européennes, mais aussi le dynamisme des startups, qui devraient construire 30 % de l’infrastructure. En gros, sur les 3,6 milliards d’euros que l’ESA et le secteur privé sont censés assumer pour la mise en place, seuls 30 % sont destinés aux startups.

    Ce qui fait tout de même 1,08 milliard d’euros, mais aussi 2,52 milliards pour les acteurs établis comme Arianespace. Cela semble avoir créé une crispation chez les nouveaux arrivants dans le secteur de l’aéronautique. En outre, de nombreux protocoles d’accord pour le transport de charges utiles auraient déjà été signés. Il est important de noter que les microlanceurs - comme leur nom l’indique - sont principalement destinés au transport de petites charges utiles. D’autre part, il y a la fusée Ariane 6, qui est développée en grande partie sous la direction d’ArianeGroup, un opérateur de systèmes de lancement appartenant à Arianespace.

    Le coût total prévu pour la fusée Ariane 6 serait de 3 milliards d’euros, mais environ 4 milliards d’euros auraient déjà été engloutis. Le premier vol prévu à l’origine pour la fin de l’année 2020 a finalement été reporté à fin 2023, sous réserve que la campagne d’essais se déroule comme prévu. Selon certains critiques, le problème avec Ariane 6, c’est qu’il s’agit d’une fusée lourde qui semble être d’une autre époque. Selon eux, il y aura sans doute des missions pour lesquelles elle sera indispensable, mais elle ne deviendra probablement pas une vache à lait. D’autres craignent que l’UE soit obligée de faire appel à des acteurs étrangers pour lancer ses satellites.

    « Et c’est exactement la raison pour laquelle la décision de la Commission européenne d’attribuer 70 % des contrats de construction d’IRIS² à de grandes entreprises spatiales européennes a un arrière-goût amer. Il pourrait s’agir d’une subvention pas si mal camouflée pour un projet de prestige principalement français. Et cela ne s’applique pas seulement aux fusées, mais aussi aux satellites », affirment les critiques. De plus, ce que Breton n’explique pas, c’est comment il définit les startups. Est-ce que les ventes comptent ? Ou le nombre d’employés ? Ou l’âge de l’entreprise ? Beaucoup de points d’interrogation qui ne sont pas résolus.

    La suite d’IRIS² ne sera donc probablement visible que dans les appels d’offres concrets. Pour les critiques, il faut espérer que les jeunes entreprises innovantes ne seront pas exclues une fois de plus, car elles sont nombreuses en Europe et stimulent considérablement la commercialisation de l’espace. Certains suggèrent également que le bon déroulement du projet pourrait nécessiter une refonte de l’ESA. Enfin, IRIS² est censé être une constellation à la pointe de la technologie, pour donner à l’Europe une avance, par exemple en matière de chiffrement quantique. Mais les critiques qualifient cette déclaration de “simple battage médiatique”.

    Après l’adoption du texte par le Conseil européen, les fabricants pourront commencer à soumettre des propositions pour construire, lancer et déployer IRIS². La Commission s’attend à recevoir des propositions des fabricants pour le déploiement des satellites. Comme souligné ci-dessus, après les satellites européens Galileo (le “GPS européen”, utilisé par plus de 2 milliards d’appareils mobiles dans le monde) et les satellites Copernicus (observation de la Terre), IRIS² sera le troisième grand programme satellitaire de l’UE. En gros, le cadre défini mardi dernier est le suivant :

    IRIS² sera une constellation souveraine, qui impose des critères d’éligibilité et des exigences de sécurité stricts ; IRIS² sera une constellation axée sur les services gouvernementaux, y compris les applications de défense ; IRIS² fournira une connectivité à l’ensemble de l’Europe, y compris aux zones qui ne bénéficient pas actuellement de l’Internet à large bande, ainsi qu’à l’ensemble de l’Afrique, en utilisant les orbites nord-sud de la constellation ; IRIS² sera une constellation intégrant le savoir-faire des grandes industries spatiales européennes, mais aussi le dynamisme des startups européennes, qui construiront 30 % de l’infrastructure ; IRIS² sera une constellation à la pointe de la technologie, pour donner à l’Europe une avance, par exemple en matière de chiffrement quantique. Il sera un vecteur d’innovation ; IRIS² sera une constellation multiorbite, capable de créer des synergies avec les constellations existantes Galileo et Copernicus.

    – Source : La Commission européenne (1, 2)

    Et vous ?

    text alternatifQuel est votre avis sur le sujet ?
    text alternatifQue pensez-vous de l’initiative IRIS² de l’Union européenne ?
    text alternatifSelon vous, quels sont les avantages et les limites de ce projet ?
    text alternatifPensez-vous qu’elle contribue à la souveraineté technologique de l’UE ?
    text alternatifQue pensez-vous des acteurs invités par l’UE pour contribuer à la réalisation du projet ?
    text alternatifQue pensez-vous des critiques selon lesquelles IRIS² pourrait faire l’objet d’une lutte de pouvoir ?
    text alternatifPensez-vous que les technologies des startups aérospatiales européennes seront mises en avant dans ce projet ?
    text alternatifQue pensez-vous de la déclaration selon laquelle IRIS² pourrait pour donner à l’Europe une avance en matière de chiffrement quantique ?

    – Source

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    D’après une étude financée par l’Union européenne

    Les comportements en ligne à risque et criminels sont en passe de se normaliser chez les jeunes de 16 à 19 ans en Europe. D’après une étude financée par l’Union européenne, un jeune sur quatre âgé de 16 à 19 ans a déjà harcelé quelqu’un en ligne et un sur trois s’est livré à du piratage numérique.

    Une enquête menée auprès de 8 000 jeunes a révélé qu’un sur quatre a déjà suivi ou harcelé quelqu’un en ligne, qu’un sur huit s’est livré à du harcèlement en ligne, qu’un sur dix s’est livré à des discours haineux ou à du piratage et qu’un sur trois s’est livré à du piratage numérique. L’enquête indique en sus que quatre personnes sur dix ont regardé de la pornographie.

    Julia Davidson, coautrice de l’étude et professeur de criminologie à l’Université d’East London (UEL), a déclaré que les comportements en ligne risqués et criminels étaient en train de devenir presque normaux pour une génération de jeunes Européens. « La recherche indique qu’une grande partie des jeunes de l’UE s’adonnent à une forme de cybercriminalité, à tel point que la conduite de délits mineurs en ligne et la prise de risques en ligne sont devenues presque normales », souligne-t-elle.

    Les résultats de l’étude indiquent une plus grande participation des hommes à des comportements risqués ou criminels, avec près de trois quarts des hommes admettant une certaine forme de cybercriminalité ou de prise de risque en ligne, contre 65 % des femmes. L’enquête a interrogé les jeunes sur 20 types de comportements en ligne, notamment la consultation de matériel pornographique, la publication de pornographie par vengeance, la création d’images sexuelles autogénérées et la publication de discours haineux.

    Selon les résultats, un peu moins de la moitié des participants ont adopté un comportement qui pourrait être considéré comme criminel dans la plupart des juridictions, comme le piratage informatique et le partage non consensuel d’images intimes entre autres.

    L’enquête, menée par une agence de recherche avec des groupes d’échantillons déjà utilisés, a révélé que la moitié des jeunes de 16 à 19 ans passaient de quatre à sept heures par jour en ligne. Elle indique en sus que près de quatre sur dix passaient plus de huit heures par jour en ligne, principalement sur des téléphones. Les cinq principales plateformes utilisées par ce groupe sont YouTube, Instagram, WhatsApp, TikTok et Snapchat.

    Les neuf pays concernés par l’enquête sont le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège et la Roumanie. Le pays présentant la plus forte proportion de ce que l’étude appelle la cyberdéviance est l’Espagne (75 %), suivie de la Roumanie, des Pays-Bas et de l’Allemagne (environ 72 %). Le Royaume-Uni arrive en queue de peloton avec 58 %.

    L’étude a été réalisée en collaboration avec le centre de lutte contre la cybercriminalité d’Europol, un organisme européen qui collabore avec les services de lutte contre la criminalité dans l’ensemble du bloc économique, et financée par le fonds Horizon de l’UE. Elle appelle à une plus grande sensibilisation des jeunes et des parents à ce qui constitue un comportement potentiellement dangereux et risqué en ligne.

    Sources : étude, securite.developpez.com

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    ouf il reste quelques domaines ou on se bouge le cul face au reste du monde, même si je suis d’accords avec les com du dessus il ne faut pas se laisser bouffer

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    N’empêche qu’actuellement j’ai ça comme câbles qui traine sur ma table de chevet

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    et bien j’apprécierais de n’en avoir plus qu’un pour tous mes appareils.

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    @duJambon wahou 1.4nm ca va commencer à causer

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    Bonne nouvelle, voyons voir qui le premier va dégainer avec un OS custom

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    USB Type-C : la directive européenne au journal officiel, l’application en décembre 2024

    La Commission européenne a publié la directive 2022/2380 au journal officiel. Elle donne le rythme que vont devoir suivre les acteurs concernés. De très nombreux produits sont concernés, en plus des smartphones qui drainent l’attention.

    La directive 2022/2380 dispose que les états membres ont jusqu’au 28 décembre 2023 pour préparer les mesures prévues. Ils auront un an pour les mettre en place, car au 28 décembre 2024, ces mesures deviendront contraignantes et les entreprises s’exposeront à des poursuites si elles ne les respectent pas. Ces délais ne sont pas surprenants, puisque l’annonce du 4 octobre prévenait déjà que la généralisation de l’USB-C serait « une réalité en 2024 ».

    Les smartphones premiers concernés, mais pas les seuls

    Le cœur de cette directive est bien sûr le port USB-C imposé à de nombreuses gammes de produits. Les smartphones sont au-devant de la scène, car ils semblent visés plus que tout autre pour éviter la multiplication des chargeurs. L’Europe veut un monde dans lequel tout chargeur peut être utilisé pour recharger à peu près n’importe quel autre appareil. Ce sera techniquement possible, mais les performances de ces chargeurs peuvent fortement varier.

    Au premier rang des smartphones, on trouve surtout l’iPhone. C’est le seul modèle actuellement vendu ne disposant pas d’un port USB-C. L’iPhone 14, sorti il y a quelques mois, dispose toujours d’un port Lightning. Apple a dit toute sa déception quand la décision d’harmonisation a été prise.

    Mais l’entreprise aurait sans doute mieux fait de se taire, car elle ne pouvait plus rien y faire. Surtout, l’USB-C s’est généralisé dans les produits de la Pomme depuis plusieurs années, notamment sur les Mac et les iPad (pour ces derniers, seul l’ancien iPad 9, toujours au catalogue, n’en possède pas). L’iPhone était son seul produit à ne pas en avoir, et il semblait évident que c’était une simple question de temps. Il ne reste donc qu’à savoir si la bascule se fera sur l’iPhone 15 l’année prochaine ou l’iPhone 16 en 2024.

    Les téléphones portables ne sont pas les seuls visés par la directive, qui cible tout appareil muni d’une batterie et que l’on peut recharger par câble.

    Les tablettes, liseuses, appareils photos numériques, consoles de jeux vidéo, casques audio, écouteurs intra-auriculaires, haut-parleurs portatifs, souris, claviers sans fil et systèmes de navigation portables devront s’y coller, même si beaucoup de produits lancés au cours des deux dernières années en sont déjà équipés. Pour Apple, il y aura d’ailleurs du travail, car les accessoires vendus n’utilisent pas encore d’USB-C, à l’exception notable de la télécommande de la dernière Apple TV.

    Le cas des ordinateurs et autres exceptions

    La directive ne concerne pas forcément tous les produits « à recharger ». Il faut en effet que l’appareil soit assez grand pour embarquer un port USB-C. Les montres connectées seront ainsi exemptées pour la plupart. Même chose pour d’autres petits appareils, comme les trackers de santé. En revanche, leurs chargeurs devront y passer.

    Pour les ordinateurs, les portables sont visés par la directive, puisqu’ils intègrent une batterie et se rechargent par câble. Ils obtiennent cependant une rallonge : 2026. La situation dépendra également de la puissance nécessaire pour les recharger. La directive concerne pour l’instant tous les appareils disposant d’une recharge allant jusqu’à 100 W, limite du protocole de chargement « Power Delivery » de l’USB. Des évolutions sont prévues, notamment jusqu’à 240 W. La Commission européenne prend bien soin de préciser que la règle du connecteur unique s’étendra alors à d’autres produits.

    Un peu tard ?

    Dans le texte, les instances européennes insistent sur l’idée de préserver le marché intérieur d’une fragmentation. On pourrait lui rétorquer qu’elle arrive bien tard, car de très nombreux constructeurs n’ont pas attendu pour se pencher sur la question.

    L’USB-C est ainsi répandu dans les chargeurs de smartphones depuis plusieurs années. La norme était un progrès face aux anciennes, y compris le MicroUSB, puisqu’elle permet un branchement dans n’importe quel sens. On en trouve également sur une bonne partie des ordinateurs vendus, tout comme sur les cartes mères et de nombreux autres produits d’usage courant, comme les cigarettes électroniques.

    La directive 2022/2380 vient donc imposer des règles dans un marché qui s’était déjà engagé sur cette voie depuis un moment. L’Europe semble ainsi en retard, le texte ne visant finalement que quelques retardataires, dont Apple sur les smartphones.

    Mais la directive ne fait pas qu’agir sur la situation actuelle. Elle empêchera que certains constructeurs soient tentés par un nouveau connecteur propriétaire.

    En outre, la norme USB Type-C ne concerne que le connecteur. Elle ne dit rien de la puissance fournie ni surtout du débit. Dans ce domaine, c’est un beau bazar - comme on a pu le voir encore en septembre – et chaque constructeur fera ses propres choix.

    Source : nextinpact.com

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    à l’intention des législateurs de l’Union européenne

    Le régulateur de l’Union européenne accuse Apple de restreindre l’accès de ses rivaux à la technologie de paiement sans contact NFC sur les terminaux iPhone. Le géant technologique s’illustre ainsi une fois de plus par un enfermement propriétaire en limitant l’accès des utilisateurs de ses smartphones à une technologie standard permettant d’effectuer des paiements sans contact en magasin au moyen d’appareils mobiles. Apple est parmi les exemples type d’entreprises qui réveillent chez les utilisateurs le sentiment que les appareils en leur possession ne sont pas leur propriété. La Free Software Foundation Europe se positionne donc en militant pour le droit universel d’installer n’importe quel logiciel sur n’importe quel appareil dans une lettre ouverte à l’intention des législateurs de l’Union européenne.

    L’intégralité de la lettre

    La conception des logiciels est cruciale pour l’éco-conception et la durabilité des produits et des matériels. Les systèmes d’exploitation et services Libres permettent la réutilisation, le remaniement et l’interopérabilité des appareils. Le droit universel de choisir librement ses systèmes d’exploitation, ses logiciels et ses services est crucial pour une société numérique plus durable.

    À : Législateurs de l’Union européenne

    En copie : Citoyens de l’Union européenne

    La numérisation en cours des infrastructures et des services se présente avec un nombre continuellement croissant d’appareils électroniques qui sont connectés à Internet — que ce soit en environnement privé, public ou d’affaires. Un grand nombre de ces appareils ont besoin que plus d’énergie et de ressources naturelles soient produites que l’énergie qu’ils consomment pendant leur durée de vie complète. Et un trop grand nombre de ces appareils sont gaspillés et non réparables simplement parce que les logiciels cessent de fonctionner ou ne sont plus mis à jour.

    Une fois que les logiciels préinstallés conduisent les utilisateurs à cesser d’utiliser leur matériel, des modèles de propriété contraignants empêchent les utilisateurs de se permettre d’apprécier une utilisation plus longue de leurs appareils. Les restrictions vont du blocage physique du matériel, à l’obscurité technique par l’utilisation de logiciels propriétaires, et aux restrictions légales via des licences de logiciels et des contrats de licence avec l’utilisateur final. Ceci étant, les fabricants interdisent souvent la réparation, l’accès et la réutilisation de leurs appareils. Même après l’achat, les clients ne sont souvent pas réellement propriétaires de leurs appareils. Ils ne sont pas capables de faire ce qu’ils veulent avec leurs propres appareils.Si vous ne pouvez pas installer les logiciels que vous voulez sur votre propre appareil, vous n’êtes pas réellement son propriétaire.

    Nous, signataires de cette lettre ouverte :

    reconnaissons que l’accès libre aux matériels et aux logiciels détermine pendant combien de temps ou à quelle fréquence un appareil peut être utilisé ou réutilisé ; déclarons qu’une longévité et une réusabilité augmentées de nos appareils sont nécessaires pour une société numérique plus durable.
    C’est pourquoi nous demandons aux législateurs d’Europe de saisir l’opportunité historique en offrant une utilisation plus durable des produits et appareils électroniques avec un droit d’installer et d’exécuter tout logiciel sur tout appareil. À cette fin, nous demandons :

    Nos tablettes, téléphones et autres appareils connectés sont des ordinateurs à objectifs généraux. Remplacer les logiciels et les systèmes d’exploitation sur ces appareils nous permet d’étendre la durée de vie initiale d’un appareil et de profiter pleinement de nos matériels. Pour avoir la possibilité de réutiliser et remanier nos ressources de façon créative te durable, nous avons besoin*du droit universel d’installer et développer tout système d’exploitation et logiciel que nous voulons sur n’importe lequel de nos appareils. Tout obstacle juridique, technique ou autre à la réutilisation de ces appareils pour tout objectif doit être interdit.

    Les utilisateurs doivent avoir le libre choix des fournisseurs offrant des services relatifs aux logiciels, ce qui signifie pouvoir utiliser l’appareil d’un fabricant avec les services d’un autre. Aujourd’hui, de nombreux appareils clients connectés sont jetés simplement parce que leurs services en ligne sont arrêtés. Le choix libre des services permet à ces appareils clients d’être réutilisés en se connectant à un autre service.

    Les systèmes d’exploitation et les logiciels embarqués déterminent les interactions possibles entre capteurs, modules et systèmes génériques avec leurs services en ligne connectés. Pour que les utilisateurs exercent le choix libre des services, ils doivent pouvoir utiliser l’appareil d’un fabricant avec tout service en ligne, qui peut être fourni par tout autre tiers ou par eux-mêmes. Les services connectés ainsi que les logiciels sur les appareils connectés et les applications doivent offrir l’interopérabilité et les pleines fonctionnalités de l’objectif initial de chaque appareil avec l’utilisation de Standards Ouverts.

    Les conceptions et les architectures des logiciels déterminent l’accessibilité et la compatibilité des matériels via des standards, des pilotes, des outils et des interfaces. Les logiciels et protocoles propriétaires entravent la concurrence entre les fabricants, minent la réparabilité des appareils et créent une incompatibilité artificielle des différents appareils dans la même infrastructure. L’interopérabilité des appareils individuels cependant est cruciale pour la création d’infrastructures informatiques suffisantes, durables et à longue durée de vie. Pour permettre l’interopérabilité, les fabricants doivent assurer que toute donnée nécessaire pour exécuter la première fonction d’un appareil est compatible avec et puisse être importée/exportée dans des standards ouverts.

    Les plus petits composants des appareils requièrent souvent des pilotes, des outils et des interfaces spécifiques pour fonctionner. Les utilisateurs ont besoin de l’accès complet et de la réutilisation libre du code source de ces appareils, ces outils et ces interfaces pour analyser et intégrer un appareil dans un ensemble d’appareils interconnectés de différents fabricants. La réutilisabilité du code source est également la clé pour exercer le droit complet de réparer pour toute tierce partie dans les boutiques professionnelles de réparation ainsi que dans les ateliers de réparation pour les utilisateurs finaux.

    Une licence libre est toute licence qui donne à tout le monde les quatre libertés d’utiliser, étudier, partager et améliorer les logiciels, ce qui inclut les licences de Logiciels Libres et les licences de Logiciels à Source Ouverte (Open Source). L’obligation de publier les pilotes, les outils et les interfaces sous une telle licence libre après l’entrée sur le marché sont la clé pour le plein accès à nos appareils et l’exercice du droit universel de réparer.

    Source : lettre, open-source.developpez.com