Mieux vaut tard que jamais
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Un commissaire, chef de la BRAV-M, mis en examen pour violences volontaires lors d’une manifestation en 2020 à Paris
Le commissaire de police S., qui dirige notamment la BRAV-M de la préfecture de police de Paris, a été mis en examen pour violences volontaires. Il est soupçonné d’avoir fracturé le nez d’un journaliste lors d’une manifestation en 2020. Dans une autre affaire, il est placé sous le statut de témoin assisté, étant soupçonné d’avoir éborgné un syndicaliste en lançant une grenade de désencerclement.
Le commissaire de police S., actuellement à la tête de la Brigade de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) de la préfecture de police de Paris, a été mis en examen le 25 janvier dernier des chefs de violences volontaires sans ITT (incapacité totale de travail) au préjudice d’une personne et pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de 8 jours, avec arme, au préjudice de deux personnes, a indiqué le parquet de Paris ce mercredi, confirmant une information du Monde. Dans un second dossier, le commissaire S., 33 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté.
Dans la première affaire, les faits présumés remontent au 28 novembre 2020 au cours d’une manifestation à Paris contre la loi “sécurité globale”. Le fonctionnaire est soupçonné d’avoir fracturé le nez du journaliste syrien, Ameer Al-Halbi, d’un violent coup de matraque télescopique, et d’avoir également frappé un étudiant tombé au sol, rue de la Bastille (IVe arrondissement). Durant la même charge, réalisée à la suite d’affrontements intenses avec des manifestants violents, le commissaire S. a porté onze coups, en moins de vingt secondes, sur des journalistes ou des manifestants lui tournant le dos, selon les investigations du Monde, qui a documenté ses recherches avec des vidéos. D’après nos confrères, Ameer Al-Halbi souffre toujours aujourd’hui de séquelles physiques liées à sa blessure, son nez étant toujours déformé.
Une enquête administrative a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans cette affaire. La police des polices a proposé de sanctionner le commissaire d’un blâme, mais le Directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC), Jérôme Foucaud, a proposé de revoir cette sanction à la baisse, suggérant un avertissement, selon nos confrères. Aucune décision n’a depuis été prise, le dossier étant toujours sur le bureau du préfet de police Laurent Nuñez. Suite à cette journée émaillée de violences, le préfet de police de l’époque, Didier Lallement, avait remis une médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement au commissaire S., ainsi qu’une lettre de félicitations. Au moment des faits en novembre 2020, le commissaire S. était chef adjoint de la division d’information et d’intervention (DII), dont fait partie la BRAV-M. Il est ensuite devenu chef de la DII en septembre 2022.
Une grenade de désencerclement et un blessé grave
Le policier a également été placé sous le statut de témoin assisté en janvier dernier pour “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente”, comme rapporté par l’AFP. Dans cette affaire, il est visé par une enquête pour avoir lancé une grenade de désencerclement de type GENL durant la manifestation des retraites, le 23 mars 2023, qui a éborgné Sébastien N., un syndicaliste de Sud-Rail. D’après Le Monde, l’homme était à proximité des affrontements entre manifestants et police, sans y prendre part.
Le commissaire S. n’aurait, en outre, pas rempli la fiche TSUA (traitement relatif au suivi de l’usage des armes), qui doit être remplie après l’utilisation d’une grenade de ce type. Son remplacement à la tête de la DII serait prévu après les Jeux olympiques, selon Le Monde.
Messieurs les jurés, c’est un homme sympathique et débonnaire, bien qu’un peu rêche sur les bords…
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Donc… avec une matraque télescopique, il démoli la gueule d’une dizaine de gugusses qui lui tournent le dos. Il balance des grenades sur des gens qui ne participent pas à la manif et sans l’annoncer après.
C’est vrai qu’il faut juste le sanctionner d’un blâme !
“C’est pas gentil de faire ça !!! Ouhhhhh que c’est vilain !!!”
non non, c’est trop de le blâmer ! faut juste un avertissement !
“recommence pas sinon panpan cucu !!!” -
Effectivement, mieux vaut tard que jamais.
Les forces de l’ordre ne sont pas au dessus des lois et si des actes répréhensibles sont commis, ceux ci doivent être punis, voire sévèrement punis.
Je suis ravi que, pour une fois, L’IGPN ne soit pas remis en question dans ses conclusions sur une enquête. Petit rappel, l’IGPN n’est pas sous la direction d’un membre des forces de l’ordre mais d’une magistrate Madame Agnès Thibault Lecuivre.
Nous avons ici le portrait (si je puis dire) d’un représentant des forces de l’ordre mis en examen (et donc toujours présumé innocent) pour des actes supposés (j’emploie le terme supposé car, à ce jour, il n’y a pas de condamnation définitive) commis en 2020.
Pourrions nous avoir également le portrait des 1014 gilets jaunes condamnés définitivement à de la prison ferme ? Ainsi, bien sur que la mention des actes répréhensibles commis qui leur a valu cette condamnation.