Le mystère de Woodbridge
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Une école, 103 tumeurs cérébrales: le mystère médical qui perturbe les États-Unis.
Une école secondaire de l’État du New Jersey aux États-Unis est au coeur d’un mystère médical qui passionne le pays. Et pour cause: pas moins de 103 personnes ayant fréquenté cet établissement se sont vues diagnostiquer une rare forme de tumeur cérébrale. Al Lupiano, l’un des patients affectés, a tiré la sonnette d’alarme après le décès de sa soeur.
Le quinquagénaire américain a commencé à faire le lien lorsque les médecins ont découvert une tumeur chez son épouse Michele en août 2021. Pas n’importe quel type de tumeur, vu que celle-ci est excessivement rare: une chance sur un milliard d’en être affecté, avaient indiqué les oncologues à leur patiente. Un discours qui a fait sursauter Al Lupiano: c’est précisément de cette tumeur singulière dont il avait dû être soigné 22 ans plus tôt.
Un coup du hasard? Le jour-même où il venait d’entendre de quel mal son épouse était atteinte, la sœur d’Al Lupiano s’est à son tour vue diagnostiquer… exactement la même tumeur. Angela DeCillis, 44 ans, était soudain à son tour la troisième “chance sur un milliard” dans la même famille de souffrir de ladite tumeur.
“C’est comme si trois personnes étaient frappées par la foudre le même jour”, illustre dans une interview pour NJ.com Al Lupiano, qui a finalement perdu sa sœur Angela de ce cancer en mars dernier. Persuadé que cette triple malchance ne pouvait réellement être un coup du sort, l’Américain a promis à sa sœur, sur son lit de mort, de faire toute la lumière sur cette affaire. “Je ne trouverai de repos que lorsque j’aurai toutes les réponses à mes questions”, a-t-il conclu.
À force de faire des recherches sur le sujet, l’homme a découvert qu’un double cas similaire avait été recensé à Woodbridge, 14 ans plus tôt. Ces mêmes tumeurs avaient été détectées chez deux sœurs, et ce à 8 jours d’intervalle seulement. Mais ces personnes ne lui étaient pas étrangères: Al Lupiano réalise alors qu’elles ont toutes les deux, comme lui, son épouse et sa sœur, fréquenté en leur temps l’école Colonia High. L’établissement, fondé en 1967, comptait 1.300 élèves.
Certain d’avoir mis le doigt sur un dénominateur commun déterminant, Al Lupiano continue son enquête et, rapidement, découvre de plus en plus de cas. “Je me suis demandé ce qui avait bien pu se passer, et combien de cas j’allais encore trouver”.
Il décide alors de faire part de sa triste expérience et de ces “hasards” pour le moins déconcertants sur Facebook. De partage en partage, sa publication fait écho chez de nombreux internautes de la région. Les témoignages de malades affluent, le faisceau de présomptions se précise. Tous les (ex)patients confirment: ils ont soit étudié à Colonia High, soit y ont enseigné. Au total, Lupiano collecte une liste de 103 cas confirmés en six semaines seulement. La plupart ont fréquenté les bancs de l’établissement entre 1975 et 2000, mais le malade le plus récent a lui été diplômé de la même école en 2014.
“C’est une découverte importante”, affirme Sumul Raval, neurologue du New Jersey spécialisé dans les tumeurs cérébrales. “Normalement, il n’y a jamais de radiations dans les environs d’une école secondaire. À moins qu’il se passe quelque chose dans la zone dont personne n’est au courant”, suggère-t-il, inquiet. Il appelle donc à ce que le site fasse l’objet d’une enquête approfondie et urgente.
“Il y a peut-être ici un problème grave et nos habitants ont le droit de savoir s’ils sont en danger. Nous nous faisons tous du souci et voulons élucider tous les détails de cette affaire. Une chose est sûre: tout ceci n’est pas normal”, résume John McCormac, maire de Woodbridge.
Le terrain où l’école avait été construite était autrefois un bois. Il est donc possible que le sol ait été pollué. “Mais nous ne savons rien sur ce qui a pu être fait voilà 55 ans”, déplore-t-il.
Minerais d’uraniumLà encore, Al Lupiano a une piste suite à ses recherches fouillées. À quelque 20 kilomètres de l’école, se trouvait une usine où du minerai d’uranium était concassé, extrait, filtré, séché et emballé. Inoffensif à l’état naturel, le minerai d’uranium l’est bien plus après extraction. Le processus rend son uranium plus mobile et biodisponible. Il peut donc se répandre dans l’eau, l’air, les sols, etc.
Lupiano affirme qu’une partie du sol contaminé de l’usine a été évacué après sa fermeture en 1967, précisément l’année où Colonia High a été construite. Al Lupiano se demande donc si une partie de ce sol ne s’est pas retrouvée, d’une manière ou d’une autre, sur le terrain où l’école allait être bâtie.
Dès ce week-end, les 28 hectares de l’établissement feront l’objet de minutieuses analyses radiologiques. Mais Al Lupiano en est d’ores et déjà convaincu: “Tout ceci ne peut pas être le fruit du hasard”. Si la science devait lui donner raison, il aura mis le doigt sur un immense scandale sanitaire.
Sources: https://www.7sur7.be/faits-divers/une-ecole-103-tumeurs-cerebrales-le-mystere-medical-qui-perturbe-les-etats-unis~a6fbfac6/
Het Laatste Nieuws -
Si le corps médical sait que cette tumeur est si rare c’est qu’une comptabilité est tenue, il est donc surprenant qu’il n’ait pas fait le rapprochement plus tôt entre cette rareté et l’État du New Jersey.