Le danger méconnu des voyages dans l'espace
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Pannes, micrométéorites, incendies, collisions, perte d’oxygène, petits gris, petits hommes verts ou autres, ne sont pas les seuls dangers de l’espace, hors de la ceinture magnétique de la terre, les radiations sont un grave problème.
Les cinéastes de SF commencent d’ailleurs à profiter un peu de ce filon en jouant sur les éruptions solaires pour mettre les équipages en péril.Dans la réalité, il existe dans l’espace comme sur terre des limites d’exposition hors desquelles, un “travailleur du nucléaire”, mais également la population ou les astronautes sont censés arrêter de s’exposer.
Ces limites ne sont d’ailleurs pas les mêmes, pour tout le monde, les Japonais les ayant hypocritement relevées après la catastrophe de Fukushima faute de quoi, le coût de la plaisanterie aurait pris le supersonique (indemnisations, déplacement de la population, territoires innocupables).
Bref, la NASA vient aussi de proposer un changement de ses limites en les qualifiant de “limites pour l’exposition au rayonnement spatial”, ce qui est vrai, elles étaient de 180 millisieverts pour une femme de trente ans à environ 700 millisieverts pour un homme de soixante ans. Ces limites ont été fixées pour ne pas dépasser 3 % de risque de décès induit par l’exposition aux rayonnements (REID) au niveau de confiance de 95 %.
Il y a quelques semaines, la NASA a en effet proposé de ne fixer qu’une seule limite d’exposition à vie pour les astronautes, quel que soit l’âge et le sexe. Cette limite serait d’environ 600 millisieverts, basée sur le risque moyen de 3 % de REID pour une femme de 35 ans.
Une fois qu’elle sera adoptée, cette nouvelle limite offrira plus d’opportunités aux femmes astronautes de pouvoir intégrer les futures missions dans l’espace, principalement vers la Lune. “Dans l’ensemble, la norme proposée crée l’égalité des chances pour les vols spatiaux en proposant une exposition admissible aux rayonnements un peu plus élevée pour un sous-ensemble d’astronautes (principalement des femmes) [sous ensemble au sens mathématique, ne pas y voir un quelconque sexisme] tout en limitant les expositions en dessous des doses autrement acceptables pour d’autres (principalement des hommes plus âgés)“.
Notez que cette limite ne concerne que les astronautes de la NASA. D’autres organes tels que Roscosmos, l’Agence spatiale canadienne ou l’Agence spatiale européenne (ESA) ont fixé une limite d’exposition à vie de 1 000 millisieverts pour leurs astronautes et cosmonautes, indépendamment du sexe et de l’âge. Comparée à d’autres agences, la NASA se montre donc un peu plus prudente.
Cela étant, ces limites restent en deçà des niveaux de rayonnements auxquels seront confrontés les astronautes lors des futures missions habitées sur Mars. Le cas échéant, celles et ceux qui intégreront ces missions auront donc besoin d’une dérogation aux limites d’exposition, ce qui soulèvera des questions éthiques d’après le rapport. Il y a aura en effet des risques [tu parles !]. Ces derniers devront être exposés le plus clairement possible par l’agence et finalement être acceptés par les astronautes.
Pour info voici le tableau de classement des doses des nations unies:
0-20 mSv très faible dose 20-200 mSv faible dose 200-2000 mSv (2Sv) dose moyenne 2-10 sV forte dose au delà de 10 Sv très forte dose Pour les travailleurs du nucléaire, la limite réglementaire d’exposition est en France de 20 mSv/an. Par AN, attention, au dessus on parle de dose totale (toute la carrière).
Une exposition à une dose de 100 mSv/an peut être autorisée pour des interventions techniques d’urgence et de 300 mSv/an pour une intervention de secours à victimes. -
Pour rappel Le sievert (Sv) permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante.
- Il permet de quantifier le risque lié à une exposition à des rayonnements ionisants
- Il permet de comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente à des organismes.
- il permet de définir l’impact des radiations sur des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux radiations.
Les seuils sont définis de manière empirique et évidemment chaque pays a ses propres critères et ses normes pour les définir: OEN pour l’UE (mais aussi des “sous” normes Stanag pour l’Allemagne, AFNOR pour la France, etc.) MIL STD pour les US, JESC pour le Japon, GB pour la Chine, etc.
Malheureusement, en ce qui concerne la santé, c’est laissé à l’inspiration des états en fonction des projets en cours. De plus ces normes sont souvent des recommandations, càd sans obligation de résultats.
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Rester bloquer dans le hangar ou c’est tourner