Les chimpanzés traitent les preuves contradictoires et sont donc beaucoup plus intelligents que l'IA
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L’anthropologue évolutionniste Jan M. Engelmann (UC Berkeley) a testé si les chimpanzés possèdent une rationalité comparable à celle des humains, c’est-à-dire la capacité non seulement de former des croyances à partir d’indices, mais surtout de réviser ces croyances lorsque de nouvelles preuves apparaissent — un critère clé de la rationalité selon la tradition philosophique occidentale.
- Former des croyances
Des études anciennes montraient déjà que les chimpanzés choisissent la bonne boîte lorsqu’un indice sonore (rattling) leur signale où se trouve la nourriture.
- Réviser des croyances : nouvelle démonstration
Engelmann a voulu mesurer leur capacité à changer d’avis :
- Les chercheurs ont distingué preuves faibles (miettes autour d’une boîte) et preuves fortes (son clair de nourriture).
- Lorsque les chimpanzés recevaient d’abord un indice faible puis un indice fort contradictoire, ils révisaient leur choix.
- Inversement, un indice faible présenté après un indice fort n’entraînait pas de révision — exactement comme un raisonnement rationnel humain.
- Raisonnement avec trois options
Dans un test plus complexe à trois boîtes, les chimpanzés :
- entendaient un bruit dans la première boîte (indice faible dans ce test),
- voyaient clairement la nourriture dans la deuxième (indice fort),
- n’avaient aucune information sur la troisième.
Après retrait de la boîte avec l’indice fort, ils choisissaient la première, montrant qu’ils organisent les preuves en hiérarchie et raisonnent sur les possibilités restantes.
- Évaluation de la redondance
Répéter le même indice sonore ne modifiait pas leurs choix : les chimpanzés semblent se souvenir qu’ils ont déjà tenu compte de cette information, ce qui suggère une représentation mentale de leurs preuves.
- Compréhension des « preuves sur les preuves » (métarationalité)
L’expérience finale testait la capacité à comprendre que des preuves peuvent être trompeuses :
- d’abord, un bruit dans la première boîte ;
- ensuite, une piste de cacahuètes vers une seconde boîte ;
- puis, révélation qu’un caillou, et non de la nourriture, causait le bruit.
Les chimpanzés actualisaient leur croyance et changeaient d’option, ce qui révèle une forme de rationalité avancée dite de second ordre.
Résultats globaux
- 20 chimpanzés ont participé, et environ 80 % de leurs choix suivaient les prédictions rationnelles.
- 18 individus sur 20 se comportaient de façon cohérente.
Cette recherche suggère que la rationalité n’est pas propre à l’humain ; elle existe sous différentes formes dans le règne animal ;
les chimpanzés atteignent des niveaux élevés de rationalité réfléchie, probablement comparables à ceux des bonobos.
Engelmann pense toutefois que les humains ajoutent une couche supplémentaire, la rationalité sociale, qui consiste à discuter et corriger mutuellement nos raisonnements — bien que cela puisse parfois aussi augmenter notre irrationalité.
Fait notable : les chimpanzés, eux, ne semblent suivre les choix de leurs congénères que si ceux-ci disposent de meilleurs indices, les rendant parfois plus rationnels que les humains.
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a quand des singes connectés qui pedalent dans les serveurs IA §?
